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GHOST + CANDLEMASS @ Zénith de Paris
Par T-RAY et DARK SCHNEIDER le 7 Février 2019
Publié le 10 Mai 2019 Consulté 3601 fois

Dark Schneider – Voici venu mon deuxième rencard avec GHOST. Enfin pour moi l'occasion de voir ce groupe – déjà mythique – dans les meilleures conditions possibles !

T-Ray – Pour moi, c’est mon tout premier rendez-vous avec les Suédois, oui ! Je les avais toujours loupés et cette fois, c’est la bonne !

Dark Schneider– La première fois, c'était à la première édition du Download Festival, en 2016, une sorte de rendez-vous manqué : GHOST se produisait juste après IRON MAIDEN, sur une scène totalement opposée à la leur. Le temps de s'y rendre après la fin de MAIDEN que le show des Suédois était déjà bien entamé, et Tobias Forge, malade, n'était pas à son meilleur niveau, loin de là. Cette-fois, c'est très bien placé dans les premiers rangs des gradins du Zénith de Paris, bien en face de la scène, que j'ai pu admirer le grand spectacle de GHOST, qui s'inscrit dans la grande tradition du Shock Rock.



Dark Schneider – Je vais y aller tout de go, mais pour moi GHOST est tout simplement la meilleure chose qui soit arrivée à la musique Metal (et la musique en général) dans les années 2010. C'est le géant de la décennie, et je balaie d'un revers de la main dédaigneux toute critique à leur égard. Ce soir-là, GHOST a prouvé qu'il pouvait remplir un zénith plein à craquer, ce que n'est pas parvenu un JUDAS PRIEST deux semaines plus tôt. Rageux, passez votre chemin : GHOST a dépassé la simple sphère du milieu métallique, son public est plus large que cela. Et en aucun cas cela n'est un mal.

GHOST a beau viser plus grand, concrétisant cette envie de domination en mettant encore plus en avant ses penchants Pop (comme le fit un certain METALLICA a une époque), il n'oublie pas d'où il vient. Et c'est ainsi que le groupe ne s'est pas foutu de notre gueule en proposant CANDLEMASS en première partie, légende du Doom Metal. Un CANDLEMASS qui devra se contenter d'un décor minimaliste – un simple backdrop avec son fameux logo – en même temps, c'est du Doom.



T-Ray – Le groupe doit, en effet, se contenter d'une scène réduite à moins de cinq mètres de profondeur : c’est tout juste si le dos des musiciens ne frotte pas contre le rideau qui les sépare de tout le décorum planté pour GHOST !

Dark Schneider – Avec le retour de Johan Längquist, je m'attendais à une setlist axée sur le 1er opus… Eh bien pas du tout, CANDLEMASS pioche dans tous ses premiers albums en y ajoutant le très récent "The Great Octopus", qui parvient à ne pas trop dépareiller. Et Langquist s'en sort admirablement sur des compos à l'origine chantées par le très charismatique Messiah Marcolin. À vrai dire c'est lui qui porte tout le groupe sur ses épaules, car comme souvent avec les groupes de Doom, le jeu de scène des musiciens s'avèrent plutôt sobre (minimaliste ?).



T-Ray – Je trouve le chanteur original plutôt en voix ce soir-là. Mais il a manifestement du mal à exciter un public qui, dans sa grande majorité et selon toute vraisemblance, connait assez peu le groupe. C’est le cas de la plupart des jeunes spectateurs qui m’entourent, et ils sont nombreux ! Leif Eidling, indéboulonnable leader et bassiste du combo, tente bien de faire taper le public dans ses mains de temps en temps, et Längquist de faire vocaliser le public vers la fin, mais ça prend très difficilement.

Dark Schneider – Après toutes ces années, le chant de Langquist ne pouvait être tout à fait le même : il compense en agressivité purement Heavy Metal ce qu'il a perdu en grandiloquence épique, et il s'en sort très bien ! Et c'est en toute logique qu'il va culminer sur les titres issus de "Doomicus Epicus Metallicus" : on sent là une osmose totale, et atteindre une telle aisance après toutes ses années est juste beau à voir. "A Sorcerer's Pledge" et l'inévitable "Solitude" clôtureront donc ce show de la meilleure des manières.

Setlist de CANDLEMASS : Marche Funèbre – The Well Of Souls – Dark Reflections - Astorolus-The Great Octopus – Mirror Mirror – A Sorcerer’s Pledge – Solitude.



Dark Schneider – Mais après les vétérans du Doom suédois, place à la génération métallique suivante. À vrai dire, toute notre sympathie pour CANDLEMASS est vite oubliée dès que retentissent les riffs de l’énorme et déjà incontournable "Rats". GHOST, porté par un public évidemment totalement acquis à sa cause, est parti pour délivrer un show de pas moins de 2h30 ! Générosité est le maître mot de cette soirée haute en couleur. Le décor de scène, d'inspiration gothique, reste imprimé sur nos rétines.

Tobias Forge, ou le Cardinal Copia devrais-je dire, prouve en seulement quelques mesures qu'il fait partie de ses showmen d'exceptions. Un digne héritier des grands chanteurs charismatiques des 70s et 80s.

T-Ray – C’est littéralement la première fois que j’ai le sentiment d’avoir une Rock Star de l’époque devant les yeux ! Un sentiment que ne m’ont procuré que James Hetfield de METALLICA et David Bowie voilà quelques années. Les briquets seront même de sortie en cours de soirée, lorsque retentira "Life Eternal", chose qu’on ne voit plus guère dans les concerts depuis l’aube du XXIe siècle…

Dark Schneider – Oh, Forge n'est pourtant pas le plus grand chanteur qui soit en live, techniquement, avec cette voix nettement plus nasale qu'en studio (ce que le Live "Ceremony And Devotion" nous l'indiquait déjà), mais il a ce timbre caractéristique qu'il faut, et surtout ce jeu de scène magnétique, très personnalisé tout en portant l'héritage des grands anciens du Shock Rock, ALICE COOPER en tête. Chaque morceau est ainsi l'occasion de voir apparaître de nouveaux costumes (ah, cette queue de pie !), des lights toujours en parfaite osmose avec le morceau interprété, "Year Zero" nimbé dans un rouge infernal, en étant la plus belle illustration), etc...



Dark Schneider – Évidemment, c'est le "Cardinal Copia Show" en permanence, mais pourtant l'homme derrière le masque ne ramène pas systématiquement toute la couverture à lui et ses fameuses Nameless Ghouls auront régulièrement leur instant de gloire, à l'image de ces duels – très vite tournés en dérision – entre les deux guitaristes, juste après "Per Aspera Ad Inferi", notamment.

T-Ray – À plusieurs reprises, d’ailleurs, les deux six-cordistes y vont de leurs mimiques clichés mais délicieuses, du moulinet à la Pete Townshend aux poses de guitar hero à la sauce Malmsteen !

Dark Schneider – Et puis vous en connaissez beaucoup vous des groupes qui parviennent encore à proposer un titre instrumental en plein concert et à en faire un des moments les plus forts du spectacle ? "Miasma" est de cette trempe, avec sa montée en puissance irrésistible, ce pape qui saxophonise jusqu'au dernier souffle au sens propre : incontestablement l’un des climax de la soirée.



Dark Schneider – Vingt-cinq morceaux, un entracte d'un quart d'heure en milieu de spectacle aucunement dérangeant, une mise en scène flamboyante et des musiciens au taquet ! Bien sûr, tout cela est très millimétré, comme tous les grands du Metal, si l'interprétation des morceaux ne laisse pas de place à l'improvisation…

T-Ray – Dans son rapport avec l'assistance, le groupe est parfaitement à l’aise. Et si, sur "Satan Prayer", Copia a du mal à faire chanter le public seul, celui-ci le lui rend beaucoup mieux sur "Year Zero", absolument phénoménal ! Ici, la foule est au rendez-vous et lorsque vient l’enchaînement avec le très attendu "He Is", le public est tout simplement énorme.

Dark Schneider – Tobias Forge se fait parfois bien bavard entre les morceaux, en anglais bien sûr, l'homme ne se contentera que de quelques formules de politesse dans la langue de Molière, mais le public, assez jeune d'ailleurs (même si les metalleux grisonnants ne sont pas absents, loin de là), sera bien réceptif à ses propos. Notamment juste avant le pseudo rappel lorsque Forge demandera si on préfère qu'il nous enfile les uns après les autres le long de l’allée qui mène au Zénith – « chose qui n’a jamais été faite auparavant » selon lui – ou si on souhaite un ultime morceau… Évidemment, les Gaulois choisiront la première option ! Bien embêté, le Forge !



Dark Schneider – Quelle fin de concert magistrale en tout cas. Certes la musique des Suédois n'invite pas forcément au headbanging le plus débridé qui soit, loin de là, même si quelques slammers feront leur apparition, notamment sur le très Heavy "Mummy Dust", mais l'ambiance est bien là, on sent le public galvanisé surtout en fin de concert lorsque le groupe enchaînera ses morceaux les plus tubesques : l'irrésistible "Dance Macabre" (ce riff !), tous stroboscopes dehors, et le génialissime "Square Hammer".

On regrettera cependant l'absence d'un "Elizabeth" ou d'un "Zombie Queen", qui auraient sans doute pu trouver leur place dans cette set-list, peut-être à la place du certes sympathique mais plus dispensable "Jigolo Har Megiddo", interprété en acoustique pour l’occasion. Mais c'est le jeu, GHOST a déjà trop de bons titres à son actifs pour pouvoir satisfaire tout le monde.

J'étais conquis d'avance, surtout après le gigantesque "Prequelle", meilleur album de 2018 (je vous ai dit que je suis fan hein ?), mais ce concert du Zénith parisien était la confirmation live qu'il me fallait pour achever de me convaincre que GHOST fait définitivement partie de la catégorie des plus grands groupes de Metal, espérons que ça dure et vivement le 12 mai pour les revoir en première partie des Four Horsemen.

Setlist :
1er Acte
Ashes – Rats – Absolution – Ritual – Con Clavi Con Dio – Per Aspera Ad Inferi – Devil Church – Cirice – Miasma – Jigolo Har Meggido – Pro Memoria – Witch Image – Life Eternal.
2e Acte
Spirit – From The Pinnacle To The Pit – Majesty – Satan Prayer – Faith – Year Zero – Spöksonat (bande sonore) – He Is – Mummy Dust – If You Have Ghosts (cover de Roky Erickson) – Dance Macabre – Square Hammer
Rappel / Monstrance Clock



             



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