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SYLAK OPEN AIR 2019 Day II (par Steve)
Par WËN le 3 Août 2019
Publié le 16 Septembre 2019 Consulté 2850 fois

11h30, le soleil est déjà haut et chaud, et après quelques heures de sommeil nous permettant de nous remettre de la déferlante GUTALAX, l'heure est à la reprise en douceur.


YODA RISING :

Ce qui n'est pas totalement le cas, avec YODA RISING et leur Hardcore velu. Les gars font le job et le font bien, que ce soit le chanteur et ses hurlements proches du Screamo qui termine sa prestation avec un bon slam, ou le guitariste et le bassiste, qui ne cessent d'appeler le public à bouger. Public qui commence à se remuer avec des circle-pits de rigueur. Un bon début cela est.


BURN YOUR KARMA :

Malgré la faim qui commence à se faire sentir, je préfère attendre une demi-heure de plus pour ne pas louper le début de BURN YOUR KARMA. Parce que rien qu'avec ce nom, on sait qu’on n'aura pas affaire à un bal musette, malgré une "chanson d'amour" (les guillemets sont très importants) placée en milieu de set. BURN YOUR KARMA, c'est de la hargne et de la violence à n'en plus finir, malgré quelques aérations de temps en temps (et un micro qui s'est éteint, RIP), ça défouraille sec, genre parpaing. Côté scène, ça correspond, avec des musiciens aux visages pleins de colère.


HATE :

C’est en ce début d’après-midi, après un petit hot-dog pour de se sustenter, que l’on quitte la scène locale avec HATE, premier groupe international de la journée. Et ils mettent les choses au clair tout de suite. Leur arrivée, sur une intro épique, nous met dans l'ambiance sans tarder. Les gars ne rigolent pas, leur Death polack, boosté à la double pédale, est assommant. Maturité scénique oblige, ils en font moins que les deux groupes précédents pour un résultat loin d'être inférieur. Le corpse paint a beau être un cliché, ça donne toujours ce petit plus. Et j’ai un joli coup de cœur pour le guitariste au regard de psychopathe hypnotisant. Une bonne grosse baffe qui se termine sur un morceau plus typé black, histoire de nous achever en beauté.


MONKEY3 :

Voir un groupe ambiant après la déferlante HATE fait un peu bizarre, mais c’est ça la personnalité du Sylak. On passe d’un genre à l’autre, qu’importe si tous ne suivent pas, il y en a toujours à qui ça plait.



Et niveau atmosphère, MONKEY3 fait pas semblant. Dès les balances déjà, on s’en imprègne doucement. Et quand le trio monte sur scène, on a l'impression que le temps s'arrête, qu’on est dans une bulle, coupé de tout. Leur Stoner Doom est tellement enfumé qu'on se demande si leur vapotage est le fruit d’une désintox ou s'il fait partie du show. Il prend son temps, nous imprègne doucement, variant sérénité et explosions saturées. Les musiciens sont au-delà de l'implication. Ils sont habités par leur musique. Ils la vivent pleinement et pas besoin de paroles pour nous transmettre leur état. Moi qui ai toujours un peu de mal avec les groupes instrumentaux, je prends mon pied, j'ai même parfois l'impression que le guitariste arrive à combler l’absence de voix en faisant chanter son instrument. Je m’arrête là, car je pense que ça y est, la fumée m'a atteint moi aussi.


EYEHATEGOD :

On poursuit dans les substances avec EYEHATEGOD, mais on remplace la fumée par à peu près tout ce qui est illicite. C'est bien simple si vous voulez savoir à quoi ressemble la musique des américains, imaginez de l'huile de vidange qui aurait macéré dans le vomi d'un camé. Leur Sludge est du genre qui ne se lave jamais, mais pas comme ZAZ (vanne purement facile et gratuite), c’est lourd, plein de poussière, ça sent la vase, la boue et l’aisselle virile.

Voilà, niveau visuel, ça y ressemble aussi : avec un guitariste dont le visage exprime un sentiment entre le « Je suis où, là ? » et le « Ah oui… roff… bon… faut y aller… », et un chanteur qui semble au bord de l'overdose et dont on se demande si c'est lui qui tient le micro ou l'inverse. En réalité, j’ai lu qu’ils sont cleans depuis plusieurs années, mais que voulez-vous, les drogues ça laisse des traces. Pourtant, ils tiennent la scène et la tiennent bien, pour nous vriller les tympans à coups de riffs crasseux. Le public reste un peu statique, la musique n’est pas forcément faite pour ça, mais de mon côté et de celui d’EYEHATEGOD, c’est de la bonne, puisque quand je croise le guitariste au bar et que je lui dis « Great show », il me remercie et me répond qu’ils vont revenir.





SOILWORK :

Apres deux concerts qui ont divisé l’assistance (pas moi, je suis toujours entier), il était temps de remettre tout le monde d'accord. Avoir donc programmé SOILWORK à cette place est donc une bonne idée.

Le Death Mélo des Suédois est assez typique, qu'on se le dise, quoi qu'assez violent pour le genre, mais pas insipide pour autant et surtout diablement accrocheur. C’est particulièrement le cas lors des refrains, souvent mélancoliques et la plupart du temps déclamés dans une voix claire d'une grande maîtrise et déclamée avec conviction. Quand on passe à la suite d’EYEHATEGOD, dont les membres peinaient à tenir debout, on a tout de suite l'air vif. C'est d'autant plus le cas avec des mecs qui ont la bougeotte. Malgré la chaleur, les réjouissances reprennent petit à petit. Le public reprend du poil de la bête, martelant le sol à force de se remuer et soulevant des nuages de poussière.




DANKO JONES :

Maintenant que SOILWORK a remis les pendules à l'heure, il faut que DANKO JONES confirme.

L'arrivée en scène du bonhomme et de ses collègues envoie une bonne impression. Mention spéciale au bassiste, qui dès les premières secondes et tout le long du set interpelle les gars du public en mode « Hey ! Toi, oui toi ! », saute, pose et sourit comme s'il était un jeunot qui venait d'intégrer le groupe de ses rêves. DANKO est loin d'être à la ramasse – si vous voyez la pochette de l’album "Fire Music", vous avez déjà une petite idée de sa prestation – mais c'est clairement son bassiste qui prend la scène.

Beaucoup de mes confrères semblaient excités à l’idée de voir le Canadien, et je dois dire que je les comprends. Le Hard Rock, quand il est bon, a cette capacité d’accroche extraordinaire. Et chez le frangin d’INDIANA, c’est du bon. D’ailleurs, le public, au départ séparé en deux zones – devant la scène pour les plus courageux ou loin, à l'ombre des arbres, pour les plus sensibles au soleil de plomb – se rapproche. La fin de journée aidant, l’heure est aux slams.



J’en ai peu parlé jusqu’à maintenant, mais la météo n’est pas à la fraîcheur (si si, je vous assure, c'était subtil). Ce n’est pas la canicule non plus, mais pour éviter de se dessécher, il est de bon ton d’aller boire de la bière (un peu) et de l’eau (beaucoup). C’est aussi ce qui explique un public moins actif qu’il y a deux ans, car souvenez-vous que la boisson officielle de l’an dernier était déjà l’eau.


MADBALL :

Néanmoins, MADBALL devrait parvenir à virer la torpeur avec leur Hardcore culte. J'ai un souvenir complètement fou de leur passage il y a quatre ans, où le pit photo avait dû être dégagé en urgence, tant les slammeurs nous pleuvaient dessus. Cette fois ci, si Freddy est toujours cette tornade hyperactive quasiment impossible à prendre en photo, dégageant une fureur gigantesque, du côté de la fosse, ça se montre un peu plus calme. Oh oui, des slammeurs, il y en a. Oh oui, des gens heureux d'assister à ce show infernal aussi. Mais c'est moins la folie qu'en 2015 – il faut néanmoins préciser qu’à l’époque, des arbres qui ont dû être coupés depuis offraient une ombre salvatrice au public. M’enfin, ça, c’est du moins durant les trois premiers morceaux, car nos copains de la sécurité nous confirmeront plus tard que leur job s’est bien compliqué par la suite, d’autant plus que le chanteur va slammer à son tour et ne tient tellement pas en place qu’il en vient à tomber de la scène. Plus de peur que de mal, heureusement. La fraîcheur commence à se pointer, le public se réveille, et ça, il faut juste espérer que BLACK FLAG prenne la suite avec succès.




BLACK FLAG :

Et ce n'est que partiellement le cas. En fait, je pense que les deux groupes fonctionneraient mieux dans l'autre sens. Car le Punk Hardcore de BLACK FLAG est moins violent, plus mélodique, presque festif, même si les paroles se montrent engagées. Sur scène, passer après la tornade Freddy, c'est dur. Le chanteur a beau se démener, ce n'est pas pareil. D’un autre côté, c’est plus facile à prendre en photo. Dans la fosse, ça gigote fougueusement, ça pogotte gentiment. Et puis, bizarrement, j’ai un peu la sensation que la fin de set s’étire un peu en longueur. En gros ? Un set sympa qui voit la soirée approcher.


HYPOCRISY :

Et qui dit soirée de festival dit aussi tête d’affiche.

La première d’entre elles, HYPOCRISY, commence en retard, nous permettant de spéculer sur la baffe qu'on va prendre. La guerre va-t-elle avoir lieu dans le public, comme la veille ? La sécurité se prépare, s'étire, prête à rattraper tous les festivaliers qui vont pleuvoir de l'autre côté des barrières, d’autant plus que l’excuse de la chaleur est désormais caduque.



Le set commence, enfin. Sur scène, la baffe est totale. La musique dégage une vraie violence, décuplée par la mise en avant de la rythmique. La présence est impériale, soutenue par une lumière apocalyptique. Les Suédois savent s’y prendre, et Tägtgren possède un vrai talent scénique. De l’autre côté du pit photo, la déferlante imaginée n'a pas autant lieu que prévu, mais ce n'est une question d'intensité, car le public est tout de même bien réceptif. Le set effectue une montée en puissance magistrale, jusqu'à sa conclusion en apothéose, prolongée d'un rappel.


APOCALYPTICA :

C’est maintenant à APOCALYPTICA de conclure cette deuxième journée. METALLIPTICA en fait, car c'est à l'occasion d'une tournée spéciale faite de reprises du fameux groupe de Thrash (ce qui les a fait connaître apparemment), que le groupe passe au Sylak.

Point positif : ça fonctionne bien mieux que PASTORS OF MUPPETS. Les titres possèdent une vraie aura métallique en utilisant seulement des violoncelles. De plus, avec des musiciens visiblement contents d’être là et un jeu de lumières soulignant les intentions des morceaux, visuellement, ça claque.

Point négatif : l'absence de chant. En effet, le micro installé ne sert qu'à communiquer avec le public. Public qui connait les paroles, mais ne dispose pas de micro.

Résultat : on sent qu'il manque quelque-chose. Les compositions de METALLICA ne sont pas prévues pour être instrumentales. Les gens écoutent, prennent parfois du plaisir, mais sont moins nombreux que ce qu'on attend pour une tête d'affiche et ils bougent tellement peu, que la sécurité se sent pour le coup aussi inutile qu’à un concert de VINCENT DELERME (vanne gratuite, mais c’est drôle parce que c’est vrai). Le plus étonnant, c’est que depuis ses débuts, le groupe a bien changé de line-up et n’est plus instrumental. Peut-être que leur chanteur habituel ne possède pas le timbre approprié. Dans ce cas, pourquoi ne pas prendre un invité sur cette tournée ? Pas forcément un clone de HETFIELD, rien que de quoi meubler un peu quoi ! Alors oui, vouloir recréer leur premier album tel quel est louable, mais à l’époque, il n’y avait pas de batterie et un violoncelle en plus. Alors soit on fait un copier-coler, soit on évolue. Là, APOCALYPTICA se situe dans un désagréable entre-deux et il a beau se démener, il y a finalement peu d'accroches. Comme quoi, un petit détail et tout aurait changé. Dommage.



Du coup, j’écoute de loin, je me balade, à la limite de prendre de l’avance sur mon départ, avant de tomber sur une ancienne collègue de boulot (coucou Mathilde). Je reste donc jusqu’à la fin, discutant un peu. Mauvaise idée, puisque je tombe nez à nez avec le gros des festivaliers et met un bon moment pour m’extirper du cortège, roulant à 2km/h et voyant impuissant un mec bourré frotter son engin sur ma voiture…




             



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