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Raging Death Date
Par CITIZEN le 27 Mars 2016
Publié le 3 Avril 2016 Consulté 6909 fois



Y a pas que l’été qu’on peut s’éclater. C’est la saison creuse, mais y a des trucs qui se passent au milieu de l’Europe - c’est pas PILEDRIVER tout entier qui traverse l’Atlantique pour atterrir violemment en Thuringe y faire un bordel monstre, ou ma vue me trahit Septième édition d’un évènement annuel où ont défilé, en plus de l’essentiel du Black/Thrash allemand, des troupes comme GEHENNAH, DEATHHAMMER, MANIAC BUTCHER, NECRODEATH, DEATH STRIKE, WARHAMMER, soit d’actualité soit auxquels beaucoup rendent un culte éternel. La mention du Hellfest vous file de l’urticaire dans des endroits inavouables ? Vous ne supportez pas d’headbanger à côté de Jérôme (16 ans) qui attend le set de MESHUGGAH et d’un mystérieux gentleman élégamment déguisé en banane ? Ce report et ce fest sont faits pour vous.

Neustadt am Orla, 8000 habitants, est une bourgade tranquille décorée aux oeufs de pâques. Cela dit quelques indices trahissent son penchant secret pour le Metal le plus true possible :

Les lions qui prennent l'apéro


Le festival a lieu dans une ancienne usine à l’allure très défraîchie et devant un public deux fois moins nombreux que l’année précédente, on est bien en-dessous des 500 personnes attendues qui ne suffiraient de toute façon pas à remplir cette énorme salle. Un côté entier donne sur l’extérieur et pendant les concerts qui ont lieu avant la nuit tombée les vieux rideaux ne suffisent pas à masquer la lumière, donnant une allure de kermesse aux prestations vues de loin. D’ailleurs tout le monde fume à l’intérieur, d’où une atmosphère qui fait penser aux pets d’un millier de yellow goats enfermées dans une batterie d’élevage industriel. Heureusement cette année le manque de spectateurs rend l’atmosphère plus respirable et les vêtements puent moins sur le trajet du retour. Et le matin, on est réveillé simultanément par le bordel des oiseaux, les voix teutonnes de toutes les directions comme en 1940, "Victim Of States Power" qui vient d’une des bagnoles du camping ainsi que les pets sonores en provenance des tentes tout autour. Bonne ambiance, très conviviale.

SAMSTAG

Début des concerts à 14h après une soirée dans la salle où le DJ passe ACID, TWISTED SISTER et WITCHFYNDE. LITHAMON avait l’air d’avoir un concept intéressant mais seulement passé dans la salle à ce moment, pas assez pour donner une chance à ce combo de Black Metal. Autant avertir que je passe sur la plupart des groupes de Black Metal pur et dur de l’affiche, c’est-à-dire ceux qui ont les noms les plus improbables.



On rentre ensuite dans un truc plus représentatif, les Allemands de BLACKEVIL nous mettent dans l’ambiance recherchée : MOTÖRHEAD/VENOM copulent ! En direct ! Sur scène ! Avec des amplis réglés bien au-dessus de 11 ! Une énergie déployée comme s’ils jouaient vraiment devant un parterre de dix mille fans en folie, avec le surcroît d’attitude qui va bien.
Le planning indique "VULTURE/LUZIFER" pour le créneau suivant. On se demande à quoi on aura droit : groupe bouche-trou qui sera dégagé de la scène si l’autre se pointe ? super-groupe avec les membres des deux ? En fait c’est chaque groupe qui a droit à une petite moitié du créneau, ce qui est bien pour le cas de VULTURE qui joue un Power/Speed efficace avec quelques cris à la AGENT STEEL mais un peu bateau somme toute. C’est par contre dommage pour LUZIFER qui joue un Heavy plus trad branché occulte qui réussit en seulement trois morceaux à imposer des refrains qui m’ont accompagné pendant tout le fest et qui me font attendre ce que fera ce groupe par la suite.

SKELETHAL
Les Français de chez Iron Bonehead représentent le seul groupe de Death Metal no bullshit du week-end avec une musique extrêmement carrée et headbangante, suffisamment variée pour ce style et branchée AUTOPSY. Les Allemands par contre boudent complètement la prestation qui a lieu devant un public clairsemé, qui de manière générale semble effectivement éviter les groupes qui s’écartent trop du Heavy voire des groupes pas assez germaniques, comme nous le confirme un sympathique résident bourré du camping.

CROSS VAULT
Changement de style radical avec ce groupe de Doom dont on parle pas mal ces temps-ci, plutôt musclé et pas trop gnan-gnan ce qui est un des écueils de certains représentants du genre. Ici, l’ensemble est suffisamment écrasant pour se laisser hypnotiser au fur et à mesure. Le mauvais côté c’est qu’on en retient peut-être pas grand-chose une fois sorti de cet état second.

TORR
Des revenants tchèques qui doivent ressusciter des chansons dont je m’attends logiquement qu’elles fassent Proto-Black à l’ancienne de chez l’ancienne, en réalité les mecs ont maintenant un son assez curieux qui les fait ressembler à un EXODUS avec Dukes, comprendre un show bien puissant et bourrin avec même un chant Grind par moment, assez incompréhensible mais pas mauvais quand on n’en attend rien de spécial.

PILEDRIVER
AAAAAAAAAAAAAARGH ! on devine une silhouette répugnante arpenter lourdement la scène derrière une tenture, tandis que des bruitages glauques résonnent avant de laisser la place à une intro familière qui conte une histoire dégueulasse - le public (qui en plus des perfectos de rigueur porte des chaines au poignet sur le bracelet du festival comme pour coller totalement au dresscode imposé par la metal inquisition) se presse devant la scène, totalement frénétique, pour découvrir le Piledriver en chair et en os qui se lance dans "Alien Rape". Le personnage est encore bien plus immonde que sa propre légende le décrit, avec ses lanières de cuir tendues à craquer qui peinent à soutenir cette énorme panse qui manque d’écrabouiller la fosse entière, le bonhomme prenant un malin plaisir lorsque plusieurs mains lui frottent le ventre en même temps et à nous raconter ses expériences sexuelles avec Satan ("You know when your dick is all red ?") ou de chasse aux sorcières ("I’m talking 1650 witchunting, now that’s fucking oldschool"). Ses musiciens jouent parfaitement le jeu des esclaves complètement soumis au Piledriver, notamment ce bassiste fringué comme s’il sortait d’une embuscade dans une impasse. PILEDRIVER (enfin The EXALTED PILEDRIVER) joue la quasi-totalité de "Metal Inquisition", un set sans fioritures juste marqué par les espiègleries du chanteur qui en rajoute et en rajoute, qui laisse ses musiciens interpréter une instru composée pour l’occasion pendant qu’il va chier un coup etc. Énorme argument de ce festival, PILEDRIVER a le droit à un set très long qui a même réussi à émousser le bordel mené dans les premiers rangs au début du concert, rythmé par les incursions de la foule sur scène pour le morceau "Metal Inquisition", le micro partagé entre les maniaques et le chanteur, même si l’absence du sample de guillotine gâche un peu l’effet. Seul bémol, la voix est très peu audible depuis l’avant de la fosse, ce qui ôte un peu à l’ambiance perverse des chansons. Sinon gros son bien frontal qui fait penser à un ANVIL en plus décharné et encore plus simpliste pour les morceaux de "Metal Inquisition", ceux de "Stay Ugly" relèvent d’un Speed Metal très intense dont l’un des plus directs ("The Executioner") vient justement conclure le set et mettre une dernière balayette surpuissante à ceux du public qui ont réchappé à l’orage de cuir.

Piledrivin’ It True

SONNTAG

L’avantage du camping c’est qu’on entend toutes les balances et celles de NECROMUTILATOR ainsi que ce nom nous décident à nous reposer un peu les esgourdes plutôt que d’aller voir un show qui ne promet absolument aucune surprise.
CHRWORSCH (ce nom de groupe). Sans doute le genre de groupe qui décrirait sa musique comme du "radioactive war bestial vomit". Des disciples de BLASPHEMOPHAGHER en masque à gaz et casque à pointes qui pour la plupart des gens sonnerait comme à peine plus que de la merde, le blast ininterrompu est encore pas trop mal mais le choix d’une voix complètement aiguë par-dessus rend la prestation bien plus pénible qu’autre chose, et la grande salle vide n’incite pas à aller se péter la gueule devant la scène ce qui aurait donné son intérêt à cette musique dans une petite cave bondée et la nuit tombée, pas à 15h.

BULLDOZING BASTARD


Après avoir été irradié de MOTÖRHEAD pendant plus d’une journée, que ce soit avec les morceaux qui meublent pendant les intervalles entre les groupes ou sur le camping (dont un champion qui allume la sono de sa caisse à 7h pétantes avec sa compile perso qui commence par "Ridin’ With The Driver" et qui se fait rembarrer par un autre type, comme quoi un false a réussi à s’infiltrer sur le camping malgré la présence oppressante du Piledriver sur les lieux). BULLDOZING BASTARD (CE NOM DE GROUPE) est un de ces groupes de Black/Thrash qui fait en fait du MOTÖRHEAD punkisé et rien d’autre excepté la dose de VENOM qui va bien cf BLACKEVIL (des chansons comme "Mayhem Without Mercy" ne trompent pas), un pouvoir-trio d’Allemands qui se sont laissés pénétrer par l’esprit de Lemmy (jusqu’à la pochette de leur album qui ressemble par mal à celle de "Orgasmatron"). Une musique déchaînée qui fait l’effet (destructeur) d’un CHILDREN OF TECHNOLOGY, MANZER etc.

KHTHONIIK CERVIIKS
Je m’attendais pas à une telle torgnole, ces Allemands au Black/Death Metal un peu trop conceptualisé pour être honnête (la vague des BÖLZER et MALTHUSIAN qui lasse bien vite) pourraient faire n’importe quoi avec leur esthétique très SADEX, mais pas du tout, en fait une musique bien plus typée PORTAL, Death/Black extrêmement intense délivré par seulement trois types mais ambiance complètement spatiale et schizo à la fois avec des changements de rythmes incessants complètement tarés/déstructurés et des sursauts de batterie avec des murs de cymbales et des roulements qui semblent jamais s’arrêter, sans doute le show le plus intense du festival. À noter que l’ordnung allemand semble empêcher le public ne serait-ce que d’headbanger là-dessus.

ANTLERS
Black Metal à la WOLVES IN THE THRONE ROOM avec quelques accélérations à la IMMORTAL, j’étais pas vraiment dans l’ambiance.

KILL
Ce son, ce son ! LE genre de son qu’on cherche inconsciemment ou pas quand on se retrouve devant une scène et devant des gros amplis : les Suédois qui prennent possession de la salle avec leur effectif de seulement trois sinistres individus balancent un Metal qui saisit SARCOFAGO, NIFELHEIM et DISSECTION par la tignasse et leur explose mutuellement leurs crânes moisis avec des tonnes de passages mid-tempo suprêmement headbangables où les riffs Black le disputent sans cesse au Thrash et au Death avec un effet foudroyant qui rappelle de même la musique plus substantielle et travaillée des bon combo de Black/Heavy, le pouvoir du riff une fois de plus égrené en direct et à une telle putain de vitesse, aaaargh ! Une des meilleures prestations, qui coiffe au poteau les groupes speed très bons mais plus basiques de la journée et qui explose la tête d’affiche qui suit ! On peut donc dire que KILL, ça tue.

IRON ANGEL

Pour voir exécutés les morceaux des premiers RUNNING WILD en live, deux solutions :


Pour ceux qui n’ont pas les phynances y a le groupe putain-ils-existent-encore-ces-mecs d’IRON ANGEL, même lieu même époque et logiquement Metal sans doute le plus similaire sur le marché, deux albums sous le coude dont le culte "Hellish Crossfire" (et comme le Metal c’est un petit monde le groupe du même nom a justement eu l’occasion lui aussi d’atomiser Neusdadt l’année d’avant) qui voit presque tous ses titres exécutés devant un public très réceptif qui s’agglutine au plus près du micro tendu par le chanteur pour hurler à leur tout les "Metallian", "Hunter In Chains", "Heavy Metal Soldiers" et "Sinner 666" qui viennent combler l’envie dévorante de Metal éveillée par deux jours essentiellement marqués par la haute vitesse.


Le quintette fait honneur à ses morceaux et s’offre une vraie deuxième jeunesse avec un chanteur qui déploie énormément d’énergie et qui répond parfaitement à la frénésie de la foule. Évidemment le côté evil de l’album ressort un peu mal mais c’est en faveur de son énergie primitive qui est exacerbée et c’est le genre de compromis attendu qui rend le show d’autant plus efficace.

SPITTIN’ BONES
Pour finir, un groupe de reprises qui se concentre essentiellement sur des groupes allemands mais qui exécute également du DEAD BOYS, The EXPLOITED, WARFARE etc, et qui est l’occasion d’un réveil instantané du public allemand qui attend la toute fin pour se lancer dans un moshpit sans faiblesse et sur sol très glissant, mais la culture allemande du mosh semble plus tranquille que celle qui prévaut en France et permet donc de faire le zouave sans trop se péter la gueule. Pour un groupe de reprises très rapide et violent avec des rappels à répétition qui finissent par faire durer le show bien après la durée prévue et finit par épuiser tout le monde, et c’est finalement le Punk Rock qui a le dernier mot après deux jours du Metal le plus extrême possible.



             



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