Encore un tribute de Maiden… On ne les compte décidément plus… Et leur qualité est souvent décevante comparée au talent d’un groupe qui reste vingt ans après sa grande époque une référence du heavy. Alors pourquoi prendre la peine de chroniquer celui-ci ? Tout simplement parce qu’il est bon. Très jolie pochette également (signée Martin Cimek’) – ça n’est pas le plus important mais c’est toujours un petit plus.

Pour en venir au fait, la grande originalité de ce tribute est, comme son titre l’indique clairement, d’être entièrement joué au piano. Onze titres du groupe, plus un douzième inédit, réinterprétés par un pianiste américain, Scott Lavender, pour être joués par un piano à quatre mains.
Le résultat est bluffant : on se retrouve avec des compositions sonnant jazz-rock parvenant à respecter l’esprit des compositions de la Vierge de Fer – et pourtant la transition n’était pas forcément évidente – tout en apportant une originalité formidable.
On appréciera la reprise de classiques : « Run To The Hills », « Caught Somewhere In Time », « Can I Play With Madness »… sonnant merveilleusement bien, ce qui démontre finalement à la fois la grande richesse et la simplicité de la musique de Maiden : eh oui, finalement, reprendre simplement au piano les riffs et solos de deux guitares, la rythmique et les lignes vocales, c’est tout de même étonnant de simplicité. Et en même temps, je trouve que ça révèle vraiment le talent de composition des titres originels, qui sont finalement vus d’un autre œil – ou écoutés d’une autre oreille en réalité – après avoir accordé un peu d’attention à ce tribute. On soulignera encore la très réussie reprise de « Wasted Years » (bizarrement, l’originale ne m’a jamais plus que ça accroché, et je préfère la reprise, comme quoi…), l’intéressante relecture de l’indispensable « The Trooper », très « galopante » si j’ose dire, l’intro lente à « The Number Of The Beast »…

Malheureusement, certains autres titres passent moins bien l’épreuve de la « conversion » au piano. « Two Minutes To Midnight » ne m’a pas vraiment convaincu, non plus que « Brave New World » : c’est bien simple, on se rend vraiment compte à quel point ce titre est banal et même – excusez du peu – chiant. Extrêmement répétitif, il l’était déjà en version originelle, mais là c’est vraiment transcendé dans l’absolue inutilité.

Enfin, pour conclure ce tribute, qui dure quand même une bonne heure, on a droit à un inédit intitulé Eddie’s Lament. Eh bien… Ce n’était pas une idée des plus brillantes de la part de Mr. Lavender. Un morceau plutôt mou, qui m’a vraiment ennuyé…
Cela dit, trois titres dispensables sur douze, c’est quand même respectable, et j’ai vraiment passé un très bon moment à l’écoute de ce tribute, qui a au moins le mérite de changer un peu.

Bon, pour tempérer un peu tout ce bel enthousiasme, je tiens à préciser qu’il faut : aimer Iron Maiden (évidemment), être pas mal fan de piano (ça aide) et surtout être très ouvert… si vous réunissez ces qualités – ou caractéristiques plutôt, vous apprécierez sûrement ce tribute. Pour tous les autres, écoutez-le au moins une fois, ça vaut le coup, ne serait-ce que par curiosité. Moi, j’adhère totalement à cette reprise originale.

En conséquence, et pour conclure, ma note, que d’aucuns trouveront sans doute excessivement généreuse, tient au fait qu’elle est excessivement subjective.