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Publiée le 3 Novembre 2020 Consultée 1573 fois

Question récurrente, pouvez-vous vous présenter aux lecteurs de Nightfall In Metal Earth ?

Nous sommes un groupe de Rock Metal bordelais fondé en 2011 et nous venons juste de sortir notre troisième album ("Serendipity") et cinquième disque en comptant les EP. Si tu aimes les gros riffs, les mélodies accrocheuses, les harmonies vocales et la mélancolie autant que la hargne, tu viens donc de frapper à la bonne porte.

Une autre question qui doit être fréquemment posée : n’est-il pas frustrant de sortir un album dans le contexte sanitaire du pays et de ne pas pouvoir le défendre sur scène ?

La réponse est évidemment oui ! Nous sommes tellement fiers de cet album que cela ne peut-être que frustrant. Le live reste pour nous le meilleur moyen de faire découvrir notre musique au plus grand nombre. Le fait d'être tous logés à la même enseigne reste une petite consolation malgré tout... certes maigre, mais cela aide à relativiser. Il nous tarde tellement de le présenter sur scène car l’expérience est encore bien différente que de le faire uniquement tourner sur sa platine. Cela finira bien par arriver...

Est-ce que cela motive à entrer à nouveau en studio ?

La question ne se pose pas. Actuellement, nous sommes bien trop occupés par le travail de com pour promouvoir la sortie de ce disque qui mérite qu'on s'y attarde. Nous ne souhaitons pas bâcler ce travail donc, entrer à nouveau en studio nous paraît clairement prématuré et inopportun en l'état actuel des choses. Nous prenons beaucoup de temps pour peaufiner le set live également. Le jour où les concerts reprendront dans des conditions dignes de ce nom, nous serons fin prêts à lui donner une seconde vie sur les planches, comme il se doit.

Vous enregistrez des EP entre chaque album. Qu’appréciez-vous dans ce format, souvent négligé par la presse spécialisée ?

Pour être précis nous avons enregistré un mini album en 2013 et un EP ("The Sun Sessions") entre "The Blackbird And The Dying Sun" et "Serendipity" en 2018. Ce format permet de maintenir le public dans l'attente, esquisser la direction à venir tout en frustrant l'auditeur. Les réseaux sociaux dictent le tempo de la vie culturelle aujourd'hui. Prendre trop de temps entre deux albums peut être signe de « mort médiatique » pour un groupe comme le nôtre. Donc il faut savoir être présent tout en étant capable d'offrir du neuf et de la qualité car derrière un EP il y a un réel propos. Nous avons toujours donné la part belle aux reprises afin de rendre hommage à nos influences ; ce fût donc le cas avec "The Sun Sessions". Ce support est en effet boudé et pourtant il est tout aussi respectable qu'un format long. Là encore, le format doit être indexé sur l'envie artistique et esthétique du moment pour le groupe. Si seulement quatre morceaux sont nécessaires pour s'exprimer, pourquoi en ajouter ? Nous ne nous imposons aucune règle en la matière. Nous sommes passés d'un album douze titres à un EP quatre titres. Certains titres prennent toute leur valeur dans un format court et casserait peut-être la dynamique et la cohérence d'un LP par exemple.

Sur le net, on vous trouve affilié sous plusieurs étiquettes : Grunge, Rock Metal, Metal Alternatif… Comment définiriez-vous votre musique puisque l’on n’est jamais mieux servi par soi-même ? Quelles sont vos influences majeures ?

Le risque en s'enfermant derrière une étiquette est de se limiter artistiquement à répondre aux attendus de cette étiquette apposée. Ce serait une vérité de La Palice de rappeler que la musique est avant tout une expérience sensorielle et émotionnelle. Si une œuvre nous touche, c'est là bien le plus important quelque soit le lignage dans le quel elle s'inscrit. Maintenant il est indéniable que notre musique prend ses racines dans un terreau Rock, Metal et Grunge qui a façonné notre son. Mais s'arrêter là serait extrêmement réducteur : nos influences musicales sont mouvantes et nous allons les piocher (parfois très inconsciemment) au gré de nos évolutions et découvertes personnelles. Il me semble que nous avons mûri en tant que groupe si l'on observe (avec le peu de recul que nous avons) notre capacité à digérer ces influences dans ce que l'on considère être notre patte aujourd'hui. Si tu attends des noms précis, pêle-mêle je peux citer les BEATLES, GOJIRA, David BOWIE, PINK FLOYD, MARILYN MANSON, FAITH NO MORE, KATATONIA, PLACEBO, ALICE IN CHAINS, etc...[s] Et puis, nous le rappelons souvent, nos influences ne s'arrêtent pas à la musique ; elles sont aussi littéraires, cinématographiques, philosophiques, picturales, etc. Un rapide coup d’œil à nos visuels, paroles, clips, laisse entrevoir notre envie de faire de nos albums une expérience bien plus que seulement musicale.

La pochette de "Serendipity" tranche avec celle de vos deux précédents albums. Le caméléon est-il lié à la chanson "Chameleonic" et si c’est le cas, pourquoi ne pas avoir appelé ce disque ainsi ? Et pourquoi "Serendipity" ?

Le caméléon part en effet de la chanson "Chameleonic" qui a une place pivot sur le disque. Mais le concept de sérendipité et le titre de l'album donc sont arrivés bien avant le visuel et ont dicté la direction artistique et conceptuelle à suivre. Le caméléon incarne finalement bien ce concept : sa robe est déterminée par son environnement, tout comme l'art l'est pour son artiste. En tant que groupe, ce fût un moment charnière pour nous. Et nous avons eu un plus grand lâcher-prise à partir du moment où nous avons compris qu'un disque n'était rien d'autre que la résultante des désirs de chaque membre et que le résultat final serait bien différent du disque fantasmé que chacun pouvait avoir en tête au tout début de sa conception. Finalement n'est-ce pas cela la sérendipité ? Partir individuellement chercher quelque chose à la hauteur de nos envies et trouver collectivement bien mieux encore, imprégnés de toutes nos influences et expériences personnelles comme le caméléon peut l'être de ce qui l'entoure.

Cet album est un condensé entre lumière et obscurité. Y a-t-il un concept derrière "Serendipity" ?

Oui en effet, notre musique a évolué vers plus de clarté. Certes nous ne composons toujours pas en majeur (rires !) mais la grande mélancolie de l'album précédent a laissé place à plus de douceur et d'espoir d'un côté et à une colère que l'on pourrait qualifier de positive ou constructive de l'autre. Cela se ressent à nouveau dans nos visuels et nos paroles ainsi que dans la structure même des morceaux qui touchent parfois à des formes de violence que nous n'avions pas expérimentées par le passé mais également à des ambiances tout en légèreté. Bien que l'on ne puisse pas vraiment parler d'album concept, ce jeu d'ombre et de lumière est déterminant dans "Serendipity". Le thème du regard y est prédominant.

Vous avez l’air de vous amuser comme des fous dans le clip de" Rewind Me". Faut-il y voir vos futures tenues de scène (quand vous pourrez à nouveau donner des concerts) ?

Héhé, visuellement ce serait extrêmement classe mais logistiquement parlant difficile à reproduire à notre niveau.

D’ailleurs, puisque j’évoque "Rewind Me", il est l’un des trois titres avec "Reinventing You" et "Somewhere Between Me & Myself" qui me font arrêter toutes activités annexes pour me concentrer dessus (bravo !). Vous pouvez nous parler un peu plus de ces trois morceaux ?

Merci pour le compliment et heureux qu'ils ne te laissent pas indifférent. Tout d'abord "Rewind Me" a été le premier morceau travaillé en préprod et le premier pressenti pour être un single. Son format court et faussement simple, son refrain entêtant et sa structure en faisaient un bon client. Pour ce qui est de "Reinventing You", il s'agit là d'un des deux morceaux écrits par Raph sur l'album (avec "Not Where I Belong"). Ce morceau est arrivé au bon moment dans notre discographie mais également sur le disque. Il montre une autre facette du groupe et redonne un souffle à "Serendipity". Un morceau tout en subtilités.[s] Quant à "Somewhere Between Me & Myself", là encore une chanson peu conventionnelle dans notre discographie. Nous avons élargi notre cadre et avons poussé la lourdeur un peu plus loin. Nous avons expérimenté avec un accordage plus bas et un outro plus Metal qu'à notre habitude. Ce morceau combine à la fois la lumière et l'obscurité que tu suggérais dans une de tes questions. À travers ses ambiances s'entremêlent beaucoup de violence et de douceur.{s] Finalement ces trois morceaux nous ont emmené à sortir de notre zone de confort et à élargir le cadre de ce que nous nous autorisons.

Vous parvenez à tourner pas mal de vidéos. Cela reste-t-il toujours un outil de promotion efficace à l’ère du streaming et du téléchargement ?

Oui, les vidéos sont une extension de l'album et permettent de continuer à le faire vivre encore un bon moment. Il est important de proposer du contenu le plus régulièrement possiblement. Mais là encore, ça doit passer par de réelles qualités artistiques. Notre réalisateur Thomas Duphil a parfaitement saisi notre univers et nous propose toujours des clips en phase avec notre esthétique et le propos des chansons.

Xavier, qui était le dernier membre d’origine avec Julien et Jérémy, est parti en 2017. Quelles ont été ses motivations et comment s’est intégré Eliott, son remplaçant ?

En effet, notre line-up est stable depuis trois ans maintenant. Il me semble que Xavier avait fait le tour de l’expérience en groupe. De plus, des raisons personnelles et professionnelles sont venues se greffer à ce constat ne laissant plus beaucoup de doutes quant à son départ. La passation s'est faite avec brio : Eliott a rapidement appris les morceaux, s'est plié à nos exigences pour finalement devenir un membre à part entière. Un changement de line-up est toujours source d'anxiété : peur de dénaturer la cohésion du groupe, crainte d'une incompréhension quant à la direction artistique, etc. Eliott n'imite pas Xav et a rapidement su imposer sa patte. Et puis il boit beaucoup… mais ça c'est autre chose ! (rires)

L’interview touche à sa fin. Souhaitez-vous ajouter quelque chose pour nos lecteurs ?

On ne peut que les remercier si ils nous ont lu jusque-là. Nous souhaitons remercier Nightfall également car vous nous permettez d'avoir un minimum de visibilité et elle est essentielle dans cette période. Et surtout nous incitons tous les lecteurs à écouter "Serendipity", car à défaut de nous voir en live, il peuvent nous retrouver sur CDs, vinyles, streaming, etc. La vie de beaucoup de groupes ne dépend plus que de cela malheureusement.



             



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