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AUDREY HORNE
Par POWERSYLV le 12 Janvier 2010
Publiée le 29 Mars 2010 Consultée 4216 fois

Même si la plupart de ses membres sont connus pour abriter des membres de groupes plus extrêmes, AUDREY HORNE tape plutôt dans le gros hard rock mélodique avec quelques influences alternatives qui l’ont catalogué “post grunge”. Il est vrai que le quartet trouve ses références tant dans le hard de tradition que dans les combos plus modernes qui sévissent ces derniers temps. Aidés par le producteur Joe Baressi, Ice Dale (ENSLAVED) et consorts ont réussi à faire exprimer tout le potentiel du groupe. Un troisième disque auto-intitulé qui risque bien de parler aux amateurs de metal comme de rock (musclé) tout court. Entretien avec le chanteur Toschie (chant) à l’occasion du nouvel album AUDREY HORNE.

AUDREY HORNE est relativement peu connu en France. Peux-tu nous présenter un bref historique du groupe ?

AUDREY HORNE est né en 2003 à Bergen (Norvège). Pour ma part, je jouais alors dans un groupe à tendance hardcore, RED LEADER. A cette époque, nous avons formé AUDREY HORNE avec Tom (que tu connais comme musicien de GORGOROTH / BAD SEED sous le surnom de King Ov Hell), Thomas Tofthagen de SAHG, Arve (que tu connais comme musicien d’ENSLAVED sous le surnom d’Ice Dale) et Kjetil de DERIDE. Il y avait le claviériste Herbrand Larsen (ENSLAVED) également et même si celui-ci nous donne encore un coup de main, il n’est plus membre permanent actuellement. Tom nous a également quitté en 2007. A l’époque, nous nous rencontrions souvent dans les mêmes clubs, autour de quelques bières et bien que venant de formations musicales très différentes, nous nous sommes rendus compte qu’on avait pas mal d’atomes crochus en terme de goûts musicaux. Notamment un amour pour le gros rock et le hard rock des origines. On a donc décidé de se rassembler et de jouer ensemble, comme ça. On a écrit quelques chansons, donné 4/5 concerts et on nous a proposé un deal pour un album. Ce premier disque, No Hay Banda – précédé cette même année du EP Confessions & Alcohol – est donc sorti à ce moment-là, en 2005. Nous avons alors pris conscience que nous pouvions évoluer ensemble comme un vrai groupe. Un deuxième album a suivi en 2007 (Le Fol) … et nous voilà de retour avec ce troisième opus.

Audrey Horne est un personnage de la sage Twin Peaks de David Lynch. Pourquoi avoir choisi ce nom ?

Il y a plusieurs interprétations. Nous voulions à la base un nom qui sorte de l’ordinaire et qui ne dévolie rien quant à notre identité musicale. Si tu appelles ton groupe SLAYER, il y a de fortes chances que celui-ci ne donne pas dans le bal musette (rires) - tu sais à quoi tu t’attends : une musique qui ne taille pas dans la dentelle. On voulait un nom qui laisse planer le doute. Une deuxième explication, c’est qu’on voulait un nom féminin pour le groupe. AUDREY HORNE nous semblait excellent car ce personnage est quelqu’un de difficile à cerner, de mystérieux, d’étrange … et ça colle bien avec notre musique qui possède plusieurs dimensions. En fait, c’est notre claviériste Herbrand qui a eu l’idée, en regardant Twin Peaks. Il nous a sorti : « AUDREY HORNE … c’est un nom fascinant … peut-être un bon nom pour le groupe ». Et on est resté sur cette idée.

Quelles sont vos influences principales en tant que groupe de hard rock et comment pourrais-tu qualifier votre musique ?

On a des racines ancrées dans le hard rock classique surtout. Les gens qui écoutent notre musique sont divers et éclectiques : ça va des fans de heavy metal aux fans de bon rock, tout court. Nos racines sont du côté de chez DEEP PURPLE, ces trucs-là. Si tu aimes ce style de groupe, tu peux trouver ton bonheur chez nous. Cependant, nous ne sommes pas passéistes et nous essayons de faire un rock aussi moderne que possible. En ce sens, nous avons également été influencés par des groupes alternatifs novateurs des années 90, comme FAITH NO MORE, ALICE IN CHAINS, SOUNDGARDEN ou TOOL. Ces groupes ont de forts impacts par leurs compositions et leurs sons.

C’est vrai qu’on retrouve pas mal d’éléments d’un ALICE IN CHAINS sur ce disque, je pense par exemple au titre d’intro, « Vultures ». Je voulais te poser une petite question par rapport à l’album Le Fol : son succès vous a-t-il montré la voie pour composer ce troisième album ?

Il faut voir que sur le premier album No Hay Banda, notre but était de combler l’espace sonore et sonner de la façon la puissante possible, quitte à mettre pas mal de claviers pour boucher les trous et former un véritable mur du son. Celui-ci a été enregistré à Bergen mais mixé à Los Angeles par Joe Barresi. Mais lorsqu’on s’est attaqué à Le Fol, l’objectif était différent : nous voulions sonner plus progressif, plus construit et moins dans le « tape à l’œil » (enfin, à l’oreille surtout, lol). On a enregistré et mixé Le Fol par nous-mêmes. L’album Le Fol a servi de rampe de lancement à ce nouveau disque mais c’est un disque où nous avons surtout exploré nos possibilités plus en profondeur. Le nouvel album recentre quelque peu le propos. Il n’empêche que Le Fol reste un disque dont nous sommes très fiers.

Pourquoi avoir auto-intitulé ce nouvel album ? Est-ce une façon de dire : « AUDREY HORNE, c’est ça » ?

Oui, car ce disque marque vraiment QUI nous sommes. Quoique tu fasses dans la vie, que tu sois étudiant, que tu construises des maisons, que tu sois joueur de foot, tu essaies toujours de t’améliorer, de te remettre en question, de te découvrir davantage. Je pense que c’est pareil pour un groupe : lorsque tu as sorti une paire de disques, ton identité doit alors s’affirmer. On parle toujours du cap du « troisième album », ce n’est pas pour rien ! Comme je te disais plus haut, nous avons expérimenté avec Le Fol. Sur ce nouvel album, nous avons senti que nous avons atteint notre vrai potentiel. Plus que jamais. Nous nous sommes effectivement dit : « Voilà les fondamentaux de la musique d’AUDREY HORNE ». Il y a une autre explication : AUDREY HORNE est aujourd’hui une entité à part entière. Avant, nous étions davantage vus comme un assemblage de musiciens, l’un jouant dans GORGOROTH, l’autre dans ENSLAVED etc … et on ne parlait que de nous dans le milieu metal alors que nous ne sommes pas QUE ça. Aujourd’hui, nous sommes un véritable groupe avec notre propre management et une gestion indépendante. Aussi, ce nouvel album est une excellente carte de visite pour qui ne nous connaîtrait pas encore. C’est un nouveau départ … et encore, je ne dirais pas un « nouveau » départ, mais un départ différent.

Ce nouvel album est très varié, très divers … il possède différentes couleurs suivant les morceaux. Il est assez attrayant à écouter je trouve.

Merci, c’est cool que tu me dises ça.

En plus, l’un des premiers titres qui m’a vraiment fait dresser l’oreille, c’est la ballade (la quatrième ou la cinquième plage, je ne sais plus trop là comme ça) qui est très jolie …

Ah, tu parles de « Sail Away ». Quand on était en train de composer pour l’album, à un moment, on se disait que ça sonnait comme du AEROSMITH. Et on a pensé à une power ballad, un peu comme AEROSMITH pouvait en faire dans la première partie de sa carrière (ndlr : je pense qu’il faisait allusion à « Dream On », car « Sail Away » a un petit quelque chose de cette ballade mythique). Quitte à en faire une, on a sorti le grand jeu : les cordes, le piano et on a forcé la chose. Cette anecdote reflète bien l’état d’esprit qui était le nôtre lors de la composition de l’album : ne pas se restreindre, ni donner de limites à nos envies. Et quand nous sommes allés à Los Angeles pour travailler avec Joe Barresi, nous avions décidé que nous allions sortir nos tripes, notre cœur … nos couilles quoi, ceci afin que chaque chanson ait sa marque, son ambiance. Pour chaque titre, on se demandait comment faire sonner la batterie et les cymbales de la façon la plus pertinente possible, quelle amplification est la plus adaptée, quel microphone utiliser pour que le rendu soit efficace, des choses comme ça. Chaque morceau a été enregistré avec tel ou tel paramètre, à sa façon. Je pense que c’est pour cela que ton analyse est juste lorsque tu dis que l’album possède de multiples couleurs. Rien n’a été laissé au hasard.

Ca suppose un travail minutieux, long et acharné en studio tout ça … vous y êtes restés combien de temps ?

Oh, pas si longtemps que ça. Mais nous avions surtout une pléthore de matériel à portée de main. Songes qu’on avait peut-être 50 amplis différents (!) et 20 ou 30 guitares différentes (re-!). Ca nous a permis d’utiliser très vite différentes combinaisons. Mais allez, nous sommes peut-être restés 4 semaines en studio.

Pourquoi avoir fait appel à nouveau à Joe Barresi pour travailler sur ce disque ? Il avait déjà produit votre premier disque mais il n’avait pas été reconduit pour l’album Le Fol …

Non, ce n’est pas ça. En fait, le premier album, nous l’avions enregistré nous-mêmes, Joe ne s’est occupé que du mix. Nous aimions ce qu’il avait produit, nous aimions son travail et nous savions qu’il était un producteur moderne et de talent. On était donc allé le trouver à Los Angeles. Il nous a confirmé qu’il était fan de ce que nous lui proposions et surtout, on a pu voir qu’il comprenait notre musique. Nous sommes devenus bons amis. Pour Le Fol, il n’était malheureusement pas disponible pour le produire car il était trop sollicité à l’époque … et nous ne pouvions attendre après lui pour sortir l’album. Nous avions donc produit le disque par nous-mêmes, production et mix. Pour ce nouveau disque, on était décidé en revanche à tout faire pour l’avoir et à tout faire avec lui. On ne voulait pas rater le coche. Nous l’avons donc contacté d’emblée pour savoir s’il était partant pour travailler avec nous, et il nous a dit que c’était ok pour lui à partir de septembre 2009. On est donc allé à Los Angeles le rejoindre. Il y a une compréhension mutuelle entre lui et nous, ce qui a largement facilité le travail. Avec lui, les idées fusent et tout a été très vite. C’est le producteur idéal pour un groupe tel que le nôtre.

Quand on connait les groupes avec qui il a travaillé (TOOL, QUEENS OF THE STONE AGE …), ta dernière remarque ne m’étonne pas. Ce sont des groupes originaux avec une forte personnalité …

Oui. Joe est un producteur qui ne travaille qu’avec des groupes dont il apprécie la musique et il est très sélectif à ce niveau. Ce n’est pas quelqu’un d’intéressé par un quelconque jackpot ou pour suivre les tendances à la mode afin de se faire du pognon. Comme tu dis, les groupes que tu cites tout comme nous sommes des combos à forte identité – nos musiques l’inspirent et c’est ça qui fait que c’est quelqu’un de passionné et de talentueux dans son travail.

Quels sont tes inspirations au niveau des paroles, des textes ?

En tant que parolier intégral du groupe, j’essaie de générer des images, des symboles dans mes textes afin de m’adresser aux émotions des auditeurs, de leur faire évoquer des choses qui les touchent. J’écris surtout sur la vie en général.

Les musiciens qui jouent avec toi dans AUDREY HORNE sont impliqués dans des groupes plus ou moins importants de la scène metal : ENSLAVED, SAHG ... de ce fait, AUDREY HORNE est-il un vrai groupe ou un projet parallèle ?

En ce qui me concerne, je ne suis dans aucun autre groupe actuellement. AUDREY HORNE est le groupe où chacun d’entre nous laisse parler son cœur et exprime ses envies. Nous aimons évidemment jouer dans nos autres groupes bien sûr mais jouer dans AUDREY HORNE permet de ne pas rester cloisonnés à un style ou frustrés. AUDREY HORNE est bien un vrai groupe.

Pour être honnête, je découvre seulement AUDREY HORNE avec ce nouvel opus, et avec des musiciens provenant de scènes comme le black metal expérimental ou le stoner, je ne m’attendais pas à trouver ce hard rock très frais et assez aventureux finalement …

Tu sais, prend quelqu’un comme Ice Dale. Il écrit beaucoup et c’est un musicien très inspiré mais il ne compose pas au sein d’ENSLAVED. Mais il peut jouer avec n’importe qui et passer d’un style à l’autre avec une aisance rare. Quelque part, AUDREY HORNE est le groupe où il peut réellement s’exprimer et libérer ses influences hard comme DEEP PURPLE ou GUNS’ N ROSES.

Mais ce n’est pas difficile d’avoir tes complices disponibles ?

Oui, je ne te cache pas que c’est parfois compliqué. Il nous arrive parfois que l’un d’entre nous ait des engagements alors que nous avons un ou quelques concerts à assurer. Par exemple, une fois, il a fallu remplacer Thomas qui était en tournée avec SAHG en même temps. C’est un ami guitariste qui nous avait dépanné.



             



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