"Death Magnetic" devait être la renaissance de METALLICA. Après les atermoiements des rockstars, la curative tournée "Madly In Anger With The World Tour" promouvant un album qui ne l'était pas moins, gâché par un parti-pris agressif jusque dans le son qui a pu déplaire et qui peut rendre son écoute encore un peu pénible aujourd'hui, mais surtout cette honnêteté artistique... C'était un bonheur de la percevoir.

Après ça, METALLICA a effectué un gigantesque ménage ; dernier album pour son label, dernier engagement avec Q Prime, METALLICA cesse aussi à ce moment sa collaboration historique avec Bob Rock à qui il aura été fidèle pendant plus de dix ans, pour travailler avec Rick Rubin, producteur historique de SLAYER. Le producteur, aux méthodes particulières, va tenter de reconnecter les musiciens avec leur illustre passé et de les mettre dans un état d'esprit qu'ils n'ont plus depuis 1996. Leur faire retrouver l'envie, la rage et des automatismes perdus avec le temps, le succès, et l'américanisation mortelle de leur Metal.

Le résultat c'est "Death Magnetic", un disque à la pochette superbe, au son ultra-puissant mais hélas gâché par un mastering douteux qui le rend extrêmement fatigant à écouter (une sorte de version moderne de "…And Justice For All") et aux compos revigorantes. Très bonne surprise, il n'est pas parfait et le deuxième single "My Apocalypse", s'il voit METALLICA renouer avec le Thrash pur et dur, s'apparente à un bordel sans queue ni tête.

Mais "The Day That Never Comes" qui vient compiler les qualités de "Fade To Black" et "One", l'ouverture "That Was Just Your Life" monumentale, "Broken, Beat And Scarred", "The End Of The Line" avec ses parties récupérées sur "The New Song", "All Nightmare Long" qui fait parler la poudre, "Cyanide" à laquelle j'ai eu beaucoup de mal à me faire au départ… Six titres et un instrumental qui fait de l'ombre au dernier en date ("To Live Is To Die") permettent d'éclipser les titres de la fin d'album globalement moins marquants, même si j'ai toujours beaucoup aimé le refrain de "The Judas Kiss", titre handicapé du défaut "je rallonge la sauce" des Mets.

METALLICA est en 2008 dans une forme rassurante et va s'émanciper de toutes les règles qu'on lui a imposé pour laisser parler ses envies sans se soucier des attentes du public ou des décideurs, si bien qu'il faudra attendre huit ans pour voir venir un successeur à ce plus qu'honorable "Death Magnetic".