Bon, je vais tout de suite le dire pour crever l’abcès : je n’aime pas trop "Invaders", encore moins "Gangland". D’où la note. Voilà voilà (et je pense que mon très estimé collègue Dark Schneider fera un jour une kro-x exprès pour expliquer pourquoi "Invaders" et "Gangland" ne sont pas de mauvais morceaux et que ce sera super intéressant en plus).

Sinon, où en étions nous ? Ah oui, las de devoir se coltiner un Paul Di’Anno qui était trop dans les substances et qui n’arrivaient pas à assurer sur scène, Harris l’éjecte du groupe. Son remplaçant sera Bruce Dickinson, hurleur au sein de SAMSON, combo que Rod Smallwood, le manager de MAIDEN, craignait particulièrement. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Non, pas franchement, parce qu’au début, Steve Harris et Bruce Dickinson, c’est un peu l’eau et le feu, le vin et le glaçon, le pain au chocolat et la chocolatine. Bref, c’était tendu entre les deux hommes. Mais il s’avérera assez rapidement que Dickinson est l’homme de la situation.

Beaucoup de morceaux étaient conçus à la base pour la voix de Di’Anno et cela s’entend par moment et cela peut laisser rêveur quant à ce qu’aurait été ce disque avec la gouaille de ce dernier. Ici, MAIDEN va virer plus Heavy Metal, le côté Heavy Rock a tendance à nettement s’effacer et le résultat n’en est que plus probant. L’ambiance va être assez noire, pesante et on va rapidement avoir l’impression d’être passé à tabac dans une ruelle obscure.

Trois titres se détachent évidemment du reste. Il faut dire, ce sont des indéboulonnables de concert, donc forcément, ils biaisent un peu le constat final, parce que mine de rien "Children Of The Damned" est hautement recommandable, "The Prisoner" est séduisant avec son approche plus lente et agressive, "22, Accacia Avenue" est une perle un peu mésestimée par le groupe pourrait-on penser… Mais quand en face il y a les trois bulldozers que sont "Run To The Hills", le morceau-titre ou le grandiose "Hallowed Be Thy Name", difficile de se faire une place au soleil…

Et cette pochette ! Mes aïeux ! Cette pochette ! L’idée est géniale, et la lueur de folie dans les yeux d’Eddie est flippante à souhait. Et partout, ces petits démons qui foisonnent au milieu de ces âmes en peine (d’ailleurs, les Editions du Diable Vauvert n’en auraient pas récupéré un pour leur logo ?). Bref, "The Number Of The Beast" avait tout pour devenir un disque de référence dans le domaine du Heavy Metal.