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HEAVY METAL  |  VHS/DVD/BLURAY

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1986 Master Of Puppets
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1991 Metallica
1993 Live Shit: Binge & Purge
1996 Load
1997 Reload
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1999 S&m
2003 St. Anger
2008 Death Magnetic
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METALLICA - Cunning Stunts (1998)
Par JEFF KANJI le 26 Octobre 2016          Consultée 7015 fois

Il est amusant aujourd'hui d'écouter ce bon vieux James, en bon père de famille désormais sobre nous parler de METALLICA family, de ce que ça fait de se sentir en vie quand on se replonge dans la trentaine flambeuse de la formation américaine. Quand "Load" sort en 1996 c'est juste un putain de choc. Si l'album présente un artwork soigné, pas moins de quatorze titres et possède un son gigantesque (à mon avis le meilleur de toute sa carrière), il est aussi l'album de tous les renoncements ; celui de l'attitude purement Metal et plus précisément Thrash qui l'animait encore sur la tournée du Black Album, c'est aussi les cheveux coupés, le maquillage, l'attitude de rockstars cocaïnées jusqu'au trognon et l'abandon des racines musicales européennes.

Et le moins qu'on puisse dire c'est que cela a commencé à se ressentir sur scène lors du "Poor Touring Me" qui a donné l'opportunité à Elektra de publier un nouveau témoignage vidéo, après le succès retentissant du "Live Shit…". Tourné lors des deux dates donnés à Fort Worth au Texas, sur la fin de la tournée, le groupe apparaît incroyablement sûr de lui, arrogant même, à l'image de James qui contribue largement à cette époque à construire la caricature qu'on se fait de lui avec ses "Fuck Yeah", "We don't give a shit" et autres "Ooh". On observera d'ailleurs qu'il est en pilote automatique complet, ses interventions étant toujours les mêmes après près d'un an de tournée. Lars est détestable à cracher ses boissons à la gueule des fans qui en redemandent. Kirk toujours l'air aussi sympa mais est visiblement bien bourré lui aussi, et il va se décaler un paquet de fois lors de ses soli pendant le concert.

Parce que j'en viens à tout ce que je n'aime pas dans ce Live. Le groupe a déplacé une production impressionnante (qu'il a même emmené en Europe avec lui au début de la tournée) avec cette scène centrale où il a installé sa régie et sa méga collection de guitares (James en particulier, qui en utilise quasi une par morceau) au contraire d'un Jason Newsted fidèle à sa cinq cordes pendant tout le set. Le public est en liesse, METALLICA est au top de sa popularité aux USA. Le groupe ne s'en rend pas compte mais il vient d'amorcer la pente descendante. De nombreux pains et autres approximations émaillent "Cunning Stunts" (capté sur deux dates et assez mal mélangées je dois dire, tant les différences d'intention sont parfois impressionnantes, notamment pendant le "Kill/Ride Medley" qui associe un "Fight Fire With Fire" et un "Hit The Lights" particulièrement puissants à un "No Remorse" et un "The Four Horsemen" mous du cul. James est souvent limite et a perdu toute sa hargne depuis qu'il se prend pour un chanteur, sa version de "Nothing Else Matters" est assez grossière de ce point de vue. Le choix des prises est aussi trop souvent désynchronisés de l'image ; on ne demande pas non plus une expertise musicale sur les plans, mais il y a un minimum… Entendre James chanter alors qu'on le voit rejoindre le micro qu'il avait quitté pour arpenter la scène, mouaif… Ou encore mieux, la guitare qui joue une rythmique quand on entend un solo… Ces défauts que je n'avais pas remarqués à l'époque où j'ai découvert METALLICA me gênent beaucoup aujourd'hui, et je lui préfère très clairement un "Français Pour Une Nuit" par exemple, de bien meilleure qualité, tant au niveau visuel que sonore (bien que trafiqué, il fait réécouter les Lives pirates pour écouter Kirk massacrer l'intro de "One" ou Lars défigurer son riff rouleau-compresseur). Car pour couronner le tout, la balance de ce DVD est affreuse. Si la basse de Jason Newsted est particulièrement bien lotie, c'est exactement l'inverse en ce qui concerne les guitares, assez peu présentes, ce qui confère d'emblée un manque de puissance à l'ensemble. James ressort bien et ce n'est pas toujours une bonne chose, il est particulièrement à la peine niveau justesse sur des titres comme "One" ou "Fade To Black".

En revanche, ce mix permet de constater qu'à l'époque Lars avait nettement progressé grâce au travail mené depuis plusieurs années avec Bob Rock. Et non seulement il s'avère nettement capable de jouer groove quand il le faut, apportant à des titres comme "Sad But True" et "Enter Sandman" une force de frappe décuplée au premier et un groove contagieux pour le second. Les nouveaux titres en bénéficient largement, à l'image du très Heavy "Ain't My Bitch" ou encore de "King Nothing". On se surprend même à le voir jouer de la ride sur "Until It Sleeps" chose qu'il n'avait jamais fait avant "Load" (habitude qu'il a reperdue depuis). Et c'est aussi une époque où il était encore capable de jouer "One". Ce Live a malgré ses défauts le mérite de ne pas être retouché. Pour avoir écouté un autre concert de la même période en bootleg (L.A. Great Western Forum - 21/12/1996), cela m'a permis notamment de constater que METALLICA est alors rincé par les tournées et son train de vie, car il était dans une forme nettement plus enviable quelques mois auparavant. Mention honorable à ce brave Jason qui semble être le seul encore pleinement lucide et qui tient la scène avec un aplomb incroyable (il est déjà en sueur pendant "Creeping Death"), une prestation cinq étoiles pour le bassiste qui nous joue même un petit bout de "My Friend Of Misery" couplée à l'intro de "Welcome Home (Sanitarium)" en intro à "Nothing Else Matters".

Il y a tout de même quelques originalités à remarquer. Sur cette tournée, le groupe n'utilisait pas sa pompeuse introduction "The Ecstasy Of Gold" emprunté à MORRICONE et montait simplement sur scène en commençant par jammer un peu. C'est ainsi que le concert s'ouvre par une petite impro sur l'embryon de ce qui deviendra "Bad Seed" avant un "So What?!" en mode parpaing dans ta gueule. D'ailleurs à cette époque, s'il perd en impact, METALLICA a plein d'idées et il n'hésitera pas à proposer des titres inédits lors de la tournée, "Devil's Dance" notamment. Et sur ce Live, c'est un" Fuel" aux paroles pas encore définitives qui fait son apparition sur la setlist pour une efficacité indiscutable, et qui donne l'opportunité à James de faire un peu de promo pour la sortie du futur "Reload". Le groupe a aussi misé sur le visuel (je ne reparlerai pas du maquillage pour ne pas railler Kirk une deuxième fois dans cette chronique) en proposant une mise en scène spectaculaire lorsque le groupe joue "Enter Sandman", qui donne l'occasion au groupe de revenir en mode concert dans un bar avec une petite loupiote, trois amplis sur scène où le groupe envoie ses dernières cartouches après une nouvelle jam sur "Cure" avant un "Am I Evil?" toujours efficace et un "Motorbreath" qui permet de terminer sur une bonne note.

En résumé, ce DVD, ou plutôt ces DVDs sont vraiment bâtards ; quelle idée d'ailleurs d'avoir coupé le concert en deux pour ne laisser que cinq pauvres titres sur le deuxième avec des bonus garnis mais assez insignifiants, ne faisant que montrer la démesure (un peu comme ceux du futur "S&M") et la guitare rigolote de Kirk en plexiglas en mode Tour Eiffel en neige qu'il utilise lors du rappel ? "Cunning Stunts" c'est son nom, une contrepèterie que je vous laisse le soin d'identifier, est un produit qui dans le fond avait bien des atouts pour proposer quelque chose de très différent des tournées précédentes avec un côté immédiat renforcé (pas tellement sincère comme expliqué plus haut), des agencements de setlist originaux et des enchaînements parfois inattendus mais bien amenés, mais ceux qui foutent tout par terre ce sont bien les mecs de METALLICA eux-mêmes, complètement dépassés par la situation alors qu'ils se posent en maîtres de la planète Metal (ce qu'ils sont clairement à l'époque), déconnectés du monde réel. Bref ce Live n'est pas mauvais, mais il est, bien avant "Some Kind Of Monster", le témoignage d'un groupe à la dérive mais qui ne s'en rend pas encore compte.

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   (3 chroniques)



- James Hetfield (chant, guitare)
- Lars Ulrich (batterie)
- Kirk Hammett (guitare)
- Jason Newsted (basse)


1. So What
2. Creeping Death
3. Sad But True
4. Ain't My Bitch
5. Hero Of The Day
6. King Nothing
7. One
8. Fuel
9. Nothing Else Matters
10. Until It Sleeps
11. For Whom The Bell Tolls
12. Wherever I May Roam
13. Fade To Black
14. Medley

1. Last Caress / Green Hell
2. Master Of Puppets
3. Enter Sandman
4. Am I Evil?
5. Motorbreath



             



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