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NIGHTWISH + BEAST IN BLACK + TURMION KÄTILÖT (75)
Par STEPHEN PAGE
Le 6 Décembre 2022

AYRON JONES + LAST TEMPTATION + KNUCKLE HEAD (77)
Par JOHN DUFF
Le 30 Novembre 2022

Festival de Vouziers
Par JOHN DUFF
Le 31 Octobre 2022

HELLFEST 2022 PART II (Clisson) Samedi & Dimanche
Par JEFF KANJI
Le 27 Octobre 2022

AMON AMARTH & MACHINE HEAD (Paris)
Par KOL
Le 16 Octobre 2022

HELLFEST 2022 PART II (Clisson) Jeudi & Vendredi
Par DARK SCHNEIDER
Le 10 Octobre 2022

STATUS QUO, Bruxelles
Par JOHN DUFF
Le 6 Octobre 2022

HELLFEST 2022 PART I (Clisson, 44)
Par KOL
Le 13 Septembre 2022

BLIND GUARDIAN, Sarrebrück
Par JOHN DUFF
Le 9 Septembre 2022

RAMMSTEIN, Groupama Stadium (Décines, 69)
Par DARK BEAGLE
Le 31 Août 2022

HELLOWEEN + EXISTANCE, Olympia
Par JOHN DUFF
Le 31 Août 2022

NIGHTWISH & DRAGONFORCE, Arènes de Nîmes
Par DARK BEAGLE
Le 9 Juillet 2022

SCORPIONS à Bercy
Par MULKONTHEBEACH
Le 16 Juin 2022

MGŁA à La Machine
Par KOL
Le 25 Mai 2022

WARM-UP HELLFEST à la Coopérative de Mai
Par JEFF KANJI
Le 3 Mai 2022
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de NIME publiés sur Dark Side
 
HELLFEST 2022 PART II (Clisson) Samedi & Dimanche
Par JEFF KANJI et STEPHEN PAGE le 24 Juin 2022
Publié le 27 Octobre 2022 Consulté 1469 fois

26 juin
MANIGANCE (11h40-12h10)
Jeff Kanji : Encore bien fringant malgré une nuit agitée (aux dépens d’EXISTANCE dont j’attendais beaucoup), je sais que je m’apprête à voir pour la première fois MANIGANCE, et que je vais certainement être déçu, puisque Didier Delsaux a quitté la formation depuis quelques temps, et que sa remplaçante, Carine, a jusque-là, comment dire… moyennement convaincu. Et ça ne loupe pas. Si les musiciens, François Merle en tête de proue, affichent un sourire et un enthousiasme perceptible, les stigmates de la pluie de la veille se font sentir sur le site, et surtout la foule, peu dense. Axant son court set sur “Le Bal Des Ombres”, le plus à même de présenter Carine sous le meilleur jour, MANIGANCE ne déçoit pas forcément musicalement, hormis par le fait d’ignorer copieusement les titres qui ont fait son succès. La chanteuse semble absolument terrifiée, mal à l’aise dans son corset noir, et accumule les faussetés à un niveau d’amateurisme confondant. On sent même le charismatique Julian Izard, qui monte pour interpréter le duo de l’album “Haute Trahison”, un peu gêné, cherchant avec beaucoup de classe de mettre Carine en valeur, mais la différence est flagrante, et je me suis pris à rêver pendant quelques minutes d’un MANIGANCE mené par le fils de feu le chanteur de H-BOMB. En somme conforme à ce que j’en attendais, c’est à dire assez peu.

Michael MONROE (12h15-12h55)
Jeff Kanji : Quand le Finlandais monte sur scène, changement radical de style… et d’ambiance. Si je ne peux m'enorgueillir de maîtriser la disco d’HANOI ROCKS, c’est pire pour la carrière solo du chanteur-saxophoniste. En tout cas, premier vrai moment de Rock’N’Roll de la journée, et ça fait un bien fou. Les jambes commencent à se dégourdir, et le jeu de scène totalement anarchique et spontané de Michael donne du fil à retordre à son technicien, car bien sûr, alors qu’il saute partout et met en danger ses propres musiciens avec son pied de micro, le chanteur a opté pour un micro filaire à l’ancienne. En tout cas, ce sentiment de danger faisait du bien, et je n’ai pas vu passer ces quarante minutes.

GLORYHAMMER (13h00-13h40)
Jeff Kanji : C’est une journée pour le moins étrange, très riche en découvertes scéniques et en picorage, avec une programmation pour le moins dense. Il faut faire avec le temps, encore capricieux en début de journée, mais aux températures agréables, et je n’attends certes rien de GLORYHAMMER, qui fait partie de ces formations de la nouvelle génération qui ne trouve pas grâce à mes yeux. Alors nous découvrirons le remplaçant d’Angus McFife, juste pour avoir un chanteur compétent, interprétant des lignes de chant bien trop communes pour susciter davantage l’attention. GLORYHAMMER semble drainer un public nombreux, et mettre une sacrée ambiance, mais rien n’y fait, je préfère encore aller manger un bout entre deux petites averses.

FEJD (13h45-14h25)
Volthord : J'attendais depuis un bail une occasion de voir les Suédois sur scène. Comme sur album, la présence de guitare électrique est presque dommageable et superflue vu l'énergie que dégage à la base leur ensemble Folk Rock. A la fois émotionnel et dansant, avec un son mettant nettement en valeur la voix originale de Patrik Rimmerfors. De quoi me faire oublier la frustration de ne voir aucun instrument à vent sur scène. Excellent dans tous les cas.

AYRON JONES(13h45-14h25)
Kol : Pendant que Volthord traîne ses guêtres au temple, je me dirige vers les mainstages pour profiter de la sensation rock/hard-rock de 2021, Ayron JONES. Originaire de Seattle, le guitariste-chanteur évoque les plus grands noms, et propose un son sachant se rendre lourd ou mélodique, quand ce n’est pas les 2 à la fois. Accompagné de musiciens aguerris, le show est excellent, empli de groove et de feeling mais dépourvu de tout artifice. Il repassera en tête d’affiche à l’automne dans de plus petites salles. Ne le ratez pas tant il a fait l’unanimité parmi la foule présente à Clisson.


Crédit photo : Bruno Bamdé

HÄLLAS (14h30-15h15)
Dark Schneider : Je ne pouvais pas manquer la révélation Prog de ces dernières années. Voir HALLAS en concert c’est comme-si le temps était suspendu pendant 45 minutes. Pas besoin de communication avec le public ici, le groupe nous embarque immédiatement dans son univers de SF-médiévale, arborant des tenues de scène entre secte new-age et délire hippie, sans oublier le combo crâne rasé/moustache 70’s qui va bien pour l’un des deux guitaristes. Placés au premier rang avec madame, nous nous délectâmes de cette prestation parfaite et racée, du charisme majestueux du chanteur Tommy Alexandersson et du jeu tout en osmose des guitaristes. Quel beau moment !

NIGHTMARE (14h30-15h15)
Jeff Kanji : Là j’ai dû faire un choix cornélien, et l’Histoire m’aura montré que j’avais fait le bon. Manquer HÄLLAS était un no-go, mais NIGHTMARE s’est invité sur l’affiche, à la place d’un autre artiste que je n’aurais pas voulu rater non plus : SYMPHONY X. L’occasion de voir cette nouvelle version féminine défendant le meilleur album des Grenoblois depuis longtemps : “Aeternam”. MaDie est incontestablement l’attraction tant vocale que scénique du groupe : elle utilise avec vista les éléments de décor pour mettre ses textes et son interprétation en valeur, et ce malgré la pluie, qui s’invite pour la dernière fois du festival, pendant la moitié du set de NIGHTMARE. Là aussi, le set est à 90% basé sur le dernier album, même si j’ai le plaisir d’écouter le heavy “Eternal Winter” extrait de “Insurrection”. Le son est excellent, puissant, et tout le monde est appliqué à sa tâche, du jeune batteur Niels Quiais au gardien du temple Yves Campion, malgré un genou ensanglanté. Un concert de haute tenue, et le meilleur scéniquement des représentations que j’ai vues de la part du groupe. Même si cela appartient désormais au passé avec l’éviction de MaDie… Allez comprendre…


Crédit photo : Bruno Bamdé

SORCERER (16h10-16h55)
Dark Schneider : c’est devant une Altar très clairsemée, pour ne pas dire à moitié vide, que se produisirent les Heavy doomeux suédois. On pourra critiquer le manque de curiosité du public, d’autant qu’à la même heure la concurrence n’était pas forcément dingue (ELUVEITIE, mouais…). Mais d’un autre côté, SORCERER est un peu trop un second couteau : agréable sur disque mais jamais transcendant, et bien c’est pareil sur scène, pas aidé en plus par un des deux guitaristes devant jouer assis, la jambe plâtrée. Le show reste agréable, mais très oubliable et je doute que ce jour là SORCERER se soit fait de nouveaux fans.

ARCTURUS (17h00-17h50)
Jeff Kanji : Je dois avouer espérer de la part d’ARCTURUS la même charge émotionnelle que dimanche dernier avec BORKNAGAR. Avec l'inénarrable Simen Hestnaes au chant, l’univers fantasmagorique des Norvégiens, leur rareté en concert m’aura été autant défavorable qu’une méconnaissance du petit dernier "Arcturian", pourtant pas né de la dernière pluie. Mais voilà, sorti à une époque d’intense activité musicale, je ne lui ai pas accordé sa chance. Et j’imagine que je me rangerai à l’avis général, plutôt mitigé des fans. Car si le chant de Simen ne met qu’un quart de seconde à m’emmener, le jeu scénique qu’il dirige ne m’emmène pas des masses, et le groupe, malgré ses costumes et son esthétique à part, est ultra statique. J’attendais beaucoup des envolées spatials de Sverd, et le mix ne l’aidera sûrement pas. Un peu frustré par mon manque d’accroche, je décide de quitter la Temple un peu avant la fin, pour rejoindre Volthord et Dark Schneider devant EPICA, qui je sais, ne décevra pas.

EPICA (17h55-18h55)
Jeff Kanji : Les Hollandais font partie des bosseurs invétérés du circuit, et je leur reconnais notamment d’avoir fait du claviériste un musicien mobile ! même si la sensation de voir Coen Janssen faire le tour de la scène en Segway a un côté un peu amusant, je trouve ça génial qu’il puisse accompagner ses comparses (et pas seulement Simone justement) dans le mouvement scénique. “Omega” est un album qui a été pensé pour la scène et ça se sent ; de l’évident “Freedom” à “Abyss Of Time” en passant par les redoutables “Victims Of Contingency” et “Consign To Oblivion”, la setlist d’EPICA fait pan dans la gueule, et je n’en attendais pas moins. Une satisfaction récurrente avec les Hollandais.


Crédit photo : Bruno Bamdé

IGORRR (18h50 – 19h40)
Chapouk: Premier concert que je ne voulais absolument pas louper et première merdouille… Le set démarre avec un bon quart d'heure de retard à cause de problèmes techniques liés à la console de Gautier. Du coup on ne profitera que de 45 minutes de ce show majestueux et imposant malgré le jour perçant sous la Temple. Le problème c'est que c'était beaucoup trop court pour vraiment rentrer dans ce délire théâtral. Et pourtant IGORRR a tout donné ! Que ce soit le duo impressionnant des chanteurs (mention spéciale à Aphrodite) où les zikos. Alors ça ne nous a pas empêchés de profiter de "Camel Dancefloor", "IeuD", et "Cheval", mais quand le set s'est terminé, on avait tous un petit goût de "pas assez".

DRACONIAN (19h45 – 20h35)
Volthord: Je m'étais déplacé en grande partie pour ce show unique, où les deux chanteuses de DRACONIAN se sont à la fois succédées pour se réunir en chœur. La majorité du set sera tout de même tourné sur les deux derniers albums du groupe ("Pale Tortured Blue" marquant pour moi le pic du set), et aucun titre pré-2008 ne sera joué. Je perds pour ma part toute subjectivité, complètement envoûté par des titres que j'ai si longtemps rêvé d'entendre en live. Le son n'est peut-être pas parfait, et DRACONIAN a fait le choix de ne pas avoir fait chanter à sa chanteuse sortante un titre datant d'avant son recrutement ; 45 minutes forcément trop brèves qui pouvaient difficilement faire honneur à cet événement unique, mais demeurant, pour le fan éternel, l'une des meilleures prestations de cette édition.

MYRKUR (20h40 – 21h40)
Volthord: A peine le temps de digérer DRACONIAN qu'il faut déjà traverser la foule pour cette prestation acoustique de "Folkesange". Un set porté par des voix cristallines et quelques instruments traditionnels a du mal à braver le parasitage sonore qui entoure un festival de metal. Entre les balances de l'Altar à côté, le son lointain de la mainstage, et globalement les festivaliers qui prennent certains groupes des scènes secondaires pour des pauses au bar, se concentrer pleinement sur le chant d'Amalie Bruun et sur cette performance également unique s'avérait assez difficile. Fort heureusement, la qualité du show prit globalement le dessus.

DISCHARGE (20h40 – 21h40)
Chapouk: Début d'une soirée pogo de mon côté, puisque ce soir ce sont juste les trois groupes piliers de la seconde vague Punk qui enchaînent sur la Warzone. DISCHARGE ouvre les hostilités et sans préambule nous vomit à la tronche une setlist best-of dont un paquet sont issus de "HNSNSN". Un set brut de décoffrage et sans concession, à l'image de ces Crusties qui ont gardé l'esprit bien roots. Et une mention spéciale au batteur qui est juste une machine (ce sera d'ailleurs la soirée des batteurs métronomes).

Jeff Kanji : L’énergie, la rage dégagés par les Anglais m’a secoué. Et si la légende du Punk Hardcore n’est plus à écrire, DISCHARGE peut en remontrer à la plupart des formations Thrash et extrêmes. Car jouer vite et fort est une chose, mais tenir une telle intensité pendant une heure, à l’âge vénérable de ses protagonistes, ça me laisse pantois. Une véritable leçon de ce qui doit animer le Metal. Bien loin d’un NIGHTWISH que je choisis de sacrifier pour une fois, je n’aurais le temps de revenir que pour le final de “The Greatest Show On Earth”, et il n’est rien de dire que sa puissance ne faiblit pas, même si on a clairement perdu en superbe sans la voix et la présence de Marco Hietala.

GUNS N’ROSES (21h55 – 00h25)
Kol : quatre morceaux pour pleurer ce qui a été mais n’est plus. Souhaitant rester sur ma madeleine de Proust, un concert à Vincennes en 1992 avec une pléiade de guests (Perry, Tyler, Kravitz), j’avais jusque là évité les concerts de reformation. J’aurais dû poursuivre sur ma lancée. Tempi ralentis, voix à la peine, batteur robotique, même Slash et Duff (pas John) semblent être en pilote automatique, n’attendant que la fin du show pour se barrer. N’en espérant rien, j’ai malgré tout été déçu. Un comble. Vite me laver les oreilles et oublier tout cela : les tentes sont vides, il faut en profiter.
Dark Schneider : C’est compliqué. Je suis très partagé sur cette prestation. Il est évident qu’Axl n’a plus du tout sa voix d’antan, pourtant, il semble vraiment donné tout ce qu’il a. Le charisme est toujours là, une présence plus imposante à mon sens que celle de Klaus Meine pour comparer avec un chanteur qui lui aussi a perdu ses capacités (mais plus âgé, certes). Finalement, c’est plutôt Slash qui m’a le plus déçu ici, ça aurait pu être un autre soliste que ça n’aurait pas changé grand chose, l’homme délivre une bonne prestation mais sans plus, il m’avait plus convaincu avec son groupe solo. Parmi les anciens, Duff m’a semblé bien plus concerné. A noter que le groupe a fait hisser deux drapeaux ukrainiens sur chaque côté de la scène. Reste une setlist intéressante avec une très bonne reprise de “Back In Black”, mais à ce rythme là les GUNS risqueront de perdre une partie de leur public.


Crédit photo : Bruno Bamdé


GBH (22h50 – 23h50)
Chapouk: La Warzone vidée par les GUNS, j'en profite pour aller me placer au premier rang pour GBH. Les anglais débarquent devant un public au départ clairsemé mais clairement motivé. Et ça tombe bien car le groupe a également de l'énergie à revendre. Quel plaisir de balancer le poing en l'air en hurlant "I'm Sick Boy !" ou "Gimme Fire" en chœur avec Colin ! Et quel plaisir d'entendre tous ces tubes ("Time Bomb", "City Baby Attacked By Rats", "Am I Dead Yet ?"…) savamment casés entre les divers morceaux piochés dans la discographie du groupe (oui même du dernier album). Le tout ponctué par les commentaires sur l'Ukraine (Fuck mister Poutine) ou sur les GUNS (Fuck GUNS'N'ROSES) du gratteux. Le groupe a retourné la Warzone et encore plus sur son dernier morceau dédié à Lemmy qui n'était autre que "Bomber".


MOONSORROW (22h55 – 23h50)
Volthord : Enrobé d'un son exceptionnel avec une portée (et une justesse) des chants clairs impressionnante, MOONSORROW fait la part belle à "Jumalten Aika" (3 titres sur 6, si je dis pas de bêtises). A partir de "Ruttolehto" je ne touche plus terre. Un set empli de mélancolie ("Jotunheim", quelle émotion bordel) et d'énergie ("Suden Tunti", efficace et prenant), qu'il m'a été vraiment pénible de devoir quitter un peu avant sa pourtant fulgurante fin ("Ihmisen Aika").

CONVERGE : BLOOD MOON (23h55 – 00h55)
Volthord : Jouer dans sa totalité un album récemment sorti est un exercice casse gueule et clivant. Pour CONVERGE, il est impossible donc de prendre la foule pour acquise. Alors même que "Blood Moon" ne m'avait pas particulièrement convaincu en studio, mais forcément curieux d'entendre CHELSEA WOLFE en compagnie du groupe, je prends une claque absolument démesurée. Certes, la chanteuse est inaudible au début du set, un peu plus ensuite (mais sans doute pas assez pour réellement faire honneur à sa voix, on peinera toujours à l'entendre dans les chœurs). Malgré cela, la puissance, la gravité, la grandiosité de l'ensemble me transperce de partout. Assez peu de groupes se seront targués pendant ce week-end de jouer à ce point entre solidité et fragilité, entre violence et douceur, entre atmosphère et énergie pure. Une perte de soi exquise et totale.

Kol : J’y suis allé pour découvrir le répertoire plus torturé de CONVERGE, et cela m’a bien plu dans l’ensemble. Les ambiances sont posées, le malaise bien restitué. Mais impossible de rentrer pleinement dans le trip quand CHELSEA WOLFE passe son temps dos à la scène ou totalement inexpressive. Je ne sais pas quel était son problème, mais c’est rapidement devenu le mien et celui de ce concert à mon sens (on me signale dans mon oreillette que c’est en fait la normalité de ses prestations… Ah, bon). Dommage, c’eut pu être ultime.

BLIND GUARDIAN (00h30 – 02h00)
Jeff Kanji : Après un loooooong concert des GUNS traversé de fulgurances et de coups de mou, peut-être le moment que j’attends le plus du Hellfest, avec mes retrouvailles, dix-huit ans plus tard avec METALLICA : le concert de BLIND GUARDIAN, ma formation fétiche, dont le dernier concert remonte pour moi à 2011. Le groupe arbore un fond de scène particulièrement splendide : la peinture d’Andreas Marschall qui ornait “Somewhere Far Beyond” rend magnifiquement à cette heure avancée, et le groupe, accompagné désormais du fringant Johan Van Stratum à la basse n’est pas là pour beurrer les sandwichs. C’est au premier rang, accompagné de mon compère italien Ivan Castelli, que nous assistons à la messe. Et là je vous explique pas les émotions. Le début du concert est une réplique à l’exact du “Live” de 2003, toutes les voix s’élèvent de concert pour réciter les vers de Sauron adressés à Morgoth sur “War Of Wrath”. Ça pogotte très fort dès les premières mesures de “Into The Storm”, et “Welcome To Dying”. Hansi en très grande forme, et un Fredrik Ehmke qui, en live comme sur album, dispose désormais d’un son de batterie un peu plus naturel, plus proche de l’esthétique du groupe au temps de Thomen Stauch. Marcus Siepen, désormais le sosie de “The Witcher” a délaissé ses Gibson pour des Solar plus modernes, et d’une manière générale, le groupe est plus précis qu’il ne l’a jamais été. Et il faut bien ça pour s’attaquer à l’intégralité de “Somewhere Far Beyond”, qui contient le titre qui a ouvert toutes les portes pour moi “Time What Is Time”. Un accomplissement et une prestation incroyablement puissante. Si bien qu’une fois la pièce-titre achevée, Hansi nous précise ironiquement qu’il reste deux morceaux qu’ils ne peuvent éviter, et si je pense inévitablement à “Mirror Mirror”, l’autre me prend au dépourvu, puisque j’attendais “Imaginations From The Other Side”. Mais suis-je bête, il y a bien sûr l'antédiluvien “Valhalla”, simple et efficace.
IN EXTREMO (01h00 – 02h00)
Volthord: Les Allemands sont assez rares dans nos contrées, sacrifier BLIND GUARDIAN est donc difficile mais nécessaire pour moi. Certes, la musique des Teutons s'est désormais transformée en un Folk Rock bourré d'hymes à la joie et de canevas un peu redondants, m'enfin avec leur bonne humeur et leur set intelligemment chorégraphié, je ne boude pas l'ambiance bonne enfant et les quelques vieilleries que l'on me donne, je suis là pour danser en rond et faire le débile avant le dodo.

THE EXPLOITED (01h00 – 02h00)
Chapouk: Et pour finir en beauté cette journée : "Let's Start A War" comme on dit chez les Exploités. Si les deux groupes précédents ont chauffé à blanc la Warzone, Les écossais l'ont enflammée. Et ce malgré une communication très minimaliste avec le public (juste les titres des morceaux et quelques "Fuck", "Yeah", "Woaaaa" balancés aléatoirement par Wattie façon Gilles de la Tourette). Je sais pas si c'est dans leurs habitudes mais ça n'a pas eu l'air de choquer ceux qui étaient présents ce soir-là. On était tous trop occupés à se déchainer sur une setlist composée quasi uniquement de classiques du groupe. D'ailleurs mention spéciale à la formation de ce soir-là pour le niveau technique des zikos ! C'était impressionnant de précision pour du Punk, on était vraiment très loin de la bouillie sonore et cette précision faisait l'effet d'une énorme claque dans la gueule sur les morceaux les plus veners ("Beat The Bastards", "Fuck The System", "Chaos Is My Life", "UK 82", "Fuck The USA"…). Bref ce concert était parfait une immersion totale dans le monde des keupons. Surtout sur "Sex & Violence" quand la scène est envahie (sur invitation de Wattie) par les gens de la fosse. "Punks not fuckin dead" nous dira d'ailleurs Wattie suite à ce gros bordel (les zikos étaient littéralement perdus au milieu des gens qui pogotaient ou slamaient sur scène). Ce qui lui servira aussi d'intro pour "Punks Not Dead " et conclure cette heure de furie.

26 juin

SPIRITBOX (11h05 – 11h35)
Volthord : Les Canadiens les plus hype de l'année dernière n'ont aucun mal à délivrer un set à la fois énergique et propre. Je suis complètement à jeun quand je les vois, et, ça doit en dire long, puisque j'attends quand même la fin de leur set avant d'aller me prendre un café. Il faut dire que Courtney LaPlante à elle seule est simplement impressionnante dans sa prestation, non seulement charismatique mais absolument juste dans ses modulations vocales. Bon, musicalement ça ne me convertit toujours pas, mais à César…

Kol : Si l’album m’avait globalement déçu, n’étant pas à la hauteur du buzz généré, j’avoue que le live apporte une saveur particulière et dynamise les morceaux. Le combo profite pleinement des avancées de scène montées en prévision du concert nocturne de METALLICA et sait (déjà) créer une bonne communion avec son public. Belle surprise matinale, comme souvent au Hellfest.

YEAR OF THE KNIFE (12h15 – 12h45)
Kol : le Hardcore est de sortie à la warzone, les ricains de YEAR OF THE KNIFE s’étant installés sur la scène pour en découdre. Classique mais efficace, le combo mené par une chanteuse n’étonne pas, mais délivre un set honnête de 30 minutes à défaut d’être vraiment marquant. Plus long aurait relevé de la gourmandise, c’est donc repu que s’achève cette matinée bien chargée.

ALIEN WEAPONRY (12h50 – 13h20)
Kol : il est tôt, il fait chaud, et le Hellfest a décidé d’écouler en ce dernier jour ses stocks de bières fortes, en mode 8.6, qui équipent la troupe de désoiffeurs : autant dire que la dernière journée va être dure. Les Néo-zélandais arrivent sur scène, précédés d’une belle réputation, pour en découdre. Malheureusement, un son trop faible et un manque de lourdeur viennent annihiler leurs efforts instantanément. La formule trio ne me semble pas adaptée, et le groupe gagnerait sans doute à ajouter un guitariste en live, afin de restituer le potentiel démontré en studio. Dommage.

Dark Schneider[Fi] : Certes, j’ai vu le show d’un peu loin, étant surtout occupé à me dessoiffer avec madame. Néanmoins j'étais vraiment curieux de voir ce que pouvait donner ce Maori-Metal sur scène. Au final la déception est de mise, vite saoulant, le groupe ne parvient jamais à atteindre le niveau de ses ambitions, manquant de puissance et ne parvenant pas à créer une ambiance guerrière et tribale fédératrice.

DEMILICH (12h50 – 13h20)
Jeff Kanji : De bon matin (comment ça il est plus de midi ?, il est vrai qu’aujourd’hui je vais prendre un immense plaisir à passer du temps à discuter avec mes camarades de NIME, qui n’ont à ma connaissance, jamais été aussi nombreux au même endroit en même temps, l’occasion d’ailleurs de faire un petit coucou à Dark Morue), se faire démolir (elle était facile) par DEMILICH, ça réveille ! Je craignais une bouillie sonore peu à même de faire ressortir le Disso Death Metal des auteurs de l’unique “Nespithe”. Et en fait pas du tout, ce son live, plus moderne ne m’aura pas mis sur le reculoir.

ANGELUS APATRIDA (13h25 – 14h05)
[I]Dark Schneider
Contrairement aux néo-zélandais qui précédaient, à défaut de proposer une musique originale les espagnols nous balancent à la face leur Thrash sans concessions et se montrent tout simplement parfait dans cet exercice. Ça réveille en ce début d’après-midi.
Jeff Kanji : C’est ainsi en très bonne compagnie que les Espagnols d’ANGELUS APATRIDA mettent le zbeul sur la Mainstage 1. Si ce sont davantage les extraits les plus anciens qui me parlent, ceux empreints d’un Thrash plus traditionnel, je passe un excellent moment, avant de m’enfuir pour ne pas finir sourd comme la dernière fois que j’ai vu ILL NIÑO en concert !!!


Crédit photo : Bruno Bamdé

ILL NIÑO (14h10 – 14h50)
Chapouk: Aujourd'hui j'ai décidé ambiance chillax, je veux m'économiser pour MERCYFUL FATE et METALLICA. Donc ce sera de loin que je materai le set des ricains. Et ma foi même de loin on se laissait facilement embarquer par les percus latinos des titres majoritairement issus des trois premiers skeuds du groupe. Ainsi que par ces gros riffs brise-nuque. Le seul problème était au niveau du chant clair de Marcos Leal, bien moins audible que ses growls. Du coup dommage il manquait parfois un petit quelque chose dans le mix. Mais c'est vraiment le seul petit couac d'un set correct.

UFOMAMMUT (15h40 – 16h25)
Chapouk: Ensuite direction UFOMMAMUT. Déjà vus sur une précédente édition où le climat était plus caniculaire qu'aujourd'hui, j'avais littéralement été assommée par la puissance des morceaux des italiens. Je voulais savoir à quel point la chaleur combinée avec la fatigue avait joué pour m'écraser comme ça. Ben je vous confirme que la chaleur n'y était pour rien ! Car dans une Valley pleine de courant d'air friquets, je suis encore repartie dans un état second (sans prendre quoique ce soit) rien qu'en écoutant ces basses pachydermiques. Le trip total qui faisait du bien et qui nous a même permis de profiter de certains titres ("Psychostasia") du dernier album entre deux classiques comme "Stigma". Ma pote que j'avais traîné dans ce délire mystique a carrément et m'a sorti une phrase qui résume totalement ce concert : "C'est de la musique à écouter les yeux fermés".

CULT OF FIRE (16h30 – 17h15)
Jeff Kanji : Dans les combos de Metal Extrême, peu ont su allier une musique processionnaire avec une esthétique suffisamment soignée pour me faire entrer totalement dans leur univers. La dernière fois c’était avec BATUSHKA (avant le grand schisme), déjà sous la Temple. Aujourd’hui, entre la mise en scène ultra soignée et la musique qui mise autant scéniquement que musicalement sur un aspect ritualiste, je m’attends sans doute à une sensation similaire. Le vocaliste, qui doit avoir un micro-casque, planqué sous un imposant et impressionnant costume nous dit sa messe les bras en l’air. Il se dégage une sensation très étrange, comme si la musique qui sortait des enceintes n’était pas produite sur scène. Le son est excellent par ailleurs, mais rien à faire, au-delà de la curiosité, je n’accroche pas plus que ça.

UGLY KID JOE (16h30 – 17h20)
Kol : Contemporains des Guns, les sales gosses ont mis une petite branlée à leurs compères, musicalement parlant. Simples et sans prétention, sympas, puisant allègrement dans leur “America’s Least Wanted” des tubes imparables, la bande à Whitfield fait passer un vent frais en cette dernière après midi, allant même jusqu’à reprendre l’hymne “Ace Of Spades” pour l’occasion et le plus grand plaisir de la foule présente.

Dark Schneider : Certes, UGLY KID JOE c’est un peu le groupe d’un album, mais un très bon album qui a marqué son temps. On pouvait douter qu’il en reste grand chose tant d’années après et pourtant, force est de constater que tout cela fonctionne très bien. Certes les tubes d’”America’s Least Wanted” sont bien au dessus du reste, mais Whitfield Crane assure grave. A ne pas manquer pour les nostalgiques.

BULLET FOR MY VALENTINE (17h25 – 18h25)
Kol : Peut-on défendre l’indéfendable ? Ce n’est pas le sujet du bac de philo cette année, mais bien un art de vivre en cette fin d’après-midi à Clisson. Souvent raillés pour leur propension à proposer une musique peu originale, trop accessible et ultra-mélodique, les Gallois ont pourtant surpris, dans le bon sens du terme. Portés par un son monumental (je pèse mes mots) et une setlist non moins impeccable, le groupe délivre 1h de show sans temps mort, faisant la part belle aux titres fédérateurs composés depuis bientôt vingt ans.

AVATAR (18h30 – 19h30)
Kol : Après l’annulation du concert parisien pour cause de covid, Satan sait que j’attendais les Suédois lors de cette édition. Pour les avoir vus à maintes reprises mettre le feu en concert, je n’avais guère de doutes sur la qualité de leur show. Eh bien raté ! Malgré une setlist impeccable, le groupe a été torpillé par un son imprécis et bien trop faible, devant une mainstage pourtant gavée. Grosse déception donc, d’autant que les mimiques outrancières de Johannes semblent tourner en rond et tomber à plat (oui, oui, tout ça en même temps). Restent des musiciens hors-pair, mais quand on entend à peine le son, ça fait flop.

Dark Schneider : le gros gadin du fest. Plombés par des problèmes de son, les Suédois ne purent se montrer à la hauteur de leur réputation. Un concert vraiment mauvais, mais bon, c’est des choses qui arrivent, pas de bol pour eux.

DESTRUCTION (19h15 – 20h05)
Dark Schneider : Quelque peu échaudé après l’échec d’AVATAR, c’est vers la Altar que nous revenons pour voir Schmier et sa formation renouvelée avec deux guitaristes. Je ne venais pas spécialement enthousiasmé, ayant en souvenir une prestation assez quelconque il y’a quelques années, et ben quelle erreur ! La nouvelle formation est parfaitement rodée et développe un jeu de scène dynamique et très bien pensé, les deux guitaristes s’entendant à merveille et développant même, avec Schmier, un petit sens de la chorégraphie scénique que n’aurait pas renié Tipton/Downing à la grande époque. DESTRUCTION n’a pas toujours brillé sur disque, loin de là, mais les père du Thrash allemand sont irréprochables. Une vraie boucherie c’est le cas de le dire.

MGLA (20h10 – 21h00)
Volthord : Même dans ma zone de confort, ce Dimanche merdoie en puissance. Les Polonais ont un son qui patauge dans sa propre distorsion, au point de rendre les riffs souvent inaudibles.Troisième fois que je les vois en live, et première fois que ça me paraît aussi foutraque.

Kol : Marrant comme les impressions d’un chroniqueur à l’autre peuvent être différentes. Bien calé au milieu de la scène dans les premiers rangs, j’ai pour ma part pleinement apprécié le set du groupe, quelques mois après leur concert à la Machine, à Paris. Un set très consistant, l’effet de surprise en moins, et un Black accessible qui m’emporte toujours autant.

BLACK LABEL SOCIETY (20h40 – 21h40)
Jeff Kanji : La palme d’un des meilleurs sons du fest, et sans aucun doute du meilleur son de guitare. Zakk Wylde est en très bonne forme, physique, vocale et musicale. Je ne connais pas très bien son répertoire, mais l’amateur de six-cordes ne peut qu’y trouver son compte. La grosse artillerie américaine, le Blues parfaitement incorporé au Heavy Metal, un son dantesque, et un set bien articulé pour ne pas se laisser ennuyer. Une très belle surprise.


Crédit photo : Bruno Bamdé

SABATON (21h45 – 23h00)
Volthord : La fascination de petit garçon que SABATON a pour la guerre qui fait panpan et boumboum me semblera toujours aussi amusante qu'absolument idiote, mais je dois quand même leur admettre une énorme présence scénique, qui me réveillera de ma torpeur alors que l'ami Dark Schneider est bien à fond. Parfois, la bonne compagnie, ça aide.

Dark Schneider: SABATON est un des meilleurs groupes de Heavy/Power de ces dernières années, c’est un fait incontestable et je ne tolérerai aucun avis contraire, vous êtes prévenu. Bon soyons honnête : Joakim n’est pas un grand chanteur sur scène d’un point de vue vocal, loin d’être aphone comme en 2019, on le sentait cependant souvent un peu limité et presque à bout de souffle. Mais peu importe. La prestation est hyper énergique, le gros show guerrier est de mise, les refrains tabassent leur mère, les nouveaux morceaux sont excellents sur scène, bref que demander de plus ? C’est du grand spectacle, c’est généreux, ça envoie du bois et ça ne fait pas sa diva. La grande classe tout simplement.

MERCYFUL FATE (22h00 – 23h00)
Chapouk: Entre "se placer pour METALLICA et regarder SABATON" ou "voir MERCYFUL FATE", la question est vite répondue ! Ce sera bien évidemment MERCYFUL FATE et tant pis pour le placement pour METALLICA. De toute façon ce dimanche le fest était blindé et dès 12h et on commençait déjà à galérer pour circuler où juste se poser devant les mainstages. Donc sans regret. Et qu'est-ce qu'on a bien fait ! Dans une Temple quasi déserte, on peut se permettre de se mettre devant pile en face de la scène pour bien profiter du son massif et du spectacle macabre du King. Seuls les fans d'antan et les puristes semblent s'être réunis pour profiter d'une setlist plutôt bien équilibrée avec son lot de tubes ("Evil", "Come To The Sabbath", ou encore "A Dangerous Meeting", même si on peut regretter l'absence de "Melissa"). On a même le droit à un morceau du prochain album en avant-première. J'ai oublié le titre mais j'en garde un très bon souvenir et ça s'annonce plutôt prometteur pour la suite.

CARCASS (23h05 – 00h00)
Volthord : Décidément, c'est un Dimanche où je n'aurais fait quasiment qu'errer, enjamber la foule de Metallicas de plus de plus en plus compacte et passer de scène en scène sans trop trouver de but à mon existence. Je découvriras en arrivant chez moi que j'ai le Covid, et j'imagine qu'en plus des nuits courtes et de l'énervement de cette journée noire de monde, ça n'aide pas non plus à être dans un mood pour écouter THOU ou EYEHATEGOD (il manquait à cette journée un petit coup de pipeau).
Alors évidemment, impossible pour moi de me résoudre à voir METALLICA de loin sur un écran. Je me déplace vers CARCASS et je dois dire que pour le coup, on se sent bien accueilli. Son aux petits oignons, foule sans doute divisée par deux par rapport à ce que le groupe attire d'habitude. Mais voilà c'est péchu, technique, mélodique, rien ne se ressemble, ultra carré dans l'exécution. Je ne connais vraiment pas ce groupe (je sais, c'est scandaleux), je ne vous suis d'absolument aucune aide.

METALLICA (23h05 – 01h00)
Chapouk: L'événement de la journée, bien sûr. On ne compte pas le nombre de gens qui ne sont venus que pour METALLICA et qui ont campé une bonne partie du dimanche devant les mainstages pour voir le groupe dans des conditions décentes. Je passerai donc sur la première demi-heure où j'ai pas vu grand-chose puisqu'on recherchait une place qui permettait à tous de profiter du show. En résumé on headbanguait au son des classiques "Whiplash" et "Creeping Death" en enjambant une foule de gens complètement amorphes ! C'est d'ailleurs ce qui nous a choqué : le manque d'ambiance sur ce concert. Putain les gens ! Vous faites chier toute la journée pour pas louper Métalloche et quand ils sont là vous manifestez aucune réaction et vous vous contentez de regarder les écrans ? Mais vous êtes sérieux ?! Si c'est pour faire ça patientez le temps qu'ils sortent un DVD. Et matez le chez vous depuis votre canapé si vous ne comptez ni bouger, ni chanter, ni même ne serait-ce que dodeliner de la tête. Parce qu'avoir l'impression de déranger quand tu reprends à pleine gorge un "Enter Sandman" au Hellfest parmi des gens silencieux et qui se retournent presque en te disant chut, je vous avoue que ça me fait mal au cul. Bref, fermons cette parenthèse, car après avoir trouvé un endroit idéal en termes d'ambiance et de visibilité, on a vraiment pu profiter du show et c'était énorme ! La setlist variée incluait bien évidemment tous les classiques attendus ("Fade To Black", "Master Of Puppets", Seek & Destroy", "For Whom The Bell Tolls", etc…) mais nous proposait aussi par surprise des "Damage Inc." ou "No Leaf Clover". Tout au long du set le groupe nous a montré qu'ils sait comment parler à son public et James s'est même permis des interventions plus personnelles. Comme par exemple son "vous n'êtes pas seuls, si vous pensez au suicide, parlez à vos potes" sur "Fade To Black" qui en plus d'être surprenante était vraiment touchante car on le sentait sincère. Malgré quelques petits loupés ou pains distribués çà et là (la norme quoi) j'ai quand même pris une gigantesque baffe Et aussi épuisé les dernières ressources physiques qui me restaient, mais à 2h du mat, j'en avais juste rien à foutre, je venais enfin de voir METALLICA et de kiffer ce moment. Une conclusion parfaite (avec ce giga feu d'artifice sur fond de "For Those About To Rock (We Salute You)") pour ce Hellfest qui m'aura fait beaucoup de bien après plus de deux ans d'abstinence de concert ou festoche.

Dark Schneider : Je partage ici totalement les impressions de Chapouk. J’étais parfaitement chauffé par la prestation de SABATON, et était à bloc pour METALLICA, bien que pas super bien placé dans le public. Le plus grand groupe de Metal sera parfaitement fidèle à sa réputation de machine de guerre en live. METALLICA est grandiose, et ne faiblit jamais même quand il propose autre chose que ses classiques qui font l’unanimité. Hetfield s’en amusera même lorsqu’il présentera le moyen “Dirty Window”. “Moth Into Flame” ne dépareille vraiment pas, coincé entre “For Whom The Bells Tolls” et “Fade To Black”. Bien sûr, Hammett ne nous épargnera pas quelques petits pains (assez minimes cependant), et quelque part tant mieux, ça fait désormais partie du folklore. Le show grandiose est à la mesure du décor prodigieux du festival, le meilleur des deux mondes en quelque sorte… Sauf que… C’est quoi ce public de merde complètement ramolli ? Symptomatique de l’ensemble de ces quatre jours malheureusement, le problème des touristes étant vraiment de plus en plus gênant pour ceux qui vivent la musique à fond, en témoignent les scènes sous les tentes parfois loin d’être remplies. Malheureusement, c’est durant ce qui devait être l’apogée du Fest que cela c’est le plus manifesté et révélé… Étrange sentiment, un show dantesque devant un public de merde.

Jeff Kanji : Pour faire court car beaucoup a déjà été dit, il est particulièrement malaisant de se sentir comme un intrus au milieu d’une foule impassible, alors que vous gueulez les “Die! Die!” de “Creeping Death”. Merde quoi, on parle du plus grand groupe de Metal du monde et d’un de ses plus gros classiques ! Débarrassé très vite de “Enter Sandman”, METALLICA est intelligent et a parfaitement compris à quel public il s’adressait. Cette nouvelle version de "Dirty Window” est un bonheur pour moi qui ait toujours apprécié cet extrait de “St Anger”, aujourd'hui agrémenté d’un solo. Le final ne fera pas de quartier et soignera les fans avec un trio intraitable “Damage Inc.” - “One” - “Master Of Puppets”. Le sourire de James qui vient de se planter dans son solo central et qui souffle “Shit!” dans son micro déclenche l’hilarité de Kirk ! Le groupe a vieilli, mais demeure toujours aussi puissant.


Crédit photo : Bruno Bamdé

TRIPTYKON (00h05-01h00)
Volthord: Bordel, quel gâchis. Pas dans la performance du groupe, qui avait un son lourd et détonnant comme il fallait, une attitude scénique pas forcément très avenante mais au moins sincère. Entre morceaux originaux et reprises de CELTIC FROST, j'aurais pu être réellement conquis. Mais il se fait vraiment tard, entre la lenteur gravée dans l'ADN de la musique des Suisses, couplé à une heure tardive, avec progressivement le chapiteau qui se vide et la fatigue d'une journée infernale et du festival qui se fait de plus en plus pesante, c'est le concert qui aura raison de moi. Décidément, Tom G.Warrior n'aura pas eu beaucoup de chance avec ce créneau, déjà pas dingue pour du TRIPTYKON en temps normal, mais encore pire lorsque METALLICA joue en face ET en fin de festoche. Je ne sais pas combien de personnes seront restées jusqu'au bout, mais toutes mes condoléances. Quelque part, le HELLFEST c'est aussi beaucoup ça : du caviar à des cochons.



CONCLUSION

Jeff Kanji : Le Hellfest fait presque partie de mon sacerdoce de Metalleux désormais, pour plein de raisons. L’occasion d’y croiser des copains des quatre coins de France et des partenaires que j’ai trop peu l’occasion de voir (notamment Roger Wessier et Olivier Garnier de Replica Promotion qui font confiance à Nightfall depuis de nombreuses années), et d’enfin extérioriser une partie de moi-même dans un monde qui limite de plus en plus mes ardeurs. Alors faire les deux week-ends a été un défi physique et financier, ne le cachons pas, qui me fait dire à chaque nouvelle édition, ne serait-ce pas mon dernier. Mais arrivé en juin 2023, je n’aurai qu’une envie : y retourner !!!

Volthord : Pour un premier HELLFEST je dois dire que côté concerts, je me suis vraiment régalé, même si je n'ai finalement fait aucune découverte ou eu de révélation, la condensation de bons groupes à la minute m'ayant contraint à louper quasi autant de bons groupes que j'en ai vus. La journée de samedi a été un vrai bonheur. Pour ça, j'avoue que le HELLFEST est fou, presque insensé (pas de temps pour se remettre de ses émotions, ça enchaîne). Impossible de transiter en cinq minutes d'un des chapiteaux à la Warzone. Alors bon, la foule ce n'est pas mon truc et j'ai globalement laissé tomber l'idée d'y aller en dehors des créneaux du matin, et aussi de trop me rapprocher des Mainstages, le temps pour s'en extirper étant réellement trop chronophage pour en valoir la peine. Impossible donc de prendre 100% de plaisir lorsque tout s'enchaîne si vite.La pluie du Vendredi et du Samedi matin aura été le seul gros bémol pour cette seconde édition, et le gros point noir ce pélerinage de casus se positionnant dès le matin pour Metallica. Sur les bons points néanmoins, je dois bien admettre que le Hellfest est le fruit d'un travail humain tout bonnement impressionnant. Arrivé le mercredi soir à 22h30, j'ai eu accès au camping et planté la tente en 45 minutes. En comparaison à d'autres festoches plus petits, c'est déjà incroyable. La bouffe du festival est variée, même pour l'herbivore que je suis, les files d'attentes rarement très longues des fois qu'on évite de manger entre 12 et 13h. Idem, pour les chiottes, très bien disposées, et dont les longues files d'attente ne concernent que celles du camping le matin, allez, le seul et unique point douche est un peu rageant, mais pas de quoi se scandaliser. Grosso modo : une expérience que je ne referai pas tous les ans, mais une programmation qui me laissera une trace indélébile.









             



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