"Ride The Lightning" est foncièrement différent de "Kill 'Em All". La raison ? L’arrivée de Burton et d’Hammett parmi les écrivains. Cliff et Kirk apportent une belle dose de variante et de mélodie par rapport au Thrash sans concession de l’autre duo.

Si Hetfield et Ulrich ont désormais leurs noms attribués à tous les morceaux, on peut dire que Cliff est fortement inspiré : seul le duo « faiblard » de l’album échappe à son emprise. "Trapped Under Ice" est pourtant du Thrash pur jus qui aurait très bien pu figurer sur le premier album. De plus, j’ai toujours eu une certaine compassion pour le morceau le plus détesté du groupe, "Escape". Pour l’anecdote : c’est la maison de disques qui a obligé les gars à composer un morceau "accessible" afin de séduire les stations de radio. Les quatre cavaliers ont donc dû se plier à leur demande et James a ainsi écrit les paroles relatant cette expérience plutôt dégradante.

Bien qu’il ne soit pas à son pic au niveau écriture, Kirk s’attelle à la moitié des morceaux. Outre les deux titres susmentionnés, il coécrit l’immense "Fade To Black" avec sa mélodie unique et ses solos mémorables ainsi que "Creeping Death" : que dire des "Die, Die, Die" en plein milieu du titre ! C’est aussi sur "Ride The Lightning" que Mustaine voit son nom apparaître pour la dernière fois sur une galette de METALLICA. La chanson-titre est pour moi l’un des morceaux les plus sous-estimés du groupe, un pur joyau très accrocheur aux solos épileptiques. Pour "The Call Of Ktulu", bien qu’il soit à mon avis de l’instrumental le moins bon des quatre premiers albums, il s’agit tout de même d’un morceau épique qui botte le derrière à "Suicide And Redemption" à n’importe quel moment de l’année.

Un mot également sur les paroles encore une fois des plus recherchées d’Hetfield : Que ce soit sur la chanson-titre, "For Whom The Bell Tolls" ou sur "Fade To Black", James semble obsédé par la mort et nous l’amène de façon très variée. Après avoir écrit "The Four Horsemen" en se basant sur la Bible, James écrit cette fois "Creeping Death" en rapport aux plaies d’Égypte.

Jouissif, diversifié, l’entrée d’Hammett et de Burton dans l’écurie des compositeurs de METALLICA a fait un bien fou : si James avait déjà une rythmique sans faille et Ulrich les idées, c’est toutefois le duo d’artistes qui a permis au groupe de se démarquer à jamais de l’univers Thrash.

Morceau préféré : Le putain d’album.