On va vraiment finir par regretter Derek Riggs… Bref. "Virtual XI" est, comme son nom l’indique, le onzième album studio de IRON MAIDEN et il est à ce moment là… le pire qu’aura produit le groupe. Pourtant, en 1998, ça roulait bien pour la bande à Steve Harris, un jeu vidéo a été conçu autour du personnage d’Eddie (Ed Hunter, de sinistre mémoire…), le bassiste a pu former une équipe de football qui avait d’ailleurs de la gueule et même si la formation n’avait plus l’aura des années 80, il conservait une grosse popularité, il suffit de voir le nombre de couvertures de magazines glanées par la formation depuis "The X-Factor".

Mais "Virtual XI", en tant qu’album, désolé, mais c’est l’hallali. Autant "The X-Factor" est largement défendable, celui-ci ne mérite pas une levée de bouclier. A l’écoute, on la désagréable impression que Blaze Bayley tâtonne, qu’il ne trouve pas sa place derrière le micro, alors que sur l’opus précédent il évoluait dans son élément. La réponse réside peut-être en la personne de Bruce Dickinson. En effet, quand on l’entend interpréter des compositions de la courte ère Bailey, on constate assez rapidement qu’il est plus à l’aise avec les titres tirés de cet album, tandis qu’il mouline dans la choucroute dès qu’il doit se frotter à "The Sign Of The Cross" par exemple.

Sur ce disque, les chanteurs sont interchangeables et les rares bons titres se savourent alors. Et là, on va surtout s’attarder sur "Lightning Strikes Twice" et "The Clansman", qui sont les perles qui surnagent à la surface de ce marasme. Le reste n’est pas forcément très inspiré, de nombreux morceaux sont inutilement longs (mention très spéciale à "The Angel And The Gambler" qui pousserait un sociopathe en rémission à buter l’ensemble du personnel soignant juste pour que cette putain de chanson s’arrête ! Non ! Lâchez-moi où je vous plante un crayon dans l’œil, je ne plaisante pas !).

"Virtual XI" va au-delà de la déception. Jusque là, on pouvait toujours s’arranger pour tirer un album vers le haut, pour lui trouver des circonstances atténuantes. Mais là, on a l’impression que IRON MAIDEN se moque de nous et pire ! qu’il se moque de son propre chanteur. Quand on voit que Bruce et Adrian vont réintégrer la formation après ce disque laisse quand même songeur. Ultime album avec Blaze donc, qui se lancera dans une carrière solo loin d’être inintéressante…