Après le ratage "Load"/"Reload", METALLICA avait dégainé "Garage Inc." puis "S&M" pour se faire "pardonner"...
Après "Hardwired...", les Californiens fêtent les vingt ans de leur première expérience Sympho (concerts de 2019), toujours avec le San Francisco Symphony mais avec cette fois-ci une doublette en remplacement de M. Kamen, décédé en 2003.

2 cd, 2h23 de METALLICA, au moins un titre tiré d'un de chaque LP du groupe... Joli coup.
Les poils comme à chaque fois avec l'ouverture sur "The Ecstasy Of Gold", un premier cd solide avec "The Call of Ktulu" toujours attendu, "FWTBT", l'occasion de ressortir "No Leaf Clover" mais surtout la trop mésestimée "The Outlaw Torn" que j'adore, de calmer tout le monde avec le lancement de "The Memory Remains" avant son final a capella qui ne veut pas se terminer (très drôle sur les images de voir le groupe et l'orchestre attendre !).
Les excellents titres franchissent le cap allègrement : "The Day..." est forcément géniale, "Moth..." également mais c'est bien plus délicat pour les quelconques "Halo On Fire" et "Confusion".

Le second CD se veut un peu plus expérimental, offrant une suite d'aventure plus originale.
Ce coup-ci, on a le droit à un passage Sympho assez plaisant avec un hommage à Prokofiev et Mosolov. Plaisant.
C'est pourtant l'hommage à Cliff qui déstabilise le plus : Scott Pingel propose un "(Anesthesia) - Pulling Teeth" sur son instrument qui surprend de prime abord mais se révèle transpirer le respect et l'amour du travail de Burton. Le public ne s'y trompe pas même si au départ, cela ne semblait pas gagné d'avance !
Autre surprise : la réorchestration d'un titre de "St Anger", "All Within My Hands", qui est véritablement bien foutue. En mettant en avant un côté électro-acoustique surprenant, METALLICA donne des lettres de noblesse à un titre qui avait disparu des radars, tout comme cet album... En décalage avec la difficulté d'un Hetfield sur le chant de "The Unforgiven III", plus que dispensable au passage.

Une fois cette belle dose ingurgitée, place au final et à cette implacable ligne droite de feu total : "Wherever I May Roam"/"One"/"Master Of Puppets"/"Nothing Else Matters"/"Enter Sandman" : rien à faire, juster fermer les yeux et savourer...

"S&M2" n'est que l'illustration de ce que je revendique à chaque sortie LP de METALLICA : ces mecs sont nés pour être sur la route. Ils ne savent pas faire autre chose et chaque sortie studio est le prétexte pour se remettre sur scène, un lieu où ils se sentent vivre et exister. Comment leur reprocher après une telle carrière ?

Énième idée de musiciens créatifs autant que possible, très riches pour se permettre toutes les excentricités possibles mais à chaque fois en mouillant leurs chemises pour leurs fans.
Désolé, mais 35 ans après les avoir découverts, je reste en addiction totale sur le chant de Jaymz, les titres mythiques des trois voire quatre premiers albums studio... et cet orchestre symphonique, il fonctionne !

Respect et merci.

Note réelle : 3,5/5.