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SPHERIC UNIVERSE EXPERIENCE
Par HAPLO le 11 Mars 2023
Publiée le 21 Mars 2023 Consultée 1594 fois

Il était une fois… Dans l’Univers très très lointain du Prog’, un ch’ti combo français qui cassait régulièrement la baraque. Le Gentil kronikeur H@plo, prenant sa besace et n’écoutant que ses albums de référence préférés, entama ainsi ce long voyage exceptionnel à la rencontre des baladins de SPHERIC UNIVERSE EXPERIENCE ! Après avoir vaincu moult pachyderme et autres faiseurs de pluie technico-progressive, voici le résultat de sa quête : les rares paroles d’un zicos frenchie (Fred Colombo, claviers), membre d’un combo talentueux… qui nous dit tout et nous le dit bien ! Silence, ça tourne !

Salut à vous les Progueux niçois de SPHERIC UNIVERSE EXPERIENCE (SUE) ! Mille mercis de nous permettre de réaliser cette interview avec vous… En outre, de quelle matière êtes-vous fait ? Pourriez-vous prendre quelques instants pour nous rappeler en quelques mots vos différentes origines, la jeunesse du groupe, vos modèles et différentes sources d’inspiration ? (passées et actuelles !)

Salut ! SPHERIC UNIVERSE EXPERIENCE est né en 2002, des cendres d'un groupe de reprises local à Nice dont trois des membres (le guitariste Vince Benaïm, le bassiste John Drai et moi-même) souhaitaient passer à la composition, dans le style Metal Progressif à la DREAM THEATER, SYMPHONY X ou VANDEN PLAS et arrêter les reprises. Après un an de composition, le recrutement d'un chanteur et d'un batteur, et des mois en studio à enregistrer, nous avons démarché Intromental Management, une agence de management de groupes de Metal basée au Danemark, qui nous a pris sous son aile et nous a permis de signer notre premier album chez Replica Records, qui comptait à l'époque des pointures comme ANGRA ou FREAK KITCHEN dans son catalogue. Ce premier deal nous a permis de lancer le groupe et de faire quelques scènes prestigieuses comme la première partie de SCORPIONS en 2005. Par la suite, nous avons sorti quatre autres albums studio et un album live ("Anima" en 2007 et "Unreal" en 2009 chez Sensory, "The New Eve" en 2012 et "Live in London" 2016 en 2017 chez Nightmare Records, et enfin tout récemment "Back Home" en 2022 chez Uprising! Records), et fait trois tournées européennes (2009 et 2016 en première partie de THRESHOLD et 2013 avec KINGCROW) ainsi que le ProgPower USA en 2008.

Depuis vos débuts et la sortie du premier opus "Mental Torments" en 2005, estimez-vous que votre musique a évolué ? Et si oui dans quel sens ? Plus pure, plus douce, plus alambiquée ou plus rugueuse ?

Oui, naturellement, notre musique a évolué au fil des cinq albums studio. Le premier était clairement une digestion directe de nos influences les plus flagrantes précitées, le tout avec une maturité forcément incomplète, mais une certaine fraîcheur qu'on perd après, avec l'âge et l'expérience, malgré une plus grande maturité. Avec le deuxième album "Anima", nous avions durci le ton, avec un son plus Metal. Cette tendance s'est poursuivie et lourdement accrue sur les albums suivants, le troisième "Unreal" et le quatrième "The New Eve", où nous avons fini par être plus Metal que Prog. Nos fans de la première heure n'ont pas goûté ce changement et ce déséquilibre, et nous avons compris que nous étions partis dans une mauvaise direction. Sur le cinquième et dernier album "Back Home", nous avons donc opéré un retour aux sources, avec des compositions résolument progressives (plus que jamais, même), tout en restant Metal. Un équilibre retrouvé, à peu près similaire à celui que nous avions obtenu dans "Anima", le deuxième album, qui à ce jour reste le préféré de notre fanbase.

Avant d’évoquer votre dernière sortie avec "Back Home", Pourquoi ces dix (trop) longues années de silence ? Votre dernier uppercut en date était alors l’emblématique "The New Eve" (2012) qui, à l’image de sa chronique sur NIME a reçu des critiques plutôt mitigées (et nous l’espérons, pour la Kro que nous avons avons publiée, intelligente !)… Y a-t-il un lien de cause à effet ou d’autres circonstances sont elles rentrées en jeu ?

Comme abordé dans la réponse précédente, avec "The New Eve" nous avions poussé la métallisation de notre musique un peu trop loin, et le groupe était dans une sorte de crise identitaire. Doit-on faire du 100 % Prog au risque de perdre la frange Metal de notre fanbase ? Ou bien doit-on la jouer Metal dur au risque de perdre la frange Prog ? L'éternel dilemme schizophrène inhérent à un double genre comme le nôtre, basé sur deux éléments compatibles mais fondamentalement différents, qu'il est dur d'équilibrer et de concilier, aux oreilles de ce public. À cela s'est ajouté une sorte de « fatigue » après dix ans intenses pour le groupe ; de 2002 à 2012, nous n'avons pas arrêté, pour ainsi dire (répétitions pluri-hebdomadaires, concerts, tournées, enregistrements, etc.), et nous avions tous besoin d'une pause, d'explorer d'autres genres avec d'autres projets. Nous avons quand même été actifs durant cette deuxième décennie du groupe, entre 2012 et 2022, avec deux tournées européennes en 2013 et 2016, la sortie de notre premier album live en 2017 et le festival Ready For Prog en 2018 à Toulouse (qui s'appelait alors le Very Prog Festival pour sa première édition). Mais ce n'est qu'après cette dernière tournée en 2016 que nous nous sommes vraiment remis à la composition de notre cinquième opus. Et cette fois, on ne voulait pas se tromper, on ne voulait plus décevoir, alors nous avons pris tout le temps nécessaire et mis tous les moyens pour produire LE disque ultime de S.U.E., celui dont on serait le plus fier, où chacun élèverait son niveau de jeu comme jamais auparavant, un album concept avec une histoire/scenario complexe et riche, et qui serait la vitrine la plus absolue de ce que le groupe peut offrir. D'où les cinq années entre 2017 et 2022 pour écrire, enregistrer, mixer, masteriser, signer et sortir cet album.

"Back Home" (2022) ou le retour en fanfare ! Quelle accueil global a reçu cette dernière galette ? En Europe ou plus ? Comment l’avez-vous ressenti au niveau du groupe ?

Ce nouvel album a été accueilli comme aucun de nos précédents ! Les chroniques sont ultra élogieuses, les commentaires sur YouTube ou les réseaux sociaux également. Une véritable récompense pour nous.

Ce dernier opus lie la musique à une très belle et épique épopée spatiale. Pourriez-vous la résumer en quelques lignes à nos lecteurs ? Comment vous est venue cette idée d’un concept-album ? D’une manière plus générale, quelle est la genèse de "Back Home" et sous quel angle de composition l’avez-vous attaqué ? (fond narratif puis musique, l’inverse ou les deux en parallèle ?)

Comme évoqué précédemment, la genèse de "Back Home" fut le désir de créer notre album ultime, maximal, absolu. Le zénith de ce que nous cinq pouvions créer. Dès lors, il fallait voir les choses en grand, et quoi de plus épique qu'un concept-album ? D'autant que nous n'avions encore jamais joué cette carte. "Unreal" avait bien un thème, un fil rouge (les phénomènes paranormaux), mais chaque chanson traitait d'un phénomène distinct, séparément. Ce n'était pas une suite de chansons avec un scénario filé du début à la fin. On ne pouvait pas vraiment dire qu'on avait déjà fait un vrai album concept. Quand il s'est agit d'écrire le scénario de ce « film musical » qu'on voulait faire, on savait déjà qu'on voulait que ça se passe dans l'espace lointain, à une époque lointaine, mais des dizaines voire centaines de groupes dans le Prog ont déjà eu pour thème le voyage spatial, partir de la Terre pour aller explorer loin. Alors pour être originaux et prendre le thème à contre-pied, nous avons imaginé le schéma inverse : un groupe d'humains qui partent d'une planète lointaine pour faire le voyage retour vers la Terre. À partir de là, nous avons écrit l'histoire suivante : dans un futur lointain, en 2469, soit pile cinq cent ans après les premiers pas de l'homme sur la Lune, les humains ont colonisé une planète habitable depuis une petite centaine d'années. Mais des événements imprévus vont les contraindre à en repartir et rentrer vers leur planète Mère, la Terre, qui avait évolué de son côté depuis très longtemps. Voilà le pitch. Le premier titre démarre au moment où notre équipage de cinq astronautes (comme les cinq membres du groupe) s'envole et, au fil des chansons et instrumentales, divers événements vont ponctuer ce voyage interstellaire, qui ne va pas se faire sans encombre. Pour connaître la suite, il suffit d'écouter (et lire) l'album jusqu'à la toute dernière piste ! Par ailleurs, l'intérêt de ce titre "Back Home" était double : il symbolise également le retour du groupe à ses racines musicales, après s'en être éloigné. Et pour répondre à la dernière partie de la question, paroles/narration et musique ont été écrits en même temps, au fil de l'avancée, et pas l'un avant l'autre.

À propos de groupe… "Back Home" a également été l’occasion de noter la modification du line-up avec le départ du cofondateur / bassiste historique John Drai, certes brillamment remplacé par l’ami Julien Negro… Quid de ce départ ? Pouvez-vous nous en dire un chouïa plus ? Quant à lui, Julien est-il devenu un permanent ou n’était-ce qu’une (talentueuse) pige ?

Après la dernière tournée européenne en 2016, comme évoqué précédemment, nous nous sommes enfin remis à fond dans la composition de ce cinquième album tant attendu. Comme évoqué là aussi, les ambitions et exigences étaient très élevées, la pression que nous nous sommes mis aussi. Et John, à ce moment-là, n'avait plus de jus pour S.U.E. Il était arrivé au bout de sa motivation, ce que nous avons totalement compris, même si nous en étions navrés. Ne sentant pas l'énergie suffisante pour fournir le travail colossal qui se présentait devant nous pour cet album, il a préféré se retirer. Pour le remplacer, nous avons pensé au bassiste qui a le profil Metal Prog le plus idéal dans notre région, Julien Negro. Ce dernier a accepté d'enregistrer "Back Home", notamment à la mémoire de son ami Valentin Angrand, décédé en 2018, qui était un fan de S.U.E. de la première heure et qui était devenu un ami pour nous aussi. Julien a réalisé une prestation de classe internationale sur cet album, mais n'a pas souhaité poursuivre l'aventure au-delà de ce rôle de bassiste de session. Peu avant la sortie de l'album en 2022, John a finalement réintégré le groupe, son groupe, faisant lui aussi, comme un symbole supplémentaire, un retour « back home ».

Quels rapports / échanges entretenez-vous avec la scène Prog française ainsi qu’avec le reste du monde ? Quels sont vos groupes fétiches en 2023 ?

La scène Prog française est discrètement peuplée, nous connaissons de nom les quelques groupes qui sortent des albums et tournent régulièrement, mais nous n'avons pas de relations particulièrement proches avec eux. Nous n'avons principalement tourné qu'avec des groupes étrangers depuis ces vingt années. Nous entretenons donc des relations très amicales et proches avec THRESHOLD, KINGCROW ou MANTICORA, pour ne citer qu'eux.
Nous sommes peu familiers avec la scène de 2023, française comme internationale, pour être honnête. Nous restons fidèles au « vieux » groupes, que nous écoutons encore et toujours.

Quand aura t’on la joie de vous voir sur scène en France ? En Europe ? Ailleurs ? Quels projets d’album aujourd’hui ? Devrons-nous patienter dix ans pour vous entendre de nouveau ?

Nous n'avons pas encore de dates de concert annoncées, ni de date de sortie d'un prochain album. Patience, patience !

Une petite question vicelarde à ravir pour terminer ! On a le sentiment que vous n’êtes pas les chouchous de nos chers médias nationaux ? Vérité ou vilaine salade niçoise ? D’ailleurs, si on se fie à votre Facebook, on note la cruelle absence de toute référence à des chroniques francophones… dont celle, pourtant élogieuse concernant "Back Home", de NIME ! Paresse éditoriale ou choix assumé ou encore vengeance ancestrale dont on a oublié le motif ?

Les médias français nous ont beaucoup couverts et soutenus sur les deux premiers albums, grâce notamment au travail d'Olivier Garnier et Roger Wessier de Replica Records/Replica Promotion, chez qui nous étions à l'époque. Par la suite, pour les albums d'après, nous étions signés sur d'autres labels internationaux n'ayant pas ou peu d'ancrage local en France. Dès lors, le lien avec les médias français s'est détaché et nos albums suivants ont été moins couverts, alors même que nous tournions de plus en plus. C'est un regrettable paradoxe.
Quant aux chroniques que nous relayons ou non, il n'y a aucun choix particulier ou « boudage » de tel ou tel média/pays. Les chroniques étant très nombreuses, il nous est difficile de toutes les trouver, les lire/traduire, les trier et les publier. Nous relayons de temps en temps celles qui nous tombent sous la main à un moment de disponibilité, de façon assez aléatoire. Forcément, on passe à côté de très bonnes chroniques, françaises comme étrangères. Mais ce n'est rien d'autre qu'une simple question de temps...

En vous remerciant une nouvelle fois pour ce partage et en vous souhaitant le meilleur et ceci le plus vite possible, je vous laisse adresser une super méga dédicace unique au monde rien qu’aux lecteurs de NIME ! A très bientôt les SUE:!

Mille mercis pour votre écoute, votre attention et votre soutien à S.U.E. ! C'est précieux et ça représente énormément pour nous. On espère vous croiser d'ici peu !



             



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