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WHYZDOM
Par HAPLO le 24 Mars 2022
Publiée le 23 Mars 2022 Consultée 1279 fois

C’est seulement après avoir fait l’amour durant 76 heures d’affilée à ses cinq succubes diaphanes qui occupent l’antichambre gothique de sa salle de répétition personnelle dans le grand Manoir venteux de WHYZDOM, que j’ai pu enfin être mis en présence du grand et pâle Maestro Vynce Leff himself. Couché dans son sarcophage capitonné en Dolby Surround 5.1, l’âme damnée du combo a accepté de susurrer les réponses suivantes à mes ridicules questions de béotien. Écoute et jouis mortel ! Ce moment est unique ! WHYZDOM s’adresse à toi...

Salut à vous les piou-piou parisiens de WHYZDOM ! Mille mercis de me permettre de réaliser cette interview avec vous… En outre, de quel bois êtes-vous fait ? La France n’est pas spécialement réputée pour être une terre de prédilection en matière de Metal Sympho ! Pourriez-vous nous rappeler en quelques mots vos différentes origines, la jeunesse du groupe, vos modèles et différentes sources d’inspiration ?

Vynce Leff: Bonjour à tous ! Merci de nous avoir préparé cette interview. ça nous fait toujours plaisir de répondre et de voir qu’on s’intéresse un peu à nous. On est fait de bois un peu tendre, en fait, tu vois ! Et comme tu le dis, ce n’est pas tous les jours facile quand on fait du Metal Sympho en France, terre où Metal rime plus souvent avec Brutal. On adore aussi, mais en effet, ce n’est pas le style que nous proposons qui est indéniablement plus tourné vers le mélodique et l’épique, donc on est ravi d’en parler un peu avec toi sur NIME aujourd’hui.
Alors pour être très honnête, on ne peut plus vraiment dire que le groupe est jeune. Bon, en même temps, être jeune, c’est dans la tête que c’est le plus important. On commence un peu à faire figure d’anciens, le groupe ayant été fondé en 2007. Aïe, rien que de le dire, ça fait bizarre : 15 ans !!! 5 albums ! En fait, à la base, tous les musiciens venaient du Rock Progressif. On avait tous des groupes dans ce style qui est fait de musiques complexes, voire bizarres, avec des minutages à rallonge (genre des morceaux de 20 minutes), un peu intello. Et moi, j’aimais bien ajouter dans ces musiques des passages d’orchestre symphonique. Du côté Metal, je kiffais le Metal Prog de DREAM THEATER et de PAIN OF SALVATION. À un concert de POS à la Loco à Paris, je suis tombé sur une première partie qui m’a subjugué : AFTER FOREVER, avec Floor Jansen. Rien que ça ! Du Metal Sympho pur jus… Et en plus, le détail qui tue : au beau milieu du set, une violoncelliste qui se ramène et fait un solo de trois minutes : et tout le public qui headbanguait la minute d’avant, se met à écouter religieusement trois minutes de classique. Je me suis dit à ce moment-là : ça c’est intéressant : ce public aime à la fois les deux styles. C’est un super mariage. En fait, c’est là que WHYZDOM est né dans ma tête !

Depuis 2009 et la sortie du premier opus avec Telya au chant, que de chemin parcouru… Les chanteuses se sont succédées à un rythme inquiétant, et Marie occupe ce poste si stratégique pour le style concerné depuis trois albums maintenant… Quel retour sur ces péripéties, sur les implications qu’elles ont pu avoir sur la musique ou la manière de composer, sans oublier les évolutions de cette «griffe» sonore qui fait que l’on reconnaît WHYZDOM entre mille ! Au fait… c’est quoi le son « WHYZDOM » ?

C’est marrant, parce que ça a beaucoup marqué les gens cette période d’incertitude, mais elle n’a pas duré si longtemps finalement. Une fois j’ai croisé quelqu’un en distribuant des flyers qui m’a dit : « Ah ouais, WHYZDOM, le groupe qui change de chanteuse tout le temps ! ». Ahem, Marie est là depuis neuf ans ! Au niveau des albums, il n’y a que trois chanteuses, dont une a participé un peu en catastrophe au deuxième album juste en studio. La période d’incertitude a finalement duré deux ans… sur quinze aujourd’hui. Franchement, je connais d’autres groupes très connus qui n’ont pas notre stabilité (NIGHTWISH, SIRENIA...). Il n’y a pas vraiment eu d’impact sur l’esprit du groupe. Le style est solidement défini dès le premier album : du Metal vraiment symphonique avec beaucoup d’orchestre, dans un esprit épique. C’est ça, le son WHYZDOM. Avec un orchestre qui sonne comme un vrai orchestre énorme et avec un chœur immense. Bon, évidemment, chaque album a un esprit un peu différent et je dirais qu’au fil des ans, nous avons débridé notre côté progressif un peu complexe. Je dirais que le dernier album a été voulu plus direct et plus lyrique : là, on retrouve tout de même l’impact que Marie a eu sur le processus de composition, puisque c’est son registre naturel, que nous n’avions pas adopté au début, mais qui éclate au grand jour dans ce nouvel album.

"Of Wonders And Wars" semble arriver à un moment-clé dans la vie du groupe : une chanteuse qui persiste et stabilise la signature vocale pour le plus grand bonheur des fans, un clavier et un bassiste qui se sont fait la malle (!)… Une inspiration en verve et des compos de qualité. Que se passe t’il exactement chez WHYZDOM en ce moment ? Chant du cygne ou renaissance ? Racontez-nous l’histoire de cet album, de ces trous dans le line-up et de ce qui vous a animé tant sur les compos que durant l’enregistrement. Des recrutements sont ils en cours pour revenir à une ligne de front complète ?

Oui, c’est vrai, il y a eu une évolution au niveau du line-up ces dernières années. Une certaine lassitude s’était installée chez Tristan et chez Marc, couplée à l’éloignement par rapport au reste du groupe et les difficultés d’emploi du temps. A un moment, WHYZDOM leur demandait trop d’énergie par rapport au plaisir qu’ils en retiraient et ils ont préféré arrêter après le quatrième album. Et puis le Covid est passé par là. Période difficile où pas mal de groupes ont périclité. De notre côté, en fin de compte, comme c’était moi qui composait pour l’orchestre, nous n’avons pas ressenti le besoin de faire venir un nouveau claviériste. Sur scène, beaucoup de groupes jouent avec une séquence, même les plus gros (je cite encore NIGHTWISH), alors nous avons décidé de faire sans clavier : de toutes les façons, un clavier est totalement insuffisant pour figurer un orchestre complet. En ce qui concerne la basse, comme je suis multi-instrumentiste, j’ai décidé de la composer et de la jouer moi-même… et ça m’a éclaté, d’ailleurs. En fait, ça m’a même permis de faire des trucs plus audacieux que n’osait peut-être pas Tristan. Et du coup, sur scène, j’ai pris la décision d’être le bassiste, et de laisser toutes les guitares à Régis. Je vais prendre un grand pied ! Et donc, pas de recrutement prévu ! Power Quatuor !
Pour le reste, ce n’est évidemment pas un chant du cygne, mais pas non plus une renaissance : nous sommes dans la continuité de ce que nous avons débuté il y a quinze ans. La composition de cet album a juste été faite dans l’idée de rendre la musique plus accessible, mais le son et l’âme sont les mêmes.

Quelle accueil global a reçu cette dernière galette ? En Europe ou plus ? Comment l’avez-vous ressenti au niveau du groupe ?

L’accueil est excellent. C’est une très bonne cuvée, si tu veux mon avis ! On a des retours d’à peu près partout dans le monde. On voit aussi que des nouveaux fans nous découvrent, ce qui est super important et nous fait super plaisir. En revanche, les concerts nous manquent et on n’a pas encore pu rencontrer les fans en vrai pour avoir un vrai retour organique – du vivant, du réel, quoi. On espère pouvoir faire ça bientôt .

La galaxie artistique dans son intégralité étant encore chamboulée par la crise sanitaire COVID-19 depuis maintenant plus de deux ans, comment l’avez-vous vécu au niveau du groupe et surtout quelles implications pour vos différents projets ? (répétitions / tournées / nouvel album…) ?

Eh oui, au niveau concerts, avec le Covid, c’est un peu la grimace. On n’a pas encore pu tourner pour promouvoir l’album et rencontrer le public, et c’est super dommage. Et c’est partout pareil en Europe, et les autres groupes avec lesquels on discute sont un peu dans la même déprime. Il y a eu une parenthèse pendant deux ans, et on espère juste que tout va pouvoir redémarrer rapidement. Mais le problème, c’est qu’avec les reports de dates et les petites salles qui ont dû fermer, c’est l’embouteillage total pour trouver des endroits où jouer ! Mais on va tout de même annoncer des dates bientôt.
Évidemment le Covid a aussi tout compliqué par ailleurs. Les répètes ont dû être arrêtées un bon moment. Pour l’enregistrement, ça a été un peu galère. On a tout mis en place pour faire le maximum de sessions à distance. Pour tout te dire, j’ai même envoyé un micro, une carte son et un ordinateur à Marie par la poste pour qu’elle puisse enregistrer chez elle. Je dirigeais les sessions depuis chez moi, en visio conférence, avec l’outil VST Connect. Mais bon, on a fini par y arriver, et on est super fiers du résultat.

Comme de nombreuses formations, la scène et vos fans ont du sévèrement vous manquer. Que nous concoctez-vous pour cette belle année 2022 pour vous rattraper et jouer "Of Wonders And Wars" en live ? Est-ce d’ailleurs possible à quatre ?

Eh bien écoute, pour commencer, on a la super chance de jouer au grand festival FireMaster à Châteauroux fin avril : ce sera notre tout premier concert depuis plusieurs années, sur une grosse scène. La soirée sera vraiment éclectique, imagine : TRUST en tête d’affiche, Phil Campbell… C’est dingue ! Ensuite, nous avons des dates qui sont en train de se monter en France et peut-être même un peu plus loin. Et comme tu l’as compris : on est en effet partis pour mettre le feu à quatre sur scène !

Entretenez-vous des liens avec la scène (Metal Sympho) française / ou plus largement européenne ? Connaissez-vous des groupes y évoluant que vous appréciez ? Lesquels ? Pourquoi ne pas écrire dans la langue de Molière ? Est-ce si compliqué / risqué de chanter en français pour une formation qui veut percer ?

Depuis le temps que nous existons, nous avons en effet des contacts avec plusieurs groupes, en France et à l’étranger, mais c’est toujours difficile de proposer des échanges de dates : à Paris, toutes les salles sont hors de prix, et l’attractivité du Metal Sympho et Mélodique, n’est pas aussi bonne que par exemple en Belgique, Hollande ou Angleterre. En France, nos grands amis sont BENEATH MY SINS. Je connais bien Emma qui a été choriste dans WHYZDOM il y a longtemps. Ils sont supers et font partie des groupes qui font vivre cette scène Metal Sympho sur scène. On les verra sans aucun doute avec nous lors des futurs concerts.
En ce qui concerne le français : alors, comme on le disait, la scène francophone est plus orientée brutal/extrême. C’est difficile de vraiment trouver un public sympho et mélodique dans le Metal en France. Du coup, chanter en français n’est pas vraiment à l’ordre du jour, même si certains nous le demandent.

Une petite question vicelarde à ravir pour terminer ! Sur l’album "As Time Turns To Dust" (2018) et plus particulièrement sur le titre "Free As A Bird" (qui au passage est mon préféré.. quel joyau !), Marie semble jouer avec les frontières de la dissonance… Est-ce, comme certains de nos confrères l’ont estimé, qu’elle avait atteint les limites de ses capacités vocales ? Voulu ou tendu ?

Voilà une question intéressante. En effet, tes confrères n’ont rien compris et sont trop étroits d’oreille. C’est une illustration de nos racines progressives. Les harmonies à deux voix sont très audacieuses et il y a des glissements harmoniques volontaires bien sûr. C’est ce qui rend la chanson unique et avec une atmosphère typiquement Whyzdomienne. Cela n’a rien à voir des prétendues limites de capacité vocale. Marie est d’ailleurs extrêmement à l’aise sur ce morceau. J’ai même lu une chronique qui critiquait le fait qu’on utilise une partie de guitare acoustique dans le solo du morceau ! Certains sont parfois tellement attachés aux codes qu’ils prétendent « Metal », qu’ils n’arrivent même pas à accepter qu’on puisse faire un solo autrement qu’avec un son de distorsion… Clairement, WHYZDOM n’est pas fait pour eux !

En vous remerciant une nouvelle fois pour ce partage et en vous souhaitant de retrouver votre public le plus vite possible, je vous laisse adresser une petite dédicace unique au monde rien qu’aux lecteurs de NIME ! A très bientôt les WHYZDOM:!

Et bien, chers amis de NIME, on vous remercie d’avoir réussi à lire l’interview jusqu’ici ! Si vous connaissez déjà WHYZDOM et si vous aimez notre travail, c’est le moment de vous remercier pour votre soutien et pour tous vos retours si positifs et si encourageants ! Si vous ne nous connaissez pas encore, lâchez-vous, tentez l’aventure, et jetez une oreille à "Of Wonders And Wars", sur YouTube, Spotify ou n’importe où ailleurs. Open your ears, open your mind ! Et à bientôt sur scène !



             



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