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THE OCEAN + DOWNFALL OF GAIA + HEROD @ CCO (69)
Par WËN le 15 Mars 2019
Publié le 14 Mai 2019 Consulté 4258 fois

La dernière fois que j’ai assisté à un show de The OCEAN, c’était en 2008, en première partie d’OPETH. À l’époque, je ne les connaissais pas et ce concert m’avait bluffé. Ils avaient surtout joué la première partie de "Precambrian", et m’ont converti à leur cause ainsi qu’au Hardcore en général. Depuis, je me suis acheté l’album susnommé par deux fois (édition classique puis le digi), les suivants, et le collectif est devenu un de mes groupes préférés. Comme je les ai loupés en première partie de MONO en 2015, il était temps de les retrouver cette fois-ci, surtout que le reste de l’affiche donne envie.

À commencer par HEROD, dont j’avais chroniqué le premier album "There Were None", en 2014 (oui, tout ceci ne nous rajeunit pas). Et ce que j’avais oublié, c’est à quel point la noirceur est au cœur de leur musique. Car si leur nom est certainement inspiré du roi de Judée, qui a fait tuer tous les nouveaux nés mâles par crainte d’un futur rival, moi, c’est à un homophone qu’il me fait penser. Le verbe érode. Leur Post-Hardcore, me fait l’effet d’une lente destruction, initiée par un riffing nous enfonçant toujours un peu plus vers le bas. Pas la moindre lueur d’espoir à l’horizon, rien d’autre que les abysses.

En live, l’impression est la même. Une sensation de mur sonore se dégage de ce set, les passages plus calmes peuvent être comptés sur les doigts d’un manchot. Dommage cependant que le chant clair soit aussi inaudible. En réalité, on voit David Glassey chanter, mais on n’entend rien. C’est d’autant plus regrettable que son timbre, sur "There Were None" en tout cas, est assez particulier, proche du chanteur de CRASH TEST DUMMIES (vous savez, la chanson "Mmm Mmm Mmm Mmm"). Par contre, aucun souci au niveau du guttural, particulièrement écorché, appuyant parfaitement la musique jouée. Pendant qu’on en est aux doléances, il est aussi regrettable que la lumière soit seulement concentrée sur le frontman, car les deux guitaristes offrent un joli travail, chacun de leur côté de la scène. Quoi qu’il en soit, voilà un show qui a convaincu plus d’une personne, et ce n’est pas étonnant. Moi qui les avais loupés à Montpellier il y a quelques années, en compagnie des copains de MUDBATH, ce soir, j’ai été servi.




DOWNFALL OF GAIA est ma seule inconnue de l’affiche. Néanmoins, le nom me parle et, il me semble, en des termes plutôt positifs. Alors après un entracte passé avec le copain Wën ("Hey ! Coucou, Nightfall !"), on retourne dans la salle en espérant que les lights seront meilleures. Malheureusement, le show démarre dans une atmosphère sombre et des lights qui le sont tout autant. Heureusement pour mes photos, ce deuxième point changera assez vite. Concernant les ambiances, pas de déception à l’horizon. Les Allemands confirment assez vite les choses que j’avais entendues à leur égard avec un jeu et des chants typés Black, sombres et rageurs. Choisir un groupe du style pour accompagner The OCEAN en tournée peut sembler surprenant, pourtant, DOWNFALL OF GAIA apparaît vite comme une évidence.

Assez éloigné de l’obscurité abyssale de HEROD, leur Post Black, sans jamais céder à la sérénité, offre des choses belles, prenant son temps pour installer son univers, quitte à étirer ses riffs, créant une sensation hypnotique. On a l’impression de suivre une certaine progression, au fil de ces trois groupes, comme si on partait des coins les plus sombres de notre monde, où le soleil n’existe pas, pour remonter petit à petit à la surface. Côté scène, le constat est le même que pour HEROD, les lumières attirent toute notre attention sur le frontman, à la présence indéniable, au détriment de ses collègues, pourtant méritants. Une chouette découverte en tous cas, qu’il faudra que je prolonge avec leurs albums studio.




Après des balances et une attente qui fait monter la pression dans l’assistance, voilà le gros de la soirée, la tête d’affiche, le nom pour lequel une majeure partie du public est venue ce soir : The OCEAN. Au bout de onze ans, ce n’est plus vraiment le même groupe que j’ai devant moi. En réalité, à part Robin Staps, plus aucun membre de l’époque n’est encore là. Exit donc le bassiste hyperactif qui m’avait tant marqué, la conséquence d’être un ancien collectif.

Mais à l’écoute des premières notes de "The Cambrian Explosion", suivie de "Eternal Recurrence" (pouvaient-ils commencer autrement ?), on sent déjà que le plaisir est intact. En live, les compos rendent superbement bien, le son est tout bonnement superbe, et les lumières nous plongent dans les ambiances des albums. Non, nous ne sommes pas plongés au cœur d‘eaux profondes, mais la présence de fumigènes créé une aura de mystère et des ennuis pour les photographes. Obtenir autre chose que du contre-jour – et encore – est presque impossible, même à un mètre de distance, surtout durant le rappel où les morceaux de "Pelagial", virant au Doom, sont baignés dans la fumée à tel point que le groupe aurait presque pu lancer une bande et partir de scène, qu’on ne s’en serait peut-être pas rendu-compte.

Heureusement, les Allemands/Suisses ne s’effacent pas derrière leur musique. Les musiciens sont impliqués, dévoués même, à leur art, Robin Staps en particulier, mais les autres ne sont pas en reste. Et que dire de Loïc Rosetti ? Il maîtrise son sujet dans les hurlements Hardcore, autant que dans son registre clair, toujours aussi particulier, bourré de modulations, donnant des airs Jazzy aux compositions. Il offre une prestation généreuse, proche de son public, dans lequel il n’hésite pas à plonger, pour un bon gros slam. Mis à part ces fumigènes, toujours eux, qui nous donnent l’impression d’être à une manifestation des gilets jaunes (ce sera la partie politique de ce report), The OCEAN en live est bluffant à tous les niveaux. "Phanerozoic I", le petit dernier, est bien sûr fortement représenté, mais le groupe va aussi piocher dans d’autres époques, avec "Firmament", de "Heliocentric" (même si personnellement, j’aurais préféré le duo "The Origin Of Species/God", ça fait bien le taf), "Untimely Meditations", de "Precambrian", et le rappel cité plus haut.




Cette soirée est donc passée bien vite – un petit "For The Great Blue Cold Now Reigns" n’aurait pas été de trop pour la faire durer un peu -, mais cela est surtout dû à son intensité. Espérons que je reverrai The OCEAN avant 2030. M’enfin, comme "Phanerozoic II" est attendu, l’espoir de les voir revenir pour le défendre sur les planches est permis !


Le 16/05/2019 par WëN

Hell'o tous,
Alors, pour vot' gouverne, ce n'est pas moi qui ai rédigé ce Live-Report, mais bien l'ami LUSAIMOI (aussi auteur des photos), qui nous pond quelques petits dépannages de la sorte de temps à autres ! Vous pourrez découvrir d'autres de ses écrits sur Soilchronicles.

Des bisous
W.



             



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