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POP METAL  |  STUDIO

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2005 1 The Poison
2008 2 Scream Aim Fire
2010 Fever
2013 Temper, Temper
2015 Venom
2018 Gravity

E.P

2004 Bullet For My Valentine
 

- Style : Atreyu, Trivium, 30 Seconds To Mars, Bleed From Within, While She Sleeps
 

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BULLET FOR MY VALENTINE - Gravity (2018)
Par JEFF KANJI le 1er Novembre 2018          Consultée 3345 fois

Et bien je reste coi. Je ne sais quoi penser. Je suis désarçonné et séduit à la fois. Vous voyez le disque qui typiquement va polariser encore un peu plus les consciences à tort. Surtout que ça fait un bail désormais que tout metalleux s'est fait un avis souvent très tranché sur la formation galloise. Cette création qui montre un groupe faisant tellement peau neuve en n'oubliant pas de vivre avec son temps à tel point qu'on ne le reconnait plus. Qu'on ne le reconnaît plus mais qui sous ses nouveaux atours possède peut-être encore plus d'arguments que la formation Metalcore Mélodique. Plusieurs angles d'attaque s'offrent au chroniqueur…

Prendre le parti du metalleux persuadé de posséder son label puriste certifié, cultivé, documenté sur une bonne partie de la scène Metal et qui pourrait techniquement en faire un critique tel que la presse en regorge malheureusement. Le genre de gars ou de fille qui tient typiquement ce discours "non mais je veux pas faire le bourrin de base, même que j'écoute pas que du Metal, je kiffe bien BON JOVI, le classique et je m'y connais pas mal en Electro/Rap/Jazz (rayez la mention inutile)" qui hélas avec le temps s'est beaucoup refermé sur ce qu'il aime et qui, empêtré dans un jeu d'auto-référence, qui flatte sa connaissance et maîtrise de toute une contre-culture, l'a fermé à la vue d'ensemble des choses. Et oui malheureusement souvent nous finissons presque tous par devenir des vieux cons. Et j'y suis d'autant plus sensible, même s'ils me hérissent le poil parfois, qu'en tant que chroniqueur et musicien, je le ressens comme une épée de Damoclès menaçant ma jonction corps-tête. Et comme pour le cocufiage on est généralement le dernier au courant, je ne perds pas de vue que je suis peut-être moi-même devenu comme ce mec ou cette nana qui me gonfle, et que des gens le pensent peut-être même déjà sans me le dire. On a vite fait de passer pour un prétentieux, un wannabee ou un insatisfait chronique qui verra plutôt le verre à moitié vide…

Pour autant mon ego et mes activités professionnelles ont tendance à me conforter dans l'idée que mes goûts peuvent évoluer avec le temps, les époques, les contextes (quand je vois le nombre de possessifs de cette phrase je rougis de honte vraiment), et que des pans entiers de musique me restent inconnus et pourront un jour bouleverser ma sensibilité même si après bientôt quinze ans à écouter notre musique chérie le panthéon est déjà plus qu'esquissé. Et parfois certaines choses me parlent de manière incompréhensible ; quelque chose que je n'écouterais jamais en temps normal mais qui me fait kiffer (vous avez de la chance de me lire et de ne pas m'entendre m'époumoner sur "Halo" ou "Umbrella" par exemple, Luis Mariano et François Valéry pouvant aussi faire de bons substituts, mon dernier kif jouissance extrême étant le "Olé Torero" de Francis LOPEZ chanté justement par Mariano).

Le secret n'en est pas un : une mélodie reste bonne, qu'elle soit accompagnée par une instru Trap ou par un orchestre symphonique, un torrent de blasts, ou une double grosse caisse héroïque. Le son nous rassure beaucoup dans ce monde bruyant, et nous sommes nombreux à avoir peur du vide dans le silence. Ainsi nous, metalleux, sommes rassurés par ces guitares abrasives, ces batteries de moins en moins naturelles mais de plus en plus grosses et ces productions au millimètre qui satisfont à la fois le besoin de sentir les poils de zob pousser à la vitesse de la lumière et l'aristocratique exigence d'écouter sa musique dans des conditions optimales pour pouvoir saisir ce que l'auteur et/ou le compositeur a voulu faire passer. Et cela nous le faisons aussi parce que c'est une musique de passionnés. Mais ce besoin de testostérone, d'epicness, de puissance, de muscle qui satisfont les australopithèques mâles que nous sommes, les filles ne le ressentent pas de la même manière. Et pas besoin donc d'expliquer longtemps le pourquoi du comment avec un groupe comme BULLET FOR MY VALENTINE ou 30 SECONDS TO MARS.

J'aurais pu ajouter LINKIN PARK, généralement conspué par beaucoup et particulièrement par les tenants du Neo. Et bien ces références semblent toutes s'attirer les unes aux autres sur cet album coloré à la pochette arty plutôt réussie dans son genre. BULLET FOR MY VALENTINE ne voulait plus se répéter, et malgré un net regain de forme sur "Venom", le quartette se trouvait barricadé dans son espace de jeu habituel, presque prisonnier de son style. Les déboires personnels de l'emblématique Matt Tuck ont fini de faire changer l'état d'esprit du groupe pour réellement partir sur quelque chose de neuf et considérablement le réinventer.

Et c'est ce qui explique mon pénible préambule. Car j'ai commencé par écouter ce disque avec un a priori négatif après avoir lu les interviews du groupe et le fait qu'ils s'étaient mis à inclure beaucoup de samples Electro. Et ça n'a pas loupé quand j'ai mis "Leap Of Faith" la première fois. Je me suis découragé bien vite je dois l'avouer par pure subjectivité. Mais consciencieusement je me suis mis à vraiment l'écouter pour vous en dire quelque chose de valable. Et c'est comme ça que ma relation avec ce disque s'est construite. Plus que transfigurée, la formation galloise s'est métamorphosée, son sens mélodique encore plus affiné est encore plus catchy qu'il ne l'a jamais été. Matt Tuck a perdu sa voix de gamin depuis un bon moment, et c'est un régal de l'entendre évoluer sur ces compositions accrocheuses, à la production travaillée et moderne (en cela on retrouve le parallèle avec 30 SECONDS TO MARS).

Oh il reste bien quelques traces du Metalcore enlevé des Gallois, mais le propos est maintenant différent, et le sound design a pris le pouvoir pour donner sa profondeur à la musique du groupe, tout comme le chant hurlé a quasiment disparu des regards. Le sens mélodique et l'interprétation de Matthew Tuck rappellent désormais davantage l'éloquence d'un Chester Bennington, avec des riffs groove sur lequel un chant mélodique mais rempli d'émotions contrastées et souvent torturées vient se poser. Mais on n'atteint rarement la noirceur du défunt vocaliste de LINKIN PARK. Et le soin accordé aux mélodies et ce côté ricain assez présent rappellent pour le coup pas mal la bande à Jared Leto, qui a sans doute laissé sa place abandonnée après "This Is War" à une formation comme BULLET FOR MY VALENTINE. Voilà en tout cas ce que me provoque un "Not Dead Yet" par ailleurs, avec ses dynamiques fort bien gérées.

Vous l'avez deviné, devant ce disque qui ne peut que diviser, je vais me ranger du côté des conquis et applaudir des deux mains devant cette réussite artistique, qui n'est certes pas exempte d'une certaine forme d'opportunisme, mais qui semble couler de source à l'écoute de "Gravity" que j'aurais même pu hisser en sélection si j'étais d'un naturel provocateur.

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   JEFF KANJI

 
  N/A



- Matthew 'matt' Tuck (guitare, chant)
- Michael 'padge' Padget (guitare)
- Jamie Mathias (basse)
- Jason Bowld (batterie)


1. Leap Of Faith
2. Over It
3. Letting You Go
4. Not Dead Yet
5. The Very Last Time
6. Piece Of Me
7. Under Again
8. Gravity
9. Coma
10. Don't Need You
11. Breathe Under Water
12. Breaking Out
13. Crawling



             



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