Première question : quel est le meilleur Live Heavy Metal de tous les temps ?

Facile, c’est le "Live After Death" (suivi pas très loin derrière du "Staying A Life" d’ACCEPT). On peut être agacé par leur savoir-faire administratif de ces dernières années, faut quand même reconnaître qu’en matière de « Lives » (officiels), MAIDEN est assez exemplaire. C’est même du super solide, régulier et performant comme une grosse berline allemande sur l’autoroute. Alors MAIDEN a sorti ce live mythique pour les raisons que nous connaissons (1985, tournée "Powerslave", choix des titres, interprétation etc.), mais le groupe ne s’est pas arrêté là. Il a continué, persévéré, a tenté de faire plaisir à ses fans et faudrait vraiment être ingrat pour chier sur des trucs comme leur "Rock in Rio" ou le "Death On The Road"… autant de para-produits qui valent bien du 4/5 et relancent de deux l’intérêt pour les albums studios dont ils sont issus.

Puis y avait cette vieille VHS – hautement recommandable - que beaucoup n’ont pas vu. Alors les petits gars de chez MAIDEN se sont dits qu’une petite réédition CD/DVD hein… pourquoi pas après tout ? D’autant que là le groupe part prochainement pour la tournée « revival » (The 7th Tour) du mythique "Seventh Son", alors autant être dans le « ton ».


Deuxième question : Quel est le meilleur album d’IRON MAIDEN ?

Plus difficile. Deux réponses possibles suivant le positionnement : soit on la joue « vieux de la vielle » et on répond "Powerslave", soit on la joue « analyste connaisseur » et on répond "Seventh Son". Précisons ici que "Seventh Son" est l’album d’un apogée, l’œuvre d’un groupe au sommet de son talent. Un équilibre parfait entre le sens de la composition, la digestion des acquis et une certaine idée de l’harmonie. Bref, il est l’album que tout fan de MAIDEN écoute la bouche en cœur, la main sur le cœur et un genou à terre.

Pour en revenir à nos moutons… Si le "Live After Death" est justement adossé à "Powerslave", alors on dira que le "Maiden England" pose son cul sur le « septième fils » (et non « fist » ah ah). Ce qui veut dire que « sur le papier » tout du moins, cette réédition est forcément intéressante vu qu’on parle de l’âge d’or du groupe (et que des indigences comme "No Prayer" ou "Fear Of The Pénombre" n’avaient pas encore été commises). "Maiden England" est également l’occasion d’entendre des titres comme "Moonchild" ou "Infinite Dreams" interprétés en live. Et ça, c’est pas rien. A ces réjouissances, on notera quelques originalités, comme ce "Still Life", "The Prisoner" ou encore un réjouissant "Sanctuary" en guise de conclusion, qui prouvent que MAIDEN sait des fois ne pas être complètement convenu.

J’aurai pu faire une page sur les quelques bémols (découpage CD1 et CD2, le marketing à la MAIDEN…) et enclencher ma mauvaise foie de Canard pour saquer MAIDEN. Sauf que ce ne serait pas honnête de ma part. Il y a néanmoins un détail qui m’a beaucoup gêné, c’est l’interprétation de Brousse sur "Seventh Son" (le titre). Sur album, je suis complètement fan du fameux refrain, vous savez le :

Seventh son of a seventh son (appuyé)
Seventh son of a seventh sooooon (long)

Aussi, quand sur "Maiden England", le sieur DICKINSON tente de jouer avec le public sur ce refrain, pour une fois j’aurais aimé qu’il n’en fasse rien. En plus, sur ce morceau, y a plein de « woohoooo » qui peuvent être casés. Je vous avoue que ça m’a un peu gâché le morceau, qui est un de mes préférés du groupe. J’ai même été très triste et mortifié. Heureusement, tout cela se termine bien sur un "Sanctuary" punchy juste ce qu’il faut. Mais ça, je crois vous l’avoir déjà dit un peu plus haut.

Bref, "Maiden England" monte sans problème sur le podium des meilleurs lives de Maiden. A la deuxième place. À une respectable distance du fameux "Live After Death" et devant le super "Rock in Rio".

MAIDEN, quand c’est bon, c’est très bon. Et y a juste rien à redire.


Note : 4,5/5.