Après l'entrée dans la cour des grands, après la maturation, voici enfin venu le temps de la consécration. De l’ouverture et de l’ovation du grand public dans un style pourtant abscons pour la plupart des profanes, et ce, au travers des âges et des générations.

"Master" est l'un, si ce n'est l’Album le plus homogène et équilibré des Mets, à la fois grâce à sa qualité et sa pluralité d’inspirations dans l'écriture (les quatre Horsemen sont crédités sur "Master Of Puppets", le titre, fait rarissime), mais également pour son côté légendaire, sonnant à sa sortie et sans le savoir la fin d'une époque avec la perte de Burton six mois plus tard.

Certes, c'est bel et bien l'album tout noir pas beau qui fera le plus consensus dans leur carrière. Mais hormis "Nothing Else Matters" en sa qualité de ballade et de fait d’outsider illégitime, si un seul titre ne devait rester en cas d’exil sur une île déserte pour le commun des mortels (merci Netflix), ce serait bien l'éponyme de ce jet de ‘86. Le Metal, c'est ça, point à la ligne.

Et du haut de ses huit titres dont quatre sont des incontournables absolus (‘Master", "Orion", "Sanitarium" et "Battery"), l'autre moitié en retrait ne pâtit pas d'une faiblesse de composition ou d'inspiration. Le reste est tout simplement trop fort, trop fédérateur, trop universel pour rivaliser malgré leurs qualités intrinsèques.

Il reste encore deux albums avant la dégringolade, et oui, on peut déjà parler d'apogée et d’abus de position dominante. Et pourtant "Reign In Blood". Pourtant "Peace Sells". Pourtant "Pleasure To Kill". Tous auraient pu briguer le titre d’AOTY de 1986, mais METALLICA marche sur l'eau, et réitèrera l'exploit deux ans plus tard, avec encore plus de superbe. Mais ça, c'est pour une autre histoire…

Morceaux préférés : Tout, avec "Welcome Home (Sanitarium)" et "The Thing That Should Not Be" un peu en retrait.