Il doit y avoir un côté masochiste chez moi qui ne tourne pas rond. Il faudrait que j’en parle à mon psy, ou que j’en trouve un pour commencer, suite à l’épreuve que je viens de m’infliger. Pourquoi diantre décider de poster une Kro-Express sur "Lulu", plus de dix ans après sa sortie ? Et surtout pourquoi aller s’infliger, par conscience professionnelle, plusieurs écoutes de cet album qui m’avait laissé un souvenir de catastrophe artistique, n’ayant à l’époque pas réussi à aller au bout. Par envie de souffrir ? Par besoin de comprendre ? Par espoir d’être passé à côté de quelque chose à l’époque ? Par désir refoulé de pouvoir justifier d’un avis différent de celui de mes camarades chroniqueurs ? Par jubilation anticipée à l’idée de coller une étoile et de démonter le bousin ? Ou est-ce plus simplement par défi personnel de tenir les 1h30 du disque, Dix ans après un premier essai infructueux ? Sans doute un peu de tout cela, je l’avoue. Et METALLICA, je ne crache sur aucun de leurs essais, même si évidemment, la période bénie des cinq premiers albums (oui, j’inclus le "Black") reste bien au-dessus de tout ce qu’ils pourront produire par la suite.

Coupons le suspens immédiatement. Je n’ai pas tenu une seule écoute, et donc manqué à toute déontologie NIMEsque. Il paraît qu’il faut écouter plus de 10 fois un album pour s’en faire une idée. Mais sérieusement, qui a pu tenir 15h à subir "Lulu" sans finir à l’asile ? Cet OANI est tout bonnement inepte. Je vais donc vous épargner cette souffrance : prenez des chutes de studios de Mets, des riffs qui n’ont pas passé le cut pour "St Anger" et "Death Magnetic" (c’est dire), faites-les tourner en boucle sur Protools, en gros une minute par riff, et ajoutez un ivrogne sénile qui vient raconter des conneries après s’être fait jeter à la fermeture du troquet du coin (Lou Reed, si certains n’ont pas suivi l’histoire). Voilà ce qu’est Lulu, une « œuvre » prétentieuse absurde et ratée. Comme un étron posé sur une toile blanche, à un vernissage ampoulé : pas besoin de le sentir dix fois pour savoir que c’est de la merde.

Les riffs sont affligeants, le gars déblatère ses textes, en total désaccord avec les notes (que c’est faux !) et le rythme. La basse est quant à elle évidemment inaudible (mais ça c’est normal chez METALLICA post-Cliff). À ce propos, pourquoi prendre ce bon vieux Robert pour pondre ça ? Le gars a quand même sorti l’une des meilleures intros de tous les temps avec "Violent & Funky". Mais surtout, ce que je ne comprends vraiment pas dans ce naufrage absolu, c’est comment ce « truc » a pu passer les contrôles de sécurité et se retrouver sur le marché. N’y avait-il vraiment personne à l’époque pour leur dire « ouais, les gars, pourquoi pas, mais vous êtes vraiment sûrs, là ?... ».

Très sérieusement, ce disque est sans doute l’un des plus mauvais que j’ai écouté de toute ma vie, et rien que pour cela, il méritait que je passe un peu de temps dessus, c’est peut-être cela la véritable raison qui m’a amené à écrire cette bafouille.

Note : 0/5, arrondi à 1 parce-que je ne peux pas mettre zéro. Ce disque représente la nullité absolue.

PS : ayant mauvaise conscience, avant de poster la chronique, je suis allé finir l’album. Et l’ai réécouté en intégralité, pour être sûr. 3h de calvaire, qui peut dire mieux ? Paix à mon âme.