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Gojira / Tesseract @Métropolis de Montréal
Par ISAACRUDER le 21 Octobre 2016
Publié le 25 Octobre 2016 Consulté 8107 fois

Quel bonheur de voir ce groupe que j’aime depuis tant d’années faire une tournée en Amérique du Nord sur son seul nom et remplir les salles. Montréal n’a pas échappé à GOJIRA, le Métropolis était plein, signe d’un amour pour les Français, dont les prestations live sont toujours aussi intenses et pachydermiques.



Mais d’abord il y a eu TESSERACT, et c’était une autre histoire. Sans préjugés aucun, car ne connaissant pas le groupe, j’ai pu découvrir ce Djent très (soporifique) calme, qui repose sur beaucoup d’arpèges, intermèdes et riffs classiques du style. Mais si la formule pourrait fonctionner sur disque, en live c’est autre chose. TESSERACT est lisse, trop propre, gentil, trop gentil. Il y a bien longtemps que je n’avais pas vu un groupe professionnel aussi statique. La technique n’excuse rien, demandez à THE DILLINGER ESCAPE PLAN ou MESHUGGAH. TESSERACT est un groupe dont les musiciens semblent s’ennuyer sur scène, le chanteur lui-même étant aussi expressif qu’une brindille.
De plus, non content de ne pas dégager une quelconque énergie, le chant est presque exclusivement en clair, et s’il est précis et bien exécuté, il devient insupportable dès lors que les gimmicks mièvres viennent parasiter inlassablement les crescendi. De la musique pour premier de la classe en somme, finement jouée certes, mais sans passion, et sans relief.

Le temps de se manger un yaourt glacé bien sale et de rager sur TESSERACT avec les amis, on se dit qu’il va être temps de rentrer pour GOJIRA. Mais si l’installation se fit rapidement, l’attente fut plus longue. Les stars se font désirer que voulez-vous.
Et quand les Landais rentrent sur scène, avec Mario en premier, la foule est en délire, déjà chauffée par l’attente. Et les paris sont ouverts sur le morceau d’entrée. "Space Time" ? "Oroborus" ? "The Shooting Star" ? Non, rien de tout ça, GOJIRA ouvre sur "Only Pain", avec une efficacité vraiment impressionnante et un son déjà parfait, avec une basse bien en avant, ce que n’avait malheureusement pas TESSERACT.

Pas le temps de souffler, aucun mot, "The Heaviest Matter Of The Universe" se fait avalanche dans le Métropolis, toujours aussi impériale et indépassable. Joe est clairement en forme, Christian fidèle à lui-même avec son sourire et ses pouces adressés au public, Jean-Michel toujours la nuque bien solide et l’énergie communicative, et enfin Mario maître absolu du drum game.

Le Métropolis répond en force, les slams s’enchainent, les baleines en plastique traversent la foule, la fosse rugit. GOJIRA est impeccable, le son massif, les titres parfaits. "Silveria" suit, magnifique en live, avec son tapping céleste et son riff classique mais taillé pour le live.

Joe prend le temps de chauffer Montréal, avec son français toujours accentué par ce charme des Landes. Il propose à la foule un autre morceau de "Magma", et on devine que "Stranded" sera le prochain. N’étant pas fan de ce titre, j’attendais quand même de le voir en live, et je suis resté sur ma position. C’est un morceau plus faible, plus simple, même si le refrain, poussé par les infra-basses, permet de donner à la fosse des regains d’énergie indéniables. "Flying Whales", jouée depuis le début, apporte une pause à ce début de set massif, et GOJIRA prend le temps de chauffer la salle avant de lancer le mythique riff principal. Un classique toujours écrasant en live dont le final, avec Jean-Michel et Joe qui s’arrachent sur scène, est toujours savoureux. Autre titre de "Magma", dont je ne suis pas fan sur disque, "The Cell", qui est clairement fait pour la scène, avec son riff à la SEPULTURA. Ce dernier sera convaincant, illustré par des images étranges sur l’écran en arrière-plan. Joe ordonnera au public de libérer ses émotions négatives avant le final, ce qui correspond à l’esprit de GOJIRA concernant sa musique : une expérience spirituelle censée laver de soi-même. De même, "Backbones" est indémodable, avec ses blast beats sévères qui ravagent la fosse et ses riffs acérés par la roche spatiale.

L’écran en arrière-plan est de plus en plus utilisé tandis que "Terra Incognita" calme le Métropolis, avec de magnifiques photographies de montagnes brumeuses : notre propre Terre étrangère à nos yeux. Un moyen subtil et surprenant d’amener "Wisdom Comes", dont la brutalité gratuite me fait toujours autant rire, et dont l’efficacité n’est plus à prouver. A noter que les dernières fois que j’ai pu voir GOJIRA en live Joe avait parfois du mal à bien pratiquer son chant Death/Black, technique qui fut parfaite lors du show de cette nuit.

Puis vint le traditionnel solo de batterie de Mario, cette fois sublimé par des images psychédéliques Tooliennes en arrière-plan. Un peu long, il est du fan service pur et dur, Mario étant clairement un des meilleurs batteurs de la scène. Puis une pluie d’étoiles cendrées arrive en arrière-plan, et "The Shooting Star" arrive, véritablement superbe, emmenée par le chant de Joe, bourré d’effets, donnant à l’ensemble un caractère irréel et rêveur. Puis les étoiles laissent la place à un miasme infect, et les lights vertes annoncent "Toxic Garbage Island". GOJIRA est vraiment de plus en plus impressionnant en live, et la maîtrise de ses setlists est folle. Les transitions, assurées par les lumières ou l’écran, sont bien pensées, et le live progressera jusqu’à sa fin dans cette construction en crescendo.

"Toxic Garbage Island" donc, toujours techniquement incroyable, amène ensuite "Pray", qui reste selon moi le meilleur titre de tout le concert. Déjà excellent sur "Magma", le morceau devient sur scène une expérience tribale, comme le fut "Blow Me Away (You)niverse" à l’époque de "The Link Alive" . Car GOJIRA, à la fin du titre, prolonge l’expérience en jouant de l’inédit, une sorte de mélodie terriblement intense et mystique, relevée par les lights rouges et le soleil incandescent en arrière-plan. Une tuerie absolue.

Le groupe fait semblant de se tirer bien sûr avant de balancer en rappel une triplette de champion. "Clone" déjà, que Joe et Mario tenteront de nous apprendre à jouer lentement, avant de briser tout le monde en le jouant vitesse réelle. "Oroborus", toujours magnifique, sublimée par le clip en arrière-plan, et enfin "Vacuity", conclusion dantesque à un live parfait.

Moment fort du concert : chacun des membres du groupe qui vient remercier Montréal pour cette ambiance de fou, Mario précisant que c’est le rêve des groupes français de jouer à Montréal, Jean-Michel annonçant que c’était le public le plus fou de la tournée américaine (vrai ou non, on décidera), et Christian jurant qu’ils reviendront vite. Une photo souvenir plus tard, et GOJIRA disparait, laissant comme toujours dans mon petit cœur de fan sensible un vide que je comblerai comme d’habitude en me repassant leurs albums.

Il apparait essentiel de dresser une conclusion à mon report. Ayant vu GOJIRA plus de 5 fois dans ma jeune vie, j’ai un œil critique sur leurs shows. A mes yeux, ce live était le meilleur auquel j’ai assisté. On sent que les Landais ont pris de l’expérience, et qu’ils sont définitivement au meilleur de leur niveau. "Magma", dont je n’ai pas tout apprécié, prend son sens en live comme prévu, et donne au set une dimension plus spirituelle et mystique encore. L’intégration de la vidéo reste subtile, souvent extrêmement bien pensée ("Pray" ou "Oroborus" encore). Enfin, il est bon de voir ce groupe, des amis qui se sont connus dans leur adolescence, jouer comme si c’était le premier jour, se tapant dans le dos, se souriant, s’éclatant comme jamais. Toujours la branlée interstellaire, GOJIRA est le meilleur groupe du monde, en toute subjectivité.



             



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