Et si "Maiden England" était le meilleur album live de la Vierge de Fer ?

Ça y est, j’en vois souffler derrière leur écran. J’entends déjà les « putain, mais il débloque complètement le Beagle. Merde, j’croyais que NIME était un site avec un minimum de sérieux ! ». Ouais, éteignez micros et webcams s’il vous plaît.

Et pourtant, avec tous ses défauts, "Maiden England" a un côté très sympathique que d’autres enregistrements en public n’auront pas forcément. Commençons par ce qui ne va pas, tiens. Longtemps, ce Live n’a été disponible qu’en VHS. Et pour sa réédition, le groupe a réussi à valider cette jaquette affreuse quand le Eddie en moto avait quelque chose de plus sauvage. C’est d’autant plus drôle que "The Trooper" ne figure pas sur la playlist de ce Live !

Ensuite, le son est assez abrasif (surtout sur la version d’origine) et il y a quelques ratés (la voix de Dickinson qui part en vrille sur "Hallowed Be Thy Name"). La réédition DVD, si elle apporte quelques maigres bonus, supplante tout de même cette version CD livrée telle quelle, sans le moindre petit titre supplémentaire à se mettre sous la dent ou, comme sur le "Live After Death", des morceaux tirés d’une autre date pour compléter.

Mais finalement, est-ce un problème quand on voit la qualité de cette setlist ? Sérieusement, qui ne tuerait pas aujourd’hui pour être abasourdi d’entendre MAIDEN jouer "Killers" (même si Dickinson doit en faire des caisses pour essayer de faire oublier la gouaille de Di’Anno sur ce titre, "Still Life" ou "The Prisoner" aujourd’hui ? Qui ne vendrait pas sa petite sœur à un maquereau pour espérer que le groupe refasse "Infinite Dreams" sur scène tant ce titre explose littéralement ici ? Qui ne voudrait pas entendre la bande à Harris mettre autant d’entrain dans l’interprétation des morceaux ?

J’apprécie d’autant plus l’intelligence de la setlist qui fait l’impasse sur "Powerslave", qui avait été mis à l’honneur sur "Live After Death". Écartés également les trois titres les plus évidents de "Piece Of Mind", ce qui laisse de la place pour quelques pépites peu jouées sur scène et qui, en 1988/1989, offraient un excellent complément à icelui précédemment cité. Et puis franchement, comment ne pas s’incliner face à "Seventh Son Of A Seventh Son", véritable démonstration de maestria de la part du groupe ?

Bien entendu, je regrette les absences de "Caught Somewhere In Time", "Wrathchild" ou encore de "Alexander The Great", mais l’ensemble tient très bien la route, les différentes époques se marient bien et le public ne boude pas son plaisir. Et il a bien raison d’en profiter, quelques temps plus tard, la nouvelle du départ d’Adrian Smith les assommera bien assez comme cela. Par son côté un brin roots, ses imperfection qui font plus « vrai », "Maiden England" est vraiment le Live idéal pour faire découvrir le groupe à son apogée créative.