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BULLET FOR MY VALENTINE @ Hellfest 2018
Par JEFF KANJI le 23 Juin 2018
Publiée le 30 Octobre 2018 Consultée 2180 fois

À quelques heures d'investir l'une des Mainstages du Hellfest, BULLET FOR MY VALENTINE est en session promo, et par l'entremise de Roger Wessier, boss de Replica Promotion aux côtés de l'indéboulonnable Olivier Garnier, j'ai la chance de pouvoir interviewer les Gallois, dont le nouvel album "Gravity" doit sortir une semaine plus tard. Rencontre avec Michael 'Padge' Padget (guitare, screams) et Jamie Matthias (basse).

Ravi de vous rencontrer les gars. Vous sortez un nouvel album le 29 juin, on est en plein dedans. La section rythmique a changé, alors que le groupe avait connu peu de bouleversements jusqu'à présent. Seuls Padge et Matt sont encore là. Est-ce que ça a été compliqué de retrouver une alchimie tous ensemble ?

Jamie Mathias - Oh ça l'est toujours je pense. Tu parles du line-up c'est bien ça. Je pense que ce serait plus pertinent que Padge réponde sur cet aspect.
Padge – Par chance, Jamie est arrivé en 2010 (NDLR : il demande confirmation à son acolyte), donc le changement n'a pas été brutal. Et nous nous connaissions depuis un certain temps déjà ce qui facilité les choses. Il avait déjà remplacé Jason plusieurs fois, et ça a donc été assez naturel pour nous quand il a rejoint le groupe à temps complet. Il est bon chanteur et bon musicien, et à titre personnel, la transition n'aurait pas pu être plus fluide, je n'ai même pas senti de transition en fait.

Qu'est ce qui a été différent cette fois-ci en termes d'écriture ?

Jamie - Ce qui a été différent je dirais, c'est qu'on s'est tous assis ensemble nous attendant à écrire des chansons Metal (NDLR : il se fait rire tout seul) car c'est ce que nous écrivons tous de manière instinctive. Mais on ne l'a pas senti comme ça et on s'est rendu compte qu'il fallait qu'on prenne plus de risques, attaquer notre musique sous un angle différent afin de progresser et de survivre en tant que groupe. On a aussi voulu apporter quelque chose de plus du point de vue live également. On s'est demandé comment ces morceaux bien Heavy allaient fonctionner car on savait qu'on les jouerait en live. Maintenant on a quelque chose de différent à proposer, pour panacher un peu tout ça. Les gens auraient pu s'attendre à ce que nous poursuivions sur notre lancée, headbanguer tous ensemble comme d'habitude, mais nous arrivons avec "Gravity".

On doit donc s'attendre à quelque chose dans la veine de "Venom" ou quelque chose de radicalement différent ?

Je pense que c'est un peu différent. C'est pas à des années-lumière de BULLET non plus. Je pense aux gros morceaux de "Venom" comme "You Want A Battle", "Worthless", ce sont des titres simples mais heavy. Il y a quelques titres dans cette veine sur "Gravity".
Padge - Il y a aussi pas mal d'éléments électroniques, des samples, des synthés qui jouent des parties que traditionnellement nous jouons à la guitare. On a vraiment franchi le pas vers le monde de l'électronique pour y rechercher de l'inspiration, de nouvelles choses à partir de ça plutôt qu'à partir de nos riffs de guitare.
Jamie – Oui on a laissé de l'espace pour l'Electro, en épurant notre jeu pour se concentrer réellement sur les chansons pour les rendre plus percutantes.

Une manière pour vous d'innover, et de toujours avancer, pour ne pas vous répéter.

Totalement oui. Je pense que tu as besoin de remplir ce désir d'accomplissement, sans quoi tu stagnes à ton niveau et tu finis par couler. On aurait pu sortir un disque dans la même veine que "Venom" qui est à mon avis un très bon album. Mais… Ce serait un peu de la triche quelque part, de refaire la même chose. Il faut trouver des façons intelligentes de faire évoluer ton discours.

L'un de mes meilleurs amis dit souvent que si l'on reste immobile, étant donné que la Terre continue de tourner, nous reculons inexorablement.

Padge - Je suis complètement d'accord avec cette vision des choses. Tu tends à reculer, plutôt que de rester au même endroit.

Peut-on dire que "Gravity" est un effort de groupe ? Car il a été dit que Matt (Tuck, guitare/chant) est passé par des moments difficiles et que son impact notamment au niveau des textes avait été déterminant.

Jamie - La particularité de ce disque c'est effectivement les paroles. Mais dans mon esprit, un bon album se doit d'avoir des textes costauds. Si tu veux créer un album qui tue, pour créer une connexion avec des millions de gens, la seule manière de le faire est d'avoir les bons textes. La musique devient en un sens un support des mélodies et des mots. Je pense à ces groupes qui ont des super solos de guitare ou des passages ultra techniques mais n'ont pas cette puissance des mots nécessaire. La plupart des chansons de notre nouvel album tu peux les jouer en t'accompagnant d'une simple guitare acoustique sans qu'elles perdent de leur force. Donc oui Matt a pris le lead et on a tous essayer de contribuer à notre façon.

On a pu à vos débuts vous critiquer pour justement une certaine légèreté dans ce domaine, ce qui semble très différent aujourd'hui.

Padge – Je pense que ce qui fait la différence c'est qu'on est un groupe qui a vécu pas mal de trucs maintenant, et nos paroles sont plus vraies désormais car elles se nourrissent de nos expériences de vie. À nos débuts, les paroles étaient écrites d'une façon différente, sans le recul que nous avons aujourd'hui, une partie était un peu fantasmée à vrai dire. Cet album ("Gravity") est très vrai et ses textes ont cette sincérité qui, je crois, a la faculté de toucher des millions de gens et de les connecter à notre musique. Je suis tout à fait conscient que le premier contact avec l'album pourra être rude, y compris pour les gens qui nous ont toujours décrié en tant que groupe.

Certains vous verront toujours comme la nouvelle génération Metal des années 2000, mais avec maintenant six albums au compteur et plus de dix ans de carrière, le groupe est clairement devenu une référence. Diriez-vous que cette volonté d'aller toujours de l'avant, et ce souci de se concentrer de plus en plus sur la connexion que vous pouvez établir avec les gens est devenu plus important, et est-ce que cela représente plus de pression que quand vous étiez des gamins qui voulaient juste jouer du Metal ?

C'est beaucoup de pression. Parce qu'avec six albums ça ne simplifie pas la tâche, bien au contraire ça la rend plus ardue du fait des albums précédents qui sont chaque fois des étapes de notre développement. Cela fait maintenant quinze ans qu'on a commencé cette aventure. Mais néanmoins, je pense que ça reste fondamental de chercher à ce que les gens se connectent à ta musique, sans quoi ils peuvent rapidement passer à autre chose. Donc d'un certain côté c'est plutôt une bonne chose de ressentir cette pression, car elle nous pousse à nous dépasser.
Jamie – Tu peux pas te reposer sur tes lauriers. Tu dois accepter de perdre dix fans ; si c'est pour en gagner cent ça vaut le coup. Tu dois rester honnête envers toi-même, c'est quelque chose que les gens sentent ça. Je pense que c'est d'autant plus important aujourd'hui au regard de comment on consomme la musique. Tu n'as même plus à l'acheter en fait ; tu l'as sur Spotify… Trent Reznor dit : "tu passes un an à composer, bosser comme un dingue sur un album, et au moment de le sortir, un mec va juste le télécharger sur Spotify", c'est si impersonnel. Mais ça me frustre pas tant que ça au final. C'est comme ça que ça se passe maintenant. Le streaming c'est la direction à suivre pour faire découvrir sa musique aux gens. Et ça donne encore plus d'importance au live. Car tu peux pas télécharger une prestation live. Cette expérience-là, tu ne peux que la vivre.

Vous mettez beaucoup d'énergie à aller de l'avant. Au moment du live justement, quel regard portez-vous sur votre back-catalogue ? Vous aimez toujours vos anciens albums ? Ne vous dites-vous pas de telle chanson qu'elle est faible, ou que tel truc est un peu naïf, et est-ce que vous assumez cet héritage ?

Padge – Ah oui complètement ! La réponse que tu reçois du public en est la récompense. Je veux dire, on a du jouer "Tears Don't Fall" systématiquement depuis qu'on l'a écrite (rire général)… Y a un petit côté "est-ce qu'on doit vraiment s'imposer ça ?" et je sais déjà qu'au moment de la jouer, les sensations ultra puissantes que vont nous renvoyer les gens... C'est tellement gratifiant !
Jamie – Ah oui c'est clairement la récompense. C'est pour ça qu'on continue de le faire, et ça nous permet de rendre justice aux vieux titres justement.

C'est ce qui vous permet de conserver de l'intérêt pour l'ancien matériel ?

Oui. Mais le challenge pour nous est de parvenir à susciter des réactions similaires avec le nouveau matériel également.



             



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