Il est toujours difficile de chroniquer un single (plus qu'un album) et surtout d'attribuer une note qui, au final ne reflète pas grand chose. Cependant, lorsque votre groupe favori sort cette petite galette en prémisse du prochain album, difficile de faire l’impasse. Grand fan d'IRON MAIDEN depuis maintenant 17 ans au moment où j'ai eu le bonheur de poser une oreille sur un anthologique Live After Death qui aura transformé ma vie à jamais (sans ce disque, je ne serai pas ici et j'écouterai si ça se trouve Patrick Fiori, Lorie, Corneille, Charlie Oleg - formidable ! - ou autres variétés faisandée), je ne pouvais passer à côté. IRON MAIDEN sort prochainement un nouvel album et prépare une tournée, autant dire que grace à moi, du MAIDEN sur Nightfall vous allez en bouffer :)).

Le clip de "The Reincarnation Of Benjamin Breeg" a été diffusé sur le web et on a même pu le voir sur les chaînes du câble (ben oui, IRON MAIDEN pendant la pause publicitaire de l’émission des 2 idiots de la première chaîne le lundi soir, faut pas rêver ... mais à la limite tant mieux). Un clip sans prétention où l'on voit le groupe en train d'interpréter le titre en studio, avec l'image divisée en plusieurs morceaux où l'on peut voir des extraits de clips précédents et de concerts des années glorieuses. Un clin d'oeil au clip de "Wasted Years" sorti il y a 20 ans sur un Somewhere In Time que le groupe tarde à réhabiliter ? Peut-être.
L’artwork du single ? Il est signé Melvin Grant bien connu pour avoir dessiné des pochettes plus ou moins heureuses (celles de Fear Of The Dark ou du dernier live Death On The Road pour les plus réussies, celle de Virtual XI pour les plus loupées). D’ailleurs, cette lune luisante dans un ciel bleu, cet Eddie menaçant et prêt à réveiller les morts à coup de pioche, ne trouvez-vous pas qu’elle a des faux airs de Feat Of The Dark justement ? Encore un fil rouge avec le passé ? Peut-être aussi.

Le nom du titre est plutôt étrange et le mystère plâne sur la personnalité de ce fameux Benjamin Breeg. Le groupe se veut énigmatique à ce sujet et suggère une coincidence … car un peintre du nom de Benjamin Breeg a bel et bien existé (disparu en 1978). Un site web existe, géré par un certain A. Breeg (un cousin ?) qui s’est aperçu de l’utilisation du nom par le groupe mais personne n’est capable de prouver s’il s’agit réellement d’une coincidence ou non. Et pourtant, lorsqu’on ouvre la pochette du single, il y a à l’intérieur une peinture du fameux artiste où l’on distingue très nettement une ... tête d’Eddie (??). Encore une fois, IRON MAIDEN entretient le mystère.

Pour la musique, IRON MAIDEN a mis les petits plats dans les grands et célèbre enfin (depuis le temps !) Dave Murray, l’éternel guitariste au visage lunaire présent quasiment depuis les origines du groupe (avec une petite interruption dans les années 70, du temps où il s’était fritté avec le deuxième chanteur du groupe, Dennis Wilcock). Car il est ici avec Steve Harris le principal compositeur de ce mid-tempo où l’on retrouve donc bien évidemment une patte 100% MAIDEN. L’intro est soignée avec un phrasé de guitare ultra-mélodique qui surnage une quiétude sans pareille. Puis tout en restant tranquille, la chanson démarre avec Bruce qui chante très calmement, accompagné de la basse de maître Steve et de quelques lointains synthés. Une première partie qui entretient la tension et qui n’aurait pas dépareillé sur un titre d’un X-Factor. Le titre est d’ailleurs globalement sombre. Puis on travaille la chanson au corps avec le riff principal, efficace et Bruce qui s’envole avec son chant puissant et mélodique. Se succèdent au bout d’un moment (toujours sur le même rythme) les solos maideniens, l’un plus simple, un autre un peu plus complexe avant que le riff principal ne reprenne son droit pour la fin du titre. Et quand c’est fini, une petite partie de gratouille ponctue tout celà pendant quelques secondes. Et le lecteur affiche 7.21 min au compteur.

Ce qui aurait figuré sur la face B du single si celà avait été un vinyle, c’est une version du célèbre « Hallowed Be Thy Name » interprétée par le groupe pour le Zane Lowe Show à la BBC Radio 1 et qui date du 13 septembre 2005. Rien de vraiment spécial à part peut-être la voix de Bruce qui ... est assez étrange par moments ... je saurais pas dire pourquoi mais bon, c’est du live aussi. Et Bruce de ponctuer cette performance par un petit « Thank you very much » et quelques rires diaboliques.

Les ronchons (et il y en aura !) nous sortirons les sempiternels "MAIDEN n'est plus que l'ombre de lui-même", "MAIDEN n'a plus la pêche d'avant", "MAIDEN se répète et garde toujours son style" ... foutaises ! Sortir un bon titre bien puissant, mélodique et épique de bonne facture comme celui-ci pour un groupe qui a 30 ans au compteur, moi je dis bravo. Peut-être que faire figurer le clip sur une plage video du single aurait été de bon aloi, sachant de plus qu'IRON MAIDEN n'est habituellement pas avare de ce genre de choses. Etrange. Manque de place sur le support ?

Pour "boucler la boucle" et revenir sur l'introduction de cette chronique, je dirais que, même si cette chanson est excellente et surtout prometteuse pour le nouvel album de la Vierge de Fer qui devrait débouler sous peu, un single aussi excellent soit-il ne peut-être noté comme un album. Je mettrais donc la bonne note de 3/5 en attendant - peut-être- de décorer ce très attendu A Matter Of Life And Death d'un joli 5/5 ... du moins je l'espère ;).