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SLAYER Final World Tour @ Sick Arena, Fribourg
Par T-RAY le 24 Novembre 2018
Publié le 27 Novembre 2018 Consulté 7173 fois

Je ne vous le cacherai pas : lorsque j’ai appris, l’hiver dernier, que SLAYER allait effectuer sa tournée d’adieu, je me suis dit que c’était VRAIMENT l’opportunité de les voir une dernière fois sur scène. D’autant que malgré l’annonce de leur présence au Hellfest 2019, l’impossibilité de me dégager du temps pour m’y rendre durant la période de l’année où se déroule le festival condamnait d’emblée cette possibilité. J’avais déjà vu les gaillards quatre fois par le passé, la dernière datant du Sonisphère d’Amnéville, en 2011, à l’affiche duquel le groupe figurait aux côtés de ses compères, confrères et concurrents du Big 4 (METALLICA, MEGADETH, ANTHRAX).

Mais c’était avant le décès de Jeff Hanneman et si ce dernier y était remplacé au pied levé par Pat O’Brien, gratteux de CANNIBAL CORPSE, il n’avait pas encore passé l’arme à gauche. Même Dave Lombardo était encore de la partie… Une autre époque, donc. Et un souvenir qu’il m’était nécessaire de laisser derrière moi, pour prendre la mesure scénique de l’ultime incarnation de SLAYER, avec Gary Holt, d’EXODUS, remplaçant définitif d’Hanneman depuis sa disparition, et Paul Bostaph, revenu derrière les fûts il y a cinq ans pour palier l’énième fuite de Lombardo.

D’autant qu’après avoir constaté, avec jalousie, l’affiche musclée de la partie américaine de cette tournée d’adieu (avec ANTHRAX, TESTAMENT et BEHEMOTH puis NAPALM DEATH), je me suis dit qu’il n’y avait pas d’autre moyen pour moi que d’assister à l’un des concerts de la partie européenne. Et ce, malgré l’absence totale de date en France (enfin, jusqu’à l’annonce de leur venue au Hellfest) et une affiche différente (avec OBITUARY, LAMB OF GOD et encore ANTHRAX) mais toujours alléchante. Restait deux conditions à remplir pour me permettre d’aller voir SLAYER sur son "Final World Tour" : une date située un vendredi ou un samedi, et un lieu facilement accessible à moindres frais depuis Paris.



J’ai donc opté pour Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne, ville frontalière que je connais déjà pas mal pour m’y être rendu plusieurs fois. Et je ne suis pas le seul Français à avoir fait le déplacement, même si l’écrasante majorité des spectateurs étaient allemands, naturellement. La Sick Arena, située dans le bâtiment principal du Messe Freiburg, le parc des expositions local, est un peu l’archétype des salles de ce genre : une sorte de grand hangar rectangulaire avec des portes partout, tout à fait passe-partout. Mais quand il s’agit de l’une des rares opportunités restantes de voir l’un des groupes de Metal majeurs de ces 35 dernières années en concert, on ne fait que peu de cas des considérations architecturales.

C’est donc après une bonne queue d’une heure (et je ne parle pas ici d’onanisme, je ne suis pas aussi endurant) que je peux enfin entrer dans ledit hangar… Où OBITUARY venait de commencer à jouer. Plus que par leur musique, c’est par la frénésie du light show que je suis ébloui. Même pour le premier groupe, l’organisation a mis le paquet : j’en crains un décollement de rétine avant la fin de la soirée ! Pour le décollement des tympans, en revanche, je me suis prémuni, fort heureusement. Le son du groupe floridien est d’ailleurs assez brouillon, même s’il est possible de reconnaître que "Cause Of Death", son deuxième album, se taille la part du lion dans la setlist.

Une chose fort étonnante, d’ailleurs, car l’on sait combien le dernier opus en date, l’éponyme sorti en 2017, a récolté de bonnes critiques et offert un nouveau souffle à la musique d’OBITUARY. Le Death Groovy (presque qualifiable d’Heavy Deathroll) du disque passe parfaitement l’épreuve du live, comme le démontre "Sentence Day", joué en deuxième position et donnant sérieusement envie de taper du pied. Ensuite, c’est business as usual pour qui connaît la bande des frères Tardy. John est en voix et plus chevelu que jamais, Donald est bien sec derrière sa batterie, et leurs trois camarades de jeu assurent leurs parties sans pour autant y mettre de fantaisie. OBITUARY sait la chance qu’il a de faire partie de cette tournée historique, alors le combo joue propre mais sans faire la moindre ombre au reste de l’affiche. Même "Slowly We Rot", joué en dernier, se sera révélé plutôt sage, permettant tout juste à la foule de s’échauffer.

Setlist OBITUARY : Deadly Intentions – Sentence Day – Chopped In Half – Turned Inside Out – Find The Arise – I’m In Pain – Slowly We Rot



À peine OBITUARY sorti de scène que le staff a tôt fait de déménager leur matos pour faire place à celui d’ANTHRAX. Le décorum des New-Yorkais, plus ambitieux que celui des Floridiens, fait déjà davantage d’effet. Avec quatre tentures, représentant des crânes couronnés, sur les murs d’amplis et, en fond de scène, une grande draperie revisitant la pochette de "Among The Living" mais avec, à la place des quidams coiffés de chapeaux, d’autres squelettes couronnés d’où émerge un roi soulevant sa couronne en regardant le public, la formation fait le lien visuel entre son album le plus fameux et son dernier en date, "For All Kings". Lequel n’aura pourtant même pas droit de cité durant tout le set de la bande à Scott Ian !

Un Scott attendu comme le loup blanc par le public, désormais bien massé par milliers dans la grande salle, qui donne d’un coup de la voix quand le bonhomme apparaît, guitare en mains, après avoir bien mariné sur "The Number Of The Beast" d’IRON MAIDEN, servi en guise d’intro. Scott Ian n’est pas le seul à être chaud ce soir : Frank Bello et Joey Belladonna débarquent au pas de course sur la scène et le groupe démarre pied au plancher par un "Caught In A Mosh" survolté. Plus calmes derrière leurs instruments, Charlie Benante et Jonathan Donais n’en sont pas moins parfaitement en place et le public le leur rend bien : la fosse commence à remuer sérieusement et à donner de la voix, en chœur, sur le refrain fédérateur de ce tube intemporel du Thrash.



La suite ne fait que confirmer ces deux tendances : ANTHRAX est chaud et les spectateurs sont bouillants ! Le groupe leur rend la pareille, d’ailleurs, avec plusieurs gros hits au programme : le sautillant "Got The Time" extrait de "Persistence Of Time " un "I Am The Law" préféré ce soir à "Efilnikufesin (N.F.L.)", un "Antisocial" du tonnerre et un "Indians" énergique comme il se doit de l’être. Même le ventre mou de ce set d’une quarantaine de minutes, compris du toujours entraînant "Be All, End All" et de "Fight’Em 'Til You Can't", maintient la tension. Je ne suis pas un grand fan de Joey Belladonna car quand il n’est pas dans le coup, tout ANTHRAX en pâtit, mais ce soir, il est très bon ! Que ce soit dans son interprétation ou dans son rapport au public. Même s’il aura laissé au moins une fois à Scott Ian le soin de s’adresser, seul en scène, à l’assistance pour célébrer le fait de participer à cette ultime tournée de SLAYER.

Setlist ANTHRAX : Caught In A Mosh – Got The Time – I Am The Law – Be All, End All – Fight’Em ‘Til You Can’t – Antisocial – Indians



Une fois ANTHRAX parti, à nouveau, le grand ménage est rapidement fait sur la scène de façon à limiter à une quinzaine de minutes, grand maximum, l’écart entre le set de ce dernier et celui, à venir de LAMB OF GOD. Je n’en ferai pas mystère : la présence du groupe de Richmond a suffi à me convaincre de prendre mon billet pour ce concert. Grand amateur de la formation des frères Adler, je ne l’étais cependant pas encore lorsque je les ai vus sur scène pour la seule et unique fois jusqu’ici, il y a une bonne douzaine d’années. Il me fallait donc absolument une séance de rattrapage ! Et vous savez quoi ? Les gaillards m’ont comblé ! Avec un son encore plus propre que celui d’ANTHRAX (mais pas aussi impeccable que celui de SLAYER, j’y reviendrai), LAMB OF GOD a d’emblée mis le public dans sa poche. Enfin, si cela était nécessaire, car les Allemands sont autrement plus dingues du quintette virginien que nous ne le sommes en France !

En d’autres termes : la foule s’est déchaînée durant tout le set. Et le plus dreadlocké que jamais Randy Blythe s’en est bien vite rendu compte et s’est arrangé, à coups de harangues bien senties et de jumps d’excité, pour faire encore monter la température. À deux reprises, il demande même au public de s’applaudir. Et la musique, dans tout ça ? Que des hits extraits des albums favoris des fans, en l’occurrence "Sacrament", "Ashes Of The Wake", "As The Palaces Burn" et "VII: Sturm Und Drang". Les trois autres opus studio ? Carrément passés sous l’éteignoir ! Et ce n’est pas pour me déplaire sur un set de première partie, qui se doit d’être dense et de taper fort, là où ça fait mal. Et taper fort, c’est commencer par l’ultra lourd et menaçant "Omerta" ! Merci les gars, je kiffe ! Ce titre prend d’ailleurs toute sa dimension en live et offre à Blythe l’occasion de se chauffer la voix comme il faut. D’autant que celui-ci est, de loin, le frontman le plus communicatif de la soirée.



Autre grand plaisir pour moi, ce soir : être aussi proche de la scène et placé devant mon musicien favori du groupe, Mark Morton, dont j’apprécie particulièrement le jeu de guitare et le sens de la mélodie. Le voir jouer le riff du terrible "Walk With Me In Hell", qu’il a écrit et que LAMB OF GOD interprète ici de manière magistrale avec le soutien vocal du public, me remplit de joie. Les autres extraits de "Sacrament", à savoir "Blacken The Cursed Sun" et "Redneck" sont tout aussi bien accueillis par l’assistance. Mais c’est peut-être sur "Now You’ve Got Something To Die For" et "Laid To Rest" que Randy Blythe parvient le plus à faire chanter les spectateurs. Le second des deux morceaux a d’ailleurs été entonné de bout en bout par la salle. Impressionnant !

Juste après les deux extraits de "VII: Sturm Und Drang" ("512" et "Engage The Fear Machine"), c’est l’occasion pour l’Agneau de Dieu de stopper la musique, d’allumer la lumière et de souhaiter, par la voix de Randy Blythe, « son 27ème anniversaire à Mark Morton » (qui a 46 piges en réalité). Alors que deux membres du road crew du groupe débarquent sur scène pour apporter un gâteau au gratteux et prendre en photo l’événement, le public gratifie ce dernier d’un « Happy Birthday » bien senti. Alors que le moment de quitter la scène approche, Randy Blythe décide de faire acclamer les différents groupes accompagnant SLAYER sur cette ultime tournée. Un coup de chapeau bien mérité.

Setlist LAMB OF GOD : Omerta – Ruin – Walk With Me In Hell – Now You’ve Got Something To Die For – 512 – Engage The Fear Machine – Blacken The Cursed Sun – Laid To Rest – Redneck



LAMB OF GOD a à peine dégagé le plancher qu’un rideau noir tombe en devant de scène, histoire de masquer au public ce qui se trame derrière. Pas de surprise, évidemment : le staff de SLAYER est en plein rush pour installer la scénographie des rois de la soirée (et du Thrash en général). Lorsque la lumière s’éteint et que la bande-son de "Delusions Of Saviour" retentit en guise d’intro, des croix en cours d’inversion et des pentagrammes sont projetés sur la toile, en attendant que les quatre zicos se positionnent. Et lorsque ledit rideau se lève enfin, c’est un "Repentless" bien furieux, symbole de toute une vie sur la route pour la cause du Metal, qui déboule. Et un public tout aussi furieux, si ce n’est plus, qui l’accueille ! À deux rangs de la scène, je me retrouve soudain compressé comme rarement par les quintaux de fans entassés derrière moi, dont certains déjà bourrés aux cocktails servis par la salle. Compliqué de sortir le smartphone pour prendre des photos dans ces conditions (en tout cas si je tiens au smartphone en question) !

Mais tant bien que mal, je m’exécute. Difficile de tout saisir sur le vif, néanmoins, surtout les jets de flamme qui réchauffent subitement l’atmosphère, comme si elle en avait encore besoin. Surtout lors de la première demi-heure de show, qui voit des morceaux anciens et plus récents s’enchaîner sans coup férir. Bien sûr, Holt, King et Araya ne font pas de fantaisie dans leur jeu de scène ni dans leur rapport au public (le contraire aurait été étonnant) mais leur plaisir d’être là se voit sur leur visage – en tout cas sur ceux de Gary et de Tom, qui a soigné son rasage pour cette tournée en ne conservant que son bouc grisonnant – et le son dont bénéficie le groupe est dantesque. Propre et clair comme rarement pour du Thrash, bien équilibré, carré au possible, permettant de se départir de ses protections auditives sans risquer la surdité immédiate, la prod’ de SLAYER est au top, ce soir.



Je trouve que Tom Araya est plutôt en voix, d’ailleurs. Même s’il n’a plus son coffre d’antan, sa performance vocale est au-dessus des deux dernières fois où je l’ai entendu hurler live, il y a sept et huit ans. Des titres qui exigent de lui de s’époumoner dans le micro, comme l’enchaînement réussi de "Hate Worldwide" et du diablement attendu "War Ensemble", passent très bien. Ce concert à la setlist brassant large, faisant la part belle à tous les albums sauf à "Diabolus In Musica", totalement occulté, me permet d’ailleurs de redevenir copain avec des morceaux que j’avais un peu laissé de côté, comme "Disciple", "When The Stillness Comes" ou "Dittohead", tirés d’albums que j’écoute rarement, finalement.

Ce qui n’est pas le cas de "Christ Illusion", assez mésestimé selon moi et dont le "Jihad" reste efficace on stage. Mais il ne pèse pas grand-chose face aux plus gros tubes extraits des cinq premiers albums du combo. Si SLAYER s’en est tenu à un seul extrait pour "Show No Mercy" et "Hell Awaits", le fait qu’il s’agisse, pour le premier, de "Black Magic" et, pour le second, du morceau-titre, est du meilleur effet. Ce dernier conclut d’ailleurs la phase normale du concert, avant un rappel qui ne fait aucun quartier. Au menu de celui-ci, du très lourd : "South Of Heaven", "Raining Blood", "Chemical Warfare" et, bien sûr, un "Angel Of Death" un brin poussif pour les cordes vocales éraillées d’Araya mais explosif pour le reste des instruments.

Une façon digne de clore ce concert d’1h30 – probablement le dernier de SLAYER que je verrai jamais – sur fond du grand logo Heineken détourné avec le nom d’Hanneman à la place. Le même que le blondinet affichait sur sa guitare mais projeté, cette fois, en fond de scène et émaillé de petits détails supplémentaires amusants, comme l’étoile rouge de la marque, inversée telle un pentacle, et les dates de naissance et de trépas du regretté gratteux. Comme pour remercier le public allemand, qui se sera enflammé jusqu’au bout (même si le fond de la salle aura été un peu plus calme en deuxième partie de set), Tom Araya refait un passage final sur scène pour exprimer quelques mots dans la langue de Goethe. Enfin, pour les exprimer du mieux qu’il peut dans un allemand approximatif... Et permettre aux quelque 6 600 fans ayant fait le déplacement – chiffre avancé par le Badische Zeitung, le quotidien régional – de repartir satisfaits. Et moi donc !

Setlist SLAYER : Delusions Of Saviour (intro) – Repentless - Blood Red – Disciple – Mandatory Suicide – Hate Worldwide – War Ensemble – Jihad – When The Stillness Comes – Postmortem – Black Magic – Payback – Seasons In The Abyss – Dittohead – Dead Skin Mask – Hell Awaits

Rappel : South Of Heaven – Raining Blood – Chemical Warfare – Angel Of Death.


Le 28/11/2018 par TAXI DRIVER

« [...] pour palier l’énième fuite de Lombardo. »

Il s’est fait virer car sous-payé, non ?

Sinon bon live report, je vais essayer de les voir en Espagne cet été perso...



             



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