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THRASH METAL  |  STUDIO

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- Style : Municipal Waste, Havok

SWASHBUCKLE - Crime Always Pays… (2010)
Par REMISSA le 24 Mars 2024          Consultée 570 fois

Dans les eaux troubles du Metal à thème, il existe des groupes qui débordent d’imagination sur un laps de temps très court. Prenez SWASHBUCKLE par exemple : en cinq ans, les Américains ont trouvé le moyen de produire trois albums studio (sans compter un split avec EX DEO), soit cinquante trois morceaux à base de "Yo-ho-ho" et de "Take no prisoners". Sans être chiants. Mais depuis ce "Crime Always Pays" de 2010, plus rien, que tchi, que pouic, peau de zob. Oh allez, deux EP qui culminent à un total de dix minutes, pas de quoi nous mener longtemps en bateau. La concurrence trop rude d’une formation britannique peut-être, qui leur a au passage glissé un petit diss sur "Back Through Time" un an plus tard dans un morceau qui leur est dédié, je cite :

"This is the tale of Admiral Nobeard
The fattest pirate in the west
He's never seen his balls before
And he needs a bra to hold his breasts"


Bon, on va dire que c’est de la grossophobie bon enfant et que ça aurait pu leur faire un bon coup de pub… Mais visiblement le sort en a décidé autrement ! (*)

Je me posais la question d’ailleurs de la signification de "swashbuckle", qui ne possède pas de traduction littérale dans la langue de JUL, mais qui pourrait s’apparenter à l’entreprise de se lancer dans des aventures rocambolesques oscillant entre bravade et bravacherie, spécifiquement dans le milieu de la piraterie ou de cape et d’épée. Je parle d’attitude bravache, car "swashbuckler" se traduit quant à lui par "fier-à-bras", ce qui résume parfaitement l’attitude des trois larrons du groupe dans la façon d’aborder leur musique : avec bonhomie, mais sans bouffonnerie pour autant.

En effet, les quatorze mois qui séparent les albums de 2009 et 2010 ont rebattu les cartes, et le trio remanié avec un changement de batteur (le Captain Crashride s’étant fait remplacer par Bootsmann Collins) a pris du galon (du galion ! haha, je sors) et propose une galette Thrash to the bone, gommant les nombreuses facéties présentes sur "Back To The Noose"... et pas forcément pour le meilleur. Preuve en est, un des morceaux incontournables, "The Gallow’s Pole Dancer" est le seul à réellement avoir son passage WTF, avec son break où un DJ harangue sur un fond de Techno une foule médusée, avant de reprendre sans transition sur du gros riffing qui tache. Incroyable.

Ce retour à un relatif sérieux est un frein à pas mal d’auditeurs, regrettant ainsi l’humour auparavant grassement instillé, et imputant donc un caractère nettement plus oubliable que son prédécesseur, unique héritier d’un dévolu injustement jeté. Alors certes, piraterie et rigolade vont de pair dans l’inconscient populaire, on l’aura compris, merci ALESTORM. Mais pour rappel, les conceptions de cette époque sont au mieux romancées, au pire fourvoyées, limitant parfois leur image à celle des boucaniers alcooliques des Caraïbes. La forbannerie au sens large induisait une sérieuse tendance à l'égorgement sans scrupule et à l’exposition à toutes les rapines possibles et imaginables, et ça, le combo l’a bien compris, et surtout retranscrit. Leur Thrash est brut de fonderie, et aussi incisif que véloce : les riffs, assez sommaires au demeurant, sont exécutés avec une telle hargne et vitesse qu’il est impossible d’y être indifférent. Nobeard (le personnage précédemment cité et caractérisé crûment par surcharge pondérale) aboie des paroles distinctement à la cadence d’un rappeur de bon acabit, et les quelques moments de répit ne surviennent qu’aux climax, notamment sur l’éponyme où nous ont susurrés diaboliquement ces fameux trois mots, pas fins comme des oiseaux, qui résonneront en fond de commerce : "Crime Always Pays".

SWASHBUCKLE, dans sa toute relative subtilité, sait pourtant jongler sur différentes ambiances, tantôt approchant du HAVOK dans le chant (avec des backing vocals efficaces assurés par les reste du crew), du CRISIX, voir de l’EXODUS à la période des "Exhibit" dans la construction et la sonorité des riffs et des licks. Et c’est un véritable compliment, car putain que j’aime EXODUS !

Une fois encore, et c’est un conseil applicable à la majorité des albums que vous écoutez : prenez-le pour ce qu’il est, une leçon de Thrash, qui tient la dragée haute à ses consorts, et sur quasiment un tour de cadran. À ne pas jeter aux requins, sous prétexte de sa différence avec "Back To The Noose".

"So long", SWASHBUCKLE, reviendez-nous vite !

Morceaux préférés : "The Gallow’s Pole Dancer", "You Bring The Cannon We’ll Bring The Balls", "We Are The Storm".

(*) Bon les trois gredins sont tout de même partis se taper une petite croisière sur le 70.000 Tons Of Metal en 2014. Gros bateau, la mer, on est dans le thème, mais merde, le bilan carbone les gars !

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   REMISSA

 
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- Admiral Nobeard (basse, chant)
- Commodore Redrum (guitare, chœurs)
- Bootsmann Collins (batterie, chœurs)


1. Slowly Wept The Sea
2. We Are The Storm
3. This Round's On You !
4. Powder Keg
5. Where Victory Is Penned
6. Of Hooks & Hornswogglers
7. A Time Of Wooden Ships & Iron Men
8. Crime Always Pays
9. Raw Doggin' At The Raw Bar
10. The Gallow's Pole Dancer
11. Legacy's Allure
12. At The Bottom Of A Glass
13. To Steal A Life
14. You Bring The Cannon, We'll Bring The Balls
15. Surf-n-turf (for Piratical Girth)
16. Rope's End



             



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