Salutations, chers lecteurs et chroniqueurs de NIME, ici Julien, alias le schtroumpf noir, qui a sévi en ces lieux de 2003 à 2006 !

Bast m’a récemment contacté pour me proposer l’idée de rempiler sur Nightfall, site que j’ai quitté en 2006 donc, non sans un bon gros pincement au cœur. Malheureusement, pour les mêmes raisons qui m’ont vu remiser la plume dans son encrier, j’ai décliné son invitation. Bast m’a alors signifié que certains lecteurs s’étaient manifestés avec le soucis de prendre de mes nouvelles, et il m’a donc offert la liberté d’investir l’espace d’un édito, pour publier un petit billet de mon actualité et de mon regard extérieur sur l’évolution de NIME. Je vous avoue bien volontiers avoir été agréablement surpris et très touché d’apprendre que certains se souvenaient encore de moi. Aussi, c’est avec fierté et plaisir que j’ai décidé d’accepter cette invitation, à défaut donc de requérir de l’équipe qu’elle me fasse à nouveau une petite place.

La raison pour laquelle j’ai décliné la proposition de Bast répercute ma décision de m’en aller, prise en 2006. En bref, je suis un passionné, et quand je mène une activité, je m’y adonne avec fougue et entrain. A l’époque où je sévissais sur Nightfall, il ne se passait pas une semaine sans que je rédige au moins une chronique... avec 459 chroniques parues en 4 ans, on arrive à une moyenne d’environ deux chroniques par semaine. Or, après l’obtention de mon Master de Psychologie clinique en 2005, j’ai été appelé à assurer une fonction de chargé de cours à l’université de psychologie de Nice (et je profite, aujourd’hui encore, de cette opportunité fantastique d’enseigner, de discuter avec les étudiant(e)s et de tâcher de leur transmettre quelque chose... et d’afficher un sourire quand l’un d’eux arbore un t-shirt Metal). Peu après, j’ai également entamé la rédaction de ma thèse de doctorat. En résumé, avec la perspective d’associer un exercice professionnel à ce double engagement universitaire, je ne me voyais absolument pas maintenir mon degré d’investissement dans le site. J’ai donc pris la décision de laisser ma place, pour me consacrer activement à ces diverses tâches intéressantes, mais épuisantes.

J’ajoute que, de 2007 à 2009, à la suite de la proposition d’un pote, j’ai également bossé comme DJ dans le seul Bar 100% Metal de Nice (qui a malheureusement fermé ces portes cette année), portant l’enseigne « Snake Pit ». Un moyen sympa de décompresser un soir par semaine au moins, et de tisser des liens métalliques. J’en fus le DJ officiel pendant quelques mois, présent tous les samedi pour animer des soirées couvrant tous les styles, et un vendredi par mois pour des soirées à thèmes (généralement je m’occupais toujours de la Soirée Black – Death). Eh oui, je ressentais malgré tout un vrai manque après mon départ de NIME, et c’était l’occasion de partager autrement ma passion du Metal ! Une bien belle expérience en tout cas, mâtinée de grands moments, de gros délires et de blind test enfiévrés avec bières à gagner pour les plus prompts ! Mais là encore, la pression de la thèse et le boulot qui s’accumulait m’ont fait rapidement céder ma place de DJ officiel pour ne plus me cantonner qu’à une soirée mensuelle, en l’occurrence la Black – Death night... la fermeture du Snake Pit a laissé un grand vide dans le cœur de bien des métalleux niçois...

Bref, après trois ans de travail, j’ai soutenu ma thèse de doctorat en cette fin d’année (octobre 2009), mais le début imminent de mon exercice en libéral, associé à mon mi-temps en institution et à mes charges universitaires de plus en plus importantes, m’interdisent de concevoir à nouveau un investissement dans le site... pas à la hauteur de ce que je pourrais souhaiter en tout cas. Je pense qu’un site de la qualité de NIME, qui peut compter sur un grand nombre de lecteurs fidèles, pointus, attentifs et exigeants, requiert un investissement du même ordre, ce dont je serais incapable aujourd’hui (d’autant que je pratique activement le Kung Fu depuis maintenant une bonne année, ce qui prend également du temps). Bref, l’aventure Nime est très certainement terminée pour moi.

J’ai adoré ces quatre années passées à collaborer avec de brillants chroniqueurs, à discuter avec les lecteurs, et à m’escrimer sur le clavier pour tenter de vous faire partager mes enthousiasmes, mes découvertes, mes déceptions parfois... et je suis particulièrement fier d’avoir été l’un des promoteurs du Black Metal sur Nightfall, à une époque ancienne où le site s’avérait encore frileux à l’idée d’accueillir les miasmes fuligineux dévalant avec autorité les pentes nordiques, soutenues de quelques bourrasques fraternelles se propageant depuis les tanières plus isolées jonchant la surface du globe. Pour autant, je n’ai jamais fait mystère de mes appétits variés, et quiconque jettera un coup d’œil rapide sur le petit tableau de mes 459 contributions au site – ou même sur mon top 10, que je maintiens à 200% - s’apercevra que j’ai aussi travaillé à exposer mes goûts pour moult styles de Metal. Je consentais donc à quelques infidélités à cet avatar cocasse que j’ai choisi d’arborer à l’époque, pour marquer une identité qui ne rechignait pas pour autant à la dérision, et pour accompagner d’a propos la parution de ma chronique du « Panzer Division Marduk » dudit MARDUK, chronique pour laquelle je conserve une vraie tendresse !

Aujourd’hui, je reste un lecteur régulier de Nightfall, et je suis vraiment enchanté de constater que le site, tout en apportant de novatrices touches qui ajoutent à sa convivialité et à sa richesse (j’aime beaucoup l’idée des kros express par exemple), a su conserver aussi sa présentation claire... ce fond noir dépouillé et moelleux, où le regard aime à se lover pour mieux cavaler sur les sentiers blancs qui en sillonnent l’épiderme d’ébène, chemins pavés de lettres blanches où se révèlent l’inspiration et le talent des excellents chroniqueurs du site. Ceux-ci maintiennent haut le flambeau du Metal et garantissent le droit et le plaisir d’échanger, de partager, de discuter à bâtons rompus, pour que cette musique qui nous passionne continue d’enflammer les affects, de faire polémique, de susciter les emportements pour mieux les contrebalancer d’avis différents. Car, me semble-t-il, tant que le Metal fera naturellement parler, il n’aura nul besoin de troquer sa passion contre une tenue militante destinée à convaincre les esprits obtus : la passion qui habite ses créateurs et acteurs suffira à asseoir son authenticité.

Pour ma part, ma passion pour le Metal ne s’est en rien altérée : je vis toujours cette musique avec les tripes. J’ai même franchi un cap ces deux dernières années, en me mettant au chant et en bâtissant un groupe avec Aldébaran, l’ex-guitariste et principal compositeur du groupe français ARTEFACT, qui ne doit pas être inconnu à un certain nombre d’entre-vous (ce groupe a eu droit à trois chroniques sur NIME, dont deux signées par ma main), et Aboth, la batteur du groupe de Prog CONTINUUM, qui vint de sortir son premier album, « Lifeless ocean ». Ce groupe se nomme DARKENHÖLD, et a émergé du désir partagé avec Aldébaran de donner vie à une musique Black Metal faite « maison », résolument inspirée de la vague mélodique, atmosphérique et épiques du milieu des 90’s (en bon vieil intégriste, je vous avoue n’avoir jamais décroché de cette époque bénie, pour moi, du Black Metal, et ne m’intéresser que d’assez loin aux visages modernes du Black). A ce jour, nous avons donné trois concerts à Nice, participé à un tribute à EMPEROR (reprise de « Ancient queen ») sortis deux split-cds « cartes de visite » où figurent aussi des reprises d’ABIGOR, ANCIENT, MEPHISTOFELES et WALLACHIA (un split-cd avec nos voisins niçois de FHOI MYORE, un autre avec le groupe alsacien de NAASTRAND), et nous terminons actuellement le mix du premier album, qui présente une coloration plus Black et agressive. N’hésitez pas à faire un tour sur le myspace du groupe, si vous voulez vous faire une première idée de l’univers de DARKENHÖLD : http://www.myspace.com/darkenhold !

Voilà chers lecteurs ! Merci à vous d’avoir pris le temps de parcourir ces quelques mots. Il me reste à remercier Bast de m’avoir ouvert les portes de cet édito un peu spécial, et que je n’ai pas rédigé sans émotion. Je tiens, pour terminer, à féliciter toute l’équipe actuelle de NIME, pour la qualité, le sérieux et le foisonnement créatif de son travail. C’est un vrai plaisir que de vous lire, et je suis très fier de voir mon nom encore accolé aux vôtres. Alors, forcément... Up the Nightfallians !

Amicalement.

Julien.