Avec METALLICA, le naturel revient vite au galop. Retour vers le futur de « Ride the Lightning » - oubliez le pur Thrash de « Master of Puppets ». « Metallica », l'album, prouvera leur tendance irrépressible à s'appesantir. « Blackened » qui ouvre le bal est lourd et peu agressif (nan mais écoutez, Sainte Merde, comment ça thrashe chez les autres groupes de l'époque : c'est plus violent, plus agressif !) mais il n'y a dedans vraiment rien d'exceptionnel. C'est pas très dense et assez banal non ? « ...And justice for all... » essaie d'injecter de la vitesse tout en gardant un feeling à la IRON MAIDEN. Ça reste encore gentil et bien trop long... Le Thrash, c'est direct et violent non ? Bref. « Eyes of the Beholder » monte en puissance, mais cela reste très Californien : cool, on pousse pas svp. On parle de rage quand on évoque ce disque : où est-il jusque ici ? C'est juste lourd et ça manque de consistance (faute à la basse absente et à la prod moyenne ?). C'est plutôt la déprime qui règne ! « One » : ballade dépressive qui n'aurait pas dépareillée sur le disque de 91. Lourde et lente, poussive même, « One » ne vous foutra certainement pas la gaule et sauter de rage dans votre piaule... Non, METALLICA est un groupe de Thrash qui s'écoute. Enfin de Thrash : il me semble ne l'avoir été que sur « Master of Puppets ». « The Shortest Straw » révèle un groove plus Thrash, plus gras, avec un peu de hargne. Ça fait du bien. « Harvester of Sorrow » : menaçant, on sent que ça va chier. Mais non : ça traîne, c'est toujours mid-tempo. METALLICA : à l'origine du Speed Metal ou pionnier du Thrash ? Mais écoutez Cranium, vous aurez droit à du vrai Speed Metal ! « The Frayed Ends of Sanity »... Déjà, le début est assez merdique avec ces voix kitshissimes. Ça groove ensuite, mais ça devient plus intéressant ensuite, surtout quand les soli déboulent. Malheureusement, ça manque encore et toujours de densité. « To Live is to Die » : semi-ballade où encore une fois, le batteur de Heavy Metal (ben oui, Lars Ulrich n'est rien que ça !) empêche le reste du groupe de décoller. Titre joli mais sans plus, que l'Histoire ne retiendra pas vraiment... On arrive enfin au bout du disque ! Voilà une heure que ça traîne pour qu'enfin, METALLICA range sa dépression pour ENFIN groover un max et surtout, THRASHER ! Lars a voulu faire plaisir à l'équipe il a ressorti sa double pédale qui rouillait. La piste est un peu plus dense, c'est un peu plus tendu : là, ça thrashe mes amis. Le meilleur morceau de l'album. Faisons donc les comptes : un gros disque mid-tempo que les gars ont du mal à combler. Pas vraiment agressif sauf en toute fin. Une ou deux ballades de circonstance qui feront pleurer les cœurs sensibles – mais pas les Thrashers qui écoutent SLAYER. En somme, une release surestimée. METALLICA, ou le vrai faux groupe de Thrash...