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The BLACK DAHLIA MURDER @ O’Sullivans Backstage
Par T-RAY le 19 Juin 2017
Publié le 27 Juin 2017 Consulté 4742 fois

Voilà bien longtemps que je ne m’étais pas rendu à un concert en solitaire, qui plus est de Metal extrême. Surtout sur ce fameux Boulevard de Clichy, dans le XVIIIe arrondissement de la Capitale, que j’ai pourtant fréquenté à maintes reprises (pas pour ces dames, je vous vois venir) avant le feu de tristesse qui a ravagé l’Élysée-Montmartre et quand il y avait des affiches plus intéressantes à La Cigale ou La Boule Noire.

Mais quand j’ai appris que The BLACK DAHLIA MURDER, groupe emblématique du Death Mélo de ces 15 dernières années, dont je m’échine à finir de chroniquer la discographie, allait s’y produire pour sa seule date française en 2017, je n’ai pas hésité bien longtemps. D’autant que ç’allait me permettre de découvrir une salle que je ne connaissais que de nom : le Backstage by the Mill, située au fond du pub de la chaine O’Sullivans, qui jouxte le Moulin Rouge. D’où ce petit hommage dans le nom du lieu.



Arrivé sur place, terrasse ombragée par le tour bus des Américains, quelques metalleux isolés sont déjà là, bière à la main… Car il fait chaud, on est le 19 juin et c’est déjà le deuxième jour de canicule de ce solstice d’été ! Juste le temps de faire le deuil de la Twisted Thistle IPA qui m’était promise – « plus de stock », m’annonce-t-on – que j’attrape à mon tour une Guinness, histoire de patienter avant que les foutues portes de la salle n’ouvrent. Heureusement, le bar est climatisé ainsi que la salle, ce qui permettra de vivre ce concert dans des conditions climatiques optimales.

En attendant, les musiciens de la première partie s’activent : convoi du matériel de leur camionnette à la scène, montage du set, balances… Le nom de ce groupe n’a pas été annoncé. Une heure après l’heure officielle de début du concert, feu vert est donné d’investir la salle, et de constater que les T-shirts The BLACK DAHLIA MURDER vendus ce soir annoncent clairement qu’on va se farcir du "Nocturnal". 2007-2017 : déjà dix ans que l’excellent troisième album des cinq du Michigan est sorti, et cela ne fait aucun doute qu’ils vont lui faire la part belle, ce soir, comme ils l’ont déjà fait à plusieurs reprises depuis le début de l’année. Pas moins de 6 morceaux de cet album seront joués ce soir.

À côté du stand TBDM, casquettes et bonnets d’un groupe nommé WIDESPREAD DISEASE sont vendus. La voilà, la première partie : une jeune formation francilienne, créée en 2011, qui évolue dans un Deathcore à grosse section rythmique. Et une fois sur scène, on l’entend bien, cette section rythmique, d’autant plus que le groupe est venu ce soir amputé… de son guitariste lead ! Pas évident, dès lors, d’offrir beaucoup de relief à la musique jouée. Mais le quartette d’un soir envoie la sauce, sa sauce, bien lourde et agressive. Il n’y a pas foule pour les voir jouer, quelques dizaines de personnes tout au plus, qui ont bien (évidemment) du mal à répondre aux injonctions de mosh pit du vocaliste, Rémy Sibéril. À son côté, pourtant, Sébastien Louis-Alexandre, le bassiste, très Trujillo-like dans son comportement scénique, et derrière lui, Félix Loizeau, le batteur, montrent qu’ils ont du niveau. Dommage que le groupe n’ait pu être au complet pour la première partie d’un groupe du calibre de The BLACK DAHLIA MURDER…



40 minutes plus tard, il est temps pour les membres de WIDESPREAD DISEASE de laisser la scène à leurs ainés, et de voir le Backstage by the Mill se remplir davantage. Sans faire le plein, les trois quarts de la fosse se trouvent rapidement remplis, avec au premier rang de gros fans du groupe ricain. À peine plus de 20 minutes d’attente pour voir enfin la bande à Trevor Strnad et Brian Eschbach débouler sur scène. Et d’envoyer, cash, le deuxième morceau de "Nocturnal", "What A Horrible Night To Have A Curse"… Comme annoncé, The BLACK DAHLIA MURDER affiche la couleur, celle de la nuit, pas chaude dans cette atmosphère climatisée, mais sauvage tout de même. Le premier rang est excité et déjà au milieu de la fosse, les mosh piteurs s’échauffent…

Pas encore l’heure de mosher, cependant, Trevor, plutôt en voix ce soir, et en forme surtout, préfère laisser la tension s’installer. What a very good way to start, dois-je dire : pas question de lessiver tout de suite un public acquis à sa cause, mais pas des plus nombreux, toutefois. Ce morceau d’ouverture est notamment l’occasion de voir à l’œuvre celui qui a remplacé Ryan Knight à la guitare lead l’an dernier, le jeune et filiforme Brandon Ellis. Le garçon a tout du stéréotype de shredder, niveau physique : belle gueule, tout sec, longs cheveux raides et gratte ESP en mains. Pas encore de gros solo à jouer, mais ça va venir. "Contagion" permet de poser un peu plus l’ambiance et de remonter le temps, à l’époque de "Unhallowed" puis de "Miasma", avec le "Statutory Ape" qui suit.



Enfin, cela commence à sérieusement bouger derrière moi et mes voisins ont du mal à garder leur binouze dans leur verre. Trevor, visiblement de très bonne humeur, encourage l’assistance à brandir le poing, en rythme. C’est ce troisième titre qui permet enfin de voir les doigts d’Ellis courir le manche, et jouer aussi bien la partie lead que John Kempainen premier soliste du groupe, ne le faisait. Avec peut-être plus d’aisance, encore. Le bonhomme est facile. Hélas, le choix de "Malenchantments Of The Necrosphere", issu du triste "Ritual", fait un peu retomber l’excitation. Mais heureusement, avec le "Miasma" suivant, le concert décolle définitivement. Et la bière aussi, des verres jusque sur la tête des premiers rangs, sous l’effet du pogo qui remue enfin le pit.

"In Hell Is Where She Waits For Me" arrive à point nommé pour électriser le public présent. En live, ce morceau s’affirme définitivement comme le tube numéro 1 de The BLACK DAHLIA MURDER. Il était attendu comme le messie, et l’effet qu’il produit est immédiat : headbanging, mosh pit et "devil horns" à tire-larigot. C’est l’heure d’un enchaînement de tueries brise-nuques, puisque suivent "Abysmal" et "Raped In Hatred By Vines Of Thorn", repris en chœur par un public bien chauffé par Trevor Strnad. C’est le timing que choisit le chanteur pour faire grimper les stage divers sur scène, pour quelques slams bien peu acrobatiques, la scène étant assez basse et ne permettant pas vraiment les plongeons sportifs.



Brian Eschbach aussi est de bonne humeur, et se laisse aller à pas mal communiquer avec l’assistance, entre les morceaux. Mais le maître de cérémonie, c’est bien Strnad, qui n’hésite pas à tendre le micro aux plus vocaux des spectateurs, sur les titres qui s’y prêtent le plus. Sur "Vlad, Son Of The Dragon", c’est même le public tout entier qui s’y met. Logique, tant ce morceau appelle aux chœurs. Loin d’être le dernier moment de bravoure, des "Elder Misanthropy", "Everything Went Black", "Deathmask Divine" permettront au groupe américain de solliciter à nouveau le public. Avant qu’un détonnant "I Will Return" ne vienne conclure, sans rappel, ce set hyper dynamique de près d’1h30, qui n’a pas permis de remplir la salle mais a sans aucun doute permis de combler ceux qui étaient venus pour une seule chose : voir l’un des groupes majeurs du Death Mélodique actuel dans une forme optimale. Pas mal, un jour de canicule.

Setlist :

What A Horrible Night To Have A Curse
Contagion
Statutory Ape
Malenchantments Of The Necrosphere
Miasma
In Hell Is Where She Waits For Me
Abysmal
Raped In Hatred By Vines Of Thorn
I Worship Only What You Bleed
Nocturnal
Vlad, Son Of The Dragon
Elder Misanthropy
Everything Went Black
Climactic Degradation
On Stirring Seas Of Salted Blood
Funeral Thirst
Deathmask Divine
I Will Return



             



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