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LUDWIG VON 88 + CAROTTÉ @ Coopérative de Mai (63)
Par CHAPOUK le 2 Novembre 2019
Publié le 11 Novembre 2019 Consulté 6450 fois

Si je pouvais revenir en 2007, le jour où j'ai signé sans trop y croire cette pétition random sur un site web obscur pour ajouter un nom de plus à la liste de ceux qui voulaient voir les LUDWIG se reformer et que je pouvais dire à mon moi du passé "T'inquiète tu les verras, patience" et ben j'y croirais pas. Pourtant cette apparition inopinée du groupe au Hellfest de 2016 et ces dates éparpillées sur 2017 auraient dû me donner un peu d'espoir. Mais ayant raté toutes ces apparitions publiques sans exception, je pouvais pas me résoudre à penser autre chose que "merde l'occasion était là et… Non toujours pas…".

Et là en 2019 les LUDWIG sont de retour "du pays de la glande", annonçant une tournée et un nouveau skeud ! Oh et comble de la joie ils passent à la Coopérative de Mai en Novembre 2019 ! Cette fois pas d'excuse, pas de barrière je prends une place pour moi et une pour mon père !

Parce que ouais, si à treize piges je signais des pétitions inutiles animée par une petite étincelle d'espoir de reformation, c'est que mon père et mon oncle me racontaient à l'époque leurs expériences live multiples de ces groupes : LUDWIG, les BÉRUS, la MANO, WASHINGTON DEAD CATS, CHIHUAHA, PIGALLE, TROSTKIDS… Et leurs récits faisaient quand même vachement envie à la Chapouk "apprentie ponk" qui venait de découvrir tous ces monuments de la scène Punk / Rock Alternatif française des années 80. Et qui à chaque fois qu'elle demandait à ses référents en la matière "et ça tu connais ?" se voyait immanquablement répondre "Ah putain oui ! Je les ai vus en 86 ils jetaient des poireaux, des journaux et de la farine partout c'était énorme" ou "Mais oui on les a fait venir à la Maison du Peuple on était 4 et on a recouvert la salle de bière, mais le groupe était content, c'était une bonne soirée !!"
Bref ! Tout ça pour dire que ce Samedi 02 Novembre il n'était pas question de les louper !

CAROTTÉ
On arrive donc à peu près à l'ouverture des portes et on va se placer pour la première partie : CAROTTÉ. En discutant avec des gens autour de nous on apprend que ce sont des Québécois, probablement ramené par les LUDWIG lors de leur tournée de cet été au pays des caribous. Et si on en doutait il nous a suffi que d'une chanson pour entendre cet accent si reconnaissable nous le confirmer ! Je pourrais pas vous donner tous les titres joués parce que j'ai pas toujours bien compris les textes, ni même ce que les mecs racontaient entre ce fameux accent et ces expressions locales (faudra que je demande une traduction à Mefisto)… Mais je peux vous dire qu'on s'est bien fendu la gueule sur fond de "Punklore et Thrashdition" ! Oui c'est comme ça qu'ils définissent leur style qu'on pourrait résumer par un mélange de Punk Rock et de Folklore musical québécois avec des paroles qui sentent le terroir et l'agriculture à plein nez. Je vous laisse écouter "Chant de Pot", une ode à la beuh comme son nom l'indique, ou le génialissime "L'agro-Punk" et son refrain tellement con mais fendard et qui rentre très vite en tête. Au moment où j'écris ces lignes je fredonne encore "Oui on en a des légumes ! Des carottes, du brocoli, des betteraves et des radis !". Et puis pour la petite parenthèse les gars sont super cool, puisqu'avant de regagner nos pénates on s'est arrêtés au stand de merch leur acheter un CD et vu qu'ils étaient présents ils nous l'on gentiment dédicacé et nous ont souhaité "un bon retour les cousins !". Une bonne mise en jambes donc avant l'arrivée des LUDWIG une petite heure plus tard, le temps du changement de plateau.

LUDWIG VON 88
Et les énergumènes débarquent déguisés à l'arrache (perruques, bandanas, masques Gifi…) pour démarrer un joyeux bordel, qui va durer deux bonnes heures, en lançant le riff de "Sur La Vie De Mon Père" ! Leur énergie est contagieuse et la fosse se met à sautiller gaiement, en reprenant en chœur avec le groupe le fameux "J'ai tué mon père ! J'ai tué mon père ! J'ai tué mon père car il souffrait trop !!" du début à la fin du morceau. Le groupe enchaîne direct sur un autre titre qui n'est autre que "Oui Oui Et La Voiture Jaune", qui déchaîne la foule sur fond de "Pimpompimpompim Pimpompimpompim ! Oui Oui's not dead !". Ahaha que c'est fendard de voir à entre 500 et 700 personnes foutre le boxon allègrement en scandant ça ! Première petite pause, car Charlu le bassiste sur ressorts vient déjà de déglinguer un truc sur sa basse, Karim en profite pour balancer quelques vannes et c'est reparti pour "Mon Cœur S'Envole" suivi par "JP Ramones", issu du dernier skeud des ptits LU' et qui vous l'aurez deviné, est un pur hommage aux RAMONES. Karim dédie ensuite "HLM" aux vieux. Ça se calme un peu dans la fosse et encore une fois sur le refrain tout le monde s'époumone. Même dans les gradins ça se dandine gentiment sur ce petit Reggae qui fait du bien. Surtout avant les premiers pogos déchaînés sur fond de "Djumba, djumba djumba !! Hey !!!" qui suivent. Les "Guerriers Balubas" sont dans cette salle ce soir ! Cette fois c'est au tour de Bruno (que vous connaissez mieux sous le patronyme de SERGENT GARCIA, j'pense) de péter sa première corde de la soirée. Karim échange pendant ce temps-là quelques conneries avec le public et nous ambiance avec des "Ô Tchang", "Bilbao", "J'ai Gobé DU LSD", "Nous Sommes Des Babas" pendant qu'il neige des confettis, des ballons géants et du papier crépon !



Karim fait retomber la pression en introduisant "Pocahontas (Chaque fois)" en scotchant une pancarte, "Sauvez un bassiste, donnez un joint", sur le micro de Charlu. Et c'est reparti sur fond de "Chaque fois, chaque fois…" enjoués, tandis qu'un mec (je me souviens plus de son prénom sorry…) est invité à sortir des backstages pour "le quart d'heure bavarois" (?). C'est donc tout naturellement qu'il nous ponctue morceau de petites interventions Raggamufin. Il réitéra d'ailleurs "Club Med".

Le bordel est total et j'avoue qu'à partir de là je sais plus vraiment dans quel ordre les morceaux ont été joués. J'étais trop occupée à balancer le poing en l'air en beuglant des "Palapapa ! Papapalapa !" sur "le tube de la soirée" (comme le dit si bien Karim) "New Orleans". Trop ballottée de partout sur "Sebastiano Furioso" (seul représentant de la soirée de "La Révolution N'est Pas Un Dîner De Gala"), ou "Louison Bobet" ("Vas y Louison !!!"). Et trop occupée à scander le refrain du cynique "En Avant Dans Le Mur" ("Tous ! Tous ! En avant dans le mur ! En marche ! En Marche ! Vers le grand Capital !"), ou des petits brûlots antimilitaristes que sont respectivement "Sur Les Sentiers De La Gloire", "Marche","Paris Brûle-t-il ?" ou "Pour Que Brillent Les Patries", encore un titre issu du dernier skeud.



Je reprends mes esprits quand simultanément je reçois une douche de bière et vois Karim s'arrêter pour demander aux mecs de la sécu de se calmer avec les gens qui veulent monter sur scène et de les laisser faire, le tout sous les applaudissements de la foule. Et c'est reparti avec un enchaînement de classiques "Club Med", "Sprint", "30 Millions d'Amis". Puis voilà "Disco Pogo Nights" qui est là pour réconcilier les amateurs de pogo et de Disco en introduisant dans les mœurs le "Disco-Pogo" ! Encore un des derniers titres du groupe, au refrain joyeusement débile : "Disco Disco Pogo Nights ! Boule à facette et Anarchie ! Disco Disco Pogo Nights ! YMCA et squat pourri !" et au break Disco parodique jouissif dans sa connerie.

Puis le groupe s'éclipse. La fosse est chauffée à blanc et scande direct "LUDWIG LUDWIG" pour le premier rappel. Les ptits LU' ne se font pas prier et reviennent nous achever avec "Assez", le "Thrash Medley", un "Fist Fuck Playa Club" repris à gorge déployée du dernier rang des gradins au premier rang du pit ("Policier moustachu ! Aime la bite ! Aime le cul !") tout comme le célèbre "Bière Et Punk".



Seconde sortie de scène du groupe, immédiatement rappelé par la fosse qui n'a pas eu sa dose complète de fun. Et là c'est l'apothéose du merdier qui a lieu dans cette salle ! La responsable de l'équipe en charge de tous les accessoires random du groupe monte sur scène, prend la basse de Charlu et fais n'importe quoi avec les autres membres du groupe sur le "Vengeur Masqué", pendant que Bruno se roule par terre. On s'en remet le temps d'un échange de basse avec Charlu et c'est parti pour skanker une dernière fois sur "William Kramps" (dantesque, c'était l'anarchie dans la salle entière) avant de se défouler une dernière fois sur "Houlala", durant laquelle les mecs de CAROTTÉ viendront se joindre aux LUDWIG pour foutre le waï un dernier coup. Karim nous gratifie d'un "ça y est tu peux allez prendre une douche maintenant !" goguenard et sort avec ses compères sous les applaudissements généreux du public.



Un bon gros défouloir d'où on ressort lessivé, charmé et avec une banane d'enfer ! Le fait que la Coopé n'ait pas affiché complet ce soir-là offrait un cadre assez intimiste au final, permettant aux deux groupes d'être plus proches de nous, dans tous les sens du terme. Les LUDWIG n'ont pas changé par rapport aux lives que j'avais pu regarder sur YouTube. C'est toujours des keupons qui n'ont pas perdu leur sens de l'humour absurde et piquant. Ils sont toujours à donf dans leurs morceaux, animés par une énergie qu'on sent sincère et surtout je dirais qu'ils sont restés des "mecs" simples. S'ils évoquent leur côté "vieux groupe" c'est simplement pour mieux en rigoler eux-mêmes et non pas pour se donner un statut de "légende" du Punk français.

Une soirée géniale, qui donne envie de les revoir encore et encore ! Même si le set ne change pas des masses un concert de LUDWIG ne ressemble jamais à un autre concert de LUDWIG !



             



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