Après la tournée "Somewhere Back In Time" afin de promouvoir la réédition de "Live After Death", c’est avec logique que MAIDEN sort des boules à mites son "Maiden England 88", avec quelques bonus pour nos beaux yeux avant de reprendre de nouveau la route afin de repartir en tournée.

Petit retour en arrière : Après la sortie de "Seventh Son Of A Seventh Son", les Anglais sont toujours au sommet de leur gloire. Quelques années plus tard, la chute sera brutale avec l’arrivée des années 90 et le départ d’Adrian Smith, mais ça le groupe ne le sait pas encore. Connaissant donc la suite des choses, "Maiden England" fait un peu office de fin d’époque pour un groupe ayant atteint son sommet. Ce concert est tourné dans son pays d’origine, mais cette fois édité par Steve lui-même qui aura pour objectif de faire les choses différentes par rapport à "Live After Death" : plans de caméras axés sur la foule au parterre, changements de plans rapides (mais moins épileptiques que le "Rock In Rio"). Le résultat est donc différent, mais tout aussi bon que son prédécesseur : une façon différente de voir le groupe en pleine action sans trop se répéter quoi. De plus, le visuel est superbe : une scène dans un style hivernal avec des montagnes illuminées (mention spéciale à "Infinite Dreams"), les gars ont également la bonne idée de ranger leurs vêtements aux couleurs foncées pour passer au cuir, élément un peu plus passe-partout.

Le tout commence en toute logique sur un "Moonchild" que l’on remarquera plus rapide qu’à l’habitude. Ce sera d’ailleurs le cas sur l’entièreté des morceaux qui sont joués à un rythme d’enfer, celui-ci atteint d’ailleurs un sommet sur le morceau-titre du septième album où Bruce peine à soutenir le rythme. Cette façon de faire sera d’ailleurs critiquée par Adrian Smith qui aurait apprécié un tempo plus normal. Notez également l’amélioration technique avec le micro sans fil qui permet à notre vocaliste de maintenant chanter à partir de plusieurs endroits sur la scène.

Ceux qui, comme moi, ont adoré le septième album, seront comblés avec pas moins de six titres issus de celui-ci ! Pour le reste, les gars sont un peu plus originaux côté setlist avec des morceaux un peu moins joués qu’à l’habitude comme un "Still Life" tout en émotion, un "Killers" chanté d’après la manière de Bruce et un "Die With Your Boots On" qui aurait pu être oublié tellement le morceau me laisse indifférent. La version DVD offre également les trois titres de rappel, ce qui n’était pas le cas sur le format VHS dû à la limite de ce support. Fans de MAIDEN, soyez donc rassurés : ce Live est vraiment excellent et mérite entièrement sa note maximale, car, bien qu’il soit sorti quelques années seulement après le mythique "Live After Death", il comporte assez de différence, autant dans la manière qu’il a été capté que dans le choix des morceaux, pour être également apprécié.

Tout ça est bien beau me direz-vous, mais j’avoue que l’autre intérêt de l’achat se trouvait dans les bonus. Non, je ne parle pas des vidéoclips ou du documentaire de 90 minutes "12 Wasted Years", vidéo retraçant l’histoire du groupe jusqu’à l’album "Somewhere In Time". Je parle plutôt de la suite de l’histoire du groupe : "The History Of Iron Maiden Part 3" !

Il était logique de penser que cette partie allait être excellente. La première permettait de connaître MAIDEN à ces débuts, avec quelques douzaines de musiciens passés en entrevue, des plus obscurs au plus connu, mais aussi toute l’équipe derrière la scène. La seconde, entièrement dédiée à "Powerslave", avait été une réussite avec une pelletée d’anecdotes sur l’élaboration du cinquième album et avec plusieurs personnes du métier donnant leur point de vue.

Pour cette troisième partie, je savais d’ores et déjà qu’elle serait pour "Somewhere In Time" et "SSOASS". Déjà, un point noir se dessinait à l’horizon : la durée du docu était seulement de 40 minutes. 40 minutes pour parler de deux albums super importants, c’est peu. Encore là, ce ne serait pas nécessairement un problème : Qualité et non-quantité comme on dit. Malheureusement, plusieurs autres problèmes me démontrent que le groupe a fait ça à la va-vite. Premièrement, la présentation : lorsque qu’une personne parle, celui-ci n’est représenté que dans le tiers de l’écran, le reste étant ce même musicien filmé aux ralentis pendant le spectacle de "Maiden England", une façon bien peu plaisante de regarder le documentaire. Ensuite, le nombre de personnes ayant répondu présentes a été revu à la baisse : hormis les membres du groupe, seuls Rod Smallwood et Martin Birch sont là. On comprend maintenant assez rapidement pourquoi la vidéo ne dure que si peu de temps. La déception est donc très grande puisque peu d’information est partagée à pars le peu de collaboration de Bruce sur l’album de "Somewhere...", l’habillement du bonhomme un peu bizarre lors de la tournée qui s’en est suivi, la venue de la guitare synthé et les tensions qui commencent à apparaitre à la toute fin de la période de "Seventh Son...".

Vous l’aurez compris, "Maiden England", le concert, se situe dans les meilleures captations vidéos de la Vierge de Fer et se targue de fermer l’époque glorieuse des Anglais. Malheureusement, la troisième partie du documentaire sur l’histoire du groupe est une immense déception. Espérons que la suite remontera le niveau.

Morceau préféré : "Infinite Dreams", titre qui sera peu interprété suite par la suite.