Je me souviens du début des années 2000 : je venais tout juste de découvrir le Metal. À l’époque, je n’écoutais que LINKIN PARK, RAGE AGAINST THE MACHINE, et même LIMP BIZKIT (j’avais déjà honte à l’époque). J’étais abonné à Musique Plus, le MTV du Québec. Les vidéoclips de mes groupes passaient en boucle, coincé entre un Britney Spears avec son "Sometimes" et un Madonna qui tentait de resté au top avec le single tiré d’Austin Powers. La joie quoi.

Ma sœur était en couple avec une femme beaucoup plus âgée qui était une vraie encyclopédie musicale. Elle me voyait regarder mes petits groupes en pensant tout savoir. Un jour, sans mot dire, elle met une VHS (oui, à l’époque, c’était des VHS) de ses clips préférés. Premier clip : "One". Merde. J’arrête de parler, je regarde : fini les vidéoclips criards de LP, les images léchées et superficielles. Ici, c’est noir et blanc, l’atmosphère froide. Un homme blessé, battant pour sa survie. Merde, on rigole plus. Pas besoin de faire comme KORN et passer pour des durs avec une image super recherchée. Ici, la dure réalité de la vie frappe de plein fouet. C’est ainsi que j’ai connu METALLICA.

"…And Justice...", c’est le froid : Cliff est mort, fini la rigolade. Les gars nous livrent du Thrash technique plus progressif. Burton livre ici le dernier morceau, le superbe "To Live Is To Die" avec son moment acoustique magique : pour moi l’un des meilleurs instants, tous morceaux instrumentaux confondus. Pour Newsted, le pauvre est plutôt à l’étroit et offre le superbe "Blackened" en partenariat avec Ulrich et Hetfield. Kirk Hammett coécrit quatre morceaux : la chanson-titre (un poil long), "Eye Of The Beholder" (aux paroles recherchées), "The Frayed Ends Of Sanity" et le rentre-dedans "Dyers Eve". Le duo Lars/James s’occupe du reste : de la technique, une ambiance froide, des paroles recherchées.

Alors oui, "…And Justice..." est long, trop long. Que dire de la production qui est, disons, particulière. Mais c’est aussi ce qui donne toute la beauté à la galette. Un album unique des quatre cavaliers endeuillés.

Morceau préféré : "One".