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SYMPHONY X @ La Rayonne (69)
Par JEFF KANJI
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Par JEFF KANJI
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SYMPHONY X @ La Rayonne (69)
Par JEFF KANJI le 10 Septembre 2024
Publié le 14 Septembre 2024 Consulté 1006 fois

La Rayonne, c’est cette salle flambant neuve coincée entre Villeurbanne et Vaulx-En-Velin, qui est venue remplacer le défunt Ninkasi Kao. Mieux pensée (hormis pour le stationnement, les travaux en agglomération lyonnaise ne simplifiant pas les choses), à l’acoustique maîtrisable, et d’une capacité qui m’apparait supérieure à son prédécesseur, c’est aussi une salle qui en cet automne 2024 va faire résonner fort le Heavy Power des années 90-2000 avec une suite de concerts jusqu’à novembre, qui encouragerait presque à camper devant. Outre SYMPHONYX, la salle recevra bientôt SONATA ARCTICA, FIREWIND et SERIOUS BLACK, VISIONS OF ATLANTIS, KAMELOT, RHAPSODY OF FIRE et FREEDOM CALL ! Respect à Sounds Like Hell Productions qui en organise la plupart en sus d’ACCEPT au Transbordeur.

Nos portefeuilles n’étant pas extensibles il faut toutefois faire des choix, mais s’il y en avait bien un que je ne pouvais laisser passer, c’est ce concert de SYMPHONY X ! C’est l’une des quelques rares formations emblématiques d’une époque que je n’avais jusqu’alors jamais vues en concert. Accompagnée d’EDGE OF PARADISE, formation inconnue de mes zigues mais qui a déjà commis pas moins de trois albums depuis 2019 (excusez du peu), la formation américaine, qui n’a rien sorti depuis huit ans maintenant (il aura fallu se contenter de deux très bons albums de Michael ROMEO) fête sur cette tournée son trentième anniversaire. À l’image du merchandising qui mise à fond là-dessus avec rééditions des tee-shirts aux effigies de la plupart des albums et d’un tee-shirt façon mosaïque pour les trente ans (pas très joli mais très Prog ricain 90s dans l’esprit) à prix prohibitifs. Le billet n’était déjà pas donné, mais les tee-shirts à 40€ désolé, mais c’est niet.


Après un tour au food truck installé dans l’enceinte de la Rayonne à l’extérieur, pour un repas libanais parfait pour se préparer, c’est le moment de faire un tour à l’intérieur alors qu’EDGE OF PARADISE démarre son set… Alors, j’avais déjà un peu écouté avant de venir au concert et ce groupe cumulait pas mal de handicaps pour me plaire : Un Power Eurodance moderne avec une chanteuse qui passe son temps à s’égosiller dans les aigus, un tissu rythmique linéaire et des plans de guitare certes rapides mais sans imagination, et des refrains Pop tellement putassiers qu’on peut les chanter en même temps qu’on les découvre… Les visiblement très sympathiques membres du quartet, qui étaient présents à leur stand de merchandising avant même le concert, proposent sur scène un Metal un poil plus frondeur, mais toujours aussi linéaire et chiant. Sa chanteuse multi talents (Margarita Mona est aussi artiste-peintre) se balade sur scène sans beaucoup d’imagination mais fait tout le boulot pour animer une scène qui fait bien pauvre avec une musique aussi riche en arrangements sur bande. Je n’ai rien dans l’absolu contre le recours à un support quand il n’est pas possible de traîner dix musiciens avec soi, mais il faut savoir adapter un minimum et faire ça bien. Sans remettre en doute les aptitudes vocales de Margarita, parfois on ne sait pas trop si c’est sa voix qu’on entend, ou les bandes, ou comme quand ils foirent le début du second titre. Et puis le plus gros problème vient de l’écriture : tous les titres suivent des structures similaires avec une mélodie qui passe du medium à l’aigu strident. Il ne suffit pas de venir de Los Angeles et d’être produit par Michael Wagener. Si on ne peut nier le potentiel de refrains comme "Digital Paradise", je ne ferai pas l’effort de rester. Trois titres et demi m’auront suffi.

Le point positif, c’est que c’est le genre de soirée où je retrouve beaucoup de visages connus… de Grenoble, de Lyon, de Clermont-Ferrand, y compris un lecteur de Nightfall fan de QUEEN que j’étais ravi de rencontrer. Si je l’avais su avant, nous aurions pu parler de la sortie à venir d’une box deluxe consacrée au premier album des Anglais, entièrement remixé. Sois certain que j’aurai des choses à en dire ! Musiciens d’AMON-SETHIS, d’AWACKS, de SHIN RAY, de SANS ROI ou encore ELTHARIA, ce ne sont pas les copains qui manquent et ça fait plaisir, même si la sensation de faire partie des plus jeunes de la soirée est une sensation que je connais de moins en moins en salle de concert. Bien plus que BLIND GUARDIAN par exemple il y a presque un an, le public de SYMPHONY X est surtout composé de quadras / quinquas, qui pour la plupart ont vu le groupe plusieurs fois en concert. D’ailleurs Russell Allen nous posera la question en cours de set : « combien d’entre vous voient SYMPHONY X pour la première fois ? ». Nous n’étions qu’une grosse dizaine à lever la main.

Le gros des troupes s’est amassé à jardin, où les baffles ENGL trahissent le positionnement habituel du célébrissime guitar hero Michael Romeo. Situé à la pointe d’un triangle avec Russell Allen, à ma gauche, Michael Pinnella en face, et légèrement décalé sur la droite devant ses claviers, Mike Lepond, je suis bien pour démarré ce concert, Ju, le chanteur d'AMON SETHIS me rejoignant pour entonner ensemble plusieurs refrains. Le soundcheck prend son temps (quoiqu’efficace), le temps de régler un problème de larsen persistant sur les octobans de Jason Rullo. Je crains déjà un son de batterie très artificiel, notamment une caisse claire avec une attaque détonante mais une profondeur étrange. Et ce sera hélas le cas pendant tout le concert.

Entrée Prog faite pour nous casser la gueule d’entrée, le duo LePond/Romeo attaque "Iconoclast" avec son riff en tapping. Les dix minutes du seul extrait de l’album de l’album de 2011 permettent au son de s’améliorer et à Russell Allen de se faire désirer. Le colosse débarque, lunettes de soleil vissées sur le nez, une vraie rockstar qui n’a pas besoin d’en faire des tonnes pour mettre se son auditoire dans la poche. Comme le résume très bien un ami à moi : « SYMPHONY X c’est le groupe où tout le monde vient pour le guitariste, mais en fait tu passes le concert à regarder le chanteur ». C’est une leçon ! Qui n'a jamais vu Russell Allen sur scène doit à tout prix corriger ça avant sa mort. À la manière d’un Dio ou d’un Dickinson, sa maîtrise absolue, son charisme et la force évocatrice qu’il met dans ses mélodies sont irréels.

Si "Nevermore" insiste sur la vibe du SYMPHONY X moderne, avec un Russell plus agressif mais moins caricatural que dans les années 2000, "Inferno" permet le premier saut réel dans le passé avec l’ouverture du gargantuesque "Odyssey" qui avait inauguré le changement de ton de la musique des Américains, s’éloignant du Néo-classique pour aller vers un Prog Metal moderne plus agressif et aride. C’est, au regret de beaucoup je pense, le plus gros de ce que nous donnera SYMPHONY X, avec quatre extraits de "Underworld" (dont le magistral "Without You" au refrain puissant), un de "Iconoclast" donc, et trois de "Paradise Lost". Pour une tournée-anniversaire on aurait pu s’attendre à une rétrospective plus extensive. Surtout que l’ovation est de mise quand le chanteur annonce "Evolution" dont le refrain sera repris à gorge déployée par le public de La Rayonne ! Passé le mensonge des mensonges, SYMPHONY quittera la scène pour se faire désirer cinq bonnes minutes, après à peine plus d’une heure d’un set court, mais intense, tant pour nos oreilles que pour les musiciens.

Je trouve d’ailleurs que redémarrer par le piano de "Paradise Lost" est une sacrée bonne idée, car en sus de profiter du silence de la pause pour poser son atmosphère, elle permet de profiter des lignes les plus douces de Russell Allen pour ce soir. Les bras en l’air, c’est un moment de communion pour cette ballade devenue incontournable du répertoire des Américains. Le chapelet sera trop réduit, mais le départ en trombe de "Out Of The Ashes" mettra tout le monde d’accord, avec les chœurs remarquablement efficaces des trois Michael, repris avec ferveur par le public lyonnais. J’attends, comme beaucoup, "Sea Of Lies" mais ce sera râpé pour ce soir, c’est un autre extrait de "The Divine Wings Of Tragedy" qui vient conclure le set avec "Of Sins And Shadows".

Alors SYMPHONY X, veni vedi vici ?
Eh bien difficile de faire la fine bouche pour une première, car ça joue très bien, même si Romeo a gagné en jeu de scène ce qu’il a un peu perdu en propreté (mais le niveau est néanmoins incroyable). Le groupe est carré, pro, même si bordel, comment peut-on avoir un son de batterie pourri à ce point ? Pourtant tout aussi difficile de ne pas rester sur sa faim. Sa tournée des trente ans est paresseuse, ne bougeant que très peu depuis celle de 2019 au niveau de sa setlist, et le déséquilibre entre les trois derniers albums et les cinq premiers (allez disons quatre pour ne compter que la période Russell Allen) est forcément décevant. Quid de "Smoke And Mirrors" ? "Communion And The Oracle" ? Ou encore "The Edge Of Forever" ? Bref j’ai passé une très bonne soirée, pris une claque monumentale grâce à Russell Allen et aux musiciens, mais le concert du siècle ? Certainement pas. Mais oui, si vous n’avez jamais vu SYMPHONY X, c’est une formation qui n’usurpe pas sa réputation en concert et dont la voltige instrumentale reste relativement sous contrôle, servie à un chanteur prodigieux au charisme idoine.

Setlist : Iconoclast – Nevermore – Inferno (Unleash The Fire) - Serpent’s Kiss - Without You – To Hell And Back - Evolution (The Grand Design) – Run With The Devil - Set The World On Fire (The Lie Of Lies) – Paradise Lost – Out Of The Ashes – Of Sins And Shadows


Le 17/09/2024 par STEVEN

Merci pour ce report !

Ayant connu SYMPHONY X à la fin des années 2000, je n'ai pas eu la chance de les voir lors de leur période dorée de la fin des années 1990. Malgré tout, je les ai vus sept fois depuis 2011, et cinq de ces concerts (post "Underworld") ont eu peu ou prou la même setlist, axée sur la période 2007-2015...

Il y a bien eu quelques embellies ("The Odyssey" en 2019, "Death Of Balance" en 2016), mais le groupe est indéniablement le plus paresseux que je connaisse à ce niveau. Même pour les musiciens, comment être motivé en jouant la même chose depuis dix ans ?

J'étais à la date parisienne, et j'ai le même constat que Jeff. Le son était également très mauvais, avec une batterie qui couvrait tout le groupe.

Malgré cela... Comment rester impassible devant le charisme et la performance de Russell Allen ! Ta remarque m'a fait sourire, car lors de mes premières dates de SYMPHONY X, je fixais Romeo, à baver devant les plans et soli alambiqués. Depuis, j'apprécie plus le groupe dans son ensemble, et Russell Allen est assurément devenu mon chanteur favori. Techniquement, il n'en met pas une à côté, et scéniquement, il porte tout le groupe qui est souvent trop discret (Prog oblige...).

En bref une très bonne date, à très bon prix (quel groupe d'une telle qualité tourne pour une trentaine d'euros actuellement ?!), mais encore et toujours frustrante pour le choix des titres, et par la qualité sonore.

PS : Quelle setlist Fredian ! Je signe où ?? Malheureusement, vu l'orientation des dernières tournées, on a plus de chance de voir en 2025 une tournée anniversaire pour les dix ans de "Underworld"... ce qui vous en conviendrez serait vraiment ironique !


Le 14/09/2024 par FREDIAN

Ah oui, pour "LA" tournée des trente ans, très "cheap" la setlist. Et paresseuse en effet. Pour un tel anniversaire, le groupe aurait du (pourrait) s'inspirer de ce que faisait DREAM THEATER au début des années 2000 avec leur "An Evening with...", soit proposer quelques dates "exceptionnelles" avec par exemple cette setlist de rêve (et pour le reste des dates, t'en pioches les deux tiers, t'enlèves les deux "epics" et deux-trois autres titres et tu vires déjà une bonne heure, tu ajustes/remplaces quelques titres histoire de proposer quelque chose d'exclusif et le tour est joué).

Allez, rien que pour la déconne, imaginez. L'obscurité tombe dans la salle et des chœurs résonnent...

1. The Divine Wings Of Tragedy
2. Iconoclast
3. Without You
4. Absinthe And Rue
5. The Damnation Game
6. The Edge Of Forever
7. Smoke And Mirrors
8. Church Of The Machine
9. Communion And The Oracle
10. The Accolade
(~1h30)

Entracte bien méritée après un set globalement "old school" qui n'oublie pas, après le "cadeau apéritif", de mettre à l'honneur leurs dernières productions.


Pour introduire le deuxième set, "Prelude" en bande son fait monter l'ambiance jusqu'à ce qu'explose le riff d'intro de

11. Evolution (The Grand Design)
12. Inferno (Unleash the Fire)
13. Set The World On Fire (the Lie Of Lies)
14. Paradise Lost
15. Out Of The Ashes
16. A Lesson Before Dying
17. A Winter's Dream
18. Through The Looking Glass
19. Sea Of Lies
(~1h)

Ovation méritée après ce 2ème set qui revisite leurs tout premiers "epics" et se termine sur l'un de leurs plus gros "hit".


Des samples "homériques" annoncent le rappel...

20. The Odyssey
21. Candlelight Fantasia
(~30 min)

Un final tout en douceur après ce set "Odysséen" à la gloire de leur carrière.

__

Bilan. Tous les albums sont représentés avec 2 ou 3 titres (excepté les deux derniers - 1 titre - qui trustent les setlist récentes). La part belle à "Divine Wings", leur "breakthrough opus". Et "V" sous-représenté (2 titres) car dans 6 ans c'est les 30 ans de l'album et il serait de bon ton de le jouer en entier.
Cette tournée anniversaire donnerait lieu à un double DVD live bien rempli avec 2 dates filmées : une soirée "An Evening With..." et une autre plus classique.
En attendant un autre DVD live de la tournée des 30 ans de "V".
Le marché du disque est moribond, il faut proposer de l'exceptionnel.

Voilà. Transmettez mon post au manager du groupe. Ils me remercieront plus tard (huhu).



             



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