"Ride The Lightning" : enfin du Thrash pour METALLICA. Du vrai. Du bon. Et tout du long. La martingale est enfin trouvée. "Fight Fire With Fire" n’en fait pas mystère bien longtemps, malgré quelques accords clean introductifs. Il reste encore à ce jour, sur le plan sonore, le morceau le plus fondamentalement Thrash de METALLICA. Violent. Speed. Méchant, même. Un impact inédit qui fera date puisque sur leurs albums suivants, c’est toujours un titre rentre-dedans qui ouvrira les hostilités. Néanmoins "Fight Fire With Fire" n’est que l’arbre qui cache la forêt.

Car la forêt en question est bien plus luxuriante que ce seul premier titre. Elle foisonne, même. D’idées, de riffs, de soli dont bon nombre ont tout de même pas mal de gueule, qu’on aime Hammett ou non (je suis dans la deuxième catégorie). Ici, personne ne gâche encore quoi que ce soit. Même ce qui est considéré comme moins bon par le groupe lui-même est bon. Je parle de "Escape", bien sûr, finalement le seul titre restant totalement marqué par la NWOBHM et dont le côté suranné, aujourd’hui, lui donne une saveur à l’ancienne qui me réjouit toujours. "Trapped Under Ice" est, lui, le seul reliquat stylistique et textuel du premier album. Et n’en est pas plus mauvais pour autant.

Pour le reste, METALLICA commence à vraiment composer. Et à ouvrir sa gueule en mode engagé. "Ride The Lightning", formidable, et "For Whom The Bell Tolls", tonitruante, sont à la fois riches sur le plan musical et pleines de sens sur le plan du texte. Ce qu’on n’avait encore pas entendu sur "Kill’Em All". Les METs n’oublient pas d’être épiques, aussi. Sur "Creeping Death", façon "Dix Commandements", ou sur "The Call Of Ktulu", l’instrumental que le groupe cherchera toute sa carrière à surpasser.

Ils n’oublient pas, enfin, de se ballader (oui, avec deux L) pour la première fois hors du sentier Thrash qu’ils viennent de tracer. "Fade To Black" est énorme. Elle apporte une variété supplémentaire à un disque qui en faisait déjà preuve. Et quand une telle variété s’accompagne de qualité et contribue à poser les bornes d’un genre tout entier, on n’a plus qu’à s’incliner. 1984 : si loin dans le temps mais si proche du sommet. METALLICA l’atteindra bientôt, quatre ans plus tard. En attendant, "Ride The Lightning" serait son premier top. Not a so long way, finalement.