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Téléchargé. Stocké. Archivé. On recommence ?
Par GEGERS
Le 19 Septembre 2013

On y sera !
Par JEFF KANJI
Le 23 Juillet 2013

Téléchargé. Stocké. Archivé. On recommence ?
Par GEGERS le 19 Septembre 2013 Consulté 6409 fois

5209. Ce chiffre correspond, si l'on en croit le site Metal Archives, plutôt fiable, au nombre de sorties d'albums pour l'année 2012. Un total prenant uniquement en compte les albums studio et live. Retirons de ce total les sorties confidentielles, tirées à 10 exemplaires pour faire plaisir aux copains et à la famille, et rajoutons les albums publiés par des groupes non référencés sur le site précité. Cela donne une moyenne basse de 14 albums publiés chaque jour. C'est énorme.

Le volume de sorties d'albums n'a jamais été aussi important. Les labels, pour s'en sortir, signent des groupes à tour de bras et produisent des albums à moindre coût, concentrant leurs efforts financiers sur leurs poulains les plus rentables. En parallèle, il n'a jamais été aussi facile pour un groupe débutant ou établi de créer son album, bien au chaud dans son home-studio, et de mettre en place sa petite structure pour le promouvoir et le distribuer. Pour l'auditeur un poil concerné par l'actualité, c'est l'overdose.

Paradoxalement, vous l'avez sans doute constaté, l'engouement des chroniqueurs pour les nouvelles sorties reste mesuré, et n'a pas connu de progression proportionnelle. Pour notre modeste corps de métier, coller à l'actualité est un véritable défi. Prenons l'exemple d'un chroniqueur que je connais bien, puisqu'il s'agit de votre serviteur. Gegers, donc (oui, je vais parler de moi à la troisième personne dans cet édito, un peu pédant mais plus impersonnel) à des goûts assez éclectiques, allant du Metal bariolé de Die Apokalyptischen Reiter à la douceur AOR de Dare, du MitteltAlter Rock d'In Extremo au Hard Rock burné de Shakra. Naturellement, le bonhomme s'est construit un petit réseau de contacts avec les labels, de manière à disposer d'une ressource d'albums promo à chroniquer : Nuclear Blast, SPV, Massacre Records, AFM, Frontiers Records, qui correspondent à ses goûts musicaux. Rien que les sorties cumulées de ces labels représentent une dizaine d'albums par semaine, bien plus qu'un chroniqueur un minimum consciencieux et impliqué peut en assimiler, en décortiquer et en analyser sur un mois.

Le risque, bien entendu, est de céder aux sirènes de la surconsommation. La mise à disposition quasi-immédiate des albums, leur accessibilité en quelques clics sur les plateformes légales ou pirates de téléchargement, tout cela a fait de la consommation musicale un geste banal, et à la portée de tous. Le développement des forums et moyens de communication virtuelle ont, pour leur part, ouvert les vannes de la connaissance. Avoir un avis sur tout, assimiler le maximum d'informations, voici qui peut tourner à l'obsession. Combien de vos disques durs sont remplis d'albums que vous n'avez que peu, ou pas, écouté ?

Comment ainsi, donner une chance à un album du groupe X, multiplier les écoutes pour se faire un avis véritable et construit, alors que cet opus du groupe Y mériterait tout autant notre attention ? La multiplication des sorties entraîne la nécessité de faire des choix, et donc le risque de passer à côté de potentielles belles découvertes. Une hantise pour le musicophile au fait de l'actu. Un peu comme l'ouverture des frontières européennes a renforcé le sentiment d'identité nationale et régionale, la multiplication des sorties n'entraîne pas la curiosité, mais génère un repli sur le familier, sur les groupes et artistes que l'on connaît déjà. Prendre des risques coûte du temps, et la découverte peut être source de déception. Voici qui est dommage car, vous en conviendrez, les plus belles découvertes se font toujours par accident.

A l'heure où le support physique n'a jamais été aussi cher et où la musique virtuelle est gratuite (ne nous voilons pas la face), notre système de consommation musicale est en plein chamboulement. La notion d'album se perd au profit de la « chanson », l'importance de la jaquette, des paroles, des crédits, se dissipe peu à peu dans une brume consumériste inquiétante. Si nombre de personnes (et c'est notre cas, espérons-le) continuent de considérer l'album comme un objet d'art plus que comme un produit, et accordent le temps et les efforts nécessaires pour laisser la musique qu'ils écoutent grandir et se développer en elles, il est néanmoins temps de nous demander si nous ne sommes pas en train de devenir des abrutis de la musique, désireux de saisir le sens d'un album dès la première écoute, pour vite aller balancer un avis mal torché sur le net et passer au suivant. Dans cette évolution, reste à chacun le défi de trouver son équilibre, entre rejet total de la nouveauté et consommation excessive. Pour le bien de tous.



Le 08/10/2013 par JUDAS

Ton inquiétude est légitime Gegers. Comment bien faire ton boulot de chroniqueur dans un monde de surconsommation "naturelle" où le fait d'avoir accès à tout et pour rien est devenu la norme. Combien de groupes formidables as-tu laissé passer?
Ton plaidoyer me fait repenser aux premières heures des graveurs et de la démocratisation du Net. J'ai des amis qui ont compulsivement téléchargé et gravé un nombre incalculable de jeux sans avoir joué à 10% d'entre-eux.
J'ai toujours trouvé ça ridicule et n'ai profité que des jeux qui m'intéressaient vraiment.
Vint ensuite le tour de la Musique et des films/séries avec l'Adsl pour tous. Quel bonheur de pourvoir tout trouver rapidement et gratuitement. Les mp3 à gogo, des listes de groupes à n'en plus finir...
J'en suis revenu. Parce que d'un côté j'ai toujours été attiré par le CD et par la collection physique héritée de ma jeunesse et que d'un autre côté, je ne peux m'empêcher de zapper les mp3 comme un taré afin de trouver une chanson qui me plait. Quel intérêt? surtout avec des listes interminables? Aucun à mes yeux. Je me sers surtout des mp3 pour tester avant d'acheter. Si ça me plait, je me prends le Cd/Dvd. Ou alors, avec les bacs de disques en promo (6.99€) je fais grossir ma collec en récupérant les "classiques" que je n'aurais jamais achetés à 19.99€. Je me suis même pris une platine pour y passer les 33t que j'ai déjà en Cd. Je régresse technologiquement, contrairement aux jeunes. La gamine, à la maison, écoute la musique à sa façon, celle du mp3 en random. Elle n'a connu que cela, la musique 'libre', alors que nous, les vieux, avons été obligés d'attendre la sortie des albums et de faire des compils sur des K7.
Revenons aux Mp3. Lesquels choisir? C'est là que vous intervenez, chroniqueurs de Nightfall. J'ai retrouvé mes premiers commentaires sur le site datant de 2003. Dix ans que je viens tous les jours pour y découvrir les nouveautés et autres archives, lire les commentaires liés et faire le tri en fonction des genres que j'aime.
C'est un choix. Je me coupe très certainement de beaucoup de groupes en n'allant pas lire ailleurs, mais c'est comme cela que je vis "ma musique". J'ai arrêté les mensuels papier qui n'offraient que l'avis du seul chroniqueur et qui, bien souvent, ne correspondait pas au mien. Sur Nightfall, il est possible d'avoir plusieurs avis de lecteurs ayant perçu un album de telle ou telle façon, et d'y trouver un argumentaire attirant le chaland sur l'album commenté.
Mais il est aussi recommandé d'écouter les web-radios. Je suis sur Radiometal, mais j'ai des amis qui ne jurent que par La grosse Radio Metal pour une histoire de set-list. Qu'est-ce que je rate en n'écoutant pas une autre radio?
Je m'égare encore.

Prenons cela d'un point de vue global. Tu parles de la variété de styles qui t'attirent, Gegers. Partons plus loin dans l'univers musical, loin du Métal. Combien de styles laisses-tu de côté? Nombreux sont les groupes dont tu n'as jamais entendu parler et qui pourtant sont des références dans leur genre. Et en cinéma? pourquoi tel genre et pas l'autre? Combien de films avons-nous laissé passer sous prétexte qu'il était dans une langue étrangère et sous-titré dans une autre langue tout aussi incompréhensible? Élitisme intellectuel? Suffisance culturelle? Habitude de consommation?

Tout ça pour dire que tu n'as pas à avoir de crises de conscience à ne pas pouvoir tout écouter et tout disséquer d'une manière correcte pour le lecteur. Continue de chroniquer en ayant l'envie de faire bien, Gegers, nous venons sur le site pour cette raison.

La quantité ou la qualité? J'ai fait mon choix.


Le 28/09/2013 par NICO

Je trouve que ce chouette édito résume bien l'esprit des métalleux.

Que ce soit en famille ou entre amis c'est ce type de réflexions que je partage et que je rencontre le plus.

2 petites remarques

@DRAGONMAN écrit :
"Je ne me fais aucun souci sur la dématérialisation complète, le débat est le même que pour le jeu vidéo, les passionnés aiment l'objet, et inlassablement demanderont leur petit livret et leur rondelle !"
Je suis moins convaincu que cette situation va durer à l'heure ou c'est surtout ce qui se vend qui intéresse (le mainstream). Nintendo en l'occurence parle depuis un moment de dématérialiser intégralement ses jeux vidéos. Si une telle situation se produit, le passionné en question n'aura malheureusement pas gain de cause s'il ne représente après étude qu'un pourcentage infime du marché. Une base de passionnés fidèles aura conduit la marque (ou le groupe) à une renommée mondiale, pour finalement être écartée pour une raison somme toute capitaliste (vaste débat).

@LE DUC ROUGE écrit :
"Au final j'aurai accordé par un instant de curiosité fugace, 10 secondes de mon "précieux" temps, et jugé sur seulement le travail d'un groupe qui vaut peut-être mieux que ce que j'en ai perçu."
Tellement vrai ! Si l'accessibilité augmente perpétuellement, le nombre d'heures d'une journée ne changera jamais lui... J'ai 2 enfants et un boulot prenant (ou l'inverse LOL), impossible dans ses conditions d'accorder ne serait-ce que quelques minutes à des dizaines de groupes même s'ils semblent tous passionnants.

J'ai téléchargé pendant des années films et musiques. À un moment donné je me suis rendu compte que cette accessibilité devenait parfaitement contre-productive. Des nouveautés de groupes que j'adore pouvaient ainsi dormir sur le pc pendant des semaines avant de ne recevoir que quelques minutes d'attention.

Aujourd'hui ma "méthode" est la suivante :
1 - Lecture chronique
2 - Ecoute streaming
3 - Achat

Le résultat en ce qui me concerne, est probant car je partage cet état d'esprit qui veut que ce n'est pas tant la destination qui compte (ou en l’occurrence ici l'acte d'acquisition), mais le voyage.

"Tous les hommes pensent que le bonheur se trouve au sommet de la montagne, alors qu’il réside dans la façon de la gravir"

CONFUCIUS


Le 24/09/2013 par DRAGONMAN

Un bien bel édito !

Chroniqueur sur un site concurrent, j'ai parfois la même impression que toi ! Cependant la flamme de la nouveauté brûle toujours en moi... Cependant, tu le dis très bien, Il est vraiment difficile de rester connecté par rapport aux sorties innombrables et ce dans tous les styles !

Cependant, ces sorties, aussi nombreuses soient-elles me semblent calibrées ! Je suis plus spécialisé dans le Heavy/Power, et depuis l'avènement du Power Speed instauré par HELLOWEEN, le revival de la fin des années 90, le retour du revival ces dernières années, seuls quelques figures de proue mènent la barque, les suiveurs se vendent sur de belles pochettes...

Je ne me fais aucun souci sur la dématérialisation complète, le débat est le même que pour le jeu vidéo, les passionnés aiment l'objet, et inlassablement demanderont leur petit livret et leur rondelle !

Cependant, si 5000 groupes sortent un album par an, quid de l'underground ? Des groupes non signés ? J'ai découvert PATHFINDER avant qu'il ne devienne ce qu'il est dorénavant, la démo anonyme de SOUDSTORM m'avait fasciné... Oui, si l'on est en quête de nouveauté, voilà ce qu'il faut chercher, les vidéos youtube perdues dans la toile ! Les scènes de l'Europe de l'est, asiatique, sud-américaine, qui traversent difficilement les frontières hormis quelques exceptions ! Et au-delà de notre rôle de chroniqueur, la promotion de la scène indépendante est tout aussi importante !

Bref, pas blasé pour le moment, même si je me suis rendu compte que comme un vieux con et que par manque de temps, la quête insatiable de nouveauté m'a un poil fatigué, et je retourne de plus en plus vers mes vieux classiques, des tubes que je connais par cœur et je peux chanter à tue-tête au boulot ! Bientôt la fin ? Je ne sais pas, mais d'autres amoureux relaieront encore et toujours notre média, c'est certain !


Le 19/09/2013 par MEFISTO

Il est vrai que chroniquer de la nouveauté équivaut au jour de la marmotte: un éternel recommencement et la redite est dangereuse.

Plusieurs lecteurs m'ont reproché mon rythme épidémique quand je chroniquais de la nouveauté. Certains collègues aussi, qui, incapables de suivre le rythme de sortie des nouveautés, ne comprenaient pas comment j'y arrivais (si peu).

Bref, comme l'a dit Streetcleaner, on pourrait parler de tout ça pendant des siècles, y'a tellement de chapelles que ça résonne dans ma tête.

Je dirais simplement ceci: fouiller pour rester à l'affût des nouveautés et faire découvrir de nouvelles perles, parfois éphémères, fut un réel plaisir pour moi. Et à voir le rythme soutenu de sorties qui ne ralentit pas, je trouve mon travail passé très inutile... haha!

Mais n'est-ce pas la beauté de toute cette saturation ? De butiner d'album en album, de découverte en découverte. Gageons que les vieux doivent jouir fortement de cette surenchère alors que les jeunes aimeraient peut-être se faire catapulter en 1970 quand il y avait 6 groupes...

Rien n'est jamais parfait, alors essayons d'en retirer le maximum !


Le 19/09/2013 par THIERRY

Bien vu, c'est exactement ça et ce n'est pas pour améliorer à la fois la qualité de la musique et son business. Finalement on remarque que c'est uniquement au niveau de la diffusion devenu multiples que les choses ont énormément changé, mais est-ce une bonne chose ?

Le terme "abrutissant" ne me semble pas exagéré, trop de musiques de piètres qualités, la musique n'est plus qu'un produit de consommation comme un autre, les labels misaient sur quelques artistes avant et viraient ceux qu'ils n'estimaient pas assez bon, c'est à nous de faire le tri maintenant, ils signent des artistes à foison avec au bout du compte très très peu de groupes vraiment intéressants. Je suis persuadé que nous sommes passés à côté de groupes avec un potentiel énorme que nous n'avons pas su repéré nous le public, du côté label ils n'ont pas su encouragé et fait assez de promo, pas assez mis en valeur, submergé par les autres sorties... Et du coup le groupe avec en lui les germes d'un talent certain abandonne. Combien de groupes illustres sont passés à la trappe à cause de cette emballement de nouveautés musicales et du coup victime d'un anonymat injuste ? Combien ?

Autre problème, on assiste à un formatage des goûts, des gens qui me semblent très dangereux parce qu'une fois habitué à un son, un style, un artiste on refuse la nouveauté quand elle se présente même si celle-ci est intéressante et créative.
Résultat la musique d'aujourd'hui (Metal compris) est ce qu'elle est, elle étonne de moins en moins car tout semble déjà fait.


Le 19/09/2013 par ACéTONE

C'est un sujet particulièrement intéressant auquel j'ai déjà beaucoup réfléchi. J'ai moi même plusieurs dizaines de GO de musique non écoutée ou presque, il est tellement facile lorsque l'on veut aborder un groupe d'obtenir la discographie en un simple clic, mais ensuite comment aborder cette discographie ? J'ai l'impression par cette méthode d'avoir du mal à me focaliser d'abord sur un album, je passe de l'un à l'autre de manière très superficielle, puis le tout finit par dormir sur le PC alors que je n'en ai assimilé que des bribes... En parallèle j'achète beaucoup de CDs. Depuis que je me suis aperçu, par rapport à ce que j'ai écrit précédemment, que toutes ces discographies à portée de clic ne m'aidaient pas à bien connaître un artiste, j'achète les albums progressivement des groupes que j'aime bien, et je les laisse tourner pendant une longue période le temps de les assimiler avant de passer à autre chose... et c'est un réel plaisir d'entrer en profondeur dans des albums, et c'est génial lorsque quelques temps après on revient sur l'album, un flot de souvenirs liés à la période de la découverte remonte à la surface...
C'est clair qu'il est plus intéressant de se focaliser sur moins d'albums, mais en profondeur que l'inverse, et surtout comme tu dis de conserver la notion d'album, qui est primordiale, particulièrement dans certains styles de musiques (dont le Metal).

Une remarque cependant par rapport à ce que tu dis :
"A l'heure où le support physique n'a jamais été aussi cher"
Je ne suis pas tellement d'accord, je trouve que les prix des CDs on eu tendance à baisser ces dernières années, c'est peut être aussi car j'achète beaucoup via internet et de moins en moins en magasins. C'est malheureux pour les disquaires qui ont leur boutique, mais il est fréquent de trouver sur internet des albums à moins de 8/10€ frais de port compris (y compris des nouveautés) alors que le prix avoisine les 15/20€ chez le disquaire. Ce que je trouve encore plus curieux, c'est que j'ai acheté quelques albums à un prix particulièrement compétitif sur internet, qui se sont avérés être d'un distributeur d'argentine (Icarus records) : comment l'album peut-il se retrouver à ce prix alors qu'il est, même si c'est via internet, vendu en France ? Les taxes devaient être les mêmes quelque soit le distributeur pourtant, non ? C'est un tout autre débat qui touche à la mondialisation, mais intéressant également...


Le 19/09/2013 par LE DUC ROUGE

Edito très intéressant.

Il n'est pas rare en effet que je "choppe" un album suite à une chronique de NIME, l'écoute vaguement, le stocke puis... par hasard le réécoute et le trouve finalement magnifique (je l'achète ensuite hein !) L'écoute dépend aussi de notre état d'esprit du moment, de la maturité musicale que l'on a dans un style ou un autre, et pour un chroniqueur, ingurgiter 20 albums de DEATH d'affilée ne doit pas aider à l'objectivité.

J'adhère également sur le repli vers le connu. Il y a tellement de sorties que je n'ose plus me lancer, il y a trop de choix, tout semble se ressembler et se confondre (ah tiens, encore un groupe de métalcore ...)
Même en faisant confiance à NIME un Metalhit pour l'un peut être une déception pour l'autre. Alors j'attends bêtement les nouvelles sorties des artistes que je connais. De plus je ne sais pas par ou commencer : chercher par style ? Parce que c'est le guitariste d'un autre groupe ? Parce que la pochette est jolie ?

Avec Spotify on a des suggestions de groupes et on peut écouter un extrait. Je trouve que c'est le paroxysme de la consommation de masse de la musique.
Je ne sais pas si cet extrait est choisi par la maison de disque, mais il est le représentant de l'ensemble de l'oeuvre du groupe et je m’apprête à juger ce groupe sur ce seul extrait. Alors je clique, j'écoute vaguement, boarf .... déjà entendu! Et je relâche le bouton. Au final j'aurai accordé par un instant de curiosité fugace, 10 secondes de mon "précieux" temps, et jugé sur seulement le travail d'un groupe qui vaut peut-être mieux que ce que j'en ai perçu.


Le 19/09/2013 par STREETCLEANER

Edito qui ouvre de nombreuses portes sur de nombreux sujets dont on pourrait débattre jusqu’à la fin de la nuit. C’est vrai que le nombre pléthorique d’albums qui sort chaque année pourrait vite nous conduire à l’overdose. C’est vrai aussi qu’il ne serait pas rationnel de vouloir tout écouter, des journées de 24 h n’y suffisant pas. La rationalité – certes limitée – de l’individu conduit naturellement à rester centré sur les choses qu’il connaît, mais je ne suis pas trop pessimiste quand même sur le potentiel de curiosité d’une bonne partie des gens puisqu’à la base avant de connaître 30 ou 40, voire 100 ou 150 groupes, ils sont à un moment donné partis de rien. Et puis de nombreux sites proposent de découvrir des albums similaires à ceux qu’écoutent l’internaute en mode recherche. L’overdose se voit souvent sur des sites comme RYM où des gens notent des albums à un rythme journalier de 5 ou 10 (je ne parle pas du type qui retranscrit sa cdthèque de 700 albums). Évidemment des albums écoutés en diagonale ou à un tel rythme ne sont pas assimilés et je pense que de tels dévoreurs d’albums sont d’avance condamnés dans leurs notations ou critiques. Sinon, pour revenir au nombre de sorties annuelles je ne suis pas inquiet car combien de très bons albums sortent vraiment dans chaque style musical ? Ils ne sont pas si nombreux que cela. La Nature a bien fait les choses en fait : le meilleur moyen de parer ce nombre assez fou de sorties c’est la distribution naturelle du talent. Le talent étant très mal distribué au sein de la population le nombre d’artistes intéressants est tout compte fait très faible en proportion de tout ce qui sort. Voilà de quoi nous simplifier la tâche.



             



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