La pochette attire l’œil, forcément. Rares étaient les illustrations à naviguer aussi outrageusement dans le domaine du fantastique et de la Mort à cette époque. Parce que notre ami Eddie, il est mort. Et pourtant, il est vivant, même si la lumière dans ses yeux semble ici bien éteinte. Steve Harris l’a bien compris en voyant cette peinture de Derek Riggs à une expo. Cela lui a parlé, à lui, cet amateur d’épouvante qui suivait le renouveau du genre anglo-saxon avec un certain intérêt si l’on en croit certaines thématiques abordée par son groupe à cette époque. Lui qui aura hésité entre une carrière de footballeur pro et de musicien. L’amour de la bière aura fait pencher la balance de ce côté, n’est pas Paul Gascoigne qui veut.

Eddie a forcément eu un impact sur la carrière de IRON MAIDEN. Une telle mascotte, ça ne passe pas inaperçu ! Mais les qualités musicales de la formation, que Harris développaient depuis 1975, contribuent également à faire de MAIDEN cet étendard flamboyant du Metal, genre qu’il représente par son simple nom. Fer de lance de la NWOBHM, le groupe, mené par son solide bassiste, a su se nourrir de l’énergie Punk pour doper son Heavy Metal.

Heavy Metal ? Pas vraiment. Sur ce premier opus - et le second aussi - MAIDEN évolue plus dans un style Heavy Rock un peu cradingue (bon, la production de ce premier opus n’est pas terrible non plus), avec un chanteur au timbre particulier : Paul Di’Anno. Et ce dernier s’avère bien à sa place, même si on peut parfois trouver ses interprétations de certains morceaux un peu étrange, du fait qu’on les connait tous chantés par Bruce Dickinson ("Running Free", "Iron Maiden", "Sanctuary"…). Et pourtant, il dégage quelque chose, il suffit d’écouter le sublime "Remember Tomorrow" pour se rendre compte qu’il n’est pas si limité que ça, ou "Prowler" pour comprendre qu’il correspond parfaitement à ce que Harris essaye de faire ressortir de ses morceaux.

Des nombreux groupes ayant traversé la constellation NWOBHM, IRON MAIDEN était l’une de celle qui avait clairement le plus de potentiel, avec un style assez unique, où la basse galopait comme jamais (ou parfois, chez UFO, groupe dont est très friand Steve Harris, demandez-lui ce qu’il pense de l’album "Lights Out !"). Une légende est née et même si tout n’est pas parfait, la hargne est là, le renouveau du style aussi.