IRON MAIDEN est un groupe qui a plus de quarante ans d'existence. Les gars nous ont offert des albums magnifiques, notamment durant les 80s mais pas seulement... Mais voilà, ils vieillissent et après nous avoir longtemps contenté, forcément la déception pointe le bout de son nez à un moment donné, inéluctable, inhérente au temps qui passe, mais à l'âge également. Pour le Mulk, la formation britannique n'a de cesse de proposer une redite de ce qu'elle propose depuis une bonne dizaine d'années, du Metal assez lourd à digérer, entrecoupé de quelques singles efficaces, ou pas...

"Senjutsu" donc. Mouais, déjà, l'artwork est assez pauvre, aucun détail à trouver, une pochette honnête mais qui ne nous enthousiasme pas non plus. Le contenu est costaud, avec plusieurs titres à tiroirs, tel les trois pièces longues de plus de dix minutes de Sir Harris. D'entrée de jeu l'on se dit que Smith est beaucoup plus percutant et plus en phase lorsqu'il compose avec Dickinson, là tout sonne redondant et l'intérêt de l'auditeur se délite au fur et à mesure que le morceau avance. "Stratego" est plus digeste avec sa structure simple et directe, mais on ne ressent que peu d'émotion(s) à son écoute. Le groupe vieillit, c'est palpable, après tout comment leur en vouloir ? L'album s'écoute volontiers mais la passion des musiciens, voire leur implication semblent s'être envolées. Heureusement qu'Adrian nous gratifie d'un solo lumineux sur "The Writing On The Wall" qui sans lui serait un morceau assez banal dans sa forme.

Les morceaux s'enchaînent et l'ennui se fait sentir très vite faute de renouvellement salvateur. "Lost In A Lost World" est soporifique, tandis que "The Time Machine" essaie tant bien que mal de nous distraire, mais ça ne marche pas, trop entendu, trop répétitif, trop prévisible. À ce stade de leur carrière, riche de multitudes de trouvailles mélodiques, Harris & co auraient du se recentrer sur l'essentiel, des titres courts et abrasifs au lieu de jouer la répétitivité des mélodies jusqu'à plus soif. Allez, "The Darkest Hour" est bien balancé, mais heureusement une fois de plus qu'Adrian est là pour nous satisfaire avec un solo "presque" d'anthologie.

IRON MAIDEN ne déçoit pas cependant dans sa capacité de nous offrir un disque à l'ancienne, mais force est de constater que cela ne marche plus vraiment. Son mixage est très mauvais, même le très moyen "The Final Frontier" bénéficiait d'un son plus généreux et actuel. "Death Of The Celts" Finit de nous achever avec ses schémas de composition convenus, ses duels de guitare complètement désuets et usés jusqu'à la moelle. Mais comme toujours avec eux, quelques soli sauvent à peu près une chanson quelconque... L'absent Murray s'en sort bien, Gers fait du Gers, et Adrian s'en sort avec les honneurs. Quant à Bruce, il est toujours exceptionnel !

Allez, "The Parchment" file un peu les poils avec son final, mais globalement ce "Senjutsu" est assez ennuyeux. Steve, tu ne le feras pas mais change de producteur, lâche du lest et perd un peu de contrôle, le résultat n'en sera que plus probant.