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Cela pourrait commencer ainsi. C’était une nuit noire et orageuse. Cela plante le décor, ou pour être plus juste, l’ambiance. Et à partir de là, bonne chance avec la seconde phrase…

Écrire sur la musique, pour moi, prend souvent ce genre de tournure. Pour être plus précis, j’élabore un texte dans ma tête. Il est souvent copieux, un rien trop riche, un tantinet trop alambiqué. Il refuse de sortir, de se livrer, il craint les regards des autres et il se complexifie davantage encore, jusqu’à devenir comme une masse éthérée, un fantôme qui me possède littéralement.

Pendant ce temps, le disque continue à vivre sa vie, plus ou moins bien. Certains, on le sait de suite, vont être grands, beaux et nobles, parfois même un peu fiers, mais peut-on leur en vouloir ? Ils ont tout pour eux. D’autres sont destinés à être des victimes toute leurs vies misérables. Ils ne sont même pas forcément laids. Les laids sont ceux qui se découvrent petit à petit, découvrant une beauté intérieure qui magnifie les notes qui s’échappent des enceintes.

Mais les mots se refusent souvent à sortir immédiatement. Alors que la musique est, les phrases s’évaporent, flottent, se disloquent. Ne parlons même pas des paragraphes. Ils sont inimaginables de monstruosité. Commence alors le long travail d’exorcisme. Si pour Isaac, il apparente l’écriture d’une chronique au vampirisme, pour ma part, cela tient plus de l’exorcisme. Je dois l’expulser de moi et ce n’est pas toujours simple. Parce que l’on pourrait penser que pour parler de musique, il faut être musicien avant tout. Ce que je ne suis pas. Je le confesse à ma grande honte.

Inutile pour moi de chercher à expliquer la technicité d’un riff, de tenter de démontrer pourquoi tel break intervenant à tel moment précis est une hérésie d’un point de vue mathématique. De ce fait, avec cet aveu, je passe pour un usurpateur. Montrez-moi du doigt ! Blâmez-moi si vous voulez ! Cela ne changera finalement pas grand-chose : je ne serai toujours pas musicien.

En revanche, je laisse parler les sentiments. Je parle par ressenti, et de nature timide, souvent je bloque pour trouver les bons mots, les bons arguments peut-être aussi. D’où encore ce côté exorcisme, qui me pousse à faire ressortir ce qui est enfoui en moi, à expulser ce qui au final me rongerait. J’ai encore 37 ans et je n’ai pas attendu Nightfall pour écrire. J’ai fait quelques autres webzines, j’ai même créé un blog fut une époque pas si lointaine. Une chose est certaine, j’aurais aimé rejoindre Nightfall plus tôt.

Parce que j’ai ce besoin de parler de ce que j’écoute, de partager mes déceptions comme mes coups de cœur. Tant pis si je n’ai pas toujours des retours (ou des retours de manivelle), j’aurai accompli mon dessein, ma volonté. Celle de vous raconter un album. J’emploie rarement le « je » dans une chronique, je n’en suis pas le héros, c’est le groupe qui tient ce rôle. Je suis plutôt le narrateur placé là pour vous narrer les exploits ou les déboires de ces héros qui se brûlent aussi souvent les ailes qu’ils brillent de mille feux. Et ce n’est pas facile, parce que je ne suis pas en accord avec moi-même, la pensée et l’écrit ne se ressemblent pas même si le fond est finalement identique. Parfois, j’aimerais vous exposer le fond de ma pensée telle quelle, mais non. Au final, c’est mieux ainsi.

Et comme après un exorcisme, on redécouvre le monde. Pour la musique, l’exorcisme sonne également le glas du disque qui m’a envoûté. Il ne quittera plus son étagère pendant de longues années ou j’en copierai juste quelques morceaux dans mon portable pour agrémenter mes déplacements. Et un autre album va m’ensorceler, me posséder. Certains demandant plus de temps d’assimilation, ou ils peinent à me tourmenter convenablement, ce qui me laisse le temps de partager quelques kro-x, frénétiquement, comme en témoigne mon activité autour de JUDAS PRIEST ces derniers temps. Ces kro-x, souvent sur des disques que j’ai écouté maintes et maintes fois, sont comme des fantômes de mon passé, qui remontent à la surface et qui s’échappent pour retrouver un instant de vie. Une possession express, si vous voulez.  

Écrire, c’est une petite douleur, en somme. Un fossoyeur pour les albums qui ont terminé couchés sur le papier (à ne pas confondre avec qui ont couché avec le chroniqueur), sadique, cruel. Et quelque part, cela confine au masochisme, parce que j’en redemande encore, j’en veux toujours plus et je veux toujours donner plus. Affiner encore le trait pour obtenir la ligne parfaite, si l’on devait comparer l’écriture au dessin.

Je vous laisse, j’arrête de vous gonfler avec mes considérations. Ce n’est pas une nuit noire et orageuse ce soir, plutôt une nuit claire et étoilée. Mais je sens qu’un exorcisme va bientôt avoir lieu. Un autre. Encore un.




             



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