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Par VOLTHORD le 21 Juillet 2016
Publié le 29 Juillet 2016 Consulté 8291 fois

Comme l’année dernière, je pars dans l’Ain pour le RAGNARD ROCK FEST, avec un enthousiasme total tant tout au long de l’année le festival nous aura teasé et surpris en annonçant ses groupes au fur et à mesure. A l’affiche, plus aucune trace de Thrash, plus de groupes trop hors sujet, on reste quelque part entre le folk acoustique, le pouet ploum queuleuleu tralala et le trve black metal. Ainsi si on pouvait reprocher à l’affiche d’être encore allé cherché des groupes qui baignent plus dans la 8-666 que dans le chaudron d’Odroerir, dans les faits, ça laissait quelques battements pour se reposer et se laisser dégouliner dans la chaleur pendant que le corpse paint des zicos fondait sur leur veston en cuir. Pas que j’aie réellement quelque chose contre MALEPESTE, ROTTING CHRIST, NARGAROTH ou BELPHEGOR hein, c’est simplement que dans la conception que j’ai du festival vikingo-païen, ils sont un peu hors sujet. Du coup, je me suis concentré sur ce qui faisait la particularité du festival, en privilégiant les groupes qui foulent moins les planches en France qu’ils ne se foulent la cheville dans toute leur vie.

Et comme l’année dernière, peu importe ce que j’en dirais parfois de négatif, ce festival est simplement le paradis sur terre pour tout fan de metal païen et folk. Un pèlerinage indispensable.


Voici d’ailleurs le “running order” :



La parenthèse qui fâche : le “Cool Down” du “Warm Up”


Grosse nouveauté de cette édition : le festival commençait le jeudi soir, avec un “warm up” regroupant des formations ayant déjà participées au festival l’année précédente (idée brillante par ailleurs) : HIMINBJORG, HELROTH et NOKTURNAL MORTUM pour un show plus long passant par chaque album de la carrière des ukrainiens, affiche à laquelle s’ajoutait OBSESSION (dont je ne saurai pas plus ni moins à ce jour). Cette journée bonus me faisait d’autant plus trépigner d’impatience.

Malheureusement, pourtant arrivé deux heures avant l’heure officielle, on se targue d’une file d’attente de plus de 2h30 due à un problème de 3G des scannettes automatiques (perdus dans l’Ain, un truc qu’il fallait peut-être prévoir). Les concerts ont même un peu de retard, et pourtant, on entendra OBSESSION et HELROTH de loin (dommage, j’avais bien envie de les revoir). On posera la tente sur fond d’HIMINBJORG (soupir aussi). Le temps de de se rendre à la scène, qui contrairement à l’année précédente n’est plus à deux pas du camping (ce qui avait été un confort, il faut bien le dire), on capte un dernier petit morceau, et on entend que le groupe a eu un problème technique un peu foireux. Le show de NOKTURNAL MORTUM sera par ailleurs lui aussi écourté de 40 minutes sans mot d’excuses (même si l'orga fera son mea culpa sur Facebook après coup).

L’orga


Bref, premier jour qui nous laissait à penser que le goût d’amateurisme de la première édition n’allait décidément pas se décrotter du fest’ de sitôt et qu’il y avait encore une latitude de progression là dessus. Mais ne chialons pas si vite, l’orga était nettement meilleure, et à part quelques retards qui n’ont tout de même pas entachés le déroulé global du fest contrairement au running disorder de l’année dernière où certains shows avaient été écourtés, d’autres remis au lendemain etc.
D’un côté pratique, le terrain de camping étant plein, un autre terrain un peu plus loin (bien 5-10 minutes de marche en plus, à un bon quart d’heure de la grosse scène) a été ouvert. Créchant dans ce coin là, on n’aura à déplorer que le fait d’être assez loin des chiottes et du point d’eau du premier camping (ainsi que la douche, payante dans tous les cas donc fuck). Pour le reste, les bénévoles ont l’air ultra mal informés mais font du bon travail, la sécurité est sympathique, quoique les tests à l’entrée d’un festival avec des médiévistes et des blackeux donnent lieu à des tris assez absurdes lors des fouilles (un dangereux bouchon de bouteille pourrait faire un projectile, mais des bracelets cloutés de dix centimètres seraient inoffensifs lors d’un mouvement de foule brutal, c’est connu).

Merci quand même aux vigiles devant les scènes (dont l’un d’entre eux clairement metalleux qui s’éclate autant que le public). Contrairement à l’année dernière où les slams étaient malvenus, cette année ils sont littéralement encouragés et ultra bien gérés.

Les chiottes sèches sont d’une qualité irréprochables quoique peut-être encore peu nombreuses pour les personnes de sexe vaginal. Les points d’eau plus nombreux. Le système de rune au bar pue encore pas mal du fion (le système monétaire des runes étant 1 rune = 2,5€, ça escalade vite), avec des prix assez excessif pour les boissons, la bière “de luxe” étant le pipi à la Tequila à 10 € ingratement nommé Skol. On espérerait de ce genre de fest un brasseur local avec de la bière qui vaudrait au moins le coup (on a eu un peu d’hypocras et d’hydromel le vendredi mais c’est vite parti). Mais la bouffe reste variée (avec un stand ukrainien et un stand vegan en plus des stands Kebabs, Sandwichs et euh.. Haribo ?), ce qui est ma foi tout à fait agréable comme l’aller-retour au camping est coûteux en temps.

Mais heureusement cette anné, les concerts ne commencent pas avant 13h, ce qui laisse le temps à tout le monde dès le matin d'ouvrir Pokemon Go et d'essayer de trouver les Pokemons rares du fest : Kouysoulkilt, Svastiskon, Hydromâle ou encore Médiévice, et le moins rare Duh-dahhpeeeeyrow



Plutôt que de vous donner le déroulé jour par jour, cette année, je condense un peu et je vous fais un top, un flop et un entredeux.


Meilleures prestations du RRF 2016



FAUN, maître en sa demeure (Vendredi 23h20)

Seule tête d’affiche non metal se produisant sur l’une des grandes scènes, le pagan folk de FAUN (plus grosse pointure du genre au coude à coude avec le désormais tout à fait médiocre OMNIA) était une de mes plus grosses attentes. Le groupe brille par son charisme, la multi instrumentiste Fiona Rüggeberg particulièrement impressionnante dans son utilisation des différents instruments à vent allié à un chant merveilleux. “Rhiannon” et cet “An Dro” tribal (de l’essentiel album “Licht”) ayant marqué mon adolescence, les voir enfin joués sur scène valait son pesant d’émotion. Rien n’était à laisser dans cette set list merveilleuse alliant la fête à la méditation, jusqu’à la fermeture sur le certes naïf et pourtant incroyable délicat “Hymn To Pan”.


Difficile de ne pas avoir envie d’insérer son pénis dans un arbre centenaire après une performance à la fois professionnelle, organique et profondément enchanteresse, je me serai bien contenté de passer mon samedi entier à méditer sur le sens de la vie.



crédit photo : Fanny Olivier photography (facebook); Obscure Eclipse Studio


PERCIVAL (Samedi 20h30) et PERCIVAL SCHUTTENBACH (Dimanche 17h10)

Groupe ayant contribué à la bande originale du jeu The Witcher, le name-dropping aura permis de rassembler les foules sur la petite Heim Stage rattachée au campement Viking. On savait pas trop à quoi s’attendre et on s’explique assez mal le raz de marée de fête de grand n’imp qui s’en est suivi. Avec deux chanteuses, un tambour donnant un rythme incantatoire à la performance et un gratteux n’ayant aucun mal à nous parler en Polonais d’une dent souriante, il fallait le voir pour le croire : la formation venue de nulle part a mis en transe le public de folklos-pouet-pouets qui préféraient traîner à la Heim Stage plutôt que de voir un GRAVELAND aussi culte que formulaïque (anecdotique même ? putain, je vais pas me faire des amis).

Le lendemain, c’était rebelote avec des membres en plus et de la disto, et si la version metal de PERCIVAL (intitulée PERCIVAL SCHUTTENBACH) paraissait parfois partir dans tous les sens dans ses compos et donnait une impression plus bancale que la performance de la veille, il n’aura pas fallu des heures pour que l’ambiance revienne aux slams de forcenés et au piétinage de terre.


GRAI (Samedi 17h10), ta ration d’ARKONA du week-end

Sur album, GRAI paye pas de mine, se plaçant derrière ARKONA ou BUTTERFLY TEMPLE, et quelque part en seconde division avec PAGAN REIGN, NEVID et la foultitude de formations de folk metal slave à chanteuse. Sur scène, à un moment pas trop suffocant, avec un charisme communiquant et un son alourdissant les guitares nettement plus que sur album (et ce sans étouffer les instruments folk, le challenge total d’un fest comme celui là), GRAI sort son épingle de la botte de foin et délivre un moment mélodique, costaud et finalement exceptionnel.


KRODA (Dimanche 21h00), LA performance black du fest

Descendants directs de NOKTURNAL MORTUM (avec nettement plus de haut et de bas dans ses sorties studio), folkloriques jusqu’à la moelle bien qu’ayant également recourt aux claviers sur scène, les bonhommes de KRODA défoncent tout sur leur passage, son de guitare tranchant, chant éraillé vibrant dans toute ta carcasse, les titres se mêlent et forment un tout rageur et désenchanté à l’extrême. N’étant pas foutu de faire un choix, je me tente à aller voir la curiosité qu’est AQ BURE côté Heim Stage, folk metal du Tatarstan péchu et enjoué…
Mais après deux titres je reviendrai vers KRODA à temps pour les trois derniers titres, sur une reprise de “Jesus Dod” de BURZUM qui me sortira de ma torpeur (dues à la fatigue de la journée plus qu’à la musique, vous en conviendrez), et me fera quand même penser qu’entre le sentiment d’amour inconditionnel de FAUN et la haine totale qu’inspire ce titre, on aura bien ratissé tout le panel d’émotions musicales possibles de ce fest.


SELVANS (Dimanche, 16h20)

On remet les choses dans le contexte du Dimanche plombé par le soleil. SELVANS succède à un SANGDRAGON applaudi de tous et que j’aurais malheureusement entendu de loin, mon corps ayant eu malencontreusement besoin de raviolis en boîte et de café. Pour ma part, je ne voulais manquer en aucun ce qui est pour le moment la révélation Black folk de l’année que Mefisto a (très justement) mis en sélection avec la note (excessive pour ma part) de 5/5. L’ambiance noire et mélancolique de SELVANS arrive à transcender le paradoxe de l’après midi écrasante de juillet. On a pas plus froid mais le frisson est bien là, surtout lorsque survient le dramatique “O’Clitumne” (splendide, simplement). Si le groupe ne se tente pas à l’excellent titre fleuve “N.A.F.H”, il fait finalement le tour de son premier album, avec les trois premiers titres dans l’ordre et sans fioritures. Il nous laisse sur une reprise de “Goat Horns” de vous-savez-qui, SELVANS gagne subtilement certains auditeurs en les ramenant dans leur zone de confort avant le final triomphal de “Lupercale”. Les Italiens ont un potentiel énorme et font déjà partie des jeunes formations à suivre de près, au coude à coude avec SAOR et NECHOCHWEN dans cette frange déchirée et mélancolique du black folk.



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Les petites déceptions heureuses



NOKTURNAL MORTUM (Jeudi, beaucoup trop tard)

Facilement le groupe le plus époustouflant de l’année dernière malgré la foultitude de samples, les Ukrainiens étaient censés cette année jouer 1h45, et passer en revue leur carrière. Le retard s’étant accumulé (on entend pendant une bonne vingtaine de minutes le même sample en boucle), et après une première entrée sur scène ratée (pas de son de façade), ils n’auront finalement qu’une bonne heure devant eux une fin abrupte du au retard accumulé (sachant qu’un DVD live devait capturer la performance, je ne sais du coup pas si ce sera partie remise l’année prochaine). Pas spécialiste de tous leurs ouvrages précédent, je me délecte de ce que je connais : les titres tirés de “Weltenschaung” et “Voice Of Steel” déjà joués l’an passé, les titres de leur nouveau split album (qui ne sont pas exceptionnels mais passent plutôt bien). Le charisme des Ukrainiens fait toujours foi malgré tous les samples utilisés qui ont tendance à appauvrir le rendu, d’autant qu’ils n’ont pas joué les titres plus ‘prog’ mettant en valeur les soli et les ambiances. Déçu finalement de ne pas entendre “My Dream Island” et surtout l’incontournable “Valkyrie” (à quand putain ?)... mais malgré la déception, je demeure content d’avoir pu revoir de sitôt la formation en live (facilement dans mon top après SELVANS).


MOONSORROW (Samedi, 23h20)

Je serais moins indulgent avec la formation finlandaise. La set-list était excellente et pour la première fois que je les vois sur les planches, je suis rapidement comblé par la petite vieillerie qu’était “Ukkosenjumalan poika” et le sublime “Raunioilla”. “Jotunheim” fait extrêmement plaisir et les titres de l’excellent “Jumalten Aika” font mouche (“Jumalten Aika”, “Suden Tunti” et “Ihmisen Aika”, particulièrement celui-là). Pas de “Ruttolehto” en vue (que j’aurais tellement voulu entendre !), mais le set est varié et solide. Mais devant des festivaliers un peu fatigués, le groupe semble peiner à vraiment s’imposer. Vile Sorvali a la voix peu puissante rappelant plus un mauvais Abbath un dimanche matin avant sa tisane au miel. Le son, surtout, ne rend pas justice à la complexité des compositions des Finlandais. Le clavier prend parfois le dessus quitte à engloutir également des chants clairs parfois imperceptibles. Dans les blasts, ça bourdonne pas mal, et je m’en vais moi-même me perdre dans des titres comme “Jotunheim” que je connais pourtant sur le bout des poils de cul.
Mitigé donc, même si j’espère revoir MOONSORROW pour le warm-up de l’an prochain (croisons les doigts).


STILLE VOLK (Vendredi, 17h10)

Le folk pyrénéen de STILLE VOLK est d’une incroyable richesse sur cd, et le passage au live était forcément un challenge. Et on voit rarement les zicos changer d’instruments (une réelle panoplie sur album), et pas une seule trace d’instruments à vents qui font tout de même le charme de leur musique. Mais on fait avec ce qu’on a, alors STILLE VOLK reste prenant et communicatif, même si les versions trop “épurées” des titres joués (en grande majorité le dernier opus “Neuit de Sabbat”) laissent un peu sur sa faim.


CRUACHAN (Vendredi 21h)

Après être passé par la Heim Stage pour constater de nouveau que les folkeux-joyeux de CELTIBEERIAN ont le public du RRF définitivement dans la poche (c’était une des grosses surprises de l’année dernière pour quasi tout le monde), je préfère sacrifier la fin de ce bon moment un peu évident pour voir CRUACHAN. Les Irlandais sont incontournables pour le genre, l’album “Tuatha Na Gael” étant (jusqu’à preuve du contraire) la première galette de metal extrême intégrant une instrumentation folk (le groupe soulignera par ailleurs son ancienneté en jouant “To Invoke The Horned God”). CRUACHAN en effectif réduit, sans flûte et sans chanteuse, sonne d’ailleurs davantage comme en 1993 que dans les années 2000. S’étant illustré, avec des albums comme “The Middle Kingdom” et “Folk-Lore”, dans un gloubi boulga folk ultra hétérogène, il est forcément un peu décevant d’entendre les Irlandais avec des titres adaptés de manière plus homogène. Charismatiques tout de même, et bénéficiant d’un son correct,
Le couple final “Blood For The Blood God” et l’incontournable “Ride On” nous feront tout de même sortir avec le sourire aux lèvres.


SKILTRON (Samedi 16h20)

La venue des argentins cassait un peu avec le reste des grimés de l’après-midi. Et si j’aimerais que les années prochaines, on puisse avoir TUATHA DE DANANN ou ELVENKING à la place, ce heavy folk là était pas déconnant mais loin de procurer le bol d’air frais souhaité.


DAEMONIA NYMPHE (Dimanche 13h, mais en fait plutôt 14h30)

Une des têtes d’affiches de la scène Heim. Groupe de pagan folk avec un brin de mysticisme et aussi de bons passages dansants, accuse d’un retard de plus d’1h30 (2h?), les zicos ayant perdu une valise d’instruments. Les deux danseuses pas synchros donnent un aspect amateur au show, et les blackeux de AZZIARD jouant à ce moment là (eux ils sont à l’heure), le son des scènes principales interfère avec celle de la scène folk (le seul moment du fest où ce fut réellement problématique d’avoir une scène acoustique si proche d’une scène extrême). On entre tout de même dans l’univers des méditerranéens, à défaut de vivre une épopée homérique. Encore un truc qui aurait fait plutôt un excellent créneau de minuit.


La parenthèse qui fâcho


Je mets ça dans un angle mort, mais ne soupons pas dans nos crachats, le nationalisme, l’idée d’une grande ethnie européenne, d’un “sol” commun etc. sont des idées omniprésentes dans certaines idéologies néo-païennes et dans le folk metal (pas tous les groupes, et avec des sens et des interprétations bien particulières), et comme elles sont également le terreaux de certains extrêmes, on va simplement arrêter de dire que le RAGNARD ROCK FESTIVAL est un festival de gens globalement “gentils” (selon le dico du #JeSuisCharlie moyen) avec quelques tondus dans le tas. Comme on fait un peu ce que l’on veut du passé, il y a simplement de tout dans ce fest, je vous laisse le bol de pop-corn pour vous délecter de la section des commentaires de l’évènement en préférant en rire que d’en pleurer. Le néo-zigueu, c’est p’tet même un des types avec lequel tu as fais la queuleuleu sur STILLE VOLK, qui sait, chaque atroupement de masse est questionnable, qu’importe le parti où l’on se place. Si le metal est une “grande famille” (ça dépend des jours, des heures et des circonstances hein), comme en famille, c’est quand ça commence à parler politique que ça fout la merde.

L’orga a sans doute joué avec le feu en tirant Rob Darken du studio où il réécrit chaque année le même album, le festival et les festivaliers en feront peut-être les frais, peut-être pas. Le petit club de la chimiothérapie cuir-moustache était dans tous les cas de sortie pour montrer ses courbatures du bras droit à Docteur Robbie ce qui a donné au Progrès et au Figaro l’idée d’un Live Report élogieux. On parle pourtant beaucoup moins de ce qui s’est passé la veille :




Le reste en vrac


On revient à l’essentiel. La musique.
Dans les trucs bons mais pour lesquels j’avais parfois un peu la tête ailleurs :
KAUNAN ouvrent le Vendredi avec du trad suédois. Public assis et attentif, on est encore loin de ce que deviendra quasi systématiquement les concerts de la Heim Stage les jours suivants, mais l’ovation est méritée.

EREB ALTOR, décevant sur un seul point : le groupe avait promis de jouer du BATHORY, et n’aura finalement fait que l’excellent “Fine Day To Die” (je suis le seul qui me serait mis nu et aurait fait l’amour au sol à l’écoute d’un “Song To Hall Up High” ?). Mais pour voir des titres comme le très lourd “Nattramn” (excellent en live) et l’accrocheur “Midsommarblot”, j’étais satisfait, à défaut d’être comblé.

BELENOS, qui était une des dernières formations de la “vague” pagan metal français du début de la fin des années 90 et début des années 2000 qui manquait à l’appel l’année dernière. Un grand bol de bons souvenirs et quelques notes alléchantes de la prochaine offrande à la clé.

HEIDEVOLK et son chant à deux étages prend une bonne dimension en live, pas de quoi ne pas se lasser après la demi heure d’écoute (un peu comme sur album), mais quand même assez pour être heureux d’avoir pu voir ce groupe tout de même assez rare dans nos contrées. Un son sucré et nickel par ailleurs, les néerlandais ont en tout cas servis les fans du premier rang avec bon cœur.


SKYFORGER, en espérant qu’on pourra un jour se délecter de voir une version acoustique de leurs titres, car c’est finalement là dessus que je les attendais le plus au tournant. Leur son était cependant excellent. Pas le plus grand fan du groupe, ça donnait quand même envie de s’y replonger.
Idem pour KHORS, tout aussi solide sur album qu’en live.

Pour MANEGARM, je me déçois un peu d’avoir une dalle d’enfer au moment où ils passent. Bloqué entre file d’attente, temps de manger et digestion qui ne donne plus trop envie d’aller dans la fosse. Je regarde de loin une performance excellente et un rendu sonore nickel (même si le groupe ne joue pas ou peu d’anciens titres, et les derniers albums en date...bon…). Heureusement, j’aurais le temps de me fouetter le dos pendant KRODA.

ALLOBROGIA, les fiers savoyards bien connus localement s’en sortent très bien, avec une formule à la BELENOS qui devrait encore pas mal s’affiner dans les années à venir, mais dont l’exécution live avait au moins le mérite de taper juste.

Pour le reste, j’aurais plutôt regardé ou entendu de loin (parfois trop loin), en faisant autre chose ou en dégustant un wrap vegan ou un sandwich en forme de demi-moustache. Vu les excellents retours, je regrette de n’avoir pu voir les médiévaleux des COMPAGNONS DU GRAS JAMBON (ambiance dingue à ce que j’ai pu croire des quelques titres que j’ai pu voir). Idem pour les Québécois de FORTERESSE, qui sur les coups de 18h le samedi jouaient en même temps que les plus calmes TROBAR DE MORTE, groupe que j’aurais écoute d’une seule oreille, mais qui correspondait plutôt à l’ambiance dans laquelle je voulais me plonger. Quant au black épique et symphonique de SANGDRAGON, ça butait déjà tellement de loin que je regrette d’avoir été contraint de faire mes allers-retours au camping à ce moment-là (Idem pour GRIFFON le samedi, dont j’ai eu d’excellents échos). Et pour ACUS VACUUM, groupe avec des cornemuses et une muse à corne, j'aurais réussi à avoir DEUX fois le dernier titre, arrivant toujours à la fin de leur performance. Je n'aurais donc pas assisté à ce grand moment de n'imp sur fond de folk :



crédit photo : Fanny Olivier photography (facebook); Obscure Eclipse Studio

Je n’aurais pas d’avis particulier sur BOISSON DIVINE (capté le dernier titre, ça avait l’air amusant), KING OF ASGARD (AMEEEEH AMARTH), ROTTING CHRIST (entendu de loin, ça avait l’air plutôt bon), BELPHEGOR (j’ai eu la fin mais je n’étais pas dedans et j’alignais mes shakras pour FAUN), GAAHLS PALS (d’autant plus déçu que Gaalh’s gal était la chanteuse de l’excellent LEAF, mais Gaahlinou n’en aura rien fait)... et la performance de NARGAROTH était a priori très très bonne, mais j’étais déjà sur le départ.


Et quelques mots pour conclure :

Le top des trucs à retenir sur cette édition :
- La programmation est excellente, géniallissime, titanesque, dantesque. J’attends encore plus de folk sur les main stages l’année prochaine, mais même si ça reste comme ça je suis d’avance un homme comblé.
- L’ambiance aussi [insère un truc relatif au bambou pour ton intégration sociale]
- On mange varié et on chie confortablement.

Le flop :
- Le système de runes et les prix des stands du fest : on aimerait lâcher plus de thunes, croyez-nous. Et les douches à 5 euros sur des horaires réduits, à revoir aussi, ça n’encourage pas l’hygiène.
- Le manque de chiotte et de douche dans le second camping, et l’éloignement de ce dernier par rapport aux scènes.
- Les balances des main stages qui interfèrent avec le groupe qui joue et te flinguent parfois des titres entiers.


Et si je ne vous ai pas perdu en route, voici pour moi ce qui constituerait une affiche assez parfaite du RRF 2017. Les têtes d’affiches et l’ordre des groupes est assez aléatoire (oui, SKYCLAD mériterait une tête d’affiche, mais peu de gens continue à les considérer comme tel depuis le départ de Walkyre), et même à l’intérieur des groupes que j’ai pas tant envie de voir mais que j’aurais bien la curiosité d’apprécier après un hypocras rouge :




             



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