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HEAVY METAL  |  STUDIO

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2020 Dealers Of Divinity
 

- Style : Blue Öyster Cult, Cirith Ungol, Tanith, Wytch Hazel

WHITE MAGICIAN - Dealers Of Divinity (2020)
Par DARK BEAGLE le 19 Avril 2021          Consultée 2971 fois

La magie, voilà un élément qui manque cruellement dans nos vies. Surtout en ces temps sombres où une pandémie nous force à changer nos habitudes, parfois en bien quand ces dernières étaient mauvaises, mais souvent contraignantes, rongeant le lien social parfois durement mis en place. Replonger dans la lecture de "Harry Potter" ? Pourquoi pas ? La magie noire, destructrice, exerce toujours une certaine fascination, surtout dans nos musiques obscures. Aussi, voir un groupe s’affubler du patronyme de WHITE MAGICIAN aiguise forcément la curiosité, surtout quand la jaquette ne fait pas franchement référence à Gandalf, ou alors dans une très folle jeunesse que Tolkien n’aurait jamais osé imaginer. Et la curiosité n’est pas forcément un défaut chez moi, mais une espèce de philosophie. Être étonné, essayer, découvrir, aimer ou ne pas aimer.

Franchement, quand je sors du cadre familial, il n’y a guère plus que l’écriture qui m’apporte un quelconque réconfort. Et encore, quand je décide de réellement m’appliquer, de ne pas laisser l’habitude transformer le fait de taper des textes sur clavier devenir de « l’écriture automatique ». Le spleen d’une situation qui ne me convient plus tend de plus en plus à devenir un burn out douloureux, le besoin de changer d’air se fait de plus en plus oppressant et hante mes nuits sans sommeil. Partant de là, il est parfois difficile de rentrer pleinement dans un disque, de laisser la musique nous envahir pour nous donner ce coup de fouet bienvenu et salutaire. Et pourtant, WHITE MAGICIAN n’a connu aucun mal pour me séduire.

Encore une fois, c’est la pochette qui a eu raison de cette curiosité évoquée plus haut. Elle n’est pas particulièrement belle, mais le personnage central m’a évoqué celui que BLUE ÖYSTER CULT avait mis en place sur "Agents Of Fortune". Forcément, pour ceux qui connaissent mon amour pour la bande à Eric Bloom, cela devient une évidence : il fallait que je me procure cet album et que je le décortique dans tous les sens, comme un crustacé sur un plateau de fruits de mer jusqu’à en tirer sa chair délicate. En général, nous savons où nous allons avec les disques venant du label Cruz Del Sur Music, mais cela ne nous empêche jamais d’avoir de temps en temps de très belles surprises, dont ce WHITE MAGICIAN fait partie.

Musicalement, il faudrait imaginer la force épique d’un CIRITH UNGOL, mais avec l’aspect ésotérique propre à BLUE ÖYSTER CULT justement, plutôt que ses élans héroïques. Le mélange peut sembler étrange, voire contre-nature, mais pourtant il fonctionne à merveille. Le groupe, originaire de Détroit (loin d'être anecdotique tant cette ville a été un vivier du Rock !) signe là un premier album captivant après un EP initial qui mettait tranquillement les choses en place avec, comme une évidence, une reprise du "Nosferatu" de BÖC, formation qui décidément gravite énormément autour de l’univers de WHITE MAGICIAN. Et revendiquer haut et fort une telle influence se transforme aussi bien en gage de qualité qu’en motif de méfiance.

Mais Les musiciens ne sont pas des lapins de six semaines non plus. Le groupe est installé depuis 2010 et les membres jouent ensemble dans diverses formations qui restent encore dans l’underground du Metal américain (DEMON BITCH, ISENBLÅST), variant les styles et les plaisirs, mais créant des automatismes, une complicité qui s’entendent très bien sur ce "Dealers Of Divinity" qui fleure bon les années 70 et le tout début des années 80. Il se dégage quelque chose de ce disque, de ces longues plages énergiques, qui ne se vautrent aucunement dans la contemplation vide et stérile, proposant des mets de choix pour tout amateur de ces ambiances parfois un peu particulières.

Les cavalcades de guitare sont bien présentes et ce dès l’excellent morceau-titre qui met tout en place. Il se dégage une force épique de l’ensemble, sans pour autant tomber dans l’héroïsme pur et dur, comme cela a déjà été dit auparavant. J’ai directement pensé à CIRITH UNGOL en entendant le riff galopant, puis quand arrive la voix du chanteur, tout se brouille, on va chercher plus loin, vers quelque chose de plus fantasmagorique sans être trop théâtral. Les longues parties instrumentales habillent joliment les morceaux, leur donnant une espèce de connotation Prog, mais sans l’être. Ce n’est pas parce qu’un titre est long et qu’il propose un petit changement de rythme ou une mélodie qui évolue un peu que c’est du Prog.

Quand le groupe mise sur le schéma court, c’est pour proposer un instrumental déroutant, "Fading Into The Obscurity Of Ages", avec une ambiance bien plus Folk, qui se déroule doucement jusqu’à ce que la formation embraye sur "In Memoriam", un des moments forts de l’album. Si l’on peut en revanche reprocher à WHITE MAGICIAN de se perdre un petit peu sur les neuf minutes de "Magia Nostra" (agréable, mais on finit par s’égarer sur la fin), les musiciens maîtrisent parfaitement ce format long, sachant le faire vivre, respirer, s’étaler sans dégouliner comme une confiture trop liquide sur une tranche de pain beurrée.

Ensuite, il se dégage quelque chose de très évocateur de cette musique. Nous sommes dans un univers qui n’a pas la même réalité que le nôtre, l’album sent l’aventure emprunte de mythes et de légendes, et tout s’inscrit dans un schéma qui forme un tout. Il est possible d’écouter les morceaux dans l’ordre que l’on désire, mais c’est la forme choisie par le groupe qui est la plus efficace, celle qui prend tout son sens. Quand on arrive à la fin de notre écoute, nous ne sommes pas tout à fait rincés, plutôt rassérénés. Nous avons bien dégusté ce qui nous était proposé, les quarante-sept minutes ne semblent pas trop longues et surtout, on se sent bien.

Avec ce premier essai transformé, WHITE MAGICIAN développe un univers qui lui appartient, en utilisant une formule proche de celle de TANITH, à savoir rendre hommage aux influences du passé, ce Heavy épique typiquement US, mais ici grandement travaillé à la façon des années 70, avec une production qui réussit bien à l’album, où nous entendons tout le monde sans qu’aucun ne tire la couverture à lui. "Dealers Of Divinity" est un disque motivant. Il m’a donné en tout cas une pulsion nécessaire et salvatrice, pour aller de l’avant et affronter des démons qui ne sont pas que personnels.

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- The Great Kaiser (chant, guitare)
- Mars Mysterio (guitare)
- Mofang Tengrand (basse, chant)
- Master Commandriani (batterie, chant)


1. Dealers Of Divinity
2. Mad Magic Ii : In The Absence Of Gods (bad Magic)
3. Fading Into The Obscurity Of Ages
4. In Memoriam : Love And Magic (magic And Love)
5. Magia Nostra
6. Power Of The Stone
7. Spectre Of A Dying Flame



             



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