Chapitre 3 :
Dans une chambre en bordel, un jeune homme est allongé sur son lit, sur un matelas froid jonché de magazines de hard-rock et de vinyles (aux pochettes démoniaques, aux logos grossiers et rutilants), se remémorant son passé. Les yeux livides, le teint blafard, les cheveux épais noirs, lui cache son visage, une acné douloureuse commence à le ronger et surtout une grande détresse se prend soudainement. Les conflits avec ses parents deviennent perpétuels, ils ne le comprennent plus, lui qui était si gentil et souriant dix ans auparavant, est devenu une énigme pour les grandes personnes.

Des carillons morbides résonnent dans cette pièce, « Hallowed Be Thy Name » remplit l’espace, la musique suit son cours, sinistre marche funèbre où l’orateur décortique chaque mot empli d’une profonde détresse avant que ne sonnent les guitares mélodiques et paradoxalement enjouées qui redonnent de la force au moral à ce petit être perdu dans une constellation hostile où les chemins apparaissent comme long et périlleux.

Tel est le déroulement des choses, des périodes de joie succèdent à des périodes de doutes et de souffrances, mais une lumière salvatrice guide nos pas et illumine notre existence.
"The Number Of The Beast" est un disque charnière, qui fait table rase du passé encore juvénile de la formation londonienne et canalise toute son énergie dans l’écriture des morceaux. Tout le côté épique de leur musique prend alors un nouveau jour : Bruce Dickinson arrive au moment où le groupe était en proie (lui aussi) à une certaine détresse et redonne toute l'énergie nécessaire et s’imposera comme l’un des front-man les plus talentueux de son époque et du Metal en général.

Le jeune homme retrouve le sourire petit à petit... Nous aussi.