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LYCHGATE / NIGHTBRINGER @Villeurbanne
Par WËN le 24 Novembre 2015
Publié le 29 Novembre 2015 Consulté 5160 fois



A peine sept secondes, à tout casser. Il ne m'en aura guère fallu plus pour me décider à cocher cette soirée dans un agenda déjà bourré à raz la gueule pour cette semaine de Novembre en notre capitale des Gaules. Car si NIGHTWISH/ARCH ENEMY et AMORPHIS se réservaient la Halle Tony Garnier la veille et si ARKONA et Co sont prévus le surlendemain; en ce froid mardi 24, c'est juste la guerre entre les différentes programmations. Si beaucoup préfèreront aller squatter du côté du Deathcrusher Tour affichant OBITUARY/NAPALM DEATH/CARCASS et VOIVOD (on les comprend) ou se prendre une bonne dose de Speed-mélo avec GAMMA RAY (eux z'aussi, on les comprend), d'autres enfin, préfèreront opter pour une communion orchestrée par l'inénarrable GHOST (bordel, ça en fait, des gens à comprendre).

Bref, pour moi, ni une ni deux, c'est du côté de l'Hôtel De la Musique (Villeurbanne), complexe de studios de répétition agrémenté d'une scène pour les occasions comme celles-ci, que je me dirige. Et, idéalement, il aurait dû en être de même pour la plupart des amateurs de Black-metal tant une affiche apposant les patronymes du 'unholy' NIGHTBRINGER (USA) et du nouveau venu - mais déjà prometteur - LYCHGATE (UK) a de quoi faire saliver. Pour l'occasion, Wintermoon Productions a eu la bonne idée, outre le fait de privilégier Lyon à Grenoble (ben oui, moi, en semaine, ça m'arrange), d'inviter nos représentants nationaux de CORPUS DIAVOLIS.

Arrivé avant l'heure, la soirée n'a malheureusement pas l'air partie pour débuter sous les meilleurs auspices. Déjà, on se les gèle littéralement dans le hall de l'Hôtel De la Musique (le chauffage, c'est pour les faibles qu'y disait). Ensuite, que cela soit dû à la programmation des autres évènements, à l'éloignement de la salle, ou aux récents évènements du 13 Novembre dernier, le public restera malingre avec une trentaine de personnes présentes, tout au plus. Mais les meilleurs, comme on dit. Enfin, l'ingé-son de Wintermoon Productions ayant été hospitalisé dans l'après-midi (bon rétablissement, mec) c'est en urgence que l'asso s'est mise à devoir lui dégoter un remplaçant. 'Chanceux' que nous sommes, c'était compter sans la présence de Greg Chandler dans les rangs de LYCHGATE. Producteur de renom au sein de la scène complètement glucose du Funeral-Doom/Death (ESOTERIC son groupe, mais aussi PANTHEIST, SHATTERED HOPE, WILJLEN WIJ, MOURNING BELOVETH et bien d'autres sont passés entre ses potards), le mec va réussir l'exploit de faire 'sonner' l'HDLM comme il se doit. Oui, c'est possible !

A 20h tapantes, débute donc CORPUS DIAVOLIS. Le black froid et hivernal des PACAeux est de saison puisque, je l'ai déjà dit, mais « il fait vraiment très-très-froid, sa mère » ! Maquillés à l'ancienne, grimés et encapuchonnés, le quintet a su savamment travailler son visuel et l'impact qu'il compte dégager sur scène. Cela marche même plutôt bien, grâce aux renforts de quelques artifices (un encensoir notamment) qui renforcent la côté occulte de la prestation. Musicalement, on navigue ici en terrains connus pour quiconque apprécie les classiques de la vague norvégienne de seconde génération (je pense à MAYHEM, là). La sauce prend plutôt bien, le bassiste parait même plutôt à la fête, mais le show s'essouffle un peu à la moitié faute à un renouvellement des compositions, tantôt lancinantes tantôt ardentes, mais qui paraissent trop souvent sorties d'un seul et même moule. Peut-être la faute à un mix où les guitares sont un peu en retrait, ne nous permettant pas de forcément nous rendre compte de certains subtilités : les compos paraissant par exemple plus brutales dans leur version studio. Une bonne mise en bouche. N'étant pas habitué à ce genre de dates/groupes vraiment trve, je demeure un peu surpris qu'absolument aucune ovation ne se soit fait entendre a aucun moment de la part du public, mais soit. Le côté ritualiste de la prestation ne s'y prête guère, après tout.

Tandis que LYCHGATE, le premier morceau de choix, repasse rapidement sur ses balances, je vais vous avouer que c'est avant tout attiré par la curiosité de voir comment peut rendre sur scène son surprenant dernier album que je suis ici, ce soir. Car "An Antidote For The Glass Pill" tout autant avant-gardiste qu'oppressant, articulé autour d'un orgue omniprésent et tentaculaire, s'avère être une belle réussite malgré sa difficulté d'accès. Bien sûr l'orgue est ici samplé (mais sera réellement de la partie pour le Roadburn 2016) et, nécessaire étant donné la petitesse de la scène, le backdrop qui diffuse des vidéos pour renforcer l'ambiance n'a pas la place pour être installé. Ca y est, la messe est lancée ! D'emblée le show va prendre un tournant imprévisible le temps des premiers titres car avec 3 guitares (dont la 8 cordes de Vortigern, parfaitement intégrée), les samples, parfois noyés, ne sont pas toujours très audibles, si bien qu'avec ses structures arythmiques, tour à tour hachées ou lancinantes, LYCHGATE sonne carrément Funeral en ce début de set (ce n'est pas moi qui m'en plaindrai). Intrigué, le public semble concentré. Passé l'étonnement de rigueur et tandis que le groupe, très à l'étroit, semble prendre ses marques, on voit subrepticement se dessiner toute la décadence de la monstruosité latente. Le set fait bien évidemment la part belle au dernier rejeton du groupe, seulement une poignée de titres semblant être tirée de son éponyme premier jet. A renfort de fumigènes ne laissant plus que les silhouettes encapuchonnées de ses cultistes se découper du fond de scène, LYCHGATE tisse ses atmosphères et, les titres s’enchainant, parvient à captiver l’assistance en se tournant vers des sonorités davantage Black-metal en enchainant blast-beats et riffing agressif, tandis que le son s’améliore. L’un des acteurs de ce succès est évidemment Greg Chandler qui de son chant imparable à la réverb’ impressionnante renforce encore, si besoin était, le côté glauque de la chose. La formation britannique a su confirmée tout le bien que je pensais d’elle et le public, pour la plupart, en ressort également convaincu.

Chronique LYCHGATE "An Antidote For The Glass Pill"

Place à l’acte final ! Quand j’admettais précédemment être venu pour LYCHGATE avant tout, je ne vous cache pas plus longtemps qu’avec son patronyme accolé à celui de NIGHTBRINGER, je ne pouvais décemment pas laisser passer une telle date, tant la Bête américaine arrive à créer des atmosphères si nocives en studio. Atmosphères qui me parlent réellement. Laissant leurs deux guitaristes en contrebas, ar-Ra'd al-Iblis (puisqu’on vous le dit, chant) et son acolyte de bassiste prennent possession de la scène et nous n’aurons guère à patienter pour nous prendre notre déferlante d’Art Noir bien vicieux et pernicieux. NIGHTBRINGER fait partis de ses formations qui savent faire honneur à leur patronyme tant tout s’obscurcis dès que déboulent les riffs viciés et nocifs à souhait. C’est un fait. Tandis que les titres s’enchainent, la pression et la tension du show de NIGHTBRINGER devient carrément palpable et le rythme restera soutenu tout du long du set. Un set véritablement dense où on retrouve cette facette propre à la sombre entité où tous les titres savent se fondre en un tout unique et malsain, si bien qu’aucun ne se dégage particulièrement des autres mais qu’on se retrouve happé par les armes de distorsion massive de la Bête. Seuls véritables moments de répit au milieu de ce déluge sonore, les courtes pauses nécessaires aux changements d’accordage et ça repart de plus belle. Devant, les guitaristes ne sont pas en reste et se dévouent corps et âme au show. Pour l’anecdote, les connaisseurs auront peut-être reconnus Shatraug (BEHEXEN, HORNA, SARGEIST) tout récemment enrôlé et monstrueux d’efficacité et de technique dans son jeu. N’ayant jamais vu le groupe précédemment, celui-ci nous livre le show typique que j’attendais de lui, sans artifice et aux atmosphères d’une efficacité redoutable.

Chronique NIGHTBRINGER "Ego Dominus Tuus"


Bref, mine de rien on retiendra une soirée savamment orchestrée, pas Wintermoon. On regrettera évidemment pour eux et les groupes que le public n’ait pas répondu davantage présent, mais « life is life na na nana na ». En tout cas, ce comité restreint m’aura au moins permis (bien égoïstement) quelques rencontres et discussions tout à fait intéressantes. Un dernier merci à Kris pour l’accréditation.

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