Tenter de défendre "Virtual XI", c'est un peu tenter de prouver que la margarine est meilleure que le beurre : mission impossible. Et pourtant, cet album critiqué, honni, sifflé de toutes parts, est sans doute l'album le plus sous-estimé et le plus accompli de la Vierge de Fer.

Tout commence avec le talent d'un homme, Steve Harris, qui propose sur cet album quelques compositions à classer parmi ses meilleures : "Futureal", "Lightning Strikes Twice", "The Educated Fool", et bien entendu "The Clansman", chef-d’œuvre intemporel dont les 9 minutes filent avec la flamboyance d'une comète se rapprochant d'un soleil.

Et la réussite se poursuit grâce à un autre bonhomme, Blaze Bayley, dont la voix plus nuancée et moins criarde que celle de Bruce Dickinson participe à transcender ces compositions mêlant avec brio efficacité et complexité. En signant "Como Estais Amigo" avec Janick Gers, le chanteur se paye même le luxe de pondre un des morceaux les plus réussis d'IRON MAIDEN, un tour de force qui ne se verra jamais reconnu à sa juste valeur.

Plus intéressant que "The X-Factor", et dépassant de la tête et des épaules chacun des albums proposés par le groupe depuis le retour aux bercail de Dickinson (à l'exception du réussi "Brave New World"), "Virtual XI" montre un MAIDEN qui ne s'est jamais fait aussi convaincant que face au doute et à l'adversité. Une réussite majeure à (re)découvrir et réhabiliter.