Comme à mon habitude, je suis dans les derniers à poster ma chronique sur les grosses sorties. Dans le cas qui nous intéresse, on parle ici d’années de retard. La raison est simple : j’espérais, avec le temps, avoir un truc particulier, hors du commun, à mentionner. Mais non, je ne vais faire globalement que recycler les mêmes observations que mes compagnons.

"Senjutsu" est donc la suite logique de "The Book Of Souls" : même longueur, même production problématique, même bonnes idées mêlées à un océan de médiocrité. Si j’ai une préférence pour le grand frère, c’est simplement parce que les idées sont simplement plus nombreuses.

Bien sûr, de manière générale, le problème n’est pas Adrian. Ni Bruce. Non, le problème c’est Steve "himself". Dickinson signe ici en compagnie d’Adrian "The Writing On The Wall" à la structure très typée MAIDEN : épique, puissant, majestueux. Outre "Days Of Future Past", le duo compose "Darkest Hour", titre me faisant penser à "The Longest Day" sur "A Matter Of Life And Death". Des morceaux qui passent bien le test du "Live". Adrian, étant légèrement plus productif, il signe avec Harris la chanson-titre qui ouvre très bien l’album malgré ma préférence pour "If Eternity Should Fail".

Du côté du troisième guitariste, la déception est plutôt grande de mon côté : Lui qui m’a toujours habitué à des morceaux rentre-dedans ou long-fleuve très inspiré (" Dance Of Death" ou "Ghost Of The Navigator" par exemple) pond deux daubes. On notera également un Dave Murray qui est aussi présent dans son rôle de compositeur que sur scène : aux abonnés absents.

Reste Steve. Ce cher Steve. L’homme de fer de MAIDEN. Celui qui a aux compteurs sept titres sur un total de dix. Celui qui écrit à lui seul quatre morceaux. Je dois avouer que "Lost In A Lost World" a quelque chose de franchement plaisant : aérien, un peu à la PINK FLOYD, tout en douceur. Ce qui contrevient avec les trois derniers morceaux de "Senjutsu" qui nous emmerdent. Les chansons sont interminables. Avec un titre comme "Hell On Earth", on aurait aimé quelque chose qui a des couilles. Mais non, c’est long, chiant, et sans saveur. Le pire revient à "The Parchment" qui est nul de bout en bout : douze minutes d’attente sans fin. Le fait que la guitare suit simplement la ligne de chant n’aide pas du tout.

Que dire de la production totalement étouffée de Kevin Sherley qui signe ici son travail le plus misérable. Il est tout à fait inacceptable qu’un groupe qui a des moyens financiers immenses aboutisse à ce son. Bruce assure et a décidé de mieux gérer sa voix (contrairement à l’époque de "Final Frontier" où il n’avait pas compris qu’il n’avait plus vingt-cinq ans).

La voix du peuple est la bonne sur Nightfall : une moyenne de deux étoiles. Je ne vois malheureusement que ça : si on ajoute en plus que les gars sont de plus en plus statiques en spectacle et l’AVC de Nicko, ont peu dire que les gars sont mûrs pour une tournée d’adieu. Triste constat, car ce sont mes héros depuis plus de vingt ans. Mais un jour, il faut arrêter.

Morceau préféré : "The Writing On The Wall".