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Cet édito fait suite à ce post Facebook.



Je suis récemment tombé sur un post de Metalorgie sur le manque de parité des festivals Metal (basé sur un article de la BBC qui parle des festivals mainstream). J'ai eu plusieurs réactions contradictoires à ce sujet, et je me suis pris à imaginer qu'on puisse enfin remplacer TAGADA JONES au Hellfest par un truc de punk bien mieux et moins consanguin, genre les Japonaises d'OTOBOKE BEAVER : énergie de dingue, nouveauté garantie, découverte assurée pour tout le monde. Il suffit d'une petite contrainte extérieure pour imaginer des trucs plutôt chouettes. Bon, je me suis ensuite rendu compte que la tâche allait pas être facile si je devais chercher à remplacer le reste.
L'idée donc était de partir de l'affiche du HELLFEST EXTENDED et d'arriver à une affiche avec 50% de groupes qui ne sont « pas à 100% des mecs » (on parle donc pas de parité totale).
Le but ? Chercher à comprendre où on en était de l'égalité homme/femme sur scène dans le Metal, et remettre en question l'un des commentaires récurrents trouvé sur le post de Metalorgie, à savoir que les groupes avec des meufs ne sont « pas assez connus pour concurrencer les groupes programmés ».
Je me suis donc fixé les limites suivantes :

- Les groupes "féminins" doivent être du même style ou être facilement imaginable sur la scène sur laquelle ils sont programmés.
- Les groupes "féminins" doivent être de même envergure que les groupes qu'ils remplacent (je prends pour base l'audience Spotify, à défaut d'autre chose, et j'ai souvent vu le truc à la hausse en faveur des groupes "féminins").
- Les groupes ne doivent pas être présents sur le week end précédent ou sur l'édition 2018. C'est plutôt sympa de ma part vu que le Hellfest lui même ne se gêne pas pour réinviter des groupes d'une année sur l'autre. Mais on dira que cela permet d'assurer plus de roulement entre les groupes si on se pose cette contrainte.
- J'ai évité de remplacer les petits groupes français (parce que cocorico toussa).
- J'ai au maximum évité de remplacer les groupes déjà présents qui avaient peu joués contre des groupes "féminins" ayant plus joués qu'eux.
-J'ai évidemment gardé les groupes mixtes/féminins déjà présents sur l'affiche (au nombre de 30 selon mes calculs, ce qui est, on va pas se mentir, déjà plutôt honnête en comparaison des éditions précédentes du Hellfest).
Après une journée de travail, quelques discussions avec des collègues chroniqueurs, le résultat était le suivant  :


La question posée était la suivante  : « Revendriez-vous votre billet si une telle programmation était révélée ? ».
La formulation de la questions n'est pas un hasard : l'argument principal des gros festivals aux questions de parité est que les groupes féminins ne « font pas venir le monde ». On pourrait déjà dire que ça se discute, mais quand bien même ce serait le cas, quid d'un festival qui a une audience à la fois fidèle et captive ? Quid d'un festival où les gens admettent régulièrement y aller « pour l'ambiance », et reviennent avec autant de bons souvenirs des groupes qu'ils connaissent que de leurs découvertes ? Si un changement devait s'opérer pour davantage mettre en valeur des groupes féminins (ou donner par exemple, une vision plus internationale de la scène, chose que je n'ai pas fait dans l'expérimentation présente), est-ce que ça ne se ferait pas précisément par ce genre de grosse machine, plutôt que par des festivals qui se reposent sur leurs acquis pour rentrer dans leurs frais ?

La page Facebook de Nightfall n'étant pas très active, les réponses et réactions ont été bien limitées, et il est difficile d'estimer si oui ou non cette affiche convaincrait les Hellfesteux de passer un bon moment... mais faire cette petite expérience fait réaliser plusieurs choses  :

1/ Il me semble que la qualité reste là. L’état actuel des choses fait qu’on ne peut pas dire qu’on perdrait en qualité si on en venait à inviter plus de groupes mixtes ou féminins. A quel point la programmation d'un gros festival pourrait aligner tous ces groupes... c'est difficile à dire, mais en tout cas que je ne vous retrouve plus à dire qu'il n'y a pas la matière.

2/Nous n’avons pas rendu l’affiche plus « rose bonbon » ou plus « girly », nous n’avons pas remplacé un groupe de Hardcore par du Metal Symphonique.

3/ Si on incluait davantage de formations underground, l'exercice serait un parcours de santé. Je me suis vraiment tenu aux audiences Spotify. Des tonnes de noms supplémentaires me sont venus, et là aussi, pas que dans le Metal Sympho et le Doom occulte.

4/ Pour remplacer des têtes d'affiches ça reste assez difficile. Forcément, la scène il y a 10, 20, 30 ans était quasiment exclusivement masculine. C'est donc les petits groupes qui sont remplacés, souvent des groupes bien chouettes qui n'ont, tout autant que ceux que j'ai ajoutés, pas joué aux éditions précédentes. Mais il ne tiendrait alors qu'au Hellfest de rajeunir ses têtes d'affiches et proposer une curation plus couillue (j'y reviens plus tard).

5/Sur tous les groupes présents, il y en a qui ne font pas à proprement du metal, punk ou hardcore. C'est déjà initialement le cas de HEILUNG, A.A WILLIAMS et MYRKUR sur l'affiche initiale. En ajoutant KAELAN MIKLA, LINGUA IGNOTA et THE GATHERING, je me réfère plus au fait que ces formations appartiennent à la culture Metal et rencontreraient aisément leur public à l'endroit où je les ai placées. Cela reste uniquement une poignée de formations sur tout un festival, mais j'admets qu'on peut m'en tenir rigueur.

6/ Il commence à être difficile d'aller au-delà de la limite (très symbolique et arbitraire) du 50%. J'admets avoir triché en remplaçant deux fois le « +1 groupe » de l'affiche initiale en suggérant des formations mixtes à la place.

« Oui mais là Wokethord, la prochaine étape c’est les quotas… »

Alors non. Je pense que personne ne serait vraiment hypé par des quotas. Ni pour les groupes qui seraient invités uniquement dans ce cadre que pour le reste, qui se rongeraient le frein de n'avoir su trouver de musicienne talentueuse dans leur bled paumé de Laponie.
Ma réflexion autour de cet exercice est plutôt de dire  : si un festival comme le HELLFEST voulait accroître la présence féminine, pourrait-il décemment le faire sans faire fuir son public ? Jusqu'à quel point ? Si on prend un festival de true Heavy Metal comme le Pyrenean Warriors Open Air, quand bien même ils voudraient inviter plus de formations féminines, ils auraient sans doute bien du mal à tenir un quota de 50% sans changer radicalement de concept. Très clairement, l'avantage du HELLFEST est son attrait grand public et la fidélité monstrueuse qu'il a su générer, il a donc des possibilités d'expérimentations assez infinies  : l'affiche présente ici est une bonne photographie de l'état de la parité dans le Metal, dans le « meilleur scénario », ou en tout cas un scénario qui se veut plus inclusif.

Oui mais la représentation féminine est-ce qu’on s’en fout pas un peu ? L'important, c'est des bons groupes non ? 

Évidemment, le prémisse de mon expérience et que la représentation féminine est importante, ou du moins un paramètre que nous devons chercher à améliorer dans notre scène. Dans le public, parmi les bénévoles, dans les orgas, les associations, dans les régies... les femmes sont là, pas de soucis. Difficile de dire quel pourcentage, mais très nettement plus que ce qu’on peut observer sur scène. Le Metal est une musique masculine à l’origine, nécessairement elle perpétue des codes masculins et attire donc parmi les artistes plus d’hommes. Constat stérile et vasectomie du débat si on s'en arrête là. La question étant plutôt : à quel point, de par le discours que porte la scène, elle déligitime les femmes qui se lancent, à quel point elle les limite ou leur ferme des portes, à quel point elle les décourage.

On pourrait longuement disserter sur les raisons et prédispositions sociales, anthropologiques ou psychologiques qui poussent les femmes ou non à se lancer dans une activité artistique, et en particulier dans un milieu hypermasculin comme le Metal... ce qui prendrait une étude bibliographique conséquente, et qui dans tous les cas ne convaincrait pas les personnes toujours assises sur l'idée que le Metal, c'est un truc de bonshommes et/ou que les opportunités sont les mêmes pour tout le monde tout le temps et que ce n'est finalement qu'une question de bonne volonté et de talent. Des éléments de réponses existent sur la toile (ici ou ici par exemple), à travers des podcasts (Bleeding Metal, Good For A Girl, Heavystériques) ou dans la recherche universitaire (voir notamment la bibliographie extensive du livre Doing Gender in Heavy Metal de Anna S.Rogers et Mathieu Deflem), mais lire des interviews de chanteuses ou musiciennes déjà assises dans le milieu fait tout de même assez rapidement prendre conscience des différences de traitement que les musiciennes subissent au sein de la scène.

Isolons au moins l'argument de la représentativité. Rares sont les groupes qui apparaissent ex-nihilo, en dehors de toute scène ou mouvement : la manière dont se forment les genres et sous-genres est toujours dépendant d'un certain contexte où une dynamique sociale, économique et artistique s'installant autour du succès d'une ou plusieurs formations. Elle inspire des personnes qui cherchent à s'y accoler. Ces personnes sont alors soit accueillies et peuvent alors amener leur part d'idées, ou à défaut sont obligées de fister la scène comme ce fut le cas des Riot Grrrls.



Les musiciennes commencent à jouer dans un groupe ou à monter le leur aussi parce qu'elles se sentent représentées ou accueillies dans la scène qu'elles fréquentent. L'un des rares atouts du documentaire « Soaring Highs & Brutal Lows » aura été au moins de montrer à quel point, par exemple, THEATRE OF TRAGEDY et THE GATHERING ont influencé les autres chanteuses de leurs pays ou des pays attenants. Le récit de l'identification est récurrent : c’est bel et bien par des role models qui ont à peu près notre gueule que l’on passe d'une passivité admirative à la décision de passer sur scène. Une plus grande représentation scénique des femmes conduirait à inspirer plus de jeunes musiciennes, chose d’autant plus vraie que le Metal porte une attention toute particulière sur la performance de l'identité. Le très bon article de Dolorès chez Horns Up en parle très bien.



A cela on pourrait me rétorquer que je n’ai pas la preuve tangible que plus de représentations amènerait plus de formations féminines importantes. Et à cela je rétorquerai que si les programmateurs n’ont jamais l’audace de pousser volontairement les curseurs (ne serait-ce que pour se sortir les doigts de leur zone de confort), on passe à côté d’une très bonne occasion de l’avoir, cette preuve ! Rappelons que le pire qui puisse arriver avec la fausse affiche que je présente ici, c’est d’avoir de très bons groupes qui remplacent de très bons groupes et que le très bon moment qu’on aurait passé soit remplacé par un très bon moment qu’on pourrait aussi passer et qui EN PLUS pourrait inspirer plus de musiciennes en devenir. Ça me semble être gagnant gagnant. Ceux que la question indiffère ne sont pas impactés, ceux pour qui ça a de l'importance sont contentés.

Est ce que ce n’est pas les petits groupes qui en pâtissent ?

Un bémol que je peux accepter volontiers est que l’exercice à l'heure actuelle impacte surtout le bas de l’affiche, et très peu les groupes bien établis (en général les vieux de la vieille) qui semblent être un passage obligé pour les programmateurs du Hellfest. Là, autant on peut caler HEART, JOAN JETT ou ARCH ENEMY sans trop paraître illégitime, autant un petit OATHBREAKER en tête d'affiche ferait sans doute fuir le public habituel de la mainstage.
J'ai donc du effacer de très bons groupes de plus petite notoriété au « profit » de ces groupes féminins/mixtes. Encore une fois, ces goupes-là, dans un contexte réel, ne seraient pas « remplacés », mais simplement « pas invités » (ou en tout cas pas cette année). J’aurais aimé pour ma part vouloir garder tout le monde. En fait, j’aurais voulu pouvoir me débarrasser des gros trucs dont personnellement je me fous et qui ont joué trouze mille fois dans ce festoche (franchement qui veut voir ENSLAVED pour la septième fois ?).
La question serait alors : doit-on nécessairement garder cette minorité de groupes séniors s’accrocher au haut de l'affiche et à la mainstage, parfois pour imposer des shows de 2h30 que même les fans trouvent infernaux ? Est-ce nécessaire à la vente des tickets Hellfest sur le long terme, et le remplacement de certains d’entre eux par des groupes en ascension (ou des « coups de cœur ») serait-il si dommageable ?

On peut se poser la question de la place de la curation sur une affiche Hellfest, qui grosso modo ordonne les passages selon les audiences des groupes (ou l’attente perçue du public), plutôt que de proposer des trucs un peu audacieux . Pourtant le Hellfest peut tout se permettre, les festivaliers ont déjà leur ticket avant l'annonce du line-ups et il faudrait quand même une belle cumulation de bourdes pour que soudainement le festival ne soit plus sold out.
Est-ce qu’un groupe qui a de la bouteille pour jouer des grandes salles et qui se retrouve sur une mainstage à une heure qui aurait « normalement » été réservée à un groupe de Quinquas n’aura pas toutes les chances de convertir une audience qui, dans tous les cas, part du principe qu’un artiste en main stage est là parce qu’il le mérite ?
Quel rapport avec les femmes ? Eh bien comme mentionné plus haut, si on fait monter certains groupes d'un cran, on fait aussi de la place à des groupes de la nouvelle génération pour le bas d'affiche, qui a plus de chance de compter dans son line-up une meilleure diversité. Si le Hellfest change les règles et crée plus de turnover sur les mainstages, se lance dans une curation plus fine et un équilibre meilleur entre curation et exigences mainstream (ce que fait par exemple le Roadburn), il est pas déconnant de penser qu’on arriverait également à plus de groupes à présence féminine.

Sur ces belles paroles, j'attends avec impatience l'annone de l'année prochaine pour voir à quel point il m'est possible de renouveler l'affiche de cette année avec de nouveaux noms.







Le 04/09/2022 par I AM THE GROWL

Je suis complètement contre ce type de démarche.

Une femme veut devenir camionneuse ? Il faut lui faire place ! Une femme veut jouer du Metal ? Il faut lui faire place ! Une femme veut faire de la politique ? Idem ! C'est tout.

Pour le reste, enseignez juste le respect de l'autre et ça ira. On ne va pas forcer les hommes ou les femmes à faire ce qu'ils ne veulent pas juste pour remplir des quotas ! La contrainte, c'est toujours le début du conflit.


Le 30/07/2022 par FALLWARDEN

Je tombe sur ce post et je ne peux m'empêcher de réagir, ne voyant pour ma part aucun intérêt à la question posée.

Franchement, en 2022, la place des femmes dans la musique Metal est-elle encore entravée par une quelconque "domination" masculine les empêchant de jouer dans un groupe et qui justifierait une quelconque "discrimination positive" dans la programmation ? Vu le nombre de groupes de Metal mixtes qui cartonnent (ARCH ENEMY, JINJER, LACUNA COIL, EPICA...) je ne crois pas.

Si un groupe mixte ou totalement féminin propose une musique intéressante qui suscite l'intérêt du public, il trouvera naturellement sa place à l'affiche d'un festival.

Si les organisateurs doivent en plus tenir une "comptabilité" de nombre de groupes mixtes ou totalement féminins en matière de programmation ou va t-on ? Il faudra donc déprogrammer d'excellents groupes masculins pour promouvoir des groupes féminins médiocres au nom du politiquement correct ? Ensuite s'inquiéter qu'il y a trop de groupes composés de personnes blanches à l'affiche du Hellfest ? De la sous représentation des musiciens handicapés ? LGBT... On ne s'en sort pas.

L'égalité, c'est qu'une femme puisse aussi bien qu'un homme jouer dans un groupe de Metal, pas d'avoir 50% de groupes féminins/mixtes à l'affiche du HELLFEST.


Le 08/07/2022 par MISS DS

Quel bel édito : fouillé, recherché et argumenté !
Il a en plus le mérite de questionner sur un sujet très actuel, celui de la parité et de la représentation des femmes, notamment dans les festivals de Metal.
Merci Volthord de poser une question bien casse-gueule pour le coup, et merci à l'équipe d'avoir participé à cette belle affiche. Vous devriez en parler à celle qui gère une partie des affiches du Hellfest, qui n'est autre qu'une femme.

Ma réponse à la question posée (viendriez-vous au Hellfest avec la nouvelle affiche prenant volontairement en compte plus de formations féminines ?), est oui… Mais !

Oui l’affiche est sympa et en plus elle pourrait effectivement parler à de nombreuses personnes car ce festival regroupe des profils très variés : des métalleux, des fans du festival, des touristes…
Ça tient la route et presque tout le monde est content.

Mais il y a effectivement des écueils à éviter car dès qu'on parle de représentation et de parité (je précise qu'il y a vingt ans on parlait de discrimination positive... Quelle horreur cet oxymore), de fait on est rapidement tenté de procéder à certains calculs ou pourcentages (car jusqu'où va la représentation?). À partir de quel nombre on considère la représentation comme satisfaisante, et à quel niveau on s'arrête ?
Bien sûr, il y a aussi l'écueil du choix en fonction du genre et non de la qualité. Cela sera difficile à éviter puisque comme je l'ai dit, indéniablement des quotas vont s'installer dès lors le genre risque de primer sur la qualité, ce qui n'est pas entendable tout comme il n'est pas entendable encore aujourd'hui de dire que certaines femmes jouent comme des bonhommes (elles jouent super bien, point) ou n'attirent pas assez de public. Encore faut-il leur laisser la place pour s'exprimer.

Conclusion de ma dissert : il faudrait éviter à tout prix les quotas et ne surtout pas systématiser les choix des groupes et en parallèle prendre quelques risques calculés afin de permettre à certaines femmes d'être mises en avant. Les mentalités vont indéniablement changer et les vieux groupes têtes d'affiches d'aujourd'hui ne seront plus là dans dix/vingt ans.
En plus, je n'ai pas entendu beaucoup de mecs se plaindre de la présence de musiciennes femmes sur les mainstages (à voir comment ils lorgnaient sur les décolletés, j'aurais été un mec j'en aurais fait autant).



             



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