"The Final Frontier" est le premier disque depuis "Brave New World" auquel je ne trouve aucun classique. La note étant de 3 étoiles, cela indique au moins qu’il ne contient aucun grand échec également.

Ce quinzième album de MAIDEN est finalement l’aveu indirect que les vétérans sont devenus "Has-Been" : des morceaux mous du genou, des riffs piqués ici et là : j’imagine bien Harris enregistrer quelques notes tout en regardant la télévision un après-midi d’été. Bref, les gars semblent ne plus avoir la hargne d’antan. Normal me direz-vous, après toutes ces années sur la route. Les Britanniques entrent donc en mode "pilotage automatique". Malgré tout, le leader incontesté continue d’être impliqué sur tous les morceaux, donnant ainsi au projet une certaine cohérence. Harris ne compose finalement qu’un seul morceau, le titre final.

Je ne sais pas quelle mouche a piqué Adrian Smith, mais il est impliqué dans pas moins de six titres ! Comme toujours, le guitariste se garde le premier titre. Il faut dire que l’introduction à la basse est certes originale mais ô combien ennuyante. Dommage, car "The Final Frontier" est vraiment bien. Le trio Smith/Dickinson/Harris frappe avec un "El Dorado" épique ainsi que la ballade "Coming Home", une espèce de "Out Of The Shadows" du quinzième album. Le trio compose également "Starblind" qui ne tient pas la route et montre au grand jour une faille évidente dans l’armure de la Vierge de Fer : la voix de Bruce. Pour la première fois, elle atteint clairement ses limites. Le bonhomme a toutes les difficultés du monde à rejoindre les aigus et s’entête à fausser : mes oreilles saignent à chaque écoute.

Le duo Smith/Harris compose "Mother Of Mercy" et "Isle Of Avalon", deux titres qui ne resteront pas des classiques malgré quelques idées bien pêchées ici et là. Janick Gers y va de deux compositions qui sont aux antipodes. Je n’ai jamais apprécié ses morceaux rapides, et la preuve en est faite encore aujourd’hui avec "The Alchemist" : si la chanson tranche des titres longs-fleuves offerts sur "The Final Frontier", elle est passablement ratée. Par contre, "The Talisman" est clairement LA réussite du quinzième essai de la Vierge de Fer et indique ce que MAIDEN cherche à accomplir avec tous ces morceaux progressifs : des envolées épiques qui font voyager. On termine finalement notre long parcours avec Dave et sa contribution mi-figue mi-raisin : "The Man Who Would Be king", titre sympa servant également de thermomètre à l’album : tiède et sans saveurs.

Si je n’ai guère d’enthousiasme pour cette frontière finale, je dois dire qu’il n’y a rien à jeter à part l’introduction immonde. Malheureusement, la Vierge de Fer semble en pilotage automatique pour la première fois, me donnant un gout amer dans la bouche. De plus, en s’entêtant à demeurer impliqué dans tous les morceaux, Harris semble avoir de la difficulté à obtenir le meilleur de ceux-ci.

Morceau préféré : "Isle Of Avalon".