Si la pochette de "Piece Of Mind" était assez minimaliste, Riggs met les petits plats dans les grands pour celle de "Powerslave" qui restera très certainement l’une des plus impressionnantes de IRON MAIDEN, et qui nous plonge dans l'Égypte ancienne à grands renforts de détails (et les plus observateurs pourront repérer quelques blagues glissées çà et là par l’illustrateur). Mais attention, à jaquette grandiose, on est en droit d’espérer un disque grandiose !

Bien sûr, on ne va pas ergoter, "Losfer Words (Big’Orra)" et "The Duellists" ne sont pas les morceaux les plus inspirés de la galette et ils n’apportent pas grand-chose, ils vont surtout se contenter de boucher quelques trous. Parce que le reste c’est à peu de choses près le nec plus ultra de la Vierge de Fer, ni plus ni moins. Certes, on peut avancer que "Back In The Village" est bof, mais bon sang, quelle hargne ! Quelle vélocité ! Quel Dickinson ! Le refrain est tout con, mais assené avec tellement de rage qu’il en devient subtilement fédérateur.

Autre titre plus sensible à la critique, "Flash Of Blade" n’aurait pas dépareillé sur le "Keeper Of The Seven Keys Part II" des Citrouilles d’HELLOWEEN tant cela semble évident, flagrant. IRON MAIDEN n’écrit pas que son futur, mais également le futur du Heavy Metal et ce depuis quatre albums déjà. Dickinson a-t-il rechanté aussi aigu depuis ? Et le tout semble être fait avec une facilité déconcertante.

"Aces High" est une ouverture géniale, rapide et avec un Dickinson au top. Le contrepoids est fait avec le plus Heavy "2 Minutes To Midnight" et son refrain destiné à être repris en chœur lors des concerts. On commence à bien différencier les compositeurs dans le groupe et cela apporte des nuances particulières, des couleurs parfois étranges, mais qui se marient bien entre elles. Le meilleur exemple réside dans la doublette finale. "Powerslave", écrite par Dickinson, est une œuvre épique au refrain imposant, très rare dans le maniérisme MAIDENien, qui allie finesse et puissance tandis que "Rime Of The Ancient Mariner", qui reprend un vieux poème, joue beaucoup plus sur une ambiance hantée et est typiquement le fruit de l’écriture de Harris et les deux titres sont bons.

Oui, je suis très subjectif et permettez-moi de vous dire que pour le coup, avec tout le respect que je vous dois, je m’en cogne : "Powerslave" est l’album de IRON MAIDEN que je préfère et du coup, les rares moments d’objectivité ne font pas le poids, malgré toute la bonne volonté possible.