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HOLY HELL
Par POWERSYLV le 7 Octobre 2009
Publiée le 24 Janvier 2010 Consultée 5075 fois

Encore peu connu en France (à part peut-être des festivaliers du Hellfest cuvée 2008), HOLY HELL est un groupe américain de heavy mélodique conduit par la jeune vocaliste Maria Breon et signé chez Magic Circle Music. Quoi de plus normal pour la petite équipe et (surtout sa frontwoman) qui sont les protégés de Joey De Maio et de MANOWAR ? Avec un premier opus auto-intitulé sorti en été 2009, HOLY HELL espère bien faire grincer le metal. Entretien avec Maria Breon (surtout) et le claviériste Francisco Palomo (un peu) lors de la venue dans le quartier de République alors qu’une pluie battante inonde les alentours.

Bonjour à vous. Pour commencer cette interview, pouvez-vous nous présenter HOLY HELL ?

Maria Breon (M) : Nous sommes 5 musiciens dans le groupe. A mes côtés, il s’agit de Francisco (Palomo), claviériste, nous avons également Joe Stump le guitariste, Jay Rigney le bassiste qui a aussi joué sur le projet solo de Joe et qui donc le connaît bien, Rhino que je ne présente pas car il a été batteur de MANOWAR au début des années 90 (ndlr : il joue sur l’album The Triumph Of Steel de 1992) et enfin moi-même au chant. Francisco Palomo (F) : HOLY HELL s’est assemblé officiellement en 2005, même si les germes du groupe ont été semé bien avant. L’aventure a réellement démarré en 1999 quand Maria a rencontré Joey De Maio. MANOWAR était alors en train de mettre en boîte son album live Hell On Stage. Maria a fait parvenir à Joey une démo via une connaissance et Joey a beaucoup apprécié sa voix et sa musique. On peut donc dire que le point de départ de l’aventure HOLY HELL se situe réellement à ce moment-là. Dans l’ombre de ce Pygmalion de choc, Maria a appris à partir de là les rudiments du music business, comment former et maintenir une cohésion dans un groupe, comment travailler ensemble dans l’univers du heavy metal … parce qu’à l’époque, elle sortait juste du conservatoire. Elle connaissait sans problème et maîtrisait tout ce qui touche à la technique du chant mais pas du tout les autres paramètres liés à la gestion d’un groupe. Du genre « comment évoluer sur scène … » des choses comme ça … et puis tout ce qui touche au milieu du heavy metal et l’environnement d’un tel groupe, les trucs les plus « rock’n roll » du métier quoi (rire). (M) : C’est surtout en 2005 que les choses ont vraiment pris forme. Lorsque nous étions enfin un vrai groupe, j’ai pu mettre la main à la pâte sur tous ces aspects que je ne connaissais pas, lors de concerts aux Etats-Unis … (ndlr : à ce moment-là, Francesco s’excuse car il doit partir, me laissant seul avec Maria). … mais revenons-en justement à la formation du groupe. Entre 1999 et 2005, la relation entre Joey a donc permis de m’enrichir. Une fois que le concept d’HOLY HELL était suffisamment mûr, il a fallu se mettre en quête des musiciens qui allaient m’épauler pour mettre en place ce projet, à le matérialiser. Un peu avant 2005, nous avons fait la connaissance du guitariste Joe Stump qui était alors en train de travailler en tant qu’invité pour un autre projet du label Magic Circle. Il y a eu une bonne connexion entre nous. Idem avec Rhino, ex-batteur de MANOWAR. Je dois également mentionner notre bassiste Jay Rigney qui avec Joe s’entend à merveille. C’était logique qu’il se joigne à nous vu le travail qu’il a déjà effectué avec le guitariste, d’autant que c’est un musicien accompli. Grace à un ami commun, Francesco s’est joint à nous. Le groupe était assemblé.

HOLY HELL a signé avec Magic Circle Music, le label fondé par Joey De Maio de MANOWAR il y a quelques années. Avez-vous eu d'autre propositions, d'autres possibilités de signer ailleurs ?

(M) : Nous avions partagé trop de choses avec Joey et les gars de MANOWAR pour refuser l’offre de Magic Circle. Par exemple, je me souviendrai toujours de notre tournée 2005 aux Etats-Unis où nous étions en première partie de MANOWAR en tant qu’invité spécial. Eric Adams et moi-même interprétions « The Phantom Of The Opera » sur scène, ensemble … un grand moment et une chouette expérience pour moi. J’ai appris pas mal de choses avec Joey et Eric au fil de cette tournée, de choses qui m’échappaient totalement. Par exemple que tu dois t’adapter à chaque salle, à chaque acoustique car chacune sonne de manière différente. C’était aussi le moment de tester notre unité sur scène et c’est important car je crois en ce groupe et je compte lui offrir une longue carrière. Aussi est-il important que nous soyons amis en plus d’être partenaires.

Tu évoquais il y a quelques minutes alors que Francesco était présent ton passé musical, avant l’aventure HOLY HELL, le conservatoire tout ça et ta formation qui était surtout académique au départ. Connaissais-tu malgré tout l’univers du heavy metal via certains groupes, artistes … ?

(M) : Je n’étais pas novice en la matière car j’appréciais déjà la musique de MANOWAR mais aussi BLACK SABBATH, DIO, DEEP PURPLE … tout ce qui touchait au heavy metal mélodique avec un caractère épique prononcé. A côté de cela, j’écoutais aussi des artistes comme HEART, Barbara Streisand … cette dernière m’a beaucoup influencé pour tout ce qui touche au chant, au même titre que Ronnie James Dio d’ailleurs qui est quelqu’un que j’adore et un modèle.

Effectivement, sur l’ensemble de l’album, ta voix est assez variée et sait s’adapter aux ambiances …

(M, visiblement ravie de ce compliment) : Merci à toi, ça me fait vraiment plaisir …

Comment décrirais-tu Joey De Maio ? Nous savons que c’est quelqu’un qui ne mâche pas ses mots et qui sait ce qu’il veut, ce qu’il ne veut pas …

(M) : Oui, c’est vrai qu’il est manichéen : avec lui, c’est tout blanc ou tout noir (rire). Plus sérieusement, quand j’ai démarré dans ce milieu, j’avais besoin d’un mentor, de quelqu’un qui avait de l’expérience et qui est parvenu à réaliser son rêve sur le long terme. Joey est quelqu’un qui a toujours eu une vision pour son groupe MANOWAR et qui est arrivé à le concrétiser. Travailler avec quelqu’un comme ça pousse forcément à être assidu. Joey a cru en moi en tant qu’artiste et moi j’ai cru en lui en tant que professeur. Cette situation gagnant/gagnant et cette complicité entre nous ne pouvait qu’aboutir à une signature chez Magic Circle Music.

Holy Hell est aussi le nom de votre premier album. Je l'ai écouté, et j'ai trouvé que les morceaux étaient variés, puissants, avec des atomsphères. J'ai aussi eu l'impression que les titres étaient assemblés comme un seul bloc. Est-ce un concept-album ?

(M) : Je dirais que c’est plutôt le groupe lui-même qui porte le concept. Je voulais un nom de groupe qui reflétait ma conception de la musique, à savoir des mélodies fortes d’un côté et de bons gros rythmes heavy de l’autre ce qui, pour certains, est incompatible. Le nom d’HOLY HELL illustre cette dichotomie qui peut-être aussi une combinaison. Il faut dire que ce qui touche à la lutte entre le bien et le mal et tout ce genre de choses m’inspirent énormément, dans mes gouts et mes influences. Une œuvre comme l’Enfer de Dante par exemple …

Exactement comme ton idole Ronnie James Dio d’ailleurs …

(M) : Oui, et c’est pour cela d’ailleurs que j’ai toujours aimé son œuvre. Ce qu’il a composé est très imagé, profond et tu peux extrapoler tout ce concept qui peut apparaître fantastique dans le monde actuel. Dans ce cadre, le sens de ses chansons a quelque chose d’intemporel.

Je suppose que tu as vu HEAVEN & HELL sur scène récemment ?

(M) : Bien sûr ! C’était super. Je les ai vus aux Etats-Unis alors qu’ils tournaient avec ALICE COOPER. Beaucoup de gens étaient là essentiellement pour ALICE et même si je l’adore également, la performance d’HEAVEN & HELL m’a bluffée.

Juste après la formation d’HOLY HELL en 2005, aviez-vous déjà du matériel sous la dent que vous aviez composé entre 1999 et 2005, ou s’agit-il essentiellement de nouveaux titres ?

(M) : Avant l’album, nous avions sorti un EP appelé Apocalypse (2007) avec la version live de « The Phantom Of The Opera » dont je parlais il y a quelques minutes (avec Eric Adams), ainsi que 3 titres : « Resurrection », « Last Vision » et « Apocalypse ». Ce EP devait être un point de départ pour nous mais le songwriting n’est pas du groupe. C’est Manuel Staropoli (le frère d’Alex, claviériste de RHAPSODY OF FIRE) qui a écrit pour nous à l’époque où nous fréquentions RHAPSODY OF FIRE au sein de Magic Circle Music (ndlr : RHAPSODY OF FIRE a quitté le bale de Joey De Maio suite à une brouille avec ce dernier). Manuel avait entendu des démos que j’avais écrites, ça lui a plu et il s’est proposé d’écrire pour nous. Comme j’étais à l’époque très occupée à apprendre les rudiments de la gestion de groupe et que j’avais laissé le process de composition un peu de côté comme on en parlait tout à l’heure, j’ai accepté car d’une part ces chansons sont super, d’autre part nous voulions avoir du matériel à proposer pour que les gens aient une idée de ce que nous voulions faire. Les chansons du EP se retrouvent sur l’album. « Apocalypse » a été composée par Manuel et Joey De Maio s’est occupé des lyrics. Quant à « Resurrection », c’est une chanson du groupe GODGORY que nous avons reprise. Tout le reste de l’album a été composé plus récemment par nos soins, sauf la chanson « Eclipse » qui a été écrite par David Feinstein (leader et guitariste de FEINSTEIN), le cousin de Ronnie James Dio. Il a composé cette chanson spécialement pour nous : aussi tu comprendras que celle-ci est particulièrement importante pour nous, d’autant que Joey De Maio a écrit les paroles.

MANOWAR, DIO, RHAPSODY OF FIRE … des cousins, des frères … c’est une grande famille tout ça !!

(M) : Oui, c’est sûr ! (rire)

Avez-vous une façon précise de travailler entre vous quand vous travaillez ? Comment vous répartissez-vous les tâches ?

(M) : Je pense que chacun a trouvé naturellement sa place et ses attributions. Francesco est plutôt le « directeur artistique » du groupe : il essaie de voir si les compos sonnent bien, si les éléments apportés par chacun collent bien ensemble. Maintenant, comme chaque musicien a d’emblée accroché au concept du groupe et est ok avec la vision que j’ai de celui-ci, c’est sûr que ça facilite grandement les choses car nous bossons dans la même direction et l’ensemble n’en est plus que cohérent. Joey est un bon compositeur, Francesco aussi, Rhino également. De mon côté, j’ai toujours cette passion et ce concept qui m’animent et j’écris pas mal de choses. Ce travail, d’écriture s’est encore amélioré avec le temps que j’ai passé auprès de Joey De Maio alors qu’il composait « Eclipse ». Si on résume, les autres s’occupent davantage de l’aspect musical alors que moi, je suis la parolière.

Vous êtes américains (du moins la majorité des membres du groupe) mais vous évoluez dans un style de heavy metal qui y est beaucoup moins populaire qu’il peut l’être en Europe. Sentez-vous des différences entre ces 2 cultures, ces 2 marchés, ces 2 audiences ?

(M) : C’est vrai qu’aux Etats-Unis il y a moins de fans de ce style de musique qui reste au final assez « underground » comparé à d’autres styles de metal, mais les fans de heavy mélodique sont de vrais passionnés. Je pense que cette différence d’impact est due à un écart culturel entre les 2 continents. Tu sais, avec le recul, les Etats-Unis sont encore une jeune nation finalement et les esprits ne sont pas encore assez ouverts, assez matures. Je dis ça et pourtant je suis américaine (rire) ! Nous autres américains avons davantage grandi dans une culture de l’immédiateté, du consommable. Je ne dis pas que ce n’est pas le cas également chez vous mais en Europe, les pays ont une longue histoire et des cultures diverses, une richesse que font vivre les habitants depuis plusieurs siècles. Vous avez eu tellement de choses innovantes dans vos cultures. Moi qui suis musicienne de formation, je reste fan vos compositeurs classiques. Les états d’esprits sont différents de part et d’autre de l’Atlantique et c’est normal qu’un heavy metal plus « classique » trouve davantage d’écho en Europe.

Vous êtes finalement peu de chanteuses aujourd’hui a chanter dans un registre heavy metal / rock traditionnel : Doro Pesch, Magaly Luyten (VIRUS IV, BEAUTIFUL SIN …). La plupart de vocalistes féminines sont cantonnées au genre « female gothic metal ». Que penses-tu de ce style ?

(M) : Pour être honnête, ce n’est pas vraiment mon style préféré, même si j’aime bien EVANESCENCE qui est assez gros aux Etats-Unis.

Vous avez joué avec MANOWAR et RHAPSODY OF FIRE voilà quelques années, vous vous êtes également (et logiquement) produits au Magic Circle Festival en 2007. Quels souvenirs gardez-vous de ces prestations ?

(M) : C’était évidemment de grands moments, et puis c’étaient nos premières performances hors Etats-Unis. Ca nous a fait quelquechose de voir que le public a aimé le concert, que nous avions pu y vendre notre EP. Toute cette énergie que nous avions reçue de ce public vers la scène, nous l’avons capturée et gardée avec nous jusqu’en studio ensuite. Ca nous a aidé à donner le meilleur de nous-mêmes sur l’album. Concernant le show de 2007, ce fut une sacrée expérience avec ce fameux duo avec Eric Adams. Ces concerts et ces moments resteront spéciaux dans l’histoire du groupe car ils nous ont permis définitivement de gagner en maturité.

Dans le même ordre d’idée, vous avez également joué au Hellfest l’an dernier …

(M) : Oui, c’était le dimanche je crois, le jour où MANOWAR était tête d’affiche. C’est un très bon festival, très bien organisé et j’ai trouvé ça sympa d’avoir les scènes pas loin les unes des autres. Je me souviens avoir parcouru la foule du regard … c’était génial. Et puis, c’était notre première en France, plein de groupes super étaient à l’affiche le même jour, parfois même des pointures. Enfin bref, se retrouver là c’était magique. Et excitant. J’ai resenti une connexion immediate entre le groupe et le public dès la fin du premier titre que nous avons interprété. D’autre part, l’album était sorti la veille et la France a donc été le premier pays où le disque à pu être trouvable, au sein même du festival.

Avec ce premier album, HOLY HELL commence une carrière que je lui souhaite longue et heureuse. Quels sont vos projets pour l’instant ?

(M) : Faire la meilleure promo possible pour l’album et tourner par nous-mêmes. Etre les invités spéciaux de MANOWAR, c’est bien mais on ne pourra pas l’être ad vitam eternam. Joey le sait et comprend bien que nous devons voler ensuite de nos propres ailes : il en est conscient et nous avons sa bénédiction.



             



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