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METAL SYMPHONIQUE  |  LIVE

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1983 Kill 'em All
1984 Ride The Lightning
1986 Master Of Puppets
1988 ...and Justice For Al...
1991 Metallica
1993 Live Shit: Binge & Purge
1996 Load
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1999 S&m
2003 St. Anger
2008 Death Magnetic
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METALLICA - S&m 2 (2020)
Par METAL le 17 Septembre 2020          Consultée 7740 fois

La musique est un art subjectif où le consensus entre auditeurs issus de divers horizons est rare. Toutefois, s’il est difficile de proclamer haut et fort qu’un style, groupe ou artiste est supérieur à un autre, le Classique possède cependant un passe-droit qui lui permet d’atteindre, de par son Histoire et son aura, une sorte de noblesse la rendant quasi inattaquable. En effet, même si vous n’êtes pas friand des intemporels que sont MOZART, MENDELSSOHN ou BACH et que les compositeurs modernes tels que John WILLIAMS, Hans ZIMMER ou encore Ennio MORRICONE ne vous inspirent pas plus de curiosité que ça, il y a pourtant fort à parier que vous n’irez pas crier sur les toits votre désintérêt des bandes originales de film et des styles baroque ou romantique (à part pour BEETHOVEN si vous êtes allergique aux poils de chien, évidemment).

Par contraste, le Metal se voit souvent décrié et raillé, tant est si bien que seule une poignée d’indifférents au monde de la saturation se risqueraient à y trouver publiquement des vertus. Cette injustice a rendu les Metalleux aussi bien solidaires qu’élitistes et parfois même vaniteux en faisant de notre courant musical, un soi-disant repère de grands techniciens de génies voués, injustice oblige, à être à jamais incompris. Ça rend chafouin, et parfois un peu jaloux au point de chercher à tout prix des connexions entre les deux mouvements. Car, voyez-vous, si le Metal arrive à s’harmoniser et à faire jeu égal avec la musique Classique, alors le monde le reconnaîtra enfin à sa juste valeur.

Oui je sais, tout cela est sommaire et bien sûr exagéré mais notre orgueil de Metalleux ainsi que le fantasme envers le Classique n’en restent pas moins réels. Parler des précurseurs DEEP PURPLE, dès 1969 avec le Royal Philharmonic Orchestra, serait toutefois inexact sachant que la bande à Blackmore n’évoluait pas encore à l’époque dans la branche Hard Rock, mais reconnaissons que voir un orchestre symphonique jouer sur un album de Metal donne une plus-value à l’œuvre avant même d’en avoir écouté la moindre note. De ce fait, le Metal est encore loin d’être l’égal du Classique et quand les deux mondes cherchent à se mélanger, c’est bel et bien la formation philharmonique qui fait office de vitrine principale.

Et cette vitrine est justement l’un des soucis majeurs de ce double-disque : On fait baver les fans de METALLICA tout autant que l’on intrigue les non-initiés des gros décibels avec l’apport du San Francisco Symphony (SFS) mais à l’instar de "S&M" 1, le mariage est compliqué et la sauce ne prend pas… ou du moins pas souvent. Comme il y a vingt ans, la contribution de l’orchestre sublime les passages les plus mélodiques du groupe mais n’apporte pas grand chose sur les parties Heavy et si l’on rêvait d’un SFS comme exhausteur voire carrément comme catalyseur des Mets, il n’est souvent qu’un simple ajout mineur et parfois même perturbateur.

"Enter Sandman" par exemple, présente un beau travail d’orchestration sur l’intro mais le riff est étouffé. Puis, au moment de la "prière enfantine", les fioritures inutiles cassent en partie l’accalmie sensée contraster avec la reprise à venir du riff principal. L'intro de "Master Of Puppets", autre exemple, est un vrai massacre avec un rendu complètement fouillis (l’orchestre et le groupe ne semblant pas être sur le même rythme). Dans un style différent, "Moth Into Flame", pourtant l'une de leurs meilleures compos de ces vingt-cinq dernières années, ne se voit en rien magnifiée par le SFS : les violons tentent de rivaliser vainement avec les guitares et par moments des flûtes traversières nous donnent plus l'impression d'écouter une formation Folk sans imagination qu'un orchestre symphonique réputé.

Il apparaît donc que la bande à Larsounet n’apprend pas de ses erreurs et réédite ses bêtises à l’infini (oui, ils sont gentils mais un peu c...). Il semble que la finalité de l’orchestre soit de sublimer la puissance des Four Horsemen ou, à défaut, de combler partiellement le vide des moments moins massifs. Mais les silences et autres respirations font partie intégrante de la musique, la dynamique d’une chanson n’est pas linéaire et le risque de l’ajout d’un orchestre reste de trop chercher à remplir l’espace musical. La conséquence de tout cela est de donner un sentiment de bruits compactés car bien souvent, cela rajoutera de la matière là où il n’y en a pas besoin. Et puis comme le cerveau est une machine vachement bien foutue qui vous fait zapper les sons répétitifs pour ne pas détourner votre attention des choses plus importantes, gare donc aux nombreux arrangements similaires qui jonchent ce concert car en cas d’écoutes distraites, vous risquez par moment de carrément oublier la présence du SFS… comme sur "S&M" 1, et oui.

Ce qui est rageant, c’est qu’il y a quand même des moments magiques sur ce Live mais la plupart sont des copies quasi carbones de "S&M" 1 et c’est à la fois inexplicable et impardonnable. Certes la doublette "The Ecstasy Of Gold" - "The Call Of Ktulu" est toujours à tomber par terre, "No Leaf Clover", reste singulière et intéressante malgré sa redondance tandis que "Nothing Else Matters" retrouve les judicieux arrangements du regretté Michael Kamen. Certes oui, les réussites de 1999 fonctionnent toujours… Mais nos CDs/DVDs du premier volume sont toujours en état de marche également, alors pourquoi se répéter et comment oser dire aux fans présents les 8 et 9 septembre 2019 qu'ils vivent un moment historique alors que plus de la moitié de la setlist 2019 était déjà présente sur celle de 1999 ? Et surtout pourquoi ne pas nous avoir proposé au moins une petite compo inédite alors qu'il y a vingt ans nous en avions eu deux ?

Heureusement cette fameuse setlist n’est pas entièrement identique non plus. Côté nouveautés "The Day That Never Comes" comporte une très belle intro et si l’ajout de l’orchestre est plutôt anodin sur la suite, notons toutefois une belle harmonie et mise en abyme du solo de Kirk, admirablement supplée par les violons. Impossible également de passer sous silence la fabuleuse interprétation acoustique de "All Within My Hands" : avec la présence d’un choriste et l’aide de Kirk et Robert en backing vocals, cette version intimiste (avec une douze-cordes pour Kirk) surclasse en tout point la version originale issue du mal-aimé "St Anger". Évidemment le titre est toujours trop long mais non seulement ils nous ont épargné les "Kill Kill Kill" mais en plus cette revisite a probablement donné des idées à James au moment de proposer la très bonne version 2020 de "Blackened" (sortie sur les sites de streaming pendant le confinement).

Autre bonne idée mais qui ne vient pourtant pas des Four Horsemen, saluons la belle initiative de Scott Pingel, le contrebassiste principal du SFS qui nous gratifie ici d’un bel hommage à Cliff Burton. Seul en scène et dans un premier temps en version acoustique, Pingel variera à merveille improvisations et clins d’œil au défunt bassiste avant d’actionner la saturation et divers effets de distorsion pour interpréter avec l’ajout de Lars, un "(Anesthesia) Pulling Teeth " chargé d’émotions. Je reconnais n’avoir jamais raffolé de cet instrumental (sentiment d’immaturité et pédanterie d’écriture) mais j’avoue que la déférence est belle.

Également appréciable sur "S&M" 2, c’est cette modeste tentative d’initiation et d’acclimatation envers les symphonies modernes. Le SFS évoluera seul, d’abord, sur le martial et théâtral "The Enemy God and the Dance of Spirits of Darkness" de Sergueï PROKOFIEV (oui, on a échappé à "Pierre Et Le Loup", autre composition du Soviétique) puis avec METALLICA sur le plus barré "The Iron Foundry" d’Alexander MOSOLOV, œuvre que je cataloguerais de capharnaüm cacophonique à large spectre (un gros bordel, ouais). Pas sûr que ces deux titres parviennent à aguicher suffisamment les férus de décibels Metalliques mais saluons tout de même le discours assurément passionné et bienveillant de la part du réputé Michael Tilson Thomas (directeur musical du SFS). Je le remercie en effet pour son long laïus à destination des débutants en musique classique mais l’invite à éviter les phrasés et intonations donnant l’impression d’avoir affaire à un instituteur venu donner une leçon d’éveil musical à des enfants d’école maternelle. On est ptêt des quiches dans son domaine mais faut pas pousser mémétal dans les orties pour autant.

Pour finir, évoquons le cas de "The Unforgiven III" sur lequel James se retrouve en solo et sans guitare avec le SFS (sans ses trois petits camarades, donc). Si le résultat musical est des plus convaincants et s’il prouve que l’orchestre donne sa pleine mesure que s’il n’est pas embourbé avec l’ogre Metallique, notons que visuellement et vocalement, c’est beaucoup plus tendu... Tout d'abord, Jaymz n’est toujours pas naturel sans sa six-cordes et on le sent aussi empoté que lors du concert hommage à Freddie Mercury de 1992. Le pauvre ne sait tout bonnement pas quoi faire de ses mains et fait presque peine à voir, transformant ainsi sa prestance naturelle en charisme d’huître. Et puis vocalement, le grand James Hetfield n'est pas en voix et sa prestation globale sur "S&M" 2 est assez irrégulière. Parfois juste, parfois non, un coup à l’aise, un autre à la peine. Sans être pour autant à la rue sur l’ensemble du concert, "The Unforgiven III" sera le titre sur lequel il montrera le plus ses limites, dues probablement à sa dépendance à l’alcool. À noter que le frontman annoncera quelques jours plus tard son retour en cure de désintoxication.

Alors il vaut quoi ce disque ? Tout d’abord, cela dépend de votre affinité avec le groupe et de votre aptitude à reconnaître les défauts de l’œuvre. À la sortie du "S&M" 1, j’étais dans un phase encore trop fanatique pour "tolérer" que l’on s’attaque à mes chouchous et toutes notes en-dessous de 4/5 étaient pour moi une preuve de mauvaise foi manifeste. Mais avec le temps, force est de constater que mes certitudes d’hier ont aujourd’hui volé en éclats et qu’un 3/5 se voudrait déjà généreux. "S&M" 2, quant à lui, n’est qu’abondance de bémols, pléthore de répétitions et radinerie d'inédit. Reconnaissons-lui aussi ses belles réussites mais cela en fait tout de même une relative déception. "Relative" car comme dit plus haut, METALLICA nous a habitué a réitérer ses erreurs et "déception" car le premier opus aurait dû essuyer les plâtres et la nouvelle mouture réparer les errances, mais non, les quelques fulgurances ne compensent pas les promesses non-tenues et le sentiment de déjà entendu.

Au final, allier riffs de tueur et orchestre symphonique était une bonne idée mais soit la musique de METALLICA ne s’y prête pas vraiment, soit ces derniers sont incapables de trouver l'harmonie qui convient. Personnellement, je vais ranger ce "S&M" 2 au fond d’un carton, à côté du premier volume et ne le ressortirai peut-être que dans vingt ans pour le comparer à "S&M" 3. Le groupe en parle déjà mais je sais à l’avance qu’il sera décevant et qu’il sera encore vain de vouer mes nuits à l’assasymphony... ♪ au requieeeem ♫.

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   (3 chroniques)



- James Hetfield (chant, guitare)
- Lars Ulrich (batterie)
- Kirk Hammett (guitare)
- Robert Trujillo (basse)
- The San Francisco Symphony


1. The Ecstasy Of Gold
2. The Call Of Ktulu
3. For Whom The Bell Tolls
4. The Day That Never Comes
5. The Memory Remains
6. Confusion
7. Moth Into Flame
8. The Outlaw Torn
9. No Leaf Clover
10. Halo On Fire

1. Intro To Scythian Suite
2. Scythian Suite, Opus 20 Ii: The Enemy God And The
3. Intro To The Iron Foundry
4. The Iron Foundry, Opus 19
5. The Unforgiven Iii
6. All Within My Hands
7. (anesthesia) – Pulling Teeth
8. Wherever I May Roam
9. One
10. Master Of Puppets
11. Nothing Else Matters
12. Enter Sandman



             



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