Avec "A Matter Of Life And Death", IRON MAIDEN met les petits plats dans les grands. Déjà, il y a cette jaquette que l’on imaginerait sortie d’un Hellblazer scénarisé par Garth Ennis, signée Tim Bradstreet (ben justement, le gars a travaillé sur le Punisher de Ennis). Elle n’est peut-être pas la cover la plus spectaculaire du groupe, mais elle est marquante et sonne comme un sombre écho à "Paschendale", de l’album précédent.

Ensuite, le disque est chargé jusqu’à la gueule. Et ça tombe bien vu le tank sur la jaquette. 72 minutes bien tassées. Avec quelques titres qui tournent autour des neuf minutes. Eh ! Revenez ! Ce n’est pas parce que c’est long que c’est forcément chiant ! Gardez vos réserves pour l’album suivant ! "A Matter Of Life And Death" réussit là où "Brave New World" et "Dance Of Death" échouent : rester passionnant du début à la fin.

Porté par un single qui n’aurait pas dû être un single tant il n’exprimait rien dans ce format ("The Reincarnation Of Benjamin Breeg"), cet album est tout simplement jouissif. Dès "Different World" on sent le groupe placé sur de bons rails. Ce titre, le plus court, est énergique, mené de main de maître par un Bruce Dickinson très en voix. Il s’agit peut-être bien du meilleur titre d’ouverture depuis les retours de Bruce Bruce et d’Adrian Smith.

D’ailleurs, Smith est en grande forme. On avait déjà noté son regain d’inspiration sur "Dance Of Death", il est confirmé ici. On le retrouve sur "Brighter Than A Thousand Suns" avec une guitare synthé, comme au bon vieux temps de "Somewhere In Time", il est également l’un des artisans de "The Longest Day", qui est peut-être bien le meilleur titre de la galette.

On parlait de "The Reincarnation Of Benjamin Breeg" un peu plus haut, en disant que c’était un mauvais choix de single. Ce qui est vrai. Dans la continuité de l’album, il se développe nettement mieux et prend une épaisseur que l’on ne soupçonnait pas forcément à la base, au point où il devient un des titres les plus recommandables de ce disque qui n’en manque pourtant pas. IRON MAIDEN semble vivre une véritable cure de jouvence et parvient à gagner tous les paris qu’il se lance, avec une classe somme toute anglaise.

Après, on criera peut-être grâce sur les deux derniers morceaux, qui payent le prix de la longueur de ce disque. Huit morceaux aurait été amplement suffisant et cela aurait propulsé "A Matter Of Life And Death" parmi les incontournables du groupe. Malheureusement, ce ne serait qu’un très bon disque pour IRON MAIDEN, un album quasiment inespéré par la majorité des fans qui ne se retrouvaient pas sur les deux opus précédents.